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L'Archéo-conservateur - Page 3

  • Au fond du Puy

    J'ai découvert cet été une région assez méconnue : le Forez. Un séjour de vacances m'a permis de parcourir le Sud-est du Puy-de Dôme et le nord de la Haute-Loire, terres de moyenne montagne qui alignent de grands dos ronds granitiques semés de quelques reliefs volcaniques, parfois plus discrets que leurs compères de l'Ouest du Massif central, mais parfois éminemment remarquables, comme les necks (cheminées volcaniques) du Puy-en-Velay, qu'on peut difficilement manquer.

    Cette incartade aux rives de l'océan s'est faite au profit de rivages végétaux et d'une troisième dimension aux pentes douces mais affirmées. La forêt y étend son règne en effleurant les nuages, en couvant les discrets habitants des lieux. Le soir tombant les révèle par des appels gutturaux qui émergent de façon un peu sépulcrale de la pénombre naissante, aux lisières de la sylve. La nature impose son rythme lent, l'altitude endort l'été qui prend parfois dans la fraîcheur d'une matinée, l'allure d'un automne habillé de vert mais qui n'en est pas moins généreux avec ses fruits. A ce titre, les balades en sous-bois se sont souvent transformées en moissons de champignons...

    Aux traits rectilignes des fûts des épicéas ou des sapins Douglas, les monts du Forez marient le dessin souple des hêtres et des charmes, que les sinueuses routes font défiler de part et d'autres de leur ruban de mélasse. Quand les champs s'avancent vers les sommets, alors l'horizon s'ouvre sur de grands panoramas aux ondulations verdoyantes.

    Même si, du haut des rases étendues des Hautes-Chaumes, curiosité biogéographique incontournable de la région et qui entourent le point culminant du Forez, à 1650 m d'altitude, je n'ai pu apercevoir le Mont-Blanc qui, 240 kilomètres plus à l'Est, parvient tout de même, par temps très clair, à transmettre l'éclat devenu fantomâtique, de ses neiges éternelles, j'ai tout de même été convaincu que la lumière est très belle au fond du Puy...

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    Oui mais bon, un été sans océan n'est pas un été.

     

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    Cela dit, un été sans soleil n'est pas un été non plus !

     

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    Toutefois, un été pluvieux n'est pas forcément un été moche.

     

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    Pis, ça fait pousser les champignons.

     

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    M'enfin, c'est aussi bien quand il y a du soleil quand même, pour profiter des panoramas aux vertes ondulations !

     

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    La Collégiale de Saint-Bonnet-le Château : ses voûtes et ses fleurs

     

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    Panoraramas aux vertes ondulations sur les monts du Lyonnais

     

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    Emboîtement photographique

     

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    Encore une voûte de Saint-Bonnet-le Château

     

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    Logiquement, ce sont des voûtes...

     

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    Des lieux assez heu, envoutants...

     

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     Montarcher, du haut de ses 1163 m d'altitude, offre, derrière sa fontaine, un panorama aux vertes ondulations

     

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    Bleu d'Auvergne

     

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    Un paysage un peu irlandais, qui déroule un panorama aux vertes ondulations

     

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    Des panoramas aux vertes ondulations, en veux-tu, en Velay (au fond)

     

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    Ha, là, c'est un chardon, pas un panorama aux vertes ondulations

     

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    Un panorama aux jaunes inflorescences, mais avec de vertes ondulations derrière quand même, ho !

     

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    Il était temps de faire une croix sur les panoramas aux vertes ondulations

     

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     La tour n'a pas pris garde (ruine de château au pied de la location)

     

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    Dans la forêt, sur la colline jouxtant le gîte

     

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    Glop  !

     

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    Glop, glop !

     

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    Pas glop ! Quoique, esthétiquement parlant, c'est tout de même dans l'ordre du très glop !

     

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    Un fagot avec strictement rien de vert derrière !

     

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    NOn, mais ça c'est pas vert, c'est kaki. Et on voit pas loin en plus (Orgues basaltiques du Montpeloux)

     

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    Le shilimibeli... Le shlimli... Le smilblick est il composé de vertes ondulations ?

    -Ta gueule Papy Mougeot !

     

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    Mon ami le ruisseau ne dort pas dans une bouteille en plastique (réflexion astaffortaise)

     

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    Le Puy-en Velay sous le soley

     

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    La mère (notre-Dame), a des reflets changeants...

     

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    ...des reflets d'argent...

     

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    Foyer mono-parental

     

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    Les voûtes, le retour de la vengeance !

     

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    Maman, c'est qui là bas le monsieur ?

     

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    La cathédrale du Puy derrière laquelle il serait abusif et déplacé de déceler des ondulations, et encore davantage de les qualifier de vertes.

     

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    La forteresse de Polignac et strictement rien derrière. Oui, un volcan à la rigueur mais en aucun cas quelque chose de vert et d'ondulé.

     

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    Neck plus ultra !

     

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    Le Mont Mezenc, 1753 m et dont il faudrait une mauvaise foi assez ahurissante pour dire qu'il est vert, bordel !

     

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    Mamaaan, c'est qui le monsieuuur ?

    -Le salaud qui nous a abandonné !

     

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    Au sommet du rocher Corneille, vue sur la cathédrale, la mer de tuiles, rose, et c'est tout !

     

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    C'est papa ?

    -Ouais, ta raclure de père !

     

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    Ouais ben finis les commentaires, flûte à la fin !

     

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    Le rocher saint-Michel d'Alguilhe. Et des voûtes, aussi...

     

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    Une photeau potable...

     

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    Sanctuaire Saint-Joseph. Autre foyer mono-parental...

     

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    Tu la vois fils, ta trainée de mère, avec son bâtard ?!

     

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    Il ne s'agit pas d'un panorama mais d'une perspective, bandes d'ignares !

     

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    La riante petite rivière en bas du gîte.

     

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    Un oeillet sauvage sur les hautes-chaumes

     

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    Une jasserie regardant, non pas un vague panorama verdâtre mais la chaîne des puys.

     

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    Le Puy de Dôme, volontairement et artistiquement flouté

     

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    Bruyère et source

     

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    La montagne de Monthaillier : 1551 m

     

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    Une jasserie sur les hautes-chaumes. Jusqu'ici, tout va bien...

     

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    La vue verte et ondulée depuis la jasserie...Ca pouvait pas durer...

     

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    Bruyère et jasserie

     

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    Un magnifique sorbier des oiseleurs qui attire le regard, qui par conséquent ne peut s'apercevoir qu'il y a un panorama, quelque vert et ondulé qu'il soit ou pas.

     

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    La vache à gauche fixait un couple de randonneurs en train de manger, sans se laisser intimider par leur chien. A noter la salers, au centre...

     

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     Vous voyez des ondulation vertes vous ? Alors taisez vous  !

     

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    Pierre sur Haute à droite, sommet des monts du Forez : 1650 m

     

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    Hé oui, je sais...

     

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    Même les queues de cheval ondulent...

     

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    Non, je ne le dirai pas !!!

     

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    Il y aurait pu avoir le Mont Blanc au fond. Mais il n'y a qu'un PANORAMA AUX VERTES ONDULATIONS !!! aaaaargh !...

     

  • La dernière chance

    L'été, comme prévu, aura été agité sur le front de l'économie. Nous avons assisté au déclenchement du deuxième grand chapitre de la crise avec la plongée des bourses, suite à la dégradation de la note des Etats-Unis et de l'aggravation de la crise de l'Euro. La prospective des hétérodoxes, s'est donc révélée exacte, eux qui prévoyaient un scenario en double dip après la chute de Lehman Brothers, c'est à dire une dépression scandée par au moins deux dégringolades économiques. Le profil attendu était en W, soit une reprise après le premier plongeon, suivi d'un nouveau avant un éventuel rebond. Il s'avère en fait que les analyses les plus pessimistes, mais aussi les plus lucides, qui concluaient à une crise systémique et une fin d'époque, étaient bien les plus pertinentes, car en fait de W, on assiste plutôt à un déroulement en double L, c'est à dire, à une descente irrémédiable, ponctuée de gros trous d'air, sans remontée véritable.

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    Il convient de faire un bref rappel de la situation et de ses tenants et aboutissants. Si le diagnostic est sans appel vis à vis du capitalisme financiarisé (le modéle dit néolibéral), c'est qu'il a tout simplement détruit son moteur à force d'alimentation en carburant instable : le crédit, la dette. Reposant sur la consommation, le système a conjugué augmentation de la rentabilité actionariale, des profits en règle générale, basés notamment sur la compression salariale, les délocalisations etc, avec l'explosion du crédit, pour compenser la baisse relative des revenus du travail par rapport à ceux du capital (environ 10 points de Pib en trente ans). Parallèllement, le marché de la dette publique, confié au privé suite à un enchaînement de décisions politiques, a produit une augmentation énorme de celle-ci. Pour résumer de façon schématique, le choix unilatéral de Nixon de faire flotter le Dollar, donc de le décrocher de l'étalon or, afin de pouvoir endetter son pays sans limite et au frais du monde entier (hors communiste), pour l'alimenter dans la course folle avec l'URSS, ruineuse, a signé le début de la période. Les autres pays devant s'adapter, ont eux aussi crée un système de changes flottant (et son marché), tout bénéfice pour les spéculateurs et les rentiers, d'autant plus qu'il imposait quasiment que les banques centrales soient mises en indépendance des Etats, répondant ainsi à une nécessité théorisée par l'Ecole de Chicago sur les fluctuations de masses monétaires et la lutte contre l'inflation.

    Ce changement a fait d'une pierre deux coups : livrer le financement des Etats au privé, placement sûr et juteux qui a largement contribué à faire enfler les créances publiques, et garantir une augmentation des prix très limitée (mission fondamentale de la banque centrale européenne), ce qui permet aux rentiers de ne pas voir s'effriter leur précieux patrimoine financier au cours des ans.

    Le dernier volet de ces politiques a consisté en la libéralisation quasi totale du secteur financier, garantie par le libre circulation des capitaux (et la libre existence des paradis fiscaux), là encore aspect fondamental de la construction européenne. A partir de là, la finance s'est développée sans mesure, avec les conséquences que l'on connaît aujourd'hui, à savoir une insolvabilité générale des agents économiques par abus de crédit, abus qui résulte de la captation des richesses par une petite minorité. Le château de carte est désormais à la merci du moindre coup de vent...

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    Vous comprendrez que la réponse des politiques depuis les débuts de la crise est totalement inadaptée, puisqu'elle ne vise qu'à essayer de remettre le bâteau à flot, c'est à dire perfuser la finance, sans s'intéresser à la cause fondamentale du problème : l'insolvabilité. En fait, c'est une partie de la créance privée qui a été prise en compte, celle des banques et des gros spéculateurs. Les gros risqueurs n'ont pas eu à supporter le prix du risque et ont tranquillement fait passer leur dette aux Etats bien serviables (bien serviles), puis ils ont pu non moins sereinement reprendre les affaires en jouant sur la dette publique qu'ils avaient contribué à faire exploser. Au final, on demande aux contribuables de régler la note en agitant le spectre satanique de l'endettement, qui ne se combat qu'à coup de "règle d'or", autrement dit en faisant payer les contribuables (directement par les impôts, indirectement par la casse des services publics dont l'activité est jetée en pâture aux gros intérêts privés)

    Il y a un léger souci, au delà du scandale moral qui voit les dominants s'essuyer une nouvelle fois les pieds sur les classes populaires et moyennes pour solde de leurs comptes, c'est que le coeur du modèle n'est pas réhabilité. Qui va consommer, qui va faire vivre le tissu économique ? L'austérité est déjà payée de résultats probants puisque la Grèce voit son PIB faire le saut de l'ange (- 6.9 %), que les autres pays soumis au même traitement suivent et qu'on voit mal, dans ces conditions, comment les Etats vont trouver les recettes pour faire diminuer la dette, sauf à saper encore une fois les budgets publics, ce qui ne manquera pas de faire encore chuter l'activité, donc les recettes etc...

    Or, vous n'aurez pas manqué le feuilleton de la zone euro, soumise à la question par les marchés, qui réclament tout et son contraire, c'est à dire la réduction de la dette par l'austérité, pour que les obligations redeviennent ce produit financier garanti contre tous les risques de l'univers, mais qui ordonnent de ne pas casser la croissance sous peine de panique boursière (les marchés sont si sensibles, heureusement que les gentilles mamans Etats s'en occupent si délicatement). Le souci donc c'est que l'austérité casse la croissance. S'il fallait un indice de l'état de coma dépassé du système, en voilà un qui est probant.

    Il n'y a désormais que peu d'alternatives. Il faut un assainissement des créances et il est clair que celui en cours est mortifère pour l'économie. Il ne faut pas tergiverser, cela signifie une perte séche pour certains, idée qui fait bien évidemment frémir tous les spéculateurs et qui les fait dégoupiller une grenade à toute évocation de restructuration et à plus forte raison de défaut. Il reste en outre, l'argument hypocrite concernant l'implication de presque l'ensemble de la population dans le système financier via l'épargne, quelle soit en obligations ou en actions (assurances-vie, PEA etc ). La menace est donc de faire tomber le monde entier avec les riches, au cas où un éclair de probité et de logique atteindrait le cerveau de nos braves dirigeants, les conduisant à accepter l'inéluctable issue du non paiement des dettes.

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    D'un côté le secteur financier, la grande majorité des politiques et pour le moment sans doute des "petits épargnants" soutiennent l'austérité en prévention du grand chaos financier au cas où on toucherait un cheveu de la finance, de l'autre se profile le grand chaos financier , produit de l'essouflement du système qu'on essaie de soigner en le privant d'oxygène. L'issue est assez certaine, la moindre des responsabilité est d'y faire face, de l'anticiper avant d'atteindre les rapides...

    Il faut donc se résoudre à l'abandon de certaines créances, les moins légitimes. Pour cela, il faut rendre le marché incapable de nuire et donc le court-circuiter : recouvrer le pouvoir d'émission de monnaie pour les Etats et contrôler les flux de capitaux pour finir par une restructuration complète du secteur ( voir les solutions proposées par Lordon, le Slam ou Jorion, l'interdiction des paris sur la fluctuation des prix. Les liens vers les blogs correspondant se trouvent dans mes favoris) en association avec une refonte du système monétaire mondial, avec pour objectif une meilleure répartition des richesses, une diminution des inégalités et donc une société moins violente, plus coopératrice, moins compétitrice. La réponse pourrait être proche du bancor de Keynes par exemple, pour équilibrer les balances commerciales en pénalisant les pays qui exportent trop ou importent trop. Cela aurait pour effet de lisser les tentations salariales déflationnistes comme en Allemagne et bien entendu dans les pays émergents, ou permettre de garder, tout en y incitant, un tissu industriel local pour les régions à tendance sur-consumériste et endettée, qui de ce fait, le seraient moins, la Grèce par exemple.

    Il est essentiel de souligner que 95 % de la population à tout à perdre à vouloir sauver ses petites économies et plus largement, sa peau, de façon individuelle. A la crainte légitime de perdre ses bas de laines (parfois acquis en toute complicité, même inconsciente, avec le système. Hé oui, 5 ou 6% d'intérêts, ça ne se trouve qu'en dépouillant quelqu'un d'autre, quelque part, ailleurs, mais parfois soi-même, voir mes précédents billets sur la crise pour des exemples), on peut répondre que l'Etat, en battant à nouveau monnaie librement, pourra organiser des garanties sélectives, tout en permettant une inflation qui érodera mécaniquement les créances, rapprochant à ce titre les débiteurs de la solvabilité nécessaire à une saine reprise de l'économie.

    La tentation du repli sur soi, en se surestimant (winner attitude), en méprisant les autres, voire en voulant leur nuire, sous quelques prétexte que ce soit, c'est la garantie de laisser les dominants (5% de la population) appliquer les recettes qui préservent leurs intérêts et c'est par le jeu politique, le risque évident de tomber dans le populisme, au sens péjoratif du terme, en réclamant des boucs émissaires (les immigrés, les étrangers, les fonctionnaires, les chômeurs etc), en favorisant les logiques de confrontations, dont les pauvres et les moins aisés en général, sont les premiers tributaires. Comment ne pas penser aux sociétés autoritaires et liberticides dépeintes dans les oeuvres d'Orwell, de Bradbury ou d'Huxley ? Même s'il paraît que l'Histoire ne repasse pas les plats, le souvenir des années suivant la Grande Crise de 29, où on vit les mêmes erreurs qui sont actuellement commises aujourd'hui , avec l'aboutissement cauchemardesque qui suivit, suffit à vouloir écarter, en toute logique, ces scenarii de l'exclusion, de la stigmatisation des plus fragiles entre eux.

    La solution ne peut être portée que par un projet solidaire, j'entends par là, un projet de solidarité institutionnalisée, comme le Conseil National de la Résistance avait su le mener au sortir d'une épreuve parmi les plus dures qu'ait traversée notre pays. Aujourd'hui, c'est une mission que l'Union européenne devrait se faire l'honneur d'assurer, en remisant aux poubelles, ses fondations économiquement libérales qui n'ont su que metttre les pays et leurs populations en compétition et contribuer grandement au déclenchement de la crise que nous vivons. Elle pourrait ensuite, forte de sa puissance économique et de la tradition universaliste de son histoire, faire pression sur les autres blocs pour élaborer un nouveau système d'échange, plus harmonieux. Nous pouvons tous, en tant que citoyens, faire pression, pour que nos dirigeants s'y conforment et corrigent la trajectoire, avant l'impact destructeur qui nous est promis si rien n'est tenté pour s'éloigner d'une orthodoxie néolibérale totalement et implacablement discréditée dans les faits. Ce serait, pour la réhabilitation de l'humanité, la dernière chance...

  • La fin de l'histoire...

    Qui se rappelle de Francis Fukuyama, qui, se servant sans vergogne dans le vivier d'illustres philosophes, en avait quelque peu détourné les préceptes pour théoriser la victoire sans discussion du modèle américain, c'est à dire de la "démocratie de marché". C'était au sortir définitif de la guerre froide. Le Mur de Berlin n'était plus debout, le géant soviétique, gisait terrassé par la course qu'il avait accepté de livrer avec l'autre super-puissance. Il n'y avait plus d'obstacle au capitalisme, qui allait désormais s'imposer dans la joie et la félicité, pour l'éternité. Nous étions à la fin de l'Histoire...

    Les tenants du marché totalement libre s'en sont alors donnés à coeur joie en généralisant jusqu'aux moindres parcelles de la vie quotidienne, les dogmes de ce capitalisme financiarisé, que nous appelleront du vocable généraliste de néolibéral, mais qui regroupe diverses théories économiques comme celles issues de l'école néo-classique, celle de Chicago avec les monétaristes friedmanniens, les ultra-libéraux disciples d'Hayek et les ordo-libéraux plutôt germaniques.

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    Une belle tête de vainqueur, ce Francis !

     

    La ruée vers les profits n'a plus connu de limites et a réorganisé en profondeur la société, son rapport à l'argent, au travail, aux individus, phénomène déjà enclenché depuis le milieu des années 70 et brutalement accéléré avec la disparition de l'idéologie adverse, qui a entrainé la chute de toute la gauche avec elle, soit par complicité d'icelle, les socio-démocrates se rangeant dans cette catégorie, soit par ricochet intellectuel, la gauche dite radicale (en réalité aujourd'hui la gauche redistributrice, socialiste en somme), en ayant fait les frais.

    Il s'est opéré durant cette période un transfert des revenus, du travail, vers le capital, à la suite des diverses libéralisations, de la libre circulation des capitaux notamment, transfert générés par la hausse des rendements actionnariaux, eux-mêmes corollaires de la recherche de la compétivité, fruit certes de l'innovation, mais surtout de la compression des coûts. La productivité en forte hausse y a participé, mais c'est bien par la compression salariale, sous la pression de nouvelles méthodes de management (j'aurais tendance à dire pour ma part en appliquant LE management, puisque ce terme est avant tout un vecteur idéologique) et de l'externalisation des productions dans les pays à très faible salaires (Chine etc...) que les actionnaires ont obtenu ce qu'ils voulaient. Puisque, dans le même temps, il fallait bien acheter les produits, le crédit s'est substitué à la hausse des rémunérations des employés.

    En parallèle, à la fois pour parer à l'abandon en 1971 de l'étalon or par Nixon, de l'instauration d'un système de changes flottant pour les monnaies, et pour éviter les phénomènes inflationnistes peu appréciés des rentiers, les Etats se sont délestés de la possibilité de créer de la monnaie et donc de se financer directement. Ils ont donné leur indépendance aux banques centrales et ont fait appel au privé pour négocier leur dette. La France s'y est conformée en 1973 et curieusement, le gonflement de la dette publique a automatiquement commencé. Il faut dire que c'est un juteux marché, incroyablement sûr pour les investisseursn du moins l'était jusqu'à ce qu'on dépasse les limites du raisonnable et qu'on en arrive à tuer la poules aux oeufs d'or.

    De concert, dans une bonne humeur partagée, les dettes privées et publiques se sont engraissées, jusqu'au moment où le système allant au bout de sa logique de captation des richesses par une minorité, n'a plus tenu qu'à un fil, tant l'insolvabilité virtuelle d'une grande majorité d'acteurs économiques était énorme. Elle fut de plus étendue et complexifiée par une batterie d'instruments financiers censer disperser le risque, si apprécié par les capitalistes, qui cherchent pourtant par tous les moyens à l'éviter. Il s'agit des fameux produits dérivés, aux acronymes aussi mystérieux que leur traçage est difficile : CDO, CDS etc...

    Tout cela marche tant que la croyance en l'éternité de la hausse des profits n'est pas enrayée par un petit détail fâcheux, un mécréant qui va poser une mauvaise question ou soulever un coin de tapis avec de la poussière dessous. Les fameuses agences de notation, si décriées aujourd'hui parce qu'elles ne vont plus dans le bon sens, ont joué le rôle de prophètes de bonheur, attribuant le non moins célèbre triple A, la meilleur note possible garantissant une solidité financière au dessus de tout soupçon, à tout ce qu'on voulait bien leur présenter. Il faut dire que souvent, les clients, banques, hedge funds..., étaient souvent aussi les notés ainsi que leurs produits. Et il y avait tellement de fric à se faire...

    Il y avait bien eu des alertes pourtant, depuis la libéralisation du secteur financier. Les crises financières se succédaient de plus en plus fréquemment, alors qu'il n'y en avait quasiment pas eu durant les trente glorieuses, quand les capitaux étaient contrôlés. Une affreuse période bolchevisante heureusement révolue, qui avait laissé le champ libre au capitalisme financiarisé et ses petites embardées si naturelles et si créatrices in fine selon ses défenseurs (crach de 1987, crise de 1993, bulle internet en 2001...)

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    Puis vint la chute de la banque Lehman Brothers et la prise de conscience brutale que tout le crédit et la titrisation de ce crédit qui avait été produite ne serait pas remboursés, que les ménages américains sur-endettés et sous salariés, ne pourraient faire face à leurs engagements. Boum, l'immobiler, boum les banques, boum, l'économie dans son ensemble.

    Il y avait à ce moment là deux options.

    La première était de tirer rapidement les leçons de la folie spéculative des trente dernières années et de ses causes, de prendre les établissement financiers en tutelle des pouvoirs publics et d'organiser une restructuration de la dette, en privilégiant les citoyens, afin de les rendre solvables, ce qui en conséquence aurait permis aux créanciers et donc aux banques, de retrouver une certaines assise, malgré des pertes incontournables, notamment pour ceux qui avaient risqué en dépit du bon sens et du bien commun.

    La deuxième était de sauver sans condition les banques par l'argent public et opérer un immense transfert de la dette, du privé, au public. Cette solution privilégie clairement les rentiers aux travailleurs. Certes, ils sont parfois les mêmes et c'est le piège ultime de ce système que de s'être assuré par ses composantes les plus fragiles. Mais une garantie par niveau d'épargne aurait été possible ce qui aurait permis de punir les gros spéculateurs...

    Vous savez quelle solution a été choisie et quelles en ont été les conséquences. Les dettes publiques ont explosées et la finance, remise sur pieds et en pleine santé, exigeant de ses sauveurs d'apurer un gouffre qu'elle avait creusé, afin de mieux aspirer ce qui reste d'actifs (l'argent public qui ne termine pas dans ses poches, d'où la demande urgente de privatisations et de réduction du périmètre de l'Etat. Il y a encore quelques marchés à conquérir pour les criquets de la finance)

    Nous en sommes là aujourd'hui, au moment où ce qu'il faut bien appeler une oligarchie, tente, avec la complicité plus ou moins consciente des représentants élus, de substituer son pouvoir à celui des citoyens. La récente discussion autour de ce qui est déjà appelé de façon panurgique par les media, la "règle d'or", à savoir fixer dans la constitution l'obligation faite aux états de présenter des budgets en équilibre, est une façon de canaliser l'offre politique, et les solutions économiques qu'elle peut mettre en oeuvre suivant l'idéologie qu'elle porte. Il ne doit plus y avoir d'alternative à ce que le profit soit détourné par une minorité...

    Ce faisant, ceux qui soutiennent ce programme jouent terriblement avec le feu. L'économie occidentale est saignée par les plans d'austérité qui font payer les contribuables plusieurs fois : une fois pour assurer donc, le transfert de la dette privée vers les états, une deuxième par la réduction du champ des services publics, ce qui constitue autant de salaire indirect en moins en même temps que cela accroit de facto les inégalités, une troisième par la déprime de l'économie, les pertes de salaires voire d'emplois que provoquent les politiques actuelles. On se demande comment va bien pouvoir tourner l'économie. Les limites de l'économie de l'offre, le modèle allemand par exemple, axé sur l'industrie et la déflation compétitive (donc par l'appauvrissement d'une bonne partie de sa population, 20% de travailleurs pauvres tout de même), c'est qu'il faut tout de même trouver des acheteurs (rôle tenus par les affreuses cigales jusqu'à maintenant).

    Les conséquences sociales et donc politiques de ce choix peuvent s'avérer pour le moins explosives. Il n'y a qu'à constater la montée de l'extrême-droite partout ou presque en Occident pour s'en rendre-compte. Les replis nationalistes sont dores et déjà à l'ordre du jour et certains réflexes qu'on croyait disparus refont surface. L'Allemagne est tentée par l'égoïsme et un chemin solitaire qui réveillent de vieilles inquiétudes, d'autant que la France, son partenaire d'équilibre indispensable en Europe, est loin d'être à la hauteur des enjeux, faute de dirigeants un tant soit peu lucides et compétents (en réalité la plus belles bandes d'incapables et de charlots qu'elle ait compté à sa direction depuis les débuts de la cinquième république).

    L'Union européenne est, elle, sous la coupe d'idéologues fanatiques dont le gouverneur de la banque centrale euroépenne, Jean-Claude Trichet, est un exemple quasi caricatural, crispé sur le dogme monétariste qui a conduit la monnaie unique à la fragilité qui est la sienne aujourd'hui. Alors qu'elle constitue le premier marché mondial donc un espace décisionnel incontournable, elle est incapable de prendre les bonnes décisions pour sa survie, à savoir revenir sur les traités et autoriser le financement direct des Etats ainsi que le contrôle des capitaux, ce qui mettrait un terme à la crise de la dette publique en Europe, en court-circuitant les marchés, et forcerait probablement le monde à discuter d'une autre organisation monétaire. Au lieu de cela, la tentation est grande, face aux forces centrigufes issues pourtant du modèle gravé dans les traités, de passer en force et de cristalliser définitivement le néolibéralisme dans une construction qui n'aurait plus grand chose de démocratique, le tout pour prolonger quelque temps seulement la vie artificielle d'un système économique à bout de souffle.

    Force est de constater que les analyses prospectives des nonistes de gauche depuis 2005 se sont révélées exactes et que l'autisme continue à régner en haut-lieu, porteur des conséquences potentiellement des plus funestes.

    Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins, ce qui relègue ce brave Fukuyuma dans les oubliettes de l'Histoire qu'il voulait terminer. Certes, une page va se tourner afin d'écrire une suite qu'il faut être bien optimiste pour espérer belle à court terme. Pour le monde que nous avons connu depuis trente ans, c'est la fin de l'histoire...

     

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    Bonne vacances quand même ! (tant qu'on en a faut en profiter...)

  • Pour qui rebute Montmartre

    Le petit village parisien perché sur la plus haute bosse de Paris est parfois proche de ressembler à un grand magasin pendant les soldes. Aussi, nombreux sont ceux pour qui une balade à Montmartre ne s'envisage qu'avec un lance-flamme pour chasser les touristes ou par une belle journée glaciale de Janvier afin d'être sûr d'être le seul montagnard à risquer son nez en haut des alpes parisiennes.

    Pourtant, les beaux jours venus, il est possible de goûter aux charmes des faubourgs de la capitale, sans pour autant nager péniblement dans une foule grasse et vociférant divers langages barbares. Il suffit pour cela d'éviter le parvis du Sacré-Coeur et la place du Tertre, principaux lieux d'agglutinement touristique.

    Au contraire, si l'on fait le tour de la butte par le nord jusqu'au sud-ouest, alors il est possible de retrouver la magie d'un endroit qui se démarque toujours autant de la plaine parisienne, qui étend sa grosse pâte de béton, de zinc et de tuiles en contrebas.

    On retrouve alors en arpentant cette singulière mosaïque urbaine, là l'ambiance d'un petit bourg de campagne, ici le temps élastique qui se prélasse dans un square abrité, que le mois d'Avril illustre d'une gouache lilas et crème. Il arrive même qu'un coup d'oeil volé à une grille jalouse nous dévoile des propriétés immenses pour le lieu, posées dans des écrins champêtres et fleuris qui ne dépareilleraient pas dans une province de carte postale. Chanceux propriétaires dont nous entrevoyons l'opulence en nous glissant par un chemin privé qui nous conduit de l'autre côté, sur le versant sud-ouest... Les croisillons altiers de la plus célèbre tour du monde apparaissent alors, comme un repère qui ramène à une réalité géographique un peu diluée par la promenade.

    La butte reste la butte, pour ceux qui n'hésite pas à aller un peu plus loin que la langue flasque formée par les hordes de touristes. Se glisser dans son intimité, dénicher un alignement de petites maisons à l'anglaise, une fontaine monumentale, une place aux platanes qui bruissent avec l'accent provençal, tout cela provoquera l'agréable surprise, pour qui rebute Montmartre...

     

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    Pour ceux qui ont vu le dernier Woody Allen, il y a un plan quasi similaire fait bien sûr au même endroit. Il se gêne pas trop pour piquer les idées des autres quoi. Pas étonnant qu'il soit bien son film !

     

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    Celle-là, je l'avais bien planquée, il a pas pu me la taxer, niark niark niark !

     

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    Patchwork montmartrois

     

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    Un joli corps de ferme en plein Paris

     

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    Y a pas de monde au balcon. Dommage j'aime bien...

     

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    Finalement elle est presque morte sur Seine...

     

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    Pour la foule, marchez tout droit !

     

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    Le regard se glisse au travers des glycines...

     

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    Un porche qui doit attirer les Porsches...

     

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    Le ciel chlorophylle d'un square de la butte

     

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    Bien entendu, y en a toujours un pour faire le moulin...

     

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    Le problème des petites surfaces du logement urbain...

     

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    Si le gros minet est dans le coin, le titi parisien doit pas être loin...

     

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    La fontaine discrète du château d'eau de Montmartre

     

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    Saluons le laïc chevalier de la Barre, mort de n'avoir pas salué une procession religieuse...

     

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    Paris, Paris, Paris...

     

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    Sous la photo grouille le touriste...

     

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    En bas, là bas...

  • OUPS, voilà UPS

    Ah, qu'il est de bon ton de passer ses nerfs sur ce qui reste de nos services publics, quand ceux-ci semblent ne pas apporter satisfaction, ce qui est malheureusement de plus en plus le cas actuellement, mais pour des raisons toutes autres et bien moins caricaturales que celles exposées ad libitum.

    De l'autre côté de la barrière, si souvent associée à celle qui sépare l'efficacité de l'incompétence, qu'en est-il de la qualité des services proposés par les entreprises privées ?

    Il se trouve que j'ai très récemment pu constater le niveau de l'une d'entre-elles, qui fait concurrence à notre vieille Poste, bien malmenée, de l'intérieur comme de l'extérieur.

    J'ai passé une commande sur internet portant sur des objets assez pesants, dont la livraison était assurée par la société américaine UPS. Je n'ai pas eu le choix du livreur et je tenais à effectuer mes achats par ce magasin en ligne, basé en Allemagne. Ayant déjà eu quelques soucis avec les transporteurs "alternatifs" (DHL par exemple), j'avais quelques craintes à en passer de nouveau par l'un d'entre eux, mais j'ai tout de même tenté.

    J'avais bien raison de me méfier car le jour de la livraison, le scenario redouté a bien failli se réaliser et c'est bien plus à moi qu'aux employés d'UPS que je dois d'avoir pu être livré dans les temps. Je m'étais levé tôt ce jour là et était bien entendu présent à mon domicile, consultant régulièrement le suivi du colis pour me préparer à la venue des livreurs et au besoin à intervenir le plus tôt possible en cas de problème.

    Passé midi et commençant à m'interroger sur la venue du transporteur, je jette une nouvelle fois un coup d'oeil sur le site internet d'UPS et malheureusement, je m'aperçois qu'il y a une nouvelle ligne au compte-rendu du suivi. Le constat d'une anomalie de livraison y est précisé. La raison invoqué est une adresse imprécise. Un nouveau passage est programmé le lundi suivant (nous étions vendredi) après renseignement plus précis de l'adresse. Outre la déception de savoir que l'objet convoité s'était arrêté à quelques mètres de mon appartement, se pose le problème de la livraison future. En effet, je ne pourrai pas me libérer pour être chez moi le lundi suivant, ni les jours suivants et ni l'option d'une livraison à l'adresse professionnelle, ni un retrait au dépôt le plus proche de ma résidence n'est possible, faute de voiture et en raison du poids et de l'encombrement assez élevés du colis. En résumé, si je ne le reçois pas le jour même, je vais devoir annuler la commande, alors que j'avais tout mis en oeuvre pour la recevoir chez moi.

    J'appelle immédiatement UPS et je leur expose ma contrariété en insistant que l'adresse que j'ai mentionnée au magasin est bien la bonne et que si le code de l'interphone n'est pas précisé, il est bien visible juste à côté de la porte de mon immeuble. Il suffit de regarder. J'ajoute que même les facteurs de la Poste y arrivent. En outre, je fais remarquer que j'ai donné mon numéro de portable à la boutique en ligne auprès de laquelle j'ai passé commande et que la vie est simple comme un coup de fil.

    On me répond d'abord qu'il est bien clair que le numéro de l'appartement n'était pas spécifié et que les agents n'ont pas de téléphones professionnels (très curieux puisque j'ai pu ensuite constater de visu l'inverse). Face à ma grogne, inhabituelle mais d'autant moins retenue que j'ai affaire à une boîte privée et que je n'ai jamais de tolérance pour des entreprises qui prétendent mieux faire en tout que ce que peut proposer le service public, l'opérateur du centre d'appel, très probablement délocalisé comme d'habitude, m'assure qu'il va faire passer un message d'urgence pour voir s'il est possible de faire repasser le camion de livraison. Il m'avertit toutefois que ce n'est habituellement pas prévu. Je lui réponds que c'est ça où je ne pourrai pas réceptionner ma commande.

    Une heure plus tard, UPS m'appelle pour me signaler que les livreurs peuvent repasser (comme quoi quand on veut...) Cette fois-ci, leur ayant bien indiqué le code de l'interphone qu'ils auraient pu voir juste à côté d'icelui, la sonnerie retentit et je vois débarquer deux hommes en combinaison kaki, avec l'inscription "sous traitant d'UPS". On se demande quel est le coeur d'activité de cette entreprise si elle se met à déléguer le transport...

    Nouveau problème, il n'y a qu'un colis sur les deux prévus. Je fais bien d'insister une nouvelle fois, malgré les premières affirmations des livreurs, puisque après vérification, il y a bien un autre carton pour moi dans le camion. Pfuiiii, voilà une livraison assez dure pour les nerfs...

    Quel enseignement tirer de cette péripétie, d'un niveau de gravité bien relatif, mais qui, sans pour autant généraliser excessivement, illustre bien la vision dominante en matière de gestion commerciale ?

    Elle est assez simple : la réduction des coûts pour favoriser le profit passe bien avant la qualité du service.

    L'externalisation a déjà montré plus que ses limites, notamment par la perte de savoir faire induit, mais surtout sur la maîtrise du suivi qualité. L'objectif du gain financier est lui assez souvent illusoire voire totalement erroné, surtout dans le public où la gestion des marchés est désastreuse. Les livreurs à qui j'ai eu à faire, sans les accabler, n'étaient clairement pas au niveau : mauvaise formation, incompétence, désintérêt pour leur tâche, je n'en sais rien, mais la qualité de leur prestation a été clairement insuffisante.

    Bien entendu, ils ne sont pas les seuls responsables. La rationnalisation par l'absurde qui sévit aussi malheureusement à la Poste désormais, pousse à gagner du temps au maximum, quite à léser le client. Pas une minute à perdre pour chercher un complément d'adresse pourtant bien visible par exemple. Sans doute est-ce du aussi à une culture de la qualité totalement absente au profit du quantitatif.

    En tout cas, on est bien loin du différentiel positif dont se prévaut le privé et nos braves politiques qui privatisent à tour de bras. Malgré la valse des intérimaires au sein de la Poste et la dégradation réelle suite  à l'application du management calqué sur le privé et à celle de la RGPP (révision générale des politiques publiques), jamais un facteur n'a pris pour excuse que mon adresse était imprécise pour ne pas me livrer. De plus, en cas d'absence, un bureau se trouve toujours à proximité. Enfin, c'est encore le cas mais ces agences sont de plus en plus remplacées par des points d'accueil (Dédé le boucher par exemple où il est toujours très plaisant d'aller pour ne prendre qu'un colis sous les yeux scrutateurs de la clientèle habituelle)

    Enfin bref, fuck la privatisation, y'en a vraiment raz le bol !

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  • Le monde marche sur la crête

    Tenter une synthèse et une analyse de l'actualité en ce moment n'est pas chose aisée.

    Il n'aura échappé à personne que certains évènements se sont déroulés en afrique du Nord et au proche-Orient. Révolte, révolution, guerre civile ou simple mouvement de contestation, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions.

    Moins visibles sont les éléments qui indiquent la poursuite de la crise économique. Ils sont pourtant bel et bien présents. Certains ont participé au déclenchement des émeutes en Tunisie ou en Egypte, la spéculation sur les produits agricoles notamment, qui renchérit le coût des produits de première nécessité. D'autres, qui tiennent à la gestion erronée de la crise, mécontentent les populations tout autour du monde, y compris aux Etats-Unis, touchés par une contestation d'ordinaire bien sporadique dans ce pays. Ainsi la ville de Madison au Wisconsin a été le théâtre d'affrontements en réponse au souhait du gouverneur républicain de l'état de restreindre drastiquement les marges de manoeuvre des syndicats, entre autres mesures anti-sociales.

    http://www.nytimes.com/2011/03/06/us/politics/06union.html?ref=us

    Les media français et probablement européens ont peu ou prou passés sous silence cette lutte qui dure depuis trois semaines, ce qui m'oblige à citer un lien anglophone pour donner quelques informations sous couvert de neutralité (bien entendu de nombreux sites de gauche relayent l'actualité de cette contestation, celui-ci par exemple : http://www.unmondeagauche.fr/?p=3158)

     

     

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    Madison, petite ville pas si tranquille des Etats-Unis

     

     

    En Irlande, le gouvernement a payé cash son plan de sauvetage des banques et la politique de rigueur qui s'en est suivie, en Grèce, les grèves générales se succèdent et la possibilité d'une restructuration de la dette, qui mettrait en difficulté les banques, françaises et allemandes notamment, est de plus en plus difficilement écartée, alors même que les orthodoxes affirmaient il y a encore quelque temps qu'il n'en était pas question et que ce ne serait pas nécessaire, que l'austérité suffirait à apurer les budgets. La surdité aux arguments lucides a comme limite la survenue des faits.

    En Islande, dont on ne parle pas davantage que de Madison, les citoyens ont refusé de payer pour la gestion irresponsable de leurs banques et des établissements étrangers. Ils ont démis le gouvernement sortant et planchent actuellement sur une nouvelle constitution, malgré un recours en annulation porté par les quelques conservateurs de service qui demeurent là-bas comme ailleurs.

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    Pour la révolution, suivez la flèche !

     

    Dans un autre genre, il y a donc aussi les confrontations en Tunisie, Egypte, Lybie, Yemen et sans doute ailleurs bientôt...Le point commun, c'est la lutte contre une oligarchie qui s'arroge tous les pouvoir et la richesse induite (et inversement). En première analyse, on peut penser que les puissances occidentales et les américains en particulier ont été pris de cours et cherchent depuis à accompagner les mouvements, parfois très maladroitement et pathétiquement, comme malheureusement notre pauvre pays, qui boit décidément le calice jusqu'à la lie depuis l'arrivée du président actuel.

    On ne voit en effet pas pourquoi, les services secrets des pays développés, à la solde des financiers auraient oeuvré pour déstabiliser une région qui était pour l'heure assez docile, avec de bons régimes autoritaires assez sains pour les affaires, amicaux envers l'économie de marché et pas partageux pour un sou. Il faut donc impérativement préserver les intérêts des multinationales d'un possible revirement de tendance dans ces pays. C'est ainsi qu'au silence gêné et aux condamnations molles des Obama and Co, on peut penser qu'on succédé les manoeuvres de l'ombre pour éviter que les peuples ne prennent réellement leurs affaires en mains. Cela dit, est-il à craindre pour le néolib vaguement inquiet, que ces révoltes aboutissent en révolution et travaillent à changer le système ? Rien n'est moins sûr, tant le consumérisme a un pouvoir d'inertie assez impressionnant. Il faut encore attendre pour voir...

     

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    Les égyptiens ne sont pas restés les bras croisés mais vont-ils garder la main ?

     

     

    Néanmoins, ces évènements n'auraient pas eu lieu sans la crise et si les tenants néoconservateurs de la Fin de l'Histoire ne vont sûrement pas se priver de remarquer qu'une fois encore, le marché et la liberté vont main dans la main, au cas où on verrait tunisiens et égyptiens manifester pour le droit de faire la révolution sur facebook en direct de leur Ipad, ils taieront avec une pudeur d'hypocrite, les motifs qui ont abouti à la situation actuelle. On ne citera que le libre cours laissé à la spéculation pour illustrer ces facteurs. Echaudés par les dettes publiques qu'ils ont eux même creusées, les financiers délaissent en effet les obligations d'Etat pour les produits naturels, toujours abreuvés qu'ils sont de liquidités par les banques centrales, océan d'argent qui ne quitte jamais la virtualité des cotations informatisées, sans jamais irriguer l'économie réelle. Le résorption du chômage peut attendre et attendra...

    En revanche, les politiques d'austérité, les coupes dans les budgets sociaux, les lois liberticides, elles ne souffrent aucune patience. Le Royaume-Uni de Cameron se lance ainsi dans une folle et absurde épopée libérale et individualiste dont lui seul à le secret depuis Thatcher, ce qui ne va pas là bas non plus sans réveiller enfin et quelque peu les consciences solidaristes et simplement, l'intelligence collective. Chez nous, les opérateurs internet sont discrètement sommés de garder toutes les informations personnelles de tout contributeur sur internet (dont votre serviteur donc), pendant un an. Il en va de la sécurité et de l'ordre...

    Nous vivons le dernier épisode de la guerre idéologique menée depuis trente ans pour abattre les protections sociales élaborées après la seconde guerre mondiale. La crise, qui a sapé entièrement le bel édifice théorique des néolibéraux, leur donne pourtant l'occasion de parachever leur oeuvre, dans une fuite en avant que leur autisme et la poursuite d'intérêts juteux ne permettent pas d'inverser. Il s'agit de la stratégie du choc, précisément décrite par Naomi Klein, de la fabrique du consentement, explicitée par Noam Chomsky...

    Face a cette offensive, les citoyens sont pour le moment encore pour une grande majorité, dans une position démissionnaire (tiens, il y a comme un jeu de mots...), résignés, drogués de consommation à crédit (tant qu'ils y ont droit), tournés vers une responsabilité imputée aux boucs-émissaires habituels (immigrés, assistés, fonctionnaires etc...). Il y a bien un sentiment diffus mais de plus en plus partagé de fin d'époque. Il y a aussi tous ces mouvements que j'ai évoqué plus haut, avec un impact encore flou et à venir des mouvements arabes, mais aussi des réactions contre les politiques de rigueur et la prise de conscience qu'une minorité confisque les richesses et se façonne un régime sur-mesure pour pérénniser sa position.

    Les fondamentaux du capitalisme financiarisé l'ont asphyxié. Il ne respire plus qu'artificiellement...L'appauvrissement de la classe moyenne et la relégation d'une part de plus en plus grande des populations dans les marges de la société, seul moyen de la part de l'oligarchie pour préserver le sytème qui lui rapporte tant, ne pourra tenir qu'on sacrifiant la démocratie. Il n'est pas étonnant que nos dirigeants européens cherchent actuellement à promouvoir une inscription dans les constitutions de règles budgétaires interdisant les déficits et par conséquent toute alternative à l'austérité dans un contexte de crise, empêchant donc la pluralité de l'offre politique. C'est une façon d'entériner la fin de l'Etat protecteur et celle de la souveraineté populaire...

    Face à l'absence de choix et à la constatation que les partis dits de gouvernement, une fois au pouvoir appliquent les mêmes principes de gestion, économiques notamment, il n'est pas étonnant de voir monter les extrêmes, qui plus est dans un contexte de crise et sur un substrat individualiste, qui favorise les thèses fascisantes, au détriment des idées de gauche, durablement discréditées par la social-démocratie et la gauche dévoyée dans son ensemble.

    Il est bien entendu difficile de prévoir quelle sera la tournure du futur. La crise ne s'est vue proposer aucune résolution sérieuse et s'approfondit malgré les envolées optimistes de nos représentants politiques. Des chocs nouveaux sont annoncés, corollaires de l'éclatement de nouvelles bulles spéculatives, de l'aggravation des situations économiques des Etats provoquée par l'austérité censée, comme une bonne saigné au 17ème siècle, les purger et les rétablir dans leur santé. Les dettes tant publiques que privées deviennent insoutenables, les banques affichent des bénéfices insolents grâce aux largesses des contribuables, aux efforts des salariés et à la pusillanimité des élus (ou pas s'agissant des directeurs de banques centrales par exemple), tout en cachant soigneusement hors comptabilité les brouettes géantes d'actifs pourris qui ont font des sortes de vampires, incroyablement forts et vivants, mais morts tout de même et dont la chute est inéluctable tant leur goût du sang s'avère incurable.

     

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    C'est pas beau, hein, un financier ?

     

     

    Par ailleurs, la situation géostatégique est porteuse d'instabilité que nourrit la crise et dont la crise se nourrit. Que se passera t'il si l'Arabie saoudite est touchée par la fameuse révolution du jasmin ? Il n'a suffit que de la paralysie d'un producteur mineur de pétrole, la Lybie (10% des importations européennes) pour faire flamber le cours du baril et menacer la reprise déjà atone de l'économie. Quid en outre de l'affaiblissement de la puisance Etats-Unienne dont certains pensent que le basculement du régime égyptien est l'analogie de ce que la Pologne avait été pour l'URSS. La montée du Tea party, rassemblement libertarien d'extême-droite, est une menace considérable dans un pays qui demeure la première puissance militaire du globe et dont on connaît les élans martiaux quand la situation intérieure est chaotique et elle l'est de façon considérable en ce moment (nombreux sont les états fédérés qui sont en situation de faillite). Par opposition, la Chine apparaît comme le nouvel acteur dominant dans le monde, sans pour autant être exempt de failles économiques. Il représente par ailleurs un certain idéal capitaliste : la dictature de marché...

    Les incertitudes sont nombreuses quant à l'évolution des choses. Il semble quasi certain cependant que nous allons vivre des moments chaotiques et historiques, avec une faible probabilité d'issue heureuse à court terme, issue positive à laquelle il faut pourtant croire et contribuer, ne serait-ce que par dignité d'être humain. Pour le moment et dans l'attente d'un basculement, le monde marche sur la crête...

     

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    Il faudra le temps qu'il faudra, mais nous y arriverons !

     

  • Parti de gauches

    La bienpensance mediatico-politique s'agite en ce moment, quand elle n'est pas surprise par telle révolution tunisienne et la fuite d'un certain quasi-dictateur pourtant considéré la minute précédente comme un grand démocrate, autour de la montée des populismes.

    Le populisme c'est l'ennemi de la politique raisonnable et consensuelle, celle qui, menée depuis trente ans et dont l'exemple le plus abouti s'observe dans les institutions européennes, a conduit le monde dans l'impasse qu'il connaît aujourd'hui. Donc forcément, le populisme c'est pour les démocrates autoproclamés, n'importe quelle tentative pour remettre en cause le néolibéralisme et l'économicisme apolitique (en apparence seulement). Secondairement, prendre l'acception à son origine, c'est à dire comme un courant politique tourné vers les préoccupations du peuple, n'est jamais évoquée aujurd'hui que comme amalgamée avec la démagogie. Le suffrage censitaire, c'était tout de même mieux n'est ce pas ?

    Comme aux plus belles heures de la campagne pour le referendum sur le TCE en 2005, voilà que media et partis politiques dits de gouvernement ne tarissent pas d'excommunications en direction des apprentis dictateurs qui font entendre une voix forte et dissidente.

    Au coeur des critiques, le FN bien entendu mais aussi et surtout, le Parti de Gauche et plus spécialement son co-président, Jean-Luc Mélenchon, cible privilégiée des gardiens de la morale politique. La défense contre la montée supposée de ces deux partis dans l'électorat est bien connue : l'amalgame rouge-brun dont on a pu constater la redoutable efficacité lors du referendum sus-cité, perdu à plate couture. Mais qu'importe, outre la mauvaise foi éhontée qui consiste à confondre deux mouvances politiques qui n'ont absolument rien à voir dans le fond, on continue dans les milieux, souvent très favorables à l'Union telle qu'elle est aujourd'hui, à utiliser des méthodes d'une bêtise crasse et surtout d'une inefficacité totale. 

    Au delà du caractère profondément insultant pour quelqu'un qui porte des convictions de gauche, républicaines, laïques et jacobines en tungstène, à se voir accolé à une formation politique qui en est l'antithèse, une réflexion sur le pourquoi de tels subterfuges s'impose.

    Il y a d'une part toujours cette même incompréhension de la colère populaire vis à vis de la gestion de la crise et de plus en plus consciemment, des dogmes qui, appliqués depuis trente ans, ont accouché de cette cassure mortelle du système. Mais foin d'analyse objective, il faut non pas comprendre le ressentiment, mais parer les dangers pour les dirigeants en place qu'il représente.

    Il est vrai qu'en temps de crise, les solutions simplistes et autoritaires peuvent rapidement séduire et dégénérer gravement. L'Histoire nous l'a montré, particulièrement en Europe. Mais suffit-il de seulement stigmatiser les offres électorales qui n'ont pas obtenu le label "démocratie de marché", dire que c'est un vivier de méchants pas beaux, pour les neutraliser ? Dénoncer l'inconscient totalitaire de la gauche dite radicale, qui se manifesterait par un soutien aux dernières républiques populaires, sert-t'il de sinécure contre toute atteinte à la pensée unique ?

     

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    Cuba : résidence secondaire de Satan selon les bons démocrates

     

    En effet, on assiste en ce moment à une tentative de décrédiblisation et de salissement de Jean-Luc Mélenchon, qui un peu provocateur, un peu excédé par le deux poids deux mesures qui règne en matière de condamnation de régimes autoritaires (voir la Tunisie, qui parce qu'elle avait accepté pleinement l'économie de marché, était bien entendu beaucoup moins dénoncée que Cuba par nos braves prêtres de l'orthodoxie économique et accessoirement, de la liberté), boycotte les résolutions de l'UE uniquement dirigée vers Cuba ou dernièrement la Biélorussie. De là à en faire un soutien des pouvoirs en place, il y a loin mais pas pour les "raisonnables" On peut voir une bonne traduction de cette expression quasi inquisitoriale ou mac-carthyiste chez le journaliste spécialiste des affaires europénne, Jean Quatremer, sur son blog : les coulisses de Bruxelles.

    Donc, accuser le parti de gauche, d'avoir des visées liberticides et l'adosser au FN, doit suffire à écarter les brebis égarés qui seraient tentées d'y diriger leur vote. Cela revient à dire que la méfiance populaire vis à vis de ce qu'on appelle les élites n'existe que parce que certains prennent un porte voix et dicte aux citoyens la voix du diable. C'est pratique, cela évite de réfléchir et de remettre en cause la politique menée depuis le milieu des années 80. En gros, il suffit d'actionner l'interrupteur : eux méchants, position off, eux plus dangereux, eux plus exister. Inutile de dire que c'est illusoire, que c'est vraiment prendre les électeurs pour des êtres quasiment dépourvus de tout jugement et surtout de réflexions préexistantes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, intelligentes ou totalement mesquines.

     

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    Tunisie : ancienne destination balnéaire des bons démocrates très surpris d'apprendre que c'était une quasi-dictature

     

     

    D'autre part, la méfiance vis à vis d'une gauche qui retrouverait le chemin du combat politique et du clivage, une gauche qui ne renierait plus son substrat marxiste et ses traditions jacobines, cette méfiance devient prégnante et bien visible. Le Ps bien entendu, toujours en fonctionnement végétatif d'un point de vue idéologique et tout occupé à trouver sa star pour 2012, s'inquiète de la possible progression d'une formation qui n'a pas renoncé à l'action politique et qui souhaite lui redonner des marges de manoeuvres, vis à vis du secteur financier par exemple. Les verts aussi voient monter cette concurrence d'un oeil suspicieux alors qu'une entente avec les composantes les moins libérales, encore majoritaires, de ce parti et le PG pourrait donner des résultats appréciables, voir permettre une accession au deuxième tour de l'élection présidentielle. L'Ump quant à elle souhaite continuer à marginaliser le FN pour au mieux garder les voix qui en proviennent et qu'elle a su capter en reprenant une bonne partie du programme frontiste en 2007, au pire, en favorisant l'amalgame entre extrêmes, espérer assez logiquement que c'est la droite nationaliste et xenonophobe qui en profitera, lui fournissant un socle de reports au deuxième tour.

     

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    Ben Ali : grand démocrate selon le président actuel français et les bons démocrates.

     

     

    L'objectif est au final de préserver le système tel qu'il est, une fuite en avant qui pourtant laisse augurer de grands dangers politiques, faute de réponses lucides et adaptées. Une visite sur le blog de Jean-Luc Mélenchon mais aussi sur ceux que je recommande régulièrement, à savoir ceux de Paul Jorion et de Frédéric Lordon (qui ne se réclament pas du Parti de Gauche mais déroulent des arguments dont certains sont proches des positions mélanchoniennes), devrait suffire à montrer que rien ne peut les identifier, sur le fond, à l'extême droite. D'ailleurs son restylage ne fait pas oublier que ses ressorts sont strictement opposés à ceux de la gauche assumée. En effet, quand les uns vont jeter l'opprobre sur les plus fragiles (immigrés, fonctionnaires, chômeurs et autres "parasites" sociaux), les autres promeuvent un retour à l'intérêt général, à la chose commune, au rôle de l'Etat protecteur, qui garantissent la liberté des plus faibles en limitant les pouvoirs abusifs de la minorité dominante.

     

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    Jean-Luc Mélenchon : nazioïde de gauche, selon Plantu et les bons démocrates

     

     

    On est loin de cette recherche de nuance dans les condamnations empesées de certaines figures médiatiques et politiques, qui si elles se réunissaient, feraient de leur hypocrisie, de leur incompétence et défaillances intellectuelles, de leurs maladresses insignes, un véritable parti de gaucheS.

     

  • Jouons un peu en 2011 !

    Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler, en guise de voeux de bonne année que je n'évoquerai que par les quelques mots qui précèdent, d'un petit jeu video sur Pc auquel j'ai pu m'adonner pendant mes vacances.

    jaquette-machinarium-pc-cover-avant-p.jpgMachinarium, tel est son nom, est ce qu'on appelle dans le "milieu" des joueurs un jeu d'aventures point and click, genre dont la vieille école, dont je suis, forcément, s'est repue dans les années 90, mais un peu tombé en désuétude avec la frénésie d'action et de délires techniques et visuels qui s'est saisie de l'indutrie vidéoludique depuis. Il est sorti il y a un peu plus d'un an, fruit d'une petite société indépendante tchèque, Amanita design qui le diffuse par téléchargement  (une version Cd est disponible sur le site officiel).

    Le jeu vous place dans la tôle d'un petit robot à la bouille sympathique. L'introduction vous fait comprendre que pour une raison encore inconnue, on a décidé de le jeter aux ordures. Le but de votre quête va être de regagner la ville d'où vous venez et bien entendu de démêler le fin mot de l'histoire.

    La méthode pour y arriver est pour le moins classique dans le genre, vous balayez les décors à la recherche d'objets que votre personnage peut ramasser et stocker dans le cylindre d'acier qui lui sert de corps et il s'agit de les faire intergagir entre eux, avec l'environnement ou les autres personnages afin de progresser. Rien de révolutionnaire donc de ce côté, mais il faut souligner que tout est toujours très distinct et que l'on est jamais bloqué parce qu'on a oublié un pixel dans un écran et que c'est là qu'il fallait cliquer pour obtenir un item ou une information. De plus, les énigmes sont toujours relativement logiques. Les casses-têtes dont la résolution est nécessaire pour ouvrir certaines portes ou accéder aux commandes de certains objets ou machines sont souvent assez retors mais diablement addictifs.

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    Mais le gros point fort du jeu, c'est son univers. Amanita design qui édite ce jeu possède manifestement des créatifs de premier ordre. Le monde décrit est assez froid et déshumanisé, au sens propre puisqu'il n'est habité que par des robots, aux comportements très proches des nôtres cependant. Même les chiens, chats, oiseaux et autres compagnons domestiques, sont mécaniques. Malgré l'aspect un peu glauque, poussérieux, désanchanté et décrépit de la ville, lieu principal de l'histoire, il s'en dégage aux travers des tableaux que nous proposent les auteurs, énormément de finesse et de poésie. L'humour n'est également jamais loin.

    Graphiquement, Machinarirum est une grande réussite avec ses décors d'une très grande finesse malgré le rendu volontairement crayonné au second plan, qui donne tout son caractère et son charme aux dessins, dans un style un peu expresionniste et art-déco. La cité apparaît comme une champignonnière à la fois technologique et anarchique, moderne et à l'abandon. C'est un régal pour les yeux.

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    Les oreilles ne sont pas délaissées car les musiques sont elles aussi remarquables, à la fois froides et douces, entêtantes mais jamais lassantes ou agaçantes, comme cela peut arriver dans des jeux où on peut passer parfois des heures sur le même écran, à s'escrimer contre un casse-tête rebelle à nos efforts intellectuels. La bande originale est d'ailleurs disponible en Cd sur le site du jeu. Il faut noter qu'il n'y a aucun dialogue parlé durant l'aventure. Les personnages communiquent par bulles imagées et la narration utilise le même procédé quand besoin s'en fait sentir. C'est souvent drôle et toujours bien réalisé, dans un style un peu naïf...

    Pour finir, les animations sont nombreuses, qu'elles concernent les arrières plans pour l'ambiance, ou les personnages. Elles sont plutôt fluides et diversifiées, avec le même souci du détail esthétique, poétique ou humoristique qui caractérise Machinarium.

    Voilà de quoi passer une dizaines d'heures réjouissantes pour une somme modique d'une quinzaine d'euros (moi, on me l'a offert donc plaisir gratuit) et avec le sentiment du devoir accompli, après avoir aidé un petit robot gentil et rigolo à traverser quelques péripéties et l'avoir replacé sur le chemin d'une vie heureuse, simple et tranquille.

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    Je le conseille vivement aux amateurs de ce type de jeu, assez rare de nos jours...

    http://machinarium.net/demo/

  • Déjà vu...

    Nous voici presque arrivé au terme de cette année, au milieu de l'affairement pour préparer les fêtes de fin d'année, période quelque peu irrationnelle où même votre serviteur cède quelque peu à la folie mercantile de Noël, que beaucoup doivent cependant modérer cette année, en raison des effets de la crise. Bien entendu, seuls eux peuvent s'en apercevoir, la foule continuant à envahir les lieux de commerce enguirlandés. Elle sait se maquiller la crise. Nombreux sont ceux qu'elle lacère, qui pourtant la griment aussi, de peur de se retrouver face à eux-mêmes et à l'echec d'une représentation personnelle fondée sur un matérialisme bien fragile, par crainte aussi de regarder l'avenir en face. L'autruche est une espèce en progression rapide...

    Le lent naufrage du capitalisme financiarisé continue et l'orchestre joue toujours son air impassible qui ne trompe plus grand-monde mais dont une majorité ne souhaite pas l'extinction, faute de perspective alternative connue, faute de vouloir entendre ceux qui depuis déjà longtemps leur en propose pourtant, faute de vouloir une remise en cause qui touchera leur conception (ou plutôt l'absence de conception) bien installée de leur rapport à la société.

    Les données économiques sont pourtant implacables et loin de disparaître, les épées de Damoclès se multiplient au dessus des Etats occidentaux. Même si les pays émergents sont un peu à l'écart de la tourmente, ils s'illusionneraient s'ils pensaient échapper à l'onde de choc de l'effondrement des actuels puissances dominantes. Nos élites ont voulu la mondialisation, y compris celles des ensembles en développement, elles ne seront pas préservées des conséquences mondiales de la crise ultime de leur système économique.

     

     

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    Le récent coup de chaud irlandais tout juste et temporairement calmé a montré à quel point le dogmatisme mortifère de nos représentants politiques et des "experts" en économie était au service du seul intérêt des lobbys financièrs. Le bon peuple paiera...

     

    Vraiment ? C'est l'eternelle question de la prise de conscience et du refus citoyen qui se pose encore et toujours. Ici et là, quelques vagues commencent à fouetter un peu plus violemment les rivages d'un libéralisme dont le cynisme commence tout de même à agacer les plus flacides. Les étudiants britanniques font ainsi savoir avec un peu d'emportement que la hausse jusqu'à 10000 livres des frais d'inscription dans les universités signifie soit un endettement très vite insupportable vu l'état du "marché " de l'emploi (pas facile d'assurer le remboursement des traites, en plus du loyer exorbitant etc, quand on est précaire et à temps partiel), soit tout simplement l'interdiction aux plus pauvres d'avoir accès à l'enseignement supérieur. Tout cela bien entendu, pour faire plaisir à la finance mondialisée, qui, si délicate et sensible à l'endettement qu'elle a elle-même provoquée (voir mes précédents billets sur la question), exige la sainte austérité, que les prêtres gouvernementaux s'empressent d'appliquer. Bien entendu, on pourrait leur renvoyer qu'il suffirait aux Etats de récupérer leur souveraineté monétaire, déléguée depuis le milieu des années 70 dans un premier temps, puis définitivement perdue avec les libéralisations financières au milieu des années 80, pour mourrir complètement avec le traité de Maastricht en 92. Pouvoir désormais émettre de la monnaie, sous conditions certes, conjuguée avec une restructuration courageuse du secteur financier, qui, s'il était évalué avec les critères de son rejeton management, serait tout simplement taxé d'inefficacité totale et dispendieuse en argent public, comme le sont aujourd'hui les services de l'Etat, émettre de nouveau la monnaie et réformer le secteur financier donc, permettrait de se sortir de l'impasse actuelle en se débarassant du chantage des banques et des acteurs qui leur tournent autour. Ce serait au prix certes de quelques pertes financières pour des très riches et pour beaucoup de petits épargnants qui auraient alors tout le loisir de réfléchir à leur complicité au système (voir plus bas), même s'il serait plus facile et plus juste de compenser au moins en partie leur épargne, pour celle qui n'était pas directement placée en bourse. Je suis néanmoins partisan d'une pédagogie assez cinglante à ce niveau (sans doute est-ce plus facile quand on a aucun compte épargne, mais en ce qui me concerne c'est aussi un choix réfléchi et cohérent)...Malheureusement, à part Mélenchon, que la médiacratie s'empresse d'adosser à l'extrême-droite, peu se font l'écho de telles propositions hors internet (Je vous recomande toujours aussi chaudement les blogs de Frédéric Lordon et de Paul Jorion dont vous trouverez les liens dans mes favoris).

    Un peu d'énervement se fait donc sentir. Comme celui qui a prévalu au mois d'Octobre en France, bien étouffé par le jeu désormais transparent des principales centrales syndicales (là aussi, voir mes précédents billets). Mais rien de cohérent, ni de très violent, comme je le laissais entendre. Des réactions catégorielles, quelques sursauts de ceux qui sont touchés par les mesures d'austérité ou les autres conséquences de la crise, les alertes continues aussi de tous ceux qui ont compris depuis longtemps vers quoi tout cela nous mène. Mais comme prévu, tant qu'une majorité ne connaîtra pas les privations, le système pourtant en fin de course ne sera pas remis en cause dans ses fondamentaux. Or, il est à craindre que, quand la prise de conscience ne pourra plus être repoussée, ses manifestations seront contre-productives et funestes. Quelles réactions attendre en effet de gens qui perdront, avec la chute quasi inéluctable des banques et le défaut des Etats qui ont endossés leurs pertes faramineuse, leur petites économies de petits rentiers, qui ont alimenté le système en servant de caution aux rapaces ?

    Je ne reviendrai jamais assez sur la complicité d'une grande majorité qui a voulu elle-aussi s'enrichir par la rente, par la spéculation immobilière, qui aurait bien aimé avoir l'air mais qui n'avait pas l'air du tout, privée par sa participation au grand jeu financier, de ses emplois (les restructurations c'est bon pour les actions), de ses services publics (qu'elle ne voulait plus payer) que ses revenus ne lui permettront pas de compenser, au final, de son statut de classe moyenne, qu'elle se sera ingénié à codétruire en parallèle avec les quelques uns qui ne peuvent décemment supporter une égale répartition des richesses. Que produira la vérité quand elle sera enfin révélée et impossible à se cacher ?

    Au mieux, une révolution aura lieu, avec son cortège de chaos et de violence. Au pire...

    Comme un air de déjà-vu...

     

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  • J'irai revoir la Normandie

    Une petite virée en train à destination de Deauville commence d'abord par la grisaille de la gare Saint-Lazare. Le mois de Novembre s'en est débarassé comme on oublie un vieux pardessus après une nuit d'ivresse. Le ciel, tout juste sorti de son lit, apparaît donc dans sa nudité, d'un bleu pâle encore ensommeillé. Le temps sera beau...

    2 heures plus tard, le train nous dépose quasiment sur le rivage de la Manche, en plein milieu du choix : à gauche, Deauville la célèbre, Deauville la hautaine, à droite Trouville, la discrète, Trouville la timide. Une fois n'est pas coutume, je vote à droite pour commencer. Une fois traversée la Touques et longés ses quais, la mer nous accueille en nous claquant une bise, de Novembre, donc fraîche et ébouriffante. Mais le petit vent n'estompe pas l'impression de beau temps, d'autant que tout est calme sur la plage. Les vagues sont lymphatiques et sortent à peine la tête de l'eau, les quelques rares promeneurs ne font d'ombre à personne. La dernière marée a égaré sur le sable de grands chemins de coquillages variés qui sont comme les branches d'une galaxie lointaine et pétrifiée. Les goélands et mouettes gambadent en territoire conquis...A l'horizon Est, la ville du Havre s'entrevoit derrière sa couverture de brume qu'elle garde frileusement serrée contre elle. C'est bon de voir la mer...

    Après une halte gourmande et conviviale au Cocotte Café, petit restaurant ma foi fort sympathique de la rue des Bains à Trouville, où se conjuguent simplicité, qualité, rapidité du service, bonne humeur du patron et prix raisonnables ( 55 euros pour deux personnes avec une entrée partagée, salade de fromages normands, deux tranches de saumons poilées, fondantes et goûteuses, avec frites maisons succulentes et julienne de légume et pour finir deux crumbles aux pommes, dont je ne me souviens pas avoir dégusté de meilleurs, avec un demi de Sancerre pour arroser le tout), après cette petite pause donc, la balade repart en direction de la jumelle huppée de la rive gauche.

    Avant de quitter l'ainée des deux bourgades, depuis le pont enjambant le petit fleuve, je regarde l'alignement des chalutiers, dans le répit accordée par la marée basse. Ils sont adossés nonchalamment contre les quais, assoupis, serrés les uns à la suite des autres, se protégeant pour quelques heures du soufle aigrelet de la brise marine, repos mérité en attendant d'affronter à nouveau le clapot cabochard de la Manche.

    A Deauville, l'ambiance change. La lumière paille d'une belle fin d'après-midi d'Automne habille la longue plage de parures d'or gris dans lesquelles le ciel se regarde. On ne voit de la mer partie vers l'Angleterre, que la traîne bleutée de sa robe fluide. Quelques trotteurs, au loin, droits, élégants et méprisants comme des demoiselles de la belle Epoque, la foule de leurs sabots délicats.

    Les promeneurs ont le standing de l'endroit et le chic bon genre arpente la célèbre promenade des planches, tandis que sur leurs rembardes blanches, les célébrités du septième art alignent leur nom. Le soleil s'en va vers Hollywood dans une calme explosion chromatique qui ne coûte rien aux studio de cinéma. Nous laissons le casino Barrière et le splendide et immense hôtel Normandy derrière nous, pour admirer le centre-ville de Deauville qui laisse, dans le soir tombant et les premières lueurs dorées des réverbères, une impression de village de conte de fée, à l'abri du besoin et de la pénurie de sacs Vuiton.

    Une belle journée s'achève, passée dans le chas étroit de l'humeur humide du mois de Novembre. Le doute n'est pas permis, j'irai revoir la Normandie...

     

     

     

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    C'est un peu bateau comme photo, je sais... (cliquez sur les photos pour les voir en grand)

     

     

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    C'est à jetées non ?

     

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    Les femmes et les enfants babord !

     

     

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    Sur la plage (presque) abandonnée, toudidouda...

     

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    Coquillages sans crustacés, toudidouda...

     

     

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    Modestes demeures trouvillaises

     

     

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    Ben c'est la plage, vous voyez bien non ?!

     

     

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    Non à l'alcool aux volants !

     

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    Au loin s'étale la ville de LH (Los Hangeles ?)

     

     

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    Une photo assez brillante je trouve...

     

     

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    Echeveaux au pays des chevaux

     

     

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    En vert et contre jour...

     

     

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    Ben bravo ! Un peu plus et la Touques me rentrait dedans !

     

     

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    En plein dans la nasse !

     

     

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    Hé oui, je vais devoir dire qu'il y a une grosse bitte en avant plan. Vous auriez été déçus sinon...

     

     

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    Ca maîtrise sec le créneau dans le coin !

     

     

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    Cordon bleu

     

     

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    Les bottes roses moi j'aurais pas osé mais bon...

     

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    C'est l'heure de la sieste pour les chalutiers

     

     

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    Haut les mats !

     

     

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    Faites votre commentaire à la con vous-même !

     

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    Le phare de gauche est à droite

     

     

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    What's up dock ?

     

     

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    Parfois, c'est cool de faire la Manche

     

     

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    Chabadabada dabadabada...

     

     

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    Rêve orange...

     

     

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    En temps normal, je suis plutôt à cheval sur le netteté mais...

     

     

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    Pauvre Georges, si près de Glenn. Ca sent la liaison fatale...

     

     

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    Tranche napolitaine à la deauvilloise

     

     

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    Tviouuu !!! Hop, je désintègre le réverbère !

     

     

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    Colombages et volets rouges

     

     

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    Je planche sur un super commentaire là, ça va venir !

     

     

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    Crash du soleil en direct

     

     

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    Le centre ville très cossu de Deauville

     

     

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    Le Normandy-Barrière ne pose pas d'entraves aux porte-feuilles bien garnis.

     

     

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    Un hôtel d'apparence modeste, il faut bien le dire...

     

     

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    Manifestement, rien ne cloche dans cette photo

     

     

     

  • Intelligent design

    Non, non ne vous inquiétez pas, je ne vais pas parler de cette théorie bien entendu née outre-atlantique et qui se propose de mêler explications scientifiques de l'origine du monde (non, pas le tableau de Courbet) et dessein réfléchi (par quelque chose qui pense donc, Dieu, au hasard). C'est le créationnisme politiquement correct en somme.

    Non, je publie ce petit billet à des fins de réclame pour un site internet réalisé par un ptit gars qui n'en veut et qui vous propose de réaliser vos sites internet, vos affiches, cartes de visites etc, services dont l'infographie est le point commun. Talent et créativité sont au rendez-vous !

    Je vous propose d'aller visiter son site et de vous faire une idée de ce qu'il propose :

     

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    www.djibdesign.fr

     

  • A l'Ouest, rien de nouveau...

    Un peu plus de deux ans après la faillite de la banque Lehman Brothers, qui marque le début de la crise économique systémique que nous vivons aujourd'hui, il faut malheureusement constater, sans grande surprise, que rien n'a évolué dans l'esprit des décideurs et pas grand chose parmi les citoyens.

    Quelques tirades politiques tançant le manque de moralité des financiers ont bien été lancées, pour occuper l'espace médiatique et leurrer les rares pigeons qui croient encore aux opérations de comm. On sent aussi une grogne populaire larvée mais assez peu vindicative d'autant plus que soigneusement anesthésiée par les principaux syndicats, soucieux d'éviter les débordements, c'est à dire désireux de conserver, sous couvert d'être raisonnable, un pouvoir et une notabilité qui semblent être addictives.

    De toutes façons, officiellement, tout est terminé. La rémission est acquise, la croissance garantie, le sommeil tranquille des braves gens, préservé. Pourtant, si l'on excepte l'Allemagne, de façon temporaire et en raison du modèle quasi parasite qu'elle a adopté (assurant ses exportations sur le déficit des autres états membres de l'Union européenne et sur le dos de ses salariés), le reste du monde occidental est au mieux dans le marasme, au pire, toujours au coeur d'une crise sévère, comme l'actualité de la dette souveraine en Irlande et en Espagne commence à nous le rappeler.

    Outre-atlantique, la dette américaine ne cesse d'être chaque jour plus gigantesque et la FED a dores et déjà lancé un vaste programme d'achat d'obligations d'Etat, ce qui n'a d'autre but que de dévaloriser la monnaie dans laquelle elles sont émises, à savoir bien sûr le dollar et donc de faire fondre la dette par la dévaluation. Cela ne fera malheureusement pas diminuer le chômage, notamment en facilitant les exportations, car pour ce faire il faudrait encore que les Etats-Unis produisissent quelque chose. Mais comme une grande partie de l'activité industrielle a été délocalisée...

    Les taux de chômage continuent donc d'être déprimés et l'activité atone, plombés par une idéologie persistante autant que funeste, aveuglée par son attraction exclusive envers la finance. Celle-ci est désormais la seule véritable détentrice du pouvoir, dont elle se sert pour avaler les milliards nécessaires à ses pertes abyssales et à sa soif jamais étanchée de spéculation. Ce n'est pas grave, les citoyens paieront, en impôts, en baisse drastique de la redistribution, par l'intermédiaire des plans d'austérité réclamés avec emphase par les gardiens de l'orthodoxie (et des privilèges d'une caste quasi féodale) comme les médecins du 17ème préconisaient une bonne saignée. La réduction des inégalités et la baisse des violences sociales induites attendront...

    Le système est bel et bien mort, faute de crédit et de consommation liée, mais ses prêtres continuent à l'agiter comme un pantin, en manipulant des fils dont la résistance ne sera pas éternelle. Quand le petit théâtre n'aura plus l'heur de plaire, ne distraira plus, ne masquera plus une réalité devenue insupportable pour une majorité, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui, il ne restera plus que la solution totalitaire pour le garder en dévotion forcée.

    Allons nous aller jusque là ? Tout dépend du réveil des masses. L'Histoire relue ne pousse guère à l'optimisme, l'attitude de nos élites encore moins. La crise est celle d'un modèle socio-économique, celui des actuels pays développés. Il se trouve qu'il est celui qu'ont adopté à quelques nuances près les puissances émergentes, peu enclines à faire une croix sur leur désir d'égaler les anciens empires. Mais il n'y aura pas de place pour tout le monde, la Terre étant finie et ses ressources naturelles en quantité limitée. Il est difficile d'imaginer le géant nord-américain, pour ne parler que de lui, s'agenouiller sans réagir. Si sa puissance économique s'effiloche, son arsenal militaire est encore sans égal. Chacun sait en outre son appétance pour les élans martiaux...

    Le pire n'est jamais inéluctable. Nous pouvons changer collectivement les choses mais il faudra pour cela adopter de nouveaux paradigmes, développer de nouvelles mentalités. Demain peut-être...Mais aujourd'hui, malgré des trésaillements, des frémissements, la société semble figée dans une résignation peureuse, s'accrochant à un confort qui se dissout pourtant au fur et à mesure des attaques des politiques néolibérales. Mais pour l'heure, pas encore de réaction d'ampleur. A l'Ouest, rien de nouveau...

     

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  • La fin des terres

    Comme un nuage, l'été est passé et déjà s'en va en direction du sud. Cette année, j'ai retrouvé l'Océan, que je n'avais malheureusement pas pu visiter en 2009. De l'ambiance balnéaire de la côte landaise avec un écart impromptu au pays basque pour une feria improvisée à Bayonne, je me suis transporté dans ma chère Bretagne, dans le Finistère, près de Concarneau, à la pointe de Trévignon.

    Comme d'habitude, j'ai pu y déguster la riche austérité des rivages bretons où le granite fait couler le cristal directement dans la mer. Sable blanc et eau turquoise sur une côte découpée, rocheuse et parsemée de criques rondes comme des Belon : je ne suis pas étonné qu'une famille de touristes me demande le chemin de la plage de Tahiti. Elle est à quelques encablures, héritage présumé d'un Gauguin sans doute impressionné par les camaïeus de bleus et les grèves opalines qui ont, c'est vrai, le visage clair et langoureux des lagons polynésiens.

    Quand le ciel reflète le gris cendrée du roc, c'est la Bretagne bravache et sauvage qui nous crache à la figure. Il faut parfois mériter les jolies choses là-bas, esquiver quelques gouttes pour apprécier la ville enclose de Concarneau ou la tranchée bucolique de Pont-Aven, plus encore peut-être pour se recouvrir d'une eau si belle qu'on se demande comment du vert et du bleu peuvent donner un mélange si froid. Froid certes, mais pas si méchant qu'il ne cède au bout de quelques minutes à mes envies d'immersion.

    Quand certains soirs, des ondes fantômes viendront hanter mes tympans, je me rappellerai des airs de cornemuses et de bombardes, portés par la brise marine, un soir de festnoz. Il me reviendra alors le désir, à nouveau, de partir pour la fin des terres...

     

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    Crépuscule à Messanges, dans les Landes

     

     

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    Sous le parasol, exactement

     

     

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    Vous aller en manger du coucher de soleil !

     

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    Il n'y a pas de maïs !

     

     

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    Une épave de rocher qui rouille...

     

     

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    Quand même, des couchers de soleil comme ça, ça se mange sans faim !

     

     

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    Welcome to Scotland, France !

     

     

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    Attention aux buzzers : c'est le phare de ???

     

     

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    Vous en reprendrez bien une bouchée ?

     

     

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    Ca a cassé grave du caillou là !

     

     

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    Transparence

     

     

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    Hé oui, il fait beau en Bretagne !

     

     

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    Faaace à la mer (oh ta gueule, calozéro !)

     

     

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    Au portant

     

     

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    Bon, j'crois qu'c'est clair !

     

     

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    Des anglois, sans aucun doute !

     

     

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    Non loin de Tahiti...

     

     

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    La flotte de barques de la gendarmerie locale, probablement...

     

     

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    Un grand merci aux douaniers d'avoir tracé ces sentiers !

     

     

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    J'ai croqué la crique

     

     

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    Seul sur la plaaageuh, les pieds dans l'eauuu

     

     

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    Les antilles bretonnes

     

     

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    Concarneau fait grise mine, mais fait quand même donner son chalut !

     

     

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    Hissez haut !

     

     

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    Vu la position du soleil, je dirais que cette photo a été prise à 16h44. Grosso modo...

     

     

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    Quelques demeures concarnoises

     

     

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    Dur de faire le mur !

     

     

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    La villa-château de Trévignon, de bon matin

     

     

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    Carte postale

     

     

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    Derrière la carte postale

     

     

     

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    Le tiercé dans l'ordre : premier, le château, deuxième le local du sauvetage en mer, troisième, assez loin derrière, le phare, pas très brillant...

     

     

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    La grande barrière de Cornouailles

     

     

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    Le rush vers la plage

     

     

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    Pas de commentaire. Les lapalissades, ça suffit !

     

     

     

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    La petite église de Saint-Philibert

     

     

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    La petite fontaine de Saint-Philibert

     

     

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    C'est original comme déco pour une boîte de nuit...

     

     

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    Menhir et longère, certifiés Bretagne

     

     

     

     

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    Agapanthes après agapes au Petit Chaperon rouge, bonne petite crêperie concarnoise

     

     

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    Un vraiment grand cormoran

     

     

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    Pont-Aven (concision)

     

     

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    Pont-Aven (précision)

     

     

     

     

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    Ouais, ouais, pareil...

     

     

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    Les galets de Pont-Aven

     

     

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    Oh, des fleurs, ça faisait longtemps !

     

     

     

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    Pont-Aven encore. Je sais, je pousse un peu à la roue...

     

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    Kerascoët, petit village de chaumières

     

     

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    Une belle petite masure, ma foi !

     

     

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    Il était une fois, dans un petit village breton...

     

     

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    C'est presque un alignement haussmanien

     

     

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    Non, maintenant, je me tais et je savoure...

     

     

     

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    Franchissement de ligne blanche... Ah zut, j'ai parlé !

     

     

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    Non quand même, c'est beau non ? (après je la ferme )

     

     

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    Chuuuuut...

     

     

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    Non non, rien...

     

     

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    Un drap de lumière sèche sur le bord d'un nuage...

     

     

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    Promis, je dis plus rien !

     

     

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    Les feux de ciel, c'est pas évident à éteindre, même avec beaucoup d'eau

     

     

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    Vous avez vu, je dis rien là !

     

     

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    Hé oui, il en restait encore, du coucher de soleil. Fallait tout finir !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Voir Juillet, s'il y est...

    Quand vient le temps de l'été, arrivent souvent pour moi les voyages en train, réfractaire probablement irrémédiable au pilotage voiturier que je suis. Je ne m'en plains pas, car tandis que foncent à travers la diversité de notre France chérie (malgré les ravages du présidentactuellisme) les locomotives et leurs wagons gonflés de vacanciers, je peux laisser divaguer mon esprit, le regard aspiré par les paysages, le casque vissé aux oreilles.

     

     

     

     

    laura.jpgEn attendant l'Océan prochain, ma dernière entrevue avec le corail m'a permis d'apprécier la musique de Laura Veirs et de son dernier album, July Flame. Cette folkeuse originaire du Colorado me ramène à mes tropismes musicaux habituels, qui conduisent généralement à des contrées harmoniques douces et sophistiquées. Cette jeune femme qui partage avec moi son année de naissance compose une musique idéale pour se perdre dans ses rêveries de voyageur solitaire. Si son visage est quelque peu austère, ses mélodie et les arrangements qui les ornementent sont baignés d'une grave légèreté, d'un guilleret désenchantement. J'imagine un peu Alice revenue du pays des merveilles conter ainsi sa nouvelle vie en banlieue parisienne, le poids de la vie ne parvenant pas à lui en cacher les minuscules mais innombrables beautés.

     

     

     

     

    Laura-Veirs-July-Flame.jpgTandis que défilent les panoramas provinciaux, que mon regard se perd sur le ventre doré et plat, mais pourtant si fertile, de la Beauce, que je m'attarde sur ces hélices grises qui fleurissent de plus en plus au milieu des blés, traçant leur lent ballet de leurs bras ballants, comme des alignements de gymnastes faisant la roue sur elles-mêmes, tandis que s'avance le vert bocage limousin, ses arbres tranquilles qui défient sans fiel, le temps et le ciel, j'écoute les chansons de Laura Veirs distiller leurs liqueurs fines de guitares et violons mêlés, je sens perler les fines goutelettes de piano qui viennent enrichir le nectar, définitivement bonifié par la voix douce, ronde et précise d'une artiste dont on croirait souvent qu'elle l'emprunte à Suzanne Vega (vue d'ailleurs il y a peu, égarée au festival de Montereau).

    Mes tympans abreuvés par ce délicat cocktail, j'arpente le rail qui m'éloignent du parisien sérail, vers la fin de ce mois. July flame m'aide à le consumer, à voir encore Juillet, s'il y est...

     

     

  • Haute tension

    Il était un peu moins de 21h ce vendredi 18 Juin 2010. La Stade de France découpait le ciel d'un ovale laiteux. L'été se fait encore attendre... Slash, l'ancien guitariste des Guns and roses s'était retiré une vingtaine de minutes auparavant, après avoir très bien préparé au déchaînement de volts qui allait suivre.

    Puis les écrans géants s'allument et un dessin animé défile en guise d'introduction. Un train à vapeur (pas électrique, curieux) est lancé à pleine vitesse, alimenté en charbon par l'avatar diablotin d'Angus Young, bientôt aguiché par des bimbos qui l'amadouent pour mieux essayer de stopper la course folle de la locomotive. En vain...Dans une gerbe explosive de feux d'artifice, elle déboule sur la scène et Ac-Dc débarque sur Rock and Roll train, un morceau de leur dernier album, Black Ice.

    http://www.youtube.com/watch?v=bX2xbqWtyJU

    Voilà, moi, l'amateur occasionnel, j'ai assisté au concert d'un des derniers groupes légendaires du rock, un show énorme d'énergie, réalisé par des papys dont le plus jeune affiche sans complexe ses 55 ans. Deux heures de musique puissante, sans un fléchissement, face à plus de 80000 spectateurs bien évidemment conquis d'avance pour la plupart.

    Une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie, sans nul doute. Passée la première minute où je me dit qu'ils sont plus tout jeunes, le reste de la prestation est assez ahurissante de pêche, notamment de la part du guitariste soliste et figure emblématique du groupe, j'ai nommé Angus Young. Il s'est permis un solo dantesque d'un quart d'heure après une heure et demie de concert, point d'orgue d'une agitation permanente, de courses d'un bout à l'autre de la scène et de son avancée en flêche à l'intérieur du stade, de son célèbre pas de l'oie la main gauche parcourant le manche de sa Gibson SG à une vitesse astronomique.

    Même pour un non fan absolu comme je peux l'être, on ne peut qu'être emporté par la pure énergie rock dégagée par le groupe. Certes, j'ai quelque peu regretté le côté impersonnel du concert, millimétré et terminé abruptement après un seul rappel, mais c'est souvent l'inconvénient de ce genre de grosses machines musicales. C'est un défaut largement compensé par la générosité des cinq membres de la formation durant le show, pendant lequel ils se donnent sans compter.

    Un évènement musical donc, pour un groupe toujours incontournable dans ce style. Le courant est très bien passé, dans un Stade de France sous haute tension.

     

  • Billet vert

    Il est parfois nécessaire de s'échapper de l'actualité brûlante, qui ne cesse à la fois de désespérer et de révolter les plus lucides. Quoi de mieux pour respirer un peu que de le faire à la campagne. Un peu plus d'oxygène, le temps qui freine un peu sa course éperdue, le printemps qui déballe ses couleurs (bien frileusement d'ailleurs cette année, serait-ce un signe de mauvais aloi ?), c'est suffisant pour ouvrir une parenthèse apaisée au milieu du tumulte financiaro-politique, qui nous amène directement à une nouvelle page sombre de l'humanité...

    Ce sont encore une fois les paysages limousins qui m'ont offert leurs vallons gorgés de chloropylle au cours de ma pause printannière. L'occasion de parcourir des espaces ruraux où le calme coule en abondance. On pourrait presque les croire immuables et éternels et pourtant...Si les monts de Blond sur lesquels je suis retourné randonner avec plaisir peuvent apparaître relativement sauvages, ils n'en sont pas moins l'expression d'un terroir qui n'existerait pas sans la mise en valeur humaine, autrefois symbiotique, depuis longtemps déjà agressive envers l'environnement. Mais dorénavant, la paix qui se dégage de ces endroits est aussi la marque d'une désertification qui s'intensifie, comme en témoigne les corps de ferme abandonnés que j'ai pu rencontrer ici et là dans la campagne limousine.

    Les choses changent et souvent l'on n'y peut rien. Je n'ai jamais aimé ce constat, moi qui fonctionne bien plus selon une chronologie géologique qu'en suivant l'affairement humain. Mais c'est une vérité implacable. La seule chose qu'il faut réaliser, c'est que l'évolution n'est jamais inéluctable dans sa direction, excepté, pour le moment, quand il s'agit du vieillissement et de sa conclusion. Alors, avant de reprendre la résistance contre un ordre failli que les financiers et leurs soutiens poltiiques veulent sauver quelqu'en soit le prix humain et environnemental, il est rassérénant de s'abandonner un moment au pouvoir des fleurs, pour en retirer toute la richesse.  Je vous en offre ce billet vert...

     

     

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    Oxalix des bois (une fleur gauloise sans doute)

     

     

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    Bois et croix

     

     

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    C'est un petit chemin...

     

     


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    Patron, une mousse siouplé...

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    Au sommet, panorama pas gêné par les genêts


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    Porte close


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    Pervenche parfaite de symétrie hélicoïdale


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    Le cheval blanc de je sais pas qui

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    Scène équestre

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    Entrelacs buissonniers


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    Scène équestre, le retour

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    A Mortemart, un grand portique et son petit frère (ancienne abbaye)

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    Magnolia étoilé rose

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    Cognassier du Japon

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    Primevère officinale, dit coucou, pour les intimes

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    Chênes à la chaine

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    Pissenlit solaire pris par Hubble

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    Cher pays de mon enfance...

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    Prendre racine ou faire souche ?

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    Ca part en vrille ce post...

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    Une constellation de stellaires

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    Oubliés les rires des nuits de moissons...

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    Brebis pas égarées

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    Heu... petite fleur bleue

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    Primevères farineuses (photographiées près d'un moulin, normal)

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    Petit myosotis


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    Hé, tu vu la haie ?

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    Des fleurs, encore des fleurs, y en a marre bordel !

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    La petite route et le bout du chemin...










  • L'Union défait la force

    La crise que la Grèce connaît actuellement est en fait une crise de l'Union européenne, une conséquence directe de ses choix économiques. Il est bien entendu bien trop facile d'en renvoyer la responsabilité aux seuls grecs. Bien sûr, le pays a montré des faiblesses de gestion évidente dont la corruption et l'évasion fiscale sont les deux principales. Mais que dire du corset idéologique qui a entravé tous les pays membres depuis la signature du traité de Maastricht, traité dont les critères de convergence en vue de la finalisation de l'Euro devraient être aujourd'hui clairement sur le banc des accusés.

     

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    Oui bon, chacun s'habille comme il veut après tout. C'est quand même pas une raison pour faire payer 10% de taux d'intérêts.

     

    Croire que des Etats aux économies (et aux cultures) aussi différentes que la Grèce et l'Allemagne pouvaient respecter la règle des 3% maximum de déficit public et des 60% d'endettement partaient déjà d'une espèce de naïveté dogmatique assez ahurissante. On sait ce qu'il est advenu depuis : un concours de camouflage statistique pour masquer la triche omniprésente, quelque soit le pays. Même les soit-disant meilleurs élèves comme les allemands ne sont pas blancs comme neige. Pourquoi auraient-ils ainsi fermé les yeux sur les dérives grecques, secret de polichinelle, ou refusé qu'Eurostat, l'équivalent européen de l'INSEE, puisse contrôler les chiffres budgétaires de façon plus sévère ?

    Les critères de Maastricht, basés sur les théories monétaristes, n'étaient tout simplement pas viables pour un ensemble économique hétérogène comme l'est l'Union. Mais plus encore, d'un point de vue social et politique, ils portaient en eux les germes de la crispation actuelle qui est en train de faire vaciller l'Europe, à la suite de tout le corpus idéologique néolibéral qui constitue les fondations de l'Union actuelle. On a aussi beaucoup parlé de l'article 123 du traité de Lisbonne, déjà présent bien entendu auparavant, qui interdit à la banque centrale, indépendante comme l'exige les dogmes monétaristes, de financer directement les Etats qui auraient besoin de fonds. Le prétexte qui peut-être recevable bien entendu, est d'éviter les dérapages politiques dans la gestion des finances et de façon grossière, de ne pas permettre un déversement de liquidités qui ferait exploser l'inflation, éternel souci de l'orthodoxie économique européenne.

    Sauf que l'inflation est désormais un phénomène largement endigué, d'une part par les politiques d'austérité salariale et budgétaire dont l'Allemagne s'est faite la gardienne, au prix du sacrifice de ses classes populaires, d'autre part par la concurrence des pays émergents qui fait baisser les prix. On notera tout de même que les principes ne valent pas toujours puisque les banques, menacées de faillite par leur propre gabegie, ont été innondées d'argent par les institutions financières centrales, qui apparemment ne sont indépendantes que du pouvoir politique. Or il n'y a pas eu d'inflexion inflationniste, pour la bonne raison que ces fonds ont été directement réinjectés dans la spéculation financière et que seules quelques miettes ont transitées dans les canaux du crédit, presque asséchés (j'avais évoqué le phénomène dans un précédent billet)

     

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    Photo : Thierry Roge/Reuters

    Les critères de convergences ont donc contraints des pays qui n'en étaitent pas capables a observer des politiques économiques basées sur une orthodoxie néolibérale dont on a vu à la faveur de la crise combien elle était toxique. L'Allemagne, qui les a fixées en bonne partie, ne doit d'ailleurs sa relative bonne santé qu'au fait que les autres membres de l'UE n'ont pas pu suivre exactement son chemin. En effet, si tous avaient, comme nos voisins teutons, pressurés leurs salariés pour augmenter la compétitivité à l'export, ce qui a pour effet induit de diminuer la consommation intérieure, personne n'aurait pu acheter les produits allemands et le fameux modèle se serait écroulé piteusement, ce qui risque d'ailleurs d'arriver si Merkel s'obstine à vouloir faire cavalier seul.

    C'est là qu'intervient l'article 123 (ex 104 de Maastricht). Il fait en quelque sorte office de deuxième lame en interdisant à des pays qui n'ont pas pu rester à un niveau de compétitivité suffisant du fait d'une monnaie surévaluée (la dévaluation étant impossible) de pouvoir financer ses déficits à des taux préférentiels. Seuls les marchés financiers peuvent être mis à contribution, ce qui lance un cercle vicieux : le déficit, signe de mauvaise gestion aux yeux des gardiens de l'ordre économique néolibéral, inquiète les marchés qui exigent donc une prime de risque plus importante pour acheter les obligations qu'émettent les états pour se rajouter des lignes de crédit, les taux montent, les Etats voient le prix de leur dette augmenter, doivent mobiliser plus d'argent pour y faire face, donc emprunter à nouveau sur les marchés, qui s'en inquiètent encore plus, donc font monter derechef les taux etc... Dans le même temps, les efforts d'austérité demandés immanquablement par les vestales de la saine gestion des finances ont un impact négatif sur la croissance, ce qui réduit d'autant plus les rentrées fiscales et vous l'avez deviné, contribue à faire croître le déficit et donc la nécessité d'obtenir des crédits auprès des marchés, dont la voracité n'a jamais de limite.


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    Dans ses fondements même, l'Union portait en elle son éclatement en cas de crise. L'Allemagne est aujourd'hui la figure exemplaire de ce processus, au nom de dogmes qui ont fait advenir la plus grave catastrophe économique depuis 1929. Non seulement, la cohésion de l'Euro est remise en cause mais dans le même temps, la solidarité européenne vole en éclat, tout simplement parce qu'elle n'était qu'un vernis que les traités ne pouvaient contribuer à solidifier, bien au contraire. On ne construit pas l'unité dans la concurrence exacerbée. Ce genre d'évidence avait bien entendu été rappelé par les nonistes de gauche en 2005. On sait à quelles réflexions cinglantes ils ont du faire face...

    Aujourdh'ui réapparaissent des comportements d'exclusion dont on pensait qu'ils appartenaient au passé. Il n'y a qu'à voir avec quel mépris les allemands traitent aujourd'hui les grecs. Quelles que soient les erreurs véritables qu'ils aient pû commettre, ils ne méritent pas, si l'on s'en réfère à l'idéal européen, ce genre de considérations quasi raciste. Le danger en est directement palpable. Par ailleurs, sur le plan politique, cette attitude montre drastiquement ses limites puisqu'il aurait suffit d'afficher solidement la volonté d'aider la Grèce pour que les marchés rentrent à la niche. Au contraire, le signal envoyé a été très clair. Désormais, ils savent qu'ils font la pluie et le beau temps, que la puissance publique n'agit que pour essayer de leur plaire, ce qui revient à pactiser avec le diable. Le Portugal, l'Espagne et d'autres sont déjà en ligne de mire. Ce n'est pourtant dans l'intérêt de personne que les Etats en viennent au défaut de paiement, pas même de la grande Allemagne qui se trouvera fort dépourvue, toute fourmi qu'elle soit, quand l'Union sera financièrement sinistrée. Je ne parle même pas des financiers dont la majorité perdra sa chemise. Cela illustre simplement leur incapacité à voir plus loin que le profit immédiat...

    Force est de constater que les traités interdisent quasiment de fait la solidarité, la vraie, celle qui ne demande pas de compte, celle qui fait la cohésion et l'unité. L'évolution vers la crise actuelle était toute tracée et l'Union affiche désormais son vrai visage, fait d'égoïsme. L'idéologie économique à laquelle s'accroche encore dramatiquement nos dirigeants y pousse inexorablement, réveillant de biens mauvais souvenirs, avec la complicité passive ou non de beaucoup de nos concitoyens. Car la figure du cueilleur d'olives paresseux et dépensier ou celle du parasite fonctionnaire dont on ne veut plus payer le salaire et les vacances, sont le miroir d'une même mesquinerie, d'un abêtissement sans nom, d'une régression de civilisation.

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    Plus que jamais, la construction européenne apparaît incontournable pour faire face aux nouveaux défis mondiaux et sauver un modèle de société qui reste le plus équilibré. Mais pour ce faire, il faudra jeter au feu les traités actuels, repartir sur de nouvelles bases, politiques et sociales, loin de théories économiques complètement obsolètes et malsaines. Je crois que les français, s'ils s'appuient sur une certaine tradition d'égalité et de solidarité, auront à nouveau leur mot à dire. Encore faut-il qu'ils sachent retrouver des valeurs qu'on a jugé bon de stigmatiser comme ringardes (le service public en fait partie, dans l'idée que tout n'est pas que marchandise et profit financier). Finalement, nôtre vieux pays, malgré tous les coups que lui donnent aujourd'hui certains de ses enfants, peut s'ennorguellir de sa solidité. S'inspirer de certains principes permettrait peut-être de refonder l'Europe, de ne pas en rester à cette Union qui défait la force...

  • L'Hiver au sommet

    Plutôt que de parler élections régionales, élections dont il n'y aurait pas grand chose à dire, sinon noter une fois de plus que l'abstention demeure le fait majeur, je vous propose quelques clichés pris lors d'un petit séjour près de Grenoble avec de larges débords en Savoie et Haute-Savoie. Une manière de saluer un Hiver majuscule qui tire à sa fin. Il n'a certes pas retrouvé le lustre de son prédécesseur de 1985 par exemple, mais il a su tenir son rang, faire selon sa nature, assumer sa puissante austérité. Un paysage de montagne en fait une idéale illustration...

     

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    D'habitude, on finit par une Chartreuse. Là on commence avec...

     

     

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    Le massif de Belledonne enfumé

     

     

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    Annecy : son lac

     

     

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    Annecy : son château

     

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    Annecy : son gnomon polyorénome devant son lac

     

     

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    Annecy : son réverbère en plein milieu de la photo

     

     

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    C'est une maison rose...

     

     

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    Ah tiens, là c'est le ciel qui est rose...

     

     

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    Saurez vous trouver le détail qui ruine la photo ?

     

     

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    Le vin de Savoie naît sur ces pentes.

     

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    Les Bauges se mirent dans le lac de Saint-André

     

     

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    Un peu cliché non ?

     

     

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    Blancheur bleue

     

     

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    Vigne, lac, Belledonne

     

     

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    En montagne, les chênes sont recommandés...

     

     

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    En hiver, il faut parfois faire une croix sur le soleil...

     

     

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    Oui, c'est vrai, la montagne est belle...

     

     

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    Je termine pas par la plus moche quand même hein ?

     

     





  • Faire sauter la banque

    Il ne vous aura probablement pas échappé que la Grèce connaissait actuellement une crise de financement liée à une dette jugée excessive et surtout fautive, selon le point de vue de l'orthodoxie économique. Si on en a autant parlé ces derniers temps, c'est surtout en raison de la vague de spéculation qui a touché des produits financiers attachés à cette dette, ce qui contribue à la renchérir. Pour simplifier car je ne veux pas rentrer dans des explications complexes de phénomènes que je ne maîtrise pas complètement par ailleurs, les marchés parient sur la faillite de l'Etat grec ce qui augmente les taux d'intérêt et lui rend plus difficile d'emprunter auprès de ces mêmes marchés (6% environ en ce moment, contre 3% pour l'Allemagne, considéré comme le pays le plus sûr en Europe, toujours par l'orthodoxie). C'est tout bénéfice pour les boursicoteurs, c'est potentiellement dramatique pour la Grèce qui ne peut s'en sortir sans les premiers, faute de pouvoir agir directement sur sa monnaie, prisonnière qu'elle est de l'Euro. En tant que tel, la monnaie européenne n'est pas coupable. Ce sont les critères de convergences décidés au moment de sa création et l'impossibilité pour la BCE de financer directement les Etats membres qui sont fautifs. Ils enlèvent de fait toute possibilié à la force publique d'agir sans recours aux marchés, dont on voit bien ce qu'ils font du pouvoir exorbitant qui leur est donné.

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    Il y aurait déjà beaucoup à dire sur la notion de dette publique, sur la façon de l'envisager , de la calculer, de la définir, sur son utilité ou ses risques. La comparer à celle d'une entreprise ou d'un foyer suffit déjà à situer l'erreur de perspective (souvent savamment calculée) de la plupart des réflexions sur ce problème particulier. Un Etat est une entité politique, ce n'est pas une défaillance économique qui peut le menacer directement. Un Etat ne met pas les clés sous la porte, même en défaut de paiement...De plus, la dette est la plupart du temps énoncée sans tenir compte des actifs possédés par un pays : l'immobilier, productif ou non, les infrastructures (transport, énergie, services publics en général) etc...A ce titre, la France qui possède un parc public encore relativement important, malgré la grande braderie en cours, est relativement riche.

    Plus encore, c'est sur la manière de creuser la dette qu'il faudrait se pencher. Toux ceux qui aujourd'hui sigmatisent les grecs et les dépenses publiques trop élevées en général, sont acquis aux dogmes néolibéraux, dont le monétarisme, doctrine économique portée notamment par Milton Friedmann et l'école de Chicago. Là aussi de façon résumée et ciblée, ce courant a préconisé l'abandon de la gestion monétaire par l'Etat au profit de banques centrales indépendantes. Cela interdit aux Etats de se financer directement et les soumets aux marchés financiers pour emprunter, avec pour objet de maîtriser l'inflation et les taux d'intérêts. Cette idéologie libérale s'est imposée en France après 1983 et certains de ses thuriféraires politiques les plus convaincus appartenaient au PS, Pierre Bérégovoy notamment.

    Pourtant, si l'on regarde les effets des politiques libérales menées aussi bien par leurs défenseurs naturels (Reagan, Thatcher) que par les gauches de gouvernement (Blair, Shroeder, Clinton et Jospin dans une moindre mesure), on constate aisément que l'explosion de la dette date précisément de la mise en oeuvre de ces préceptes.

     

    On peut le voir grâce aux liens suivants :

    http://abel.jerome.free.fr/img/DettePubliqueFrancaise.jpg

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Dette_US_longue_periode.png

    C'est ainsi que la droite en France est la principale artisane du creusement des déficits et qu'aux Etats-Unis, ce phénomène a été particulièrement sensible à partir de l'ère Reagan. C'est donc la famille de pensée, droite et gauche confondues, qui s'échine à faire baisser les dépenses publiques en taillant dans les services du même nom qui a pourtant fait exploser la dette. Vous avouerez qu'il est assez culotté de voir les mêmes prétendre que non seulement la dette doit être réduite, que c'est un présupposé de bonne gestion économique, mais qu'en plus elle va être diminuée en utilisant les mêmes moyens qui pourtant ont contribué à lui faire atteindre des cîmes.

    Là où on tutoie des sommets dans l'enfumage, c'est quand les banques et le secteur financier en général, à l'origine de la plus grande crise qu'on ait connu depuis 1929, (crise qui n'en est encore qu'à ses débuts), qui ont été sauvés par la diligence asservie des Etats, réclament le comblement de la dette, qui s'est accentuée du fait de leur sauvetage, tout en spéculant de façon éhontée, toujours avec l'argent mis gracieusement à leur disposition par les banques centrales (indépendantes donc, enfin indépendantes des Etats). C'est ainsi que des établissements privés qui empruntent à 0.5% peuvent se permettre de pressurer les Etats qui viennent de les tirer d'une faillite certaine, à des taux parfois 10 fois plus élevés. Celui qui trouvera une saine logique économique, sans parler de justice et de morale, dans ce phénomène, voudra bien me l'expliquer doctement. Je rappelle qu'au même moment, le chômage continue sa progression, la casse des services publics s'accélère, les protections sociales s'effacent : les plus faibles trinquent quand une infime minorité se roule dans le fric.

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    Or, les marchés financiers trouvent dans la représentation politique actuelle des alliés indéfectibles qui sont prêts à faire payer les citoyens, soit par l'impôt mais malheureusement plus vraisemblablement par des mesures drastiques d'austérité, pour rester fidèles au dogme. Le secteur financier lui, peut tranquillement continuer à sinistrer l'économie en exigeant des retours sur investissement indécents et pénalisants (précarisation, management par la peur, licenciements, délocalisations, court-termisme). Il faut également souligner que la petite condition assortie aux aides financières des Etats était que les banques reprennent la distribution du crédit, ce qu'elle n'ont pas fait. Le crédit à la consommation ne cesse de baisser aux Etats-Unis depuis le déclenchement de la crise (-4% en 2009 selon la FED) et l'encourt sur les crédits aux entreprises a diminué de 24% en France (chiffres de la Banque de France). Bien entendu, le chômage et les défaillances de sociétés expliquent en partie cette baisse, ce qui n'est de toutes façons pas une bonne nouvelle pour les tenants de la reprise heureuse, mais les banques se concentrent quasi exclusivement sur la restauration de leurs fonds propres et l'absorption de leurs "actifs" toxiques (les chariots de produits dérivés) par la spéculation massive, dont le dernier épisode en date a donc touché la Grèce. Le serpent se mord la queue...

    Il est tout de même difficile de ne pas être scandalisé, à la fois par le comportement des financiers mais aussi et peut-être surtout par l'inaction, voire la complicité des autorités politiques. Il y aurait pourtant des moyens d'action, pour à la fois faire courber l'échine aux banques et redonner aux Etats des marges de manoeuvre par le biais du financement direct. La question de l'indépendance des banques centrales doit désormais se poser clairement et par conséquent, la pérennité de traités européens qui la garantissent, entre autres aburdités économiques. Pourtant, leur toxicité est maintenant avérée par la crise.

    Ce constat posé, je ne vois pas comment sortir par le haut de cette crise sans faire sauter la banque...

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  • Janvier

    Les quelques ceux qui me suivent sur ce blog savent déjà à quel point j'apprécie la neige. Je préciserais en disant que plus que la neige, j'aime l'hiver quand il se met en grande tenue. En fait, j'aime que les saisons soient respectées. C'est mon côté conservateur et ordonné sans doute. Une morte saison sasn froid, sans neige me laisse invariablement sur ma faim, un peu frustré, à l'image d'un été sans océan. Dans ce souhait que les choses de la nature se maintiennent à leur juste place et cet épanouissement qui naît de la constatation qu'elles le sont, il y a aussi cette dimension symboliste qui colle à ma personnalité. Je ressens énormément la vie au travers de l'image que je m'en fait a priori. C'est à la fois un bien et un fléau. D'un côté ma sensibilité et mon imagination font de moi un être je le crois pacifique et créatif, de l'autre, je suis incapable de m'adapter à ce que je n'ai pas d'abord pensé, imaginé, défini. L'altérité m'est donc pour le moins problématique, mais là n'est pas le sujet de ce jour.

    La neige, c'est un retour instantané vers l'enfance et les contes traditionnels, vers l'imaginaire et le merveilleux d'une existence débarassée des contingences mouvantes du réel. Parler de couverture neigeuse peut signifier beaucoup dans l'inconscient...

    Mais l'uniforme blanc du général hiver signifie aussi de nos jours une source inépuisable de satisfaction rebelle. Constater l'agacement des robots de la société de consommation, du management et du time is money, contraints à ralentir de mauvais gré face aux conditions climatiques est un plaisir sans cesse renouvelé, en même temps qu'une source d'amertume. Ce monde est il si malade qu'il ne puisse même plus flâner un peu, peut-être de peur de se retrouver face à lui-même, qui sait face à un miroir de glace qui lui renverrait une bien piètre image de lui-même ?

    Parmi les abrutis patentés qui meuglent contre l'inefficacité de la DDE, coupable de ne pas déneiger les routes assez rapidement (au fait, les autoroutes ont été privatisées) et qui brailleraient encore plus fort si on leur présentait le coût d'une dotation des collectivités publiques en régiments de chasse-neige à utilisation bi-décénale, parmi ces crétins probablement congénitaux donc (mon pacifisme sus-mentionné a ses limites, notez bien), combien ont idée de ce qu'est la dentelle d'un cristal de neige ? Le mur qui arrêtera sans doute bientôt le bolide incontrôlable du capitalisme financier n'en aura pas la délicatesse. Je devrai pourtant comme les autres en absorber le choc, même si j'ai agité autant que faire se peut mes modestes moyens de freinage.

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    Janvier a été un digne mois d'hiver, distribuant de sa main glacée un peu de chaleur à mon idéal de gauchiste victorien. Cela vaut bien quelques photos de "terrain"...

     

     

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    Une bernache du Canada. Vient elle de loin pour le Loing ?

     

     

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    Il était une fois, il y a bien longtemps, dans un pays lointain enlacé par l'hiver...

     

     

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    Nemours n'est pas dans un pays lointain mais l'hiver l'enlace quand même, na !

     

     

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    La forêt enchantéeéheu, drapée dans sa tunique immaculéeéheu...

     

     

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    Il y a eu comme un souci durant la dernière soirée mousse au Macumba

     

     

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    Bûche glacée parfum bruyère fânée