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L'Archéo-conservateur - Page 2

  • Un budget pour le bien commun

    Dans la presse, écrite ou télévisée, il semble que le Front de Gauche n'existe plus. Il n'y a plus que les communistes, dont tout le monde devrait savoir qu'ils se rallieront tôt ou tard au Ps, du moins est-ce que d'aucuns voudraient faire croire, pour tuer dans l'oeuf toute espèce d'alternative de gauche au gouvernement actuel, qui ne peut être soupçonné d'en être pourtant, à l'aune de la signature sans conditions du TSCG et de l'application des mesures dites de compétitivité. Sans doute que la rébellion des élus Front de Gauche donc, au Sénat comme à l'Assemblée, ne va pas dans le sens de cette mise au pas espérée de la composante communiste du mouvement et que les inquiétudes ont du mal à être masquées.

    Enfin bref, on voudrait nous alléguer que cette fois-ci, nous sommes vraiment débarassés des gêneurs. Le Ps a eu le "courage" d'accéder à toutes les suppliques du Medef. Le Front de Gauche donc, est paraît-il porté disparu. C'est fait : Theres"s no alternative. Pas d'alternative, comme le pérorait Thatcher ?

    Hé bien si, il y en a. Elle est d'autant plus vivave qu'elle propose et qu'elle montre que la force politique qui la sous-tend est prête à accéder aux responsabilités.

    C'est à ce titre que le parti de Gauche, autre composante du FdG, a rédigé et publié son contre-budget, qui répond à l'obssession suicidaire de l'austérité, remarquée notamment au Ps.

    On y apprend qu'il serait possible d'avoir des comptes exédentaires sans taxer une nouvelles fois les pauvres et les priver en sus de services publics, que les entreprises petites et moyennes peuvent être dynamisées à la fois en stimulant la demande et en leur facilitant l'accès aux financements, au moyen d'un pôle public d'investissement, en organisant véritablement la transition écologique sans laquelle notre environnement deviendra rapidement invivable, en même temps qu'elle permettra de nombreux débouchés économiques, etc...

    Il y a bien d'autres façons d'envisager les politiques budgétaires et les orientations économiques.  Je vous propose de prendre connaissance :

    http://www.lepartidegauche.fr/system/documents/Contre-budget_PG.pdf?1352732531

  • Le peuple doit faire front

    Comme une douleur lancinante, la question de la crise revient sans cesse dans l'actualité, faute de prendre les mesures pour la solutionner. Depuis cinq ans désormais, elle fait partie de nos vies et sert de prétexte à ceux qui otn contribué à la déclencher, pour asseoir davantage leur pouvoir, pour promouvoir des mesures qui en ont pourtant été à l'origine, comme, un parmi tant d'autres, je n'ai cessé de le rappeler sur ce blog.

    Nous avons sans surprise connu un nouvel épisode de cette obstination absurde et toxique avec l'imposition, car il n'y a pas eu débat, de la question de la compétitivité et des solutions toutes prêtes pour l'améliorer. Le fameux rapport Gallois a provoqué, avec une célérité peu commune (nous pouvons comparer avec celui qu'a rendu Jospin sur la vie politique, déjà oublié) à une prise de mesures par le gouvernement Ayrault, qui s'inspirent en bonne partie celles préconisées dans le rapport.

    La discussion sur le bien fondé du constat et de la pertinence des réponses n'a pas eu lieu. La compétitivité est le problème premier de l'économie française. Point. Il faut y répondre par une politique de l'offre en allégeant les cotisations (on parle de charge dans la pensée unique) sociales et en augmentant la TVA pour financer ce nouveau cadeau fait, sans nuance de taille et de production, aux entreprises. Que ce soit un gouvernement Ps qui fasse, cette fois-ci sans fausse gêne et de façon pleine et entière, ce que le medef réclame à corps et à cris depuis des années et que même la droite n'avait pas osé faire à ce degré, n'est certes pas étonnant, quand on connaît les accointances de Hollande avec le néolibéralisme, mais du moins cela marque t'il la fin de l'hypocrisie qui dure depuis des décennies au parti de la Rose. Désormais, quiconque pensera voter pour les intérêts des travailleurs en glissant un bulletin Ps ne pourra invoquer que son ignorance, certainement pas le programme proposé.

    Mais au delà de la question idéologique, de savoir que Moscovici et compagnie sont dans la droite ligne des Blair, Schroeder, Zapatero, c'est à dire clairement néolibéraux, au mieux au centre, au pire carrément à droite, le problème le plus important est de savoir si les mesures proposées sont pertinentes, si déjà, le diagnostic qui est posé est le bon.

    Que nenni, bien entendu. On rejoint une nouvelle fois l'idéologie, car à ce niveau d'autisme et d'enfermement intellectuel, il ne peut s'agir que de cela. Remarquez bien qu'être idéologue est inhérent à toute démarche politique de projet, mais que le travail premier d'un opposant est de ne pas laisser passer les failles de raisonnement béantes, d'autant plus quand la théorie se fracasse sur les faits. A ce titre, la crise a mis en pièce le crédo néolibéral et précisément, les mesures décidées en grande pompe et avec les félicitations et la pression de la plupart des media et experts autorisés, ont déjà échouées par le passé et font preuve de leur dangerosité aujourd'hui même, partout où elles sont appliquées. Cela en est même dramatique dans les cas grecs, portugais, espagnol et irlandais, dont on parle moins mais qui sur le plan social n'en est pas moins aigu.

     

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    Attachez bien les casques, parce qu'on y fonce et de plus en plus vite !

     

    La compétitivité des entreprises françaises n'est pas grévée par le coût du travail. En effet, ce dernier est lègèrement moins cher qu'en Allemagne, le paradis économique que nous vend la médiacratie. Selon l'INSEE, le coût horaire du travail dans l'industrie est de 33.37 euros en Allemagne et de 33.16 euros en France. Plus encore dans l'automobile (Carlos Ghosn si vous me lisez), il s'élève à 43. 14 euros contre 33.38 en France. L'écart avec les pays scandinaves, régulièrement cités eux aussi en modèle n'est pas davantage en notre défaveur. Il n'y a donc pas un problème de compétitivité coût et tout l'arsenal d'allègement de cotisations qui étrangleraient les entreprises et déjà nul et non avenu.

    En revanche, dans certains secteurs, il y a bien un souci de compétitivité hors coût et d'orientation économique. Mais pourquoi la France s'est elle désindustrialisée plus que certains de ses partenaires au cours notamment , de la dernière décennie ? A cause de ces fainéants de salariés, de ces parasites qui aspirent les dépenses publiques et nous écrasent d'impôts (chômeurs, immigrés, fonctionnaires, enfin toutes les légions du diable quoi). Il semblerait que ce soit plutôt à cause des rentiers qui ont préféré augmenter leurs dividendes (multipliés par trois en trente ans)  et souvent, délocaliser pour ce faire. Forcément, on produit moins en France, c'est logique. Plutôt que d'investir dans la recherche, privilégier des produits à la valeur d'usage élevée (utiles quoi), favoriser le financement des petites et moyennes entreprises par les banques, l'accent a été mis à la fois sur la rémunération de la rente et sur les services, secteur dans lequel on trouve la plus grande proportions d'emplois non qualifiés, précaires, à temps partiels et sous-payés (du coup c'est rentable).

    Pour avoir une idée très précise de cette effroyable erreur de constat et de réponses afférentes, surtout de la part de politiques qu'on situait il y a peu à gauche, donc plutôt du côté des catégories les plus fragiles de la population, je ne peux que vous conseiller chaudement les deux derniers billets de Jean-Luc Mélenchon. J'enjoins les plus méfiants d'entre-vous à laisser les a priori de côté et à lire les arguments à mon sens d'une pertinence rares qui y sont développés et d'y réfléchir. Vous ne trouverez pas plus exigeant et lucide dans l'offre politique actuelle :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/07/on-nattendait-rien-mais-surtout-pas-ca/

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/16/merkhollande-est-ne-en-grande-pompe/

    Ce corpus idéologique, défendu avec une unanimité touchante par le Medef, le Ps et l'Ump est déjà partiellement ou complètement à l'oeuvre dans d'autres pays, avec des conséquences sociales désastreuses et des performances économiques plus que discutables. Pour ne parler que de l'Allemagne qui revient comme un leitmotiv, non seulement le dernier rapport de cette organisation peu suspecte d'être bolchevique qu'est OCDE, sur la croissance et les inégalités de 2011, souligne que les inégalités y explosent, les différentes enquêtes sur le travail y montrent une grande proportion de travailleurs pauvres (20%, en constante augmentation), mais en plus, le système économique mis en place à partir de Schroeder, ce gauchiste qui prospère désormais chez Gazprom, ne peut être viable que s'il est seul ou presque à fonctionner de cette façon, c'est à dire organiser une déflation salariale et fiscale pour concurrencer les autres pays membres de l'Union, en finançant ses importations par leurs déficits. Si tout le monde fait de même, les marchandises ne se vendent plus, ni plus ni moins et c'est la dépression généralisée. Il est en effet illusoire d'essayer de produire moins cher que les pays émergents, comme la Chine, sous peine de revenir à une situation sociale qui nous ferait goûter aux joies 19ème siècle prolétaire.

    Voilà pourquoi il faut dénoncer avec fermeté le discours et les certitudes ambiantes, que le Ps a désormais clairement fait siens, dans la plus totale inconscience pour certains de ses membres, avec un complet cynisme pour d'autres. Elles nous mènent vers le chaos économique, celui qui règne déjà dans le sud de l'Europe, qui a déjà expérimenté les remèdes miracles de nos grands penseurs. Ils n'auront comme effet que d'approfondir la crise, appauvrir toujours plus de gens, en enrichir toujours davantage une infime minorité, nous priver des services publics qui nous permettent de nous éduquer, de nous soigner et d'établir cet équilibre si fragile entre libertés publiques et liberté individuelle.

    Voilà pourquoi il est plus que temps que les citoyens fassent valoir leur droit. Le peuple doit faire front !

     


    À bas l'austérité : Jean-Luc Mélenchon par lepartidegauche

     

  • Vigilance

    Je vous propose de vous échapper de l'actualité politique pesante, ponctuée par les reculs incessants d'un gouvernement qu'il est bien difficile de ne pas associer à la droite la plus intègre, sa connivence avec cette dernière pour voter derrière le dos des français le TSCG, en attestant. Le traité n'a pas été renégocié : c'est donc une promesse de plus de la campagne qui est foulée aux pieds et qui nous lie à l'austérité, avec des conséquences qui seront bien dommageables, comme partout où elle est instituée, en ce contexte de crise économique aigue.

    Quoique, comme vous pouvez le constater, d'une part il m'est bien difficile de décrocher de la situation que nous vivons, tant elle est révoltante, d'autre part, la Bd que je vous conseille aujourd'hui, baigne dans une réflexion politico-philosophique qui n'est pas du tout éloignée des analyses que je peux vous proposer sur ce blog.

     

    51Bm+UpVYPL._SL500_AA300_.jpgWatchmen est la première oeuvre majeure d'Allan Moore au scenario, artiste qui a également signé V pour Vendetta, qui reste pour moi son chef-d'oeuvre absolu et que j'ai déjà chroniqué ici. Associé à Dave Gibbons , un dessinateur américain de comics, il a donné naissance à la référence ultime en matière d'oeuvre dite de super-héros. Nous sommes pourtant bien loin d'une littérature de jeunesse aux scenarii simples, aux personnages monolithiques et sans aspérités, cliché déjà assez peu représentatif des comics en général, beaucoup moins frustres qu'on ne le croit, même si ce type de bande-dessinée m'est peu connue.

    Non, avec cette publication de DC Comics (à l'origine), c'est bien d'une oeuvre maîtresse tout genre confondu qui nous est proposée, une nouvelle preuve que le neuvième art en est un à part entière, pouvant conjuguer la virtuosité littéraire et cinématographique.

    Plantons le décor de cette uchronie...

    Watchmen s'ouvre sur une scène dramatique. 1985. Nixon est toujours président. Un homme vient de faire une chute mortelle d'un immeuble dont il a traversé une des fenêtre. Nous apprenons qu'il s'agit d'un ancien super-héros, aujourd'hui agé et plus ou moins retiré du service qu'il rendait aux Etats-Unis depuis la loi d'interdiction des justiciers masqués, intervenue après les grandes grêves des policiers de 1977. Les inspecteurs venus sur place s'interrogent sur la cause de cette mort, peu vraisemblablement accidentelle. Ils ne sont pas les seuls. Rorschach, le seul des personnages qui s'étaient eux-mêmes constitués dans une congrégation nommée les Gardiens (Watchmen), à continuer son activité de lutte contre le crime, dans l'illégalité et la clandestinité, démarre immédiatement une enquête pour découvrir le mystère de ce décès suspect.

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    Où cette investigation conduira-t'elle Rorschach, individu taciturne et obsessionnel ? Quels sont les liens de cette affaire avec les autres gardiens : le docteur Manhattan, arme suprême des Etats-Unis depuis son passage dans un réacteur nucléaire, Ozymandias, l'homme le plus intelligent du monde, le Spectre soyeux, jeune femme qui aspire à une vie normale, le Hibou, homme effacé et nostalgique ? Y a t'il un rapport quelconque avec la montée de la tension géopolitique entre les Etats-Unis et l'URSS ?

    Vous aurez la réponse en lisant cette Bd, monument du genre par sa complexcité scenaristique et son exigence graphique. Vous le savez peut-être déjà mais Allan Moore est un scenariste hors-pair et son travail sur Watchmen est tout bonnement exceptionnel : histoire haletante, à tiroir, maintenant le suspens jusqu'au dénouement, personnages fouillés, ambivalents, loins de tout manichéisme, élaboration d'un contexte crédible et embrassant les travers de la société américaine aussi bien sur le plan social que politique.

    L'auteur nous livre ainsi une vision pour le moins originale de l'univers des super-héros, qui, à l'instar de son traitement de la Ligue des gentlemen extraordinaires, s'avère d'un icocnoclasme jouissif et pointu. Il nous dépeint non pas des surhommes, mais, à l'exception d'un d'entre eux, des êtres humains très ordinaires par leurs travers, leur corruptibilité, leurs névroses et leur idéalisme pour certains, le tout baigné dans une critique acerbe des tendances miliciennes de la société américaine et de sa volonté de toute puissance, notamment au travers de l'affrontement avec le bloc soviétique. Le message politico-philosophique est donc assez prégnant dans cette oeuvre, comme il le sera, encore plus finement à mon sens, dans V pour Vendetta.

    Qui plus est, la construction narrative est remarquable, juxtaposant les planches d'un épisode avec à la fin de chacun, quatre pages de textes issus de diverses sources (mémoires, articles de presse etc) centrant un peu plus la focale sur le sujet principal traité dans les pages précédentes. Il n'est pas rare d'avoir trois plans de lecture dans chaque case, des flashbacks et des mises en perspective, le tout enrichit encore par la foule de détails, de clins d'oeil et d'indices parsemés dans les dessins. On ne citera que la relation entre la pendule et le nom même des super-héros (jeu de mot autour de watch en anglais)

    Dave Gibbons, à ce titre, nous offre sa maîtrise technique. Le trait est clair et extrêmement précis, la mise en image et les cadrages, des plus cinématographiques. La mise en couleur de John Higgins (rien à voir avec Magnum) est assez déroutante au départ, avec ses aplats aux couleurs vives et peu nuancées, mais on s'y fait très rapidement. L'aspect graphique est bien entendu pour beaucoup dans la réussite de la Bd.

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    Au final, je vous recommande donc chaudement Watchmen, un roman graphique dont vous dévorerez les 400 et quelques pages en un clin d'oeil. A noter, que la dernière édition en date, celle de DC Comics, reprend la traduction de Jean-Patrick Manchette qui était celle de Delcourt, la meilleure pour ce qui est de la version française. Par ailleurs, à la fin du volume ont été placés des bonus : une post-face de Dave Gibbons, des croquis et des notes préparatoires, des planches de personnages...

     

    Watchmen / Allan Moore, Dave Gibbons._DC Comics, Urban Comics : New-york, 2012._441-[23] p.

  • Une nouvelle étape !

    Je vous rappelle brièvement que demain a lieu la grande manifestation contre la ratification par la France du Traité budgétaire européen, qui sanctifie une nouvelle fois l'austérité et les politiques anti-sociales. Nous devons montrer que la résignation n'est pas de mise et qu'au contraire, nous sommes de plus en plus nombreux à être lucides et déterminés à remporter le combat politique que nous menons, en faveur d'une Union débarassée de ses fondements néolibéraux, d'une construction politique qui assure en priorité la souveraineté citoyenne.

    Pour une analyse brillante et imparablement argumentée de la situation, voir ici.

     

    A dimanche, place de la Nation à 13h30 !

     

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  • Pour une Europe des citoyens ou pourquoi Paul Jorion a tort !

    Le 30 Septembre est organisée une grande manifestation pour exiger un referendum sur l'adoption du nouveau traité européen, dénommmé TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance). Comme pour celui de Lisbonne, les citoyens n'auront pas droit à la parole. Pourtant, encore une fois, des dipositions économiques vont être sanctuarisées après avoir déjà été au demeurant transcrites dans des directives (six-pack et two-pack), le tout sans qu'aucun débat digne de ce nom n'ait été organisé, alors même que ces dispositions entrainent de facto un abandon de souveraineté essentiel qui échappe à la sanction populaire.

    Il s'agit une nouvelle fois d'imposer une idéologie qui ne dit jamais son nom mais qui pourtant subit une invalidation qui aurait été fatale à toute théorie scientifique, depuis le début de la crise. Il s'agit bien entendu du néo-libéralisme en général et en particulier ici l'ordo-libéralisme, auquel les dirigeants allemands tiennent énormément et qui postule que l'économie doit être libérée autant que possible de l'intervention du politique, ce qui notamment permet en théorie la saine gestion monétaire et budgétaire. Ce dogme est déjà à l'origine des fameux critères de Maastricht, crtitères dont la simple tendance au respect, en pratique impossible, a déjà contribué largement au déclenchement de la crise de l'euro et de son aggravation, notamment par le refus de la BCE de venir en aide directement aux pays attaqués par la spéculation sur la dette.

    Or nos dirigeants voudraient aujourd'hui, malgré les résultats désastreux de l'austérité appliquée dans les pays du Sud et en Irlande, l'inscrire encore plus profondément dans les traités et les pratiques. Si l'équilibre budgétaire est un objectif sain en théorie, le contexte actuel le conduit en revanche à être extrêmement toxique si le désendettement des états est pratiqué à la hussarde, comme il est préconisé par les idéologues orthodoxes, au moment même ou les ménages doivent également procéder à une réduction de leurs dépenses, du fait de la crise. Le résultat est pourtant déjà largement observé, à savoir une contraction de l'économie sans précédent depuis la grande crise de 1929. Le PIB de la Grèce a ainsi chuté de 25 % depuis que la Troïka officie dans la péninsule et l'Espagne ainsi que le Portugal sont en récession.

    En résumé, ce traité est encore une fois l'affirmation symbolique d'un refus de toute alternative aux politiques menées depuis désormais plus de trente ans et qui sont des échecs patents. Plus encore, il officialise sous prétexte d'intégration européenne plus poussée, l'écartement des citoyens de la décision budgétaire, un des piliers de la souveraineté. Il est qui plus est d'essence inter-gouvernementale, c'est à dire qu'il fait prévaloir la décision des exécutifs des pays membres, marginalisant les institutions de l'Union, présentant déjà un large déficit démocratique. Ceci est une manifestation de la politique à huis-clos en quelque sorte, puisque la question européenne n'est abordée que de façon très elliptique dans les campagnes électorales.

     

     

    Il est donc crucial que les citoyens puissent s'approprier un débat sur l'avenir de l'Union et sur leur possibilité d'influer sur ce futur, sur les politiques, notamment économiques, qui seront menées. C'est précisément l'objet de la manifestation du 30 Septembre.

    Quel rapport avec Paul Jorion, anthropologue de formation et depuis l'avènement de la crise, économiste dissident, pionnier auto-déclaré et très médiatique promoteur de sa propre parole ?

    Un point de méthode, l'action politique, domaine qui très curieusement est quasi-inexistant de son discours, qui s'appuie pourtant sur l'intelligence collective, en lui déniant son principal moyen d'éxécution.

    Pourquoi en parler dans ce billet ? Pour deux raisons qui sont liées : le fait que Paul Jorion soit une figure de l'hétérodoxie à l'audience relativement élevée autant que rapidement constituée, et que votre modeste serviteur fut un commentateur parmi les plus actifs sur son blog, mais récemment exclu pour dissidence blasphématoire.

    Un règlement de comptes diront certains. Cette idée est pourtant à écarter, tout simplement, d'une part parce que ce blog n'a jamais eu la prétention d'être autre chose qu'un lanceur de bouteille à la mer et qu'à ce titre sa discrétion ne saurait mettre à mal l'entreprise mediatique de Paul Jorion, d'autre part car je me situe comme d'habitude dans le champ politique et donc dans le combat idéologique, avec pour objectif d'établir l'inanité du néolibéralisme, sa toxicité et faire prendre conscience au nombre que les choix politiques sont de première importance quand il s'agit de vouloir dessiner un projet de société.

    A ce titre, bien qu'intéressé par le point de vue de l'anthropologue touche à tout, par une certaine lucidité sur les déclencheurs de la crise, le rôle de la finance notamment, surtout, très friand de la chronique régulière de la crise tenue par François Leclerc, pourvoyeuse d'informations et de décryptages très précieux, j'ai depuis le début été par ailleurs, très critique de la méthode adoptée par celui que d'aucuns ont qualifié de gourou ou de prophète de la crise, pour construire un changement de société.

    D'autres que moi sont bien plus virulents sur la base théorique même des travaux assez pléthoriques de Paul Jorion depuis le début de la crise, oeuvres diverses dont l'auteur se fait le principal promoteur à tout bout de blog. C'est à tel point que cela déclenche aussitôt une certaine gêne, auprès du lecteur pour qui tout appropriation intellectuelle de la critique hétérodoxe est déjà une contradiction avec les objectifs recherchés. On ne peut, à la lecture de ces nombreux "je l'avais dit le premier...", "c'est écrit dans mon livre..." , "si on m'avait écouté..." etc... , s'empêcher de songer qu'il y a la une quête de reconnaissance qui, indépendamment de la qualité ou pas du propos, le parasite automatiquement. Mais cela ne pourrait être que jugement de valeur de ma part si la critique ne portait pas , en ce qui me concerne, sur des erreurs stratégiques évidentes, pour d'autres, sur des failles de raisonnement béantes.

    Paul Jorion s'emploie en effet à convaincre les "élites" du bien fondé de son jugement sur la crise et des mesures qu'il faudrait mettre en oeuvre, qui ne sont d'ailleurs pas toutes à jeter loin de là. La proximité de Jacques Attali, marquis de cour bien connu est-elle pour quelque chose dans ce parti-pris ? Ce ne serait pas de bon augure pour la rectitude d'un projet que je crois encore sincère. Quoiqu'il en soit les exemples passés ne plaident pas vraiment en faveur de l'inflexion de la structure par l'intérieur, surtout quand les convergences d'intérêts y sont si prégnantes. Est-il besoin de rappeler la trajectoire de Danton qui professait si bien se servir des puissants qu'il en finit corrompu ?

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    Peut on se servir des puissants sans qu'ils se servent de vous ?

     

    Il n'y a pas de procès d'intention de ma part à décrire la difficulté qu'une seule personne, même soutenue par un parterre de fidèles, puisse tordre une idéologie qui, même battue en brêche par les faits, s'ingénie à se renforcer dans la législation, comme je viens de le rappeler plus haut. A moins, bien entendu, de se placer dans le champ religieux et du prosélytisme de la foi plutôt que celui de la conviction politique, basée sur un projet de société précis. Est-ce une intention plus ou moins cachée de Paul Jorion dont les appétences pour les sciences cognitives, la programmation neuro-linguistique, la psychanalyse, pourrait le conduire dans cette direction. C'est bien entendu de l'ordre d'une hypothèse non vérifiable pour le moment...

    En tout état de cause, les efforts de visibilité de Paul Jorion n'ont manifestement pas produit beaucoup d'effets sur les décisions politiques qui continuent à aller dans la même direction, la mauvaise bien évidemment. Lui même a fini par le reconnaître dans un billet récent, en comparant son échec avec celui d'une sommité reconnue mondialement, elle, Joseph Stiglitz, dont le dernier livre, Le Prix des inégalités, pose des constats que le Front de gauche a régulièrement déroulé pendant la campagne présidentielle. Cette justitfication un peu incongrue vient confirmer les doutes que j'ai exposé au dessus en se recentrant sur la critique de son oeuvre : en gros, cela signifie "bon ok, ma méthode ne marche pas mais ce n'est pas parce que paraît-il j'écris des contre-vérités que l'on ne m'écoute pas, puisque même un chercheur reconnu n'est pas plus écouté". Cela ressemble tout de même d'assez près à un besoin de se rassurer...

     

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    C'est pas juste, personne ne m'écoute !

     

    Au contraire, la référence à Stiglitz de la part du FdG n'est pas une question de légitimation mais simplement le rappel que des positions keynésiennes mais libérales, du prix en hommage à Alfred Nobel américain, étaient qualifiées d'extrémistes et irréalistes dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon. De la relativité des procès médiatiques...

    Pour en revenir à Paul Jorion, il est évident que son refus du champ politique à moins d'en être le réferent sans partage, le condamne à l'échec de son éventuel projet de transformation sociétale et aussi aux doutes extérieurs sur le bien-fondé de sa démarche, dont le désintéressement peut se heurter aux techniques marketing employé pour sa promotion, voire son financement (mécénat citoyen (sic), sponsoring non dénoncé de son futur cours de finance citoyenne (sic) à Bruxelles, par des sociétés d'assurance dont Allianz, rappels incessants à acheter ses livres etc)

    Là encore, il ne pourrait s'agir que de vagues insinuations sans fondements objectifs si certains agissements sur son propre blog ne venaient pas alimenter le questionnement des sceptiques. Ici se rejoignent les mises en cause sur la méthode et sur la théorie. En effet, les deux branches de la contestation se sont arrêtées aux barrières d'une censure extrêmement active, assez paradoxale sur un blog très fréquenté, qui se réclame de la philia d'Aristote et qui pourtant rejette toute critique systématique, hors des propos clairement xéonophobes ou racistes qui n'ont bien évidemment pas leur place, à tel point qu'il fait passer les Coulisses de Bruxelles, le blog de Jean Quatremer, où je ferraille abondamment, pour un paradis de la liberté d'expression (de fait, la parole n'y est que peu entravée).

    J'ai donc été exclu pour avoir souligné une apparente contradiction entre la tenue d'un cours sur la finance citoyenne (sic) qui sera sponsorisé par plusieurs sociétés d'assurance (c'est l'Université libre de Bruxelles qui reçoit cette ressource). S'il n'y avait pas Allianz dans le lot on pourrait très bien me rétorquer que les assureurs mutualistes sont un exemple d'activité nécessaire dans le respect d'une certaine éthique. Oui mais il y a Allianz, qui n'est pas un acteur innocent dans la spéculation financière et qui a certainement un intérêt à coller son image à un "penseur" de l'après-crise. Le simple fait d'avoir évoqué la possibilité d'un paradoxe m'a valu les remontrances sèches de la modération sur un procès d'intention nauséabond, puis, après mes explications argumentées ( renvoi sur la notion de don, sur les motivations réelles du mécénat et de son éventuelle réciprocité) et des coupes réglées dans mes messages afin d'en faire ressortir uniquement ce qui allait dans le sens de l'accusation, et pour finir, une exclusion en bonne et due forme, face à ma non conversion à la vraie foi.

    Ma modeste personne serait la seule en cause que cela ne mériterait aucunement une mise au point de ce genre. Mais il se trouve que toute allusion à certains aspects de la théorie économique de Jorion contestée par ailleurs est passible d'une telle censure, ce qui vaut transition pour aborder les réserves que nombreux soulèvent à propos de l'oeuvre de Paul Jorion, notamment sur la création monétaire des banques privées, qu'il réfute en bloc alors qu'il est à peu près seul dans ce cas. Ce n'est certes pas un motif valable de rejet de son propos. D'autres avant lui, bien que plus modestes, ont été seuls contre tous, souvent contre l'establishment, et ont eu pourtant gain de cause au final.

    Cela dit, que  l'on soit d'accord ou non avec les assertions de Paul Jorion, il est tout de même évident que sa propension à faire censurer la critique est en mesure de semer le doute, quand dans le même temps elle est mise en parallèle avec une auto-promotion assez indigeste et dont on ne peut s'empêcher de se dire qu'elle serait un peu mise à mal si une erreur assez grossière venait à être vérifiée, erreur qui, si elle n'invalidait pas l'orientation générale du propos sur la crise du capitalisme, difficilement contestable, poserait quand même une limite tangible à la prétention d'être la référence de l'hétérodoxie.

    Pour se faire une idée de la critique sur la réfutation jorionienne de la création monétaire par les banques de second rang et l'analyse de la crise du capitalisme américain :

    http://postjorion.wordpress.com/2011/10/05/210-a-j-holbecq-creation-monetaire-en-15/

    http://criseusa.blog.lemonde.fr/2012/08/27/lagonie-du-capitalisme-de-paul-jorion-une-refutation-statistique/

    En conclusion et c'était le but de ce long billet, il faut rappeler qu'un changement de société ne se fait jamais sans le nombre et sans qu'un renouvellement des élites en place ne s'opère réellement. Pour obtenir le nombre il faut informer sans relâche la population et le débat politique est encore le champ le plus prolifique pour que l'information puisse être discutée, analysée, soupesée et que les conclusions en soient tirées. C'est précisément ce que nous refusent nos dirigeants, que certains ont l'illusion de vouloir gagner à la cause, et ce que nous réclameront le 30 Septembre, afin d'éclairer les positions.

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    Edit du 26/09/2012 : Il semble que la position Paul Jorion évolue, comme je l'avais déjà signalé plus haut. Non seulement il s'est enfin aperçu que travailler les dirigeants au corps étaient peine perdue, mais il vient entre autres, de signer une déclaration commune contre le TSCG, émanant du Parti de Gauche, faisant ainsi le lien avec le nécessaire combat politique. Mieux vaut tard que jamais...

  • A l'Est des dunes...

    Voilà donc que la respiration estivale s'achève. Son exhalaison aura longtemps été celle d'un automne pressé de nous ceindre de ses embrassades humides. La belle saison aura heureusement pu, de temps en temps, franchir le clos nuageux des ceintures de pluie.

    Cet été fut ponctué d'une parenthèse bretonne. Trop de temps s'était déjà écoulé depuis la dernière pour que je ne mette pas le cap à l'Ouest, plus précisément vers Roscoff dans le nord du Finistère. J'ai donc passé quelques jours dans cette péninsule qui s'enfonce trop avant dans la mer pour que les nuages osent la suivre et n'assombrissent sa couronne, l'île de Batz, un des nombreux joyaux que comptent la Bretagne. Le micro-climat, un des atouts qui ont fait de cette jolie petite cité marchande un lieu prisé des balnéophiles et autres curistes, avec bien entendu la qualité de son eau, d'une limpidité diamantine, n'est donc pas une légende à vocation touristique.

    C'est donc entre les saillies chaotiques de rocs antediluviens et des criques enchanteresses, que j'ai pu reconstituer mes réserves d'oxygène, bien entamées par une année professionnelle et politique bien chargée. J'y ai dégusté les grèves quasi désertes de Perharidy, entourée par les eaux, protégée du large par d'innombrables lignes de récifs, tels les murailles d'un ancien empire vaincu par la mer. J'ai flâné à la rencontre des plages de l'île de Batz, ensoleillées mais à la peau aussi laiteuse qu'une belle de 1900, que l'on imagine élégamment alanguie sur le sable, attendant sous son ombrelle, les yeux dans les vagues, que l'éternité s'impatiente.

    Il y eut aussi la découpe aux multiples limbes, de la baie de Morlaix, puzzle côtier dont la Manche remplit les pièces manquantes, en reflétant la mosaïque parfois tourmentée du ciel finistérien, qui comme je l'ai déjà dit, calme toutefois son impétuosité dès que le nom de Roscoff apparaît sur un panneau de signalisation. Je n'aurai donc été quitte que pour quelques minutes d'un crachin à peine insolent durant tout mon séjour, le temps de m'abriter sous les arches imposantes du viaduc de Morlaix, ou de mettre un imperméable, pour m'apercevoir que je n'en avais plus besoin, sur la route de la plage du Dossen à Santec.

    C'est là que s'est achevé ma découverte de la région, sur cette grande esplanade marine offerte au vent d'ouest, rendez-vous des "riders" de tous les sports d'aqua-glisse, qui profitaient ce jour là de la verte colère d'une mer accidentée par le souffle puissant du grand large. Mais parce que la Bretagne varie comme une bigoudène, à quelques centaines de mètres de là s'ouvrait le havre paisible de l'estuaire du Guillec, agité du seul trot cyclotimique des gravelots.

    La Bretagne est une séductrice de caractère, une belle à facettes. Roscoff ne lui fait pas outrage, encore moins Batz qui, par la magie de sa beauté, à la fois délicate et sauvage, a enchaïné mes sens à ses petits bouts de paradis, à l'est des dunes...

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     Faire une petite tour en Bretagne, c'est toujours agréable.

     

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    Des clochers, une flèche et la photo touche sa cible...

     

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    Phare en fleurs

     

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    L'aéroport de Roscoff est saturé...

     

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    Hortensias et ostentations

     

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    Série rose

     

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    Vous n'espériez pas échapper au coucher de soleil ?

     

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    La passerelle sur la Manche

     

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    Et là Roscoff dit : tain les nuages, si vous rentrez, je vous pète la gueule ! Et les nuages n'entrèrent pas...

     

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    Une photo qui tient le bon bout (jeu de mots du matelot)

     

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    Je n'ai pas su trancher le noeud cordien...

     

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    Petits bateaux, heu... qui vont heu... sur l'eau quoi...

     

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    Non cette fois, je ne le dirai pas ! (voir une des photos illustrant le billet sur Deauville)

     

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    Voilà comment on produit les balles de tennis de Roland-Garros

     

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    Ah ben bien sûr, ce ne sont pas les yatchs de Saint-Trop, mais sinon...

     

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    Je ne me souviens plus comment ça chapelle (Sainte-Barbe)

     

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    Je crois que je fais toujours preuve d'une grande hauteur de vue dans mes commentaires.

     

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    Ouais ouais, faites bien gaffe les nuages !

     

     

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    Roscoff, ça m'a bien branché !

     

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    Bon bien sûr, le problème en Bretagne, ce sont ces plages noires de monde !

     

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    Plein phare !

     

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    Sortie de fleuve !

     

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    Le Laber sans la mer...

     

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    A Perharidy non plus, pas moyen de poser sa serviette !

     

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    Marée basse et île de Batz

     

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    Franchement, par rapport au réel, la photo ça donne super moche !

     

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    Le trimaran, ça doit être celui de Tapie...

     

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    Magique et mystérieuse tour ! (esprit scarabéen)

     

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    Le bout du monde à une longueur de passerelle...

     

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    Les fameuses murailles de l'ancien empire englouti, la manchide ou un truc comme ça...

     

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    6 minutes avant le coucher du soleil

     

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    Pas longtemps avant le coucher du soleil (c'est moins facile quand c'est pas écrit)

     

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    Là c'est juste avant, approximativement.

     

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    La foule applaudit cet évènement quotidien, comme à LA, pareil !

     

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    Il y a donc de la vie !

     

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    Batz, c'est bat !

     

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    La beauté sans fard mais avec phare

     

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    Grand angle, petite déformation

     

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    On en voit de toutes les couleurs à Batz !

     

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    Toujours cette foule qui finit par donner mal à la tête...

     

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    C'est loin, mais c'est beau !

     

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    C'est pas les vacances pour tout le monde...

     

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    Je crois que je vais l'acheter l'île, ça doit pas être si cher que ça. Pis vu que les banques vont finir par se casser la gueule, je rembourserai pas.

     

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    Hé oui, tout cela sera à moi (et les campeurs dehors, non mais !)

     

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     So phare away

     

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    Le genre de petit pied à terre modeste dont je me contenterais bon gré, mal gré...

     

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    Le plongeoir est un peu rustique mais bon...

     

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    D'un autre côté, la piscine est pas trop mal...

     

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    A la réflexion, les campeuses pourront rester...

     

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    Non mais en fait, ils ont du mettre un bloc wc eau bleue dans la cuvette, c'est pas possible autrement...

     

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    La réserve de cailloux du grand Poucet

     

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    Très étrange, cette manie de construire dans l'alignement des rochers...

     

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    Non, sur cette photo, rien à déclarer !

     

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    Mais vous n'avez pas honte !

     

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    Le dragon terrassé de Batz dit la légende (pas celle de la photo)

     

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    Hop, changement de côté !

     

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    Coeur de pierre...

     

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    Même rue Montgallet, il n'y a pas autant de disques durs (bon faut connaître Paris là...)

     

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    Je vous demande chardon ? (Ben ça commence à en faire hein, des comm' alors forcément...)

     

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    Voilà, ça c'est une bâtisse convenable pour mon standing !

     

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    Un cheval..deux...trois

     

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      Chevaux au vent...

     

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    A l'est des dunes...

     

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    Bon bien sûr, un hectare de sable par personne, ça fait un peu juste...

     

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    Question couleur, la Bretagne, ça azur !

     

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    Tu m'étonnes que les fidèles ont préféré aller à la plage !

     

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    Un four à pin peut-être ?

     

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    Les russkoffs ce sont les rouges, Roscoff, c'est le bleu

     

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    Là je sèche (normal après le bain)...

     

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    Si j'avais eu quelque chose à dire, ça en aurait fait le 70ème commentaire crétin. C'est le 70ème commentaire crétin !

     

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    Le panneau, c'est interdiction aux gens je pense. De fait c'est très bien respecté comme vous le voyez...

     

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    Turlututu, chapeau pointu !

     

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    Une prise de guerre au détriment de l'infâme anglois !

     

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    L'air de rien, à prendre, ce genre de photo d'artichaud, c'est archi-chaud !

     

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    Quelle présence !

     

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    Vous reconnaissez facilement la phacélie.

     

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    Et pour ton repos, tu m'avais demandé que je fasses un lit de phacélies (hé, vous les faites hein, les comm' si ça vous plait pas !)

     

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    Je fais une pause, en attendant admirez la baie de Morlaix !

     

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    Je reviens tout de suite, vous n'avez qu'à aller piquer une tête...

     

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    ou crier hé ho du bateau, comme des abrutis que vous êtes !

     

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    Ah ben je vois qu'il y en a au moins deux qui s'occupent...

     

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    J'ai quand même la vague impression qu'il faut que je revienne...

     

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    Je finis de ranger les bâteaux qui restent et j'arrive !

     

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    Allez, autant pour la phacélie, vous avez ptet hésité mais pour l'échium, ça vous est venu directement je suis sûr !

     

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    Je me demande si mon flash est pas trop puissant...

     

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    Le coup de pot : je passe pile quand le vaisseau alien arrive !

     

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    Là c'est rageant parce que sans les nuages, on aurait bien vu le champignon nucléaire...

     

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    L'oeil de la nuit

     

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    A Morlaix, on rigole pas avec les clôtures !

     

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    Il va quand même falloir m'expliquer comment la voiture a monté les escaliers...

     

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    Classes comme pissotières !...

     

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    Commentaire supprimé en raison de fleurs sur la voie (évocation transilienne)...

     

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    Fallait bien s'attendre à ce que je vous présente l'ardoise...

     

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    Les maisons bourgeoises prouvent bien qu'à Morlaix, on a les dents longues !

     

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    Qui saura l'énigme des arches dénouer ?

     

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    Comme vous le remarquez, il y a foule pour grimper cette rampe à 45°

     

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    Pourtant ça valait le coup...

     

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    Un beau duplex au nom évocateur pour un robespierriste : le musée des jacobins, ancien couvent du même nom.

     

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    Quelqu'un connaît les règles de ce jeu de société ?

     

     

     

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     Oeuvre signé Numérobis !

     

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    Gogol le Goéland !

     

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    Un de mes petits achats de vacances, nostalgie des cabanes de mon enfance sans doute...

     

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    La vue n'est pas terrible, mais pour le prix...

     

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    Bon, avec les canassons, ça devient passable comme affaire...

     

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    Bon, va falloir me trouver un autre look que cette mèche 16ème arrondissement là, coco, t'as changé de proprio !

     

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    Tu veux du paysage sans toc, va à Santec !

     

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    Le Dossen , ca rend zen...

     

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    Il faut être à l'heure pour gagner l'île de Sieck à pieds secs !

     

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    Ciel voilé...

     

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    Voilà les véli...

     

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    Ah, on peut respirer. Tous ces gens, j'étais plus habitué !

     

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    Allez courage, c'est bientôt fini !

     

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    Je vais essayer de mettre un peu de piquant pour vous réveiller...

     

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    Un bon rouleau dans la tronche, ça pourrait faire l'affaire aussi...

     

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    Ou alors un enlèvement par les aliens. Justement, y a le 20h26 qui arrive...

     

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    Pourquoi pas une nuit dans un château hanté éventuellement ?

     

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    Bon ho, un peu d'attention quand même ! Faudrait voir à pas trop charger la barque !

     

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    Bon ben, si même le jour s'endort...

     

     

     

  • Au bonheur du Dam

    Il fallait bien un petit interlude pour tourner la page du dernier épisode électoral, vécu avec intensité, avec ses frustrations et ses promesses. Quoi de mieux qu'un week-end à Amsterdam, ville cool par excellence, pour se laver un peu l'esprit et se détacher des choses qui fâchent ?

    Déambulant dans la trame des canaux qui découpent l'espace, ce sont des petites tranches de villes qui s'offrent à nous, sous le regard écarquillé des charmantes maisons typiques aussi curieuses qu'impudiques. La promenade dans cette cité sereine s'accompagne des ponctuations sonores lancées par les grelots des sonnettes de la multitude cycliste, ou parfois, de façon exotique, des cris des perruches qui ont colonisées le Vondelpark. Il ne faut pas longtemps pour s'imaginer riverain d'un de ces rubans liquides qui sillonnent Amsterdam, déroulant leur bordure arborée frémissante quand le vent essaie de ramener l'eau des canaux à la mer. Malgré la densité du bâti, c'est une atmosphère buccolique qui baigne la ville et pas uniquement parce qu'on l'on peut encore, pour quelques mois seulement, se rouler de l'herbe dans les coffee-shops.

    Certes l'ambiance est beaucoup plus épaisse et animée dans le quartier rouge le soir venu, mais bien plus artificielle aussi. Il n'en restera que ce regard mal assuré d'une jeune et jolie poupée exposée en vitrine, mais manifestement trop légère pour ne pas être repoussée par l'insistance avide des yeux qui passent. Une débutante probablement...Je n'ai pas voulu être de ceux qui la clouaient au mur de sa cellule, mais elle a retenu plus longtemps mon regard que ses comparses généreuses d'avances gourmandes mais frelatées (mais il leur faut bien vivre et c'est de loin la technique qui marche le mieux).

    Pour retrouver la simplicité amstellodamoise, il y a les cafés bruns pour déguster quelques bières autour d'un petit en-cas, dont les fameux brodjes. On oublie là rapidement quelque malheureux spectacle footbalistique à base de maillots bleus. La nuit est ainsi bien préparée et le chemin se pave de sous-bocks jusqu'au petit matin, où la grande place principale d'Amsterdam sert de point de repère pour rentrer à l'hôtel. C'est là qu'on peut goûter, en quelque sorte, au bonheur du Dam...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    O capitaine, mon capitaine !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Een Amstel alsjeblieft !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Perspective amstellodamoise

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Une des nombreuses églises d'Amsterdam, la Captainkerk je crois... (Kritsjberg en fait)

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Wonderful Vondelpark

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    L'amstellodamois est de nature modeste et tient à le souligner...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    La Vondelkerk, près du Vondelpark, sur la Vondelstraat où circulent des Vondelvoitures avec dedans des Vondelgens qui rejoignent leurs Vondelmaisons

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Tout un tas de Vondelvélos !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Vous ne vous y trompez pas, c'est bien un Vondelpont !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Pas de doute, ce sont en effet des Vondelperruches !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Une Vondelfleur en macro...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Attention jeu-concours : le premier qui me donne le nombre exact de Vondelgouttes d'eau en suspension dans l'air gagne un séjour de trois semaines à Sainte-Anne

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Ah, la Hollande et ses tulipes !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Parapet molletonné pour vélos délicats...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    A Amsterdam, la tolérance est de mise. Seules les maisons sont bien penchantes...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    C'est original comme déco, un jeu de tarot...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Un canal, des canots...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    La cour de l'Historisch Museum, après une alerte à la bombe sans doute...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Un réverbère au design très sobre. Je me figure mieux l'expression "couler un bronze"...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Il y a plus de vélos que de volets...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Chat de garde...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    "...Même qu´on se dit souvent
    Qu´on aura une maison
    Avec des tas de fenêtres
    Avec presque pas de murs..."


    Amsterdam, Pays-Bas

    L'industrie aérospatiale neerlandaise est encore balbutiante, mais on ne peut nier des efforts sur l'esthétique...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    L'important, ce sont les maisons. Le tramway, on s'en flou !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    La pâmoison de qui me croise. La routine...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Ben oui, c'est une péniche. A Amsterdam. Y a des perspicaces, je vois !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Le réverbère est le gage d'une photo réussie...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Au fond, le batteur qui sert à faire monter les nuages en neige. Je ne vois pas d'autre explication...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    J'ai une inclination pour ce genre de photos...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Après les fenêtres impudiques derrière lesquelles se succèdent les passes rapides, voilà une superbe reprise de volets !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Une petite fantaisie, pour se remettre en selle...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Ce n'est pourtant pas le quartier rouge...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Guirlande en Hollande...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Décors chantilly...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Oh pitain, j'ai oublié de fermer les robinets de la baignoire !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Veuillez nous excuser pour cette interruption momentanée des commentaires débiles !

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    Pédales de rose...

     

    Amsterdam, Pays-Bas

    23.06.2012 22h49 La nuit commence...

  • Sauver la gauche !

    Dimanche aura lieu le premier tour des élections législatives, sans doute plus importantes que les présidentielles mais dont la campagne aura été noyée par la conjonction d'une fatigue citoyenne, d'une apathie des media concernant les débats de fond, pour mieux se concentrer une nouvelle fois sur les querelles de personnes et les amalgames faciles et discriminants. Les thèmes pourtant cruciaux ont donc été totalement éludés, au grand bénéfice des formations principales et du seul parti anti-système autorisé par l'establishment, le Fn.

    La crise s'étant comme prévu une nouvelle fois aggravée, mettant définitivement à terre la quatrième économie européenne, l'Espagne, il serait pourtant primordial de débattre des véritables solutions à apporter pour éviter une évolution dramatique et potentiellement explosive. Il se trouve que seul le Front de Gauche propose une direction différente du funeste cocktail d'austérité et de libéralisations qui démontre sa toxicité partout où il est administré : la Grèce, l'Espagne, le Portugal sont en récession, l'Irlande est incapable de se sortir de la nasse, les autres pays végètent en attendant leur tour, y compris l'Allemagne.

    Partout au nom de l'euro et d'une illusoire compétivité, il est exigé de réduire le périmètre de l'Etat, de ses protections sociales, de baisser les salaires quel que soit le secteur, d'assouplir le marché du travail, de privatiser pour que les vautours se nourrissent de la bête, toujours au détriment des populations les plus défavorisées. Partout, cela fait péricliter l'économie, ce qui fait dire aux néolibéraux qu'il faut renforcer encore davantage le traitement de choc, qui n'aura pourtant que les mêmes effets déjà constatés. Pendant ce temps, certains se gavent des liquidités quasiment offertes par la banque centrale européenne, quand ils font payer jusqu'à 7% d'intérêt pour financer la dette de certains états.

    La spéculation s'en donne toujours à coeur joie alors même sque le système financier est à deux doigts de l'effondrement comme le prouve, entre autres, la situation des banques espagnoles. Ferreri et sa Grande bouffe ne sont pas très loin...

    Cette crise est une crise de la solvabilité. De façon très schématique et simplifiée, pour privilégier la rente, les gouvernements occidentaux ont depuis les années 70 mis en place un système où l'endettement compense la fuite des revenus vers le capital, au détriment du travail. 2007 a marqué la fin du crédit comme substitut pour alimenter la consommation. Ce qui est en jeu est donc la répartition des richesses et il n'y aura pas de réponses pertinentes sans réduire les inégalités. C'est précisément ce que propose le Front de Gauche en s'engageant à promouvoir une autre gestion de l'euro, avec une BCE qui prêterait directement aux Etats, à la fois pour arrêter d'alimenter la dette par les intérêts qu'en exige les prêteurs privés et les priver de leur moyen de chantage par le biais des taux. Une fois la finance désarmée, il sera possible de la restructurer pour désamorcer le siphon qu'elle a créé dans l'économie, c'est à dire cette recherche éperdue de la rentabilité qui a conduit à la désindustrialisation de nos pays et à la régression sociale pour les gens bénéficiant encore d'un emploi. L'ennemi c'est bien le système bancaire, pas l'immigré, le chômeur ou le fonctionnaire.

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    Par ailleurs, le Front de Gauche a pour projet de rediriger la richesse produite, dans le souci de la préservation de l'environnement, vers les travailleurs : hausse des salaires pour redonner du soufle à la consommation, tout en s'éloignant du consumérisme matérialiste ; imposition plus progressive en multipliant les tranches afin que les classes moyennes ne soient plus celles qui supportent quasi seules la ponction nécessaire de la fiscalité redistributrice; lutte contre l'évasion fiscale, dont un journaliste de la Croix, Antoine Peillon, après une enquête de longue haleine, a déterminé qu'elle privait chaque année l'Etat de ressources équivalant au 1/6ème de son budget total, etc...

    Ceci n'est qu'un petit exemple du programme l'Humain d'abord, qui a pour objectif de sortir par le haut d'une crise systémique qui, faute d'être traitée correctement, peut potentiellement nous mener à la catastrophe. La gauche social-démocrate, le Ps, n'a malheureusement pas pris la mesure du problème et en reste à des mesures superficielles, tout en affichant son respect de l'orthodoxie européenne, qui est pourtant directement responsable de la situation. Je ne parle même pas de l'Ump qui est elle, la thuriféraire sans nuance de solutions appliquées depuis trente ans avec le succès que l'on sait. Est-il besoin de préciser que les projets de l'extrême-droite, dont les derniers agissements en date dans la circonscription d'Hénin-Beaumont, témoignent de son ancrage fasciste définitif, ne sont destinés qu'à opposer les plus fragiles entre-eux pour mieux préserver les riches nationaux dans leurs privilèges et leur pouvoir.

    Il est donc plus que nécessaire d'envoyer un maximum de députés du Front de Gauche à l'Assemblée nationale, afin qu'ils pèsent sur la législature, afin que le Ps qui semble devoir être en tête de la gauche, ne puisse pas s'enfermer dans ses tropismes libéraux qui lui seraient fatals en même temps qu'à la France et à l'Union européenne. Au moment où la Syriza, le Front de Gauche grec est peut-être sur le point de devenir la première force politique de ce pays ravagé par les politiques décidées par le FMI, la commission européenne et la BCE, ce serait un signe fort à donner que de montrer que des peuples de l'Union ont compris que leur intérêt était de se dresser contre l'opression des financiers et de leurs affidés. Ce serait la première étape d'un renversement du rapport de force au détriment de l'ordo-libéralisme (austérité, compression salariale, effacement du politique dans la direction de l'économie etc) tristement incarné par Angela Merkel ces dernières années. Cela signifierait aussi aider François Hollande à réussir le mandat qui lui a été confié et en même temps, sauver la gauche...

     


    J.-L. Mélenchon - 20h France 2 08.06.2012 par lepartidegauche

  • Repartir au combat

    Après quelques jours de repos bien mérités, il est temps d'analyser les résultats de cette élection présidentielle et surtout de lancer la campagne des législatives qui ont indépendamment du président élu, une importance cruciale.

    Notre candidat, Jean-Luc Mélenchon, a récolté 11.1% des voix. C'est un bon résultat si on le compare avec les 1.93% qu'avait rassemblés la candidate communiste en 2007 et surtout, parce que c'est davantage comparable,  deux fois plus quasiment qu'en 2009, pour la première participation du Front de Gauche à une élection, en l'occurence pour les européennes. La progression est donc nette et plus rapide que celle du FN. Pour autant, notre score est inférieur aux espoirs que la campagne et certaines intentions de vote l'avaient laissé espérer.

    Nous terminons derrière l'extrême-droite, ce dont nous ne pouvons nous réjouir, puisque c'était un objectif clairement affiché que d'être devant, à la fois parce que personne ne devrait tolérer qu'une formation fascisante prospère sur le terreau d'une crise, que les principales formations politiques sous-estiment ou ne veulent pas solutionner en dehors d'une idéologie qui, précisément, l'aggrave, mais aussi, et c'est lié, parce que le Fn est un verrou de notre système politique. En effet, il permet au PS d'activer le vote utile comme principal argument de campagne (avec l'antisarkozysme cette année, qui en est une émanation), ce qui lui assure une rente de situation en mobilisant par la peur et assure également la survie de l'objet de cette peur, comme j'avais essayé de le montrer dans mes précédents billets.

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    A qui profite la peur du loup ?

     

    Une fois encore, le stratagème a parfaitement fonctionné. Il apparaît que 30% des votants au premier tour pour Hollande ont hésité avec le Front de Gauche, soit près de 9% du total. Faites le compte vous-même : 11+9 = 20. Bien entendu, sur ces 30%, on peut penser que tous ne nous auraient pas choisi, vote utile pou pas. Mais il est raisonnable de penser que notre potentiel issu de l'électorat Ps avoisine les 5%. Avec 16% des voix, la musique n'aurait pas été tout à fait la même, c'est à dire cette mise en avant assez indécente mais permise par le résultat, de la candidate Le Pen.

    En outre, et j'avais témoigné de l'inquiétude que cela faisait naître dans nos rangs, le traitement mediatique, surtout dans les deux dernières semaines de campagne a été clairement en défaveur de Jean-Luc Mélenchon, c'est à dire au moment où les sondages, avec la réserve que l'on doit émettre quant à leur élaboration, utilisation et analyse, faisaient état d'une progression constante du Front de Gauche et de sa position dominante depuis peu par rapport au Fn. En d'autres termes, notre candidat commençait à être gênant pour la gauche et plus largement, pour l'orthodoxie, les partisans du oui au TCE de 2005 pour résumer.

    La presse a ainsi tiré à boulets rouges durant cette période, insistant là sur le rôle de rabatteur de voix de Mélenchon en faveur du Ps, donc sur les services qu'il rendait au système en place, ici sur ses fréquentations douteuses à droite, pour illustrer là aussi, un homme qui ne pouvait représenter une aspiration au changement. Dans le même temps, la candidate du Fn n'était plus attaquée, plus même sur son programme économique pour le moins fantaisiste. Dans le même temps les media de masse ont occulté notre campagne ou tronqué notre message et on sait que pour nombre d'électeurs, il s'agit du seul moyen d'information utilisé.

    Bien entendu, ce barrage et ce favoritisme indirect envers l'extrême-droite n'expliquent pas à eux seuls le différentiel de vote, mais sans doute nous a t'il aussi coûtés trois à quatre points qui sont allés sur la candidate qui finalement, avait plus ou moins reçue seule le titre d'anti-système. Nous avons aussi commis des erreurs probablement, sans doute pas sur la stratégie mais sur quelques éléments tactiques, plus formels que touchant au fond, que nous ne pouvons pas renier sans donner raison à ceux que nous combattons.

    Pour une analyse fine et chiffrée du vote, qui montre que nous progressons bien plus vite que la droite fascisante, là où nous avons pu porter notre projet :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/25/apres-le-premier-tour-un-moment-de-pause-clavier/

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/28/le-vote-utile-a-favorise-lextreme-droite/

    Quoiqu'il en soit, le résultat n'a pas le même visage et ce qui s'en est suivi également, que si nous étions arrivés devant Le Pen et à ce titre, les votants utiles et certains media de gauche en sont responsables et doivent continuer la réflexion à ce sujet. Certes François Hollande est arrivé en tête du premier tour, avec une marge tellement confortable que la peur d'un nouveau 21 avril ne pouvait se justifier, cet écart étant déjà connu, mais paradoxalement, et du fait de notre arrivée derrière l'extrême-droite, la campagne s'est résolument tournée vers les thématiques chères au Fn et déjà bien légitimées par l'Ump durant les cinq dernières années. Le vote utile, comme déjà démontré pourtant, a donc une nouvelle fois profité au loup qu'il prétend chasser et a contribué à évacuer toutes les thématiques sociales, donc préférentiellement de gauche, des débats d'entre deux tours et sans doute aussi, des législatives à venir. La dynamique de la superbe campagne du Front de Gauche est donc à reconstruire, ce que nous allons tenter de réaliser évidemment. Il n'y a pas eu plus d'une heure entre le léger dépit après les résultats du premier tour et l'envie de repartir livrer bataille immédiatement.

     

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    J'en viens donc au scrutin qui vient et revêt une importance considérable. Certes, Hollande sur l'élan de rejet du précédent président à réussi à s'imposer, avec une marge cependant bien plus réduite que prévue, et témoignant une nouvelle fois de l'inversion de la dynamique résultant du choix des électeurs hésitants avec nous. Mais pour autant et comme je viens de le dire, c'est plutôt la droite et sa frange la plus dure qui a le vent en poupe, au moins sur la thématique. Il serait pourtant suicidaire pour la gauche dans son ensemble de ne pas prendre enfin conscience que sans traitement adéquat de la crise, de ses causes profondes et la financiraisation de l'économie en est une des principales, le lit sera fait pour une droite recomposée autour du Fn ou pour le moins de ses idées. Or c'est ce qui se passera si le Ps échoue et il échouera s'il reste sur ses positions idéologiques, à savoir la fidélité aux dogmes gravés dans les traités européens. Les premiers signes ne sont pas très encourageants quant à la volonté de Hollande de réellement s'opposer à Merkel sur le traité budgétaire, condition pourtant essentielle pour avoir l'espoir de relancer l'économie au sein de l'Union et probablement de la sauver dans le même temps. Le nouveau président joue son quinquennat sur ces premières décisions à l'échelon européen. S'il cède, l'austérité est garantie et le scenario à l'espagnole ou à la grecque aussi, avec le corollaire de misère et le danger politique qu'elle engendre.

    Aussi, le choix de nos députés peut-il avoir un impact essentiel sur la politique qui sera menée. Le seul moyen de se garantir une fermeté positive sur le plan social de Hollande, c'est de l'encadrer fortement avec un contingent le plus important possible du Front de Gauche. Cette fois-ci le vote utile ne peut plus être invoqué dans une situation où l'Ump est très affaiblie, notamment par le Fn, et par les divisions qu'il se promet de créer. Plus encore ce ne serait pas un service à rendre au PS que de se croire une nouvelle fois hégémonique à gauche et de le laisser camper sur son immobilisme programmatique destiné à la faillite, comme cela a été le cas pour tous les autres social-démocraties du continent, engluées dans leur tropisme néolibéral qui les a conduites à appliquer la même politique, à peu de choses près, que la droite, pour un résultat catastrophique. Si la gauche échoue cette fois-ci, l'alternance aura sans doute une couleur bleue très foncée. Nous ne pouvons pas nous le permettre, pas plus qu'au Ps de nous y mener.

    C'est dans ce cadre là que le Front de Gauche entre avec une force et une motivation intactes, prêt une nouvelle fois à promouvoir son programme, l'Humain d'abord, qui met la priorité sur le social et pas l'exclusion, sur la structure financière de notre économie plutôt que sur les boucs émissaires variés issus pourtant des catégories les moins aisées. Jean-Luc Mélenchon, sur proposition des communistes et avec l'accord de la base a choisi de se présenter à la députation dans une région type pour illustrer les méfaits des politiques menées ces dernières décennies et tenter une nouvelle fois de substituer au sur-place toxique des formations principales, à la haine prônée par l'extrême-droite, un programme cohérent, solide et respectueux de tous. C'est une preuve de courage politique, car le risque est grand mais l'enjeu le dépasse de loin. Bien entendu, certains essaieront une nouvelle fois de détourner notre combat, de le ramener à des querelles de personnes, de l'amalgamer dans le sac bien commode des extrêmes réunis. Mais nous avons aussi besoin, dans un contexte et un système politique qui sont ce qu'ils sont, de pouvoir avec un éclairage national, susciter un débat qui porte haut et loin, tant la volonté de nous flouter du paysage politique est grande chez certains. Ce sera encore une fois difficile et enthousiasmant, mais il nous faut repartir au combat ! 


    J.-L. Mélenchon Hénin-Beaumont 12.05.12 par lepartidegauche

  • Rien n'arrête une idée dont le temps est venu

    C'est la philosophie politique qui dessine l'avenir du peuple. C'est le nombre qui lui donne réalité. Ne vous laissez pas enfermer par ceux qui, plus ou moins consciemment, plus ou moins par atavisme, veulent vous diriger, en manipulant vos peurs, vers un conservatisme, qui pour 90% d'entre nous, ira contre nos intérêts. Ne les laissez pas bénéficier d'un éventuel succès de leur instrumentalisation du Fn, votez pour que la démocratie ne soit pas une bouteille vide, votez pour que la raison et le coeur remplacent les calculettes (déficientes) et les porte-feuilles, votez Front de Gauche !

    Il y avait hier, 60000 personnes sous le hall numéro 1 du parc des expositions de Paris, porte de Versailles, dont votre serviteur. Enormément de jeunes s'étaient déplacés. Ils sont les prochaines décennies de notre pays, son dynamisme futur, sa fierté. Nous étions tous réunis dans le désir d'être libre de notre choix, de notre vote, de nos espoirs et de nos colères, de nos projets. Nous étions tous convaincus que la peur ne doit pas guider la main qui met le bulletin dans l'urne. Nous étions tous conscient d'offrir notre bras à l'Histoire. 

    La peur n'a rien de rationnel, la peur est la marque des esclaves. Nous sommes des femmes et des hommes libres. Pour que cette liberté ne soit plus l'otage d'un chantage de ceux qui veulent gouverner nos esprits, mettons le Fn à sa vraie place, tout au fond des égoûts. Le Vote utile, c'est le vote Front de Gauche !

    Prenez le temps, s'il vous plait, d'écouter en intégralité le discours tenu hier à la dernière grande réunion avant le premier tour :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/19/discours-de-la-porte-de-versailles-a-paris/

    Vous y entendrez tout ce que les media veulent cacher, ce qu'ils ne veulent en aucun cas laisser atteindre vos esgourdes. Pourquoi à votre avis ?

    Pourquoi pas un mot ou presque aujourd'hui pour rendre compte de la manifestation d'hier soir, qui a constitué le plus rassemblement en intérieur de cette campagne, tous candidats confondus ? Pourquoi pas un extrait des propos de Jean-Luc Mélenchon alors même que sa cohérence, sa lucidité, est à même de convaincre énormément de monde. Serait-ce cela que ne veulent pas certains ?

    Quasiment rien dans les media pour le Front de Gauche donc. Et au contraire, grand tapis rouge déroulé pour le Fn et réactivation de la menace comme par hasard, juste avant le terme de la première partie de la campagne. De quoi faire tilt dans les cerveaux pas totalement endormis non ? Il me souvient d'un temps où la bourgeoisie proclamait qu'elle préférait un petit moustachu au Front populaire. La bonne bourgeoisie d'aujourd'hui ayant choisie Hollande, je vous laisse deviner à qui le vote Ps est vraiment utile...Ne trouvez vous pas qu'il est temps de se réveiller ?

    La visionnage du documentaire de Pierre Carles, en libre accès sur son site, pourra vous y aider. Il montre comment le traitement mediatique de la campagne a été clairement orienté vers un candidat en particulier...

    http://www.pierrecarles.org/

    Mais comme l'a dit Victor Hugo, rien n'arrête une idée dont le temps est venu.

  • Résistez !

    L'establishment a choisi son candidat, comme Wall Street avait soutenu Obama, pour surtout ne pas être inquiété. Ayez bien à l'esprit que les gens qui choisiront Hollande voteront pour la préservation de ces intérêts. Regardez ces vestes qui valsent, les vendus à l'Ump qui choisissent un nouveau cheval car le précédent est en chute libre, regardez cette presse qui bientôt va nous sortir une photo de Mélenchon jouant au ping-pong avec Staline, regardez par comparaison cette étonnante mansuétude envers la candidate de la haine. Le vote efficace, c'est celui qui se dirige vers le Front de gauche. La démocratie ne doit pas être tronquée par la peur, la soumission, le conformisme. Les puissants, ingrats, ne vous en seront pas reconnaissants pour autant si vous les favorisez par le choix qu'ils vous incitent à faire. Résistez !


     

    jean-luc mélenchon,front de gauche,présidentielles 2012,résistance


  • Une semaine pour ouvrir le champ des possibles

    Plus que sept jours avant le premier tour des élections présidentielles.

     

    Notre candidat a une nouvelle fois réussi son pari de réunir une assemblée géante de plus de 100000 personnes, à Marseille cette fois-ci. C'est la troisième fois qu'une telle réunion a lieu, quand les deux candidats de l'orthodoxie parviennent péniblement à réunir une seule fois autant de spectateurs, dans la capitale, dont un bon nombre payés pour y être.

    Jean-Luc Mélenchon y a fait un discours tout simplement impressionnant d'humanité, de lucidité, riche en perspectives, en espoirs réalistes, espoirs que certains ont intérêt à ne pas voir se matérialiser, les financiers en premier lieu, et tous ceux qui leur sont inféodés plus ou moins consciemment, ce qu'on appelle les élites, les faiseurs d'opinions qui viennent comme Franz-Olivier Giszbert à l'émission des paroles et des actes jeudi dernier et se permettre comme des petits marquis de cours convaincus de leur impunité, d'indiquer aux citoyens ce qu'il faut voter et ne pas voter. Il est temps de leur rappeler que le suffrage universel ne saurait tolérer l'étranglement du choix !

    En tout état de cause, je ne peux que vous conseiller de prendre une heure pour écouter le discours de Marseille, qui plus est si , soit vous ne connaissez pas bien la philosophie politique qui anime le Front de Gauche, soit que vous ayez des a priori ou soyez hésitants :


    J.-L. Mélenchon - Discours de Marseille par lepartidegauche

     

    Pour rappel, dans le programme économique du Front de Gauche il y a :

    Le smic à 1700 euros. Notez bien que cette hausse du salaire minimum qui aura des répercussions sur tous les autres salaires par effet d'entrainement sera compensée dans les petites et très petites entreprises par un transfert de la charge fiscale vers les grandes structures qui, paradoxalement, payent aujourd'hui moins d'impôts que les petites. En clair, l'impôt sur les sociétés sera diminué pour les PME, alors qu'il augmentera pour les grosses entreprises. L'effet de cette hausse sera de doper la consommation et donc l'activité, avec une répercussion sur l'économie locale par la mise en place d'un protectionnisme intelligent et négocié avec les pays à bas coût.

    Le nivellement des hauts revenus, qui ne pourront dépasser 20 fois la valeur des plus bas. C'est une mesure de partage des richesses afin là aussi de libérer de l'argent pour irriguer l'économie, consommation, redirection des bénfices vers les investissement plutôt que la rémunération des actionnaires.

    La lutte contre la finance qui vampirise l'économie : ouverture immédiate de négociations pour changer les statuts de la BCE afin qu'elle prête directement aux états, ce qui aurait pour effet de court-circuiter le secteur financer et échapper au chantage sur la dette, en même temps que de nous faire économiser la charge des intérêts qui est à l'origine de son creusement. Il sera ensuite plus facile de s'attaquer à la spéculation : interdiction des ventes à découvert, taxes sur les flux financiers, remise en place d'un contrôle des capitaux pour assécher les paradis fiscaux et l'évasion fiscale.

    La restauration des services publics durement touchés par la révision générale des politiques publiques qui l'ont totalement désorganisé et en ont entravé l'efficacité. EDF sera par exemple, de nouveau la propriété de tous et ses activités illégitimes à l'étranger feront l'objet de revente qui permettront de financer la nationalisation et les investissement nécessaires, notamment pour assurer la sécurité mise à mal par un management de la rentabilité dans les centrales nucléaires, en attendant le referendum qui permettra de discuter de la sortie de cette énergie.

    Le programme économique du Front de gauche est parfaitement chiffré et réalisable. Les recettes prévues sont même exédentaires de 70 milliards d'euros, ce qui met à l'abri de fluctuations de conjoncture non prévues ou d'efficacité moindre qu'escomptées des mesures de relance. 

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    Il y a bien entendu bien d'autres raisons de voter pour Jean-Luc Mélenchon le 22 avril car le projet porté par le Front de Gauche est le plus ambitieux et surtout le seul réellement capable de changer une situation à bien des égards dramatique. Vous avez quelques jours encore pour réfléchir et faire le bon choix, celui d'une société libérée de la compétition de tous les instants de tous contre chacun, de l'inféodation à la finance et à une hégémonie américaine à bout de souffle. Il reste une semaine pour ouvrir le champ des possibles.

  • La signification de notre choix

    Il reste deux semaines avant le premier tour des élections présidentielles. La dynamique de notre candidat est toujours excellente, après la nouvelle réussite de l'assemblée de Toulouse qui a réuni 70000 personnes. Le Front de Gauche s'affirme comme une force politique capable de gagner et comme celle qui, à gauche, a le meilleur potentiel pour l'emporter contre un adversaire de droite. Jean-Luc Mélenchon endosse donc la stature présidentielle, bien qu'il ne soit là que pour permettre l'édification d'une nouvelle constitution. Celle-ci permettra de redéfinir la vie politique en vue d'une moins grande concentration des pouvoirs, d'un retour à la souveraineté citoyenne. C'est à ce titre qu'il se pose en rassembleur, non seulement de toute la gauche, par les valeurs de solidarité et de partage que le programme, l'Humain d'abord, met en avant, mais aussi une bonne partie de la droite, en réaffirmant la pertinence de notre modèle historique, la portée universaliste de sa philosophie, le caractère profondément non aligné de notre tradition géo-politique, tout ce qu'ont bradé les élus de l'Ump depuis qu'ils sont au pouvoir, avec malheureusement, la complicité pas toujours passive des socio-démocrates.

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    Ce billet a pour objet de souligner en quoi le projet du Front de Gauche peut permettre un véritable changement, en s'attachant à montrer que la clé en est le retour de la souveraineté citoyenne. La lutte contre la finance en constitue la première étape, indispensable.

    Le secteur financier est une véritable hydre omnipotente qui non seulement, aspire le suc vital de l'économie, mais nous prive désormais de notre possibilité de choisir les politiques que nous voulons mettre en oeuvre (voir tous mes précédent billets sur la crise). Il s'agit bel et bien de combattre pour le maintien de la démocratie. Or si, parfois du bout des lèvres, les formations politiques dites de premier plan, Ump et Ps, ont admis qu'il y avait un problème avec la finance, quelle est réellement leur volonté d'en découdre ?

    Dans mon précédent billet, j'évoque la future attaque des marchés financiers contre notre pays. Ce n'est pas une prophétie illuminée. The Economist, célèbre journal économique ultra-libéral, porte-parole officiel du monde de l'argent, a sommé la France de se réveiller et de s'adapter, sous peine d'y être contrainte par certains évènements. C'est une menace à peine voilée quand on sait qui parle à travers les pages de cet hebdomadaire britannique. Il est donc à peu près certain que dès l'élection du prochain président, quel qu'il soit, je dis bien quel qu'il soit, la finance fera automatiquement monter la pression, en spéculant sur la dette, pour bien signifier au nouveau vassal qu'il ne doit pas sortir d'un chemin bien identifié, à savoir la privatisation de tout ce qui constituait le périmètre de l'Etat, dans sa dimension sociale, mais parfois aussi régalienne.

    Face à ce danger, nous savons tous que le "champion" de l'Ump n'aura pas d'états d'âme. Il partage l'idéologie qui a cours a Wall Steet et à la City de Londres. Il réaffirmera son allégeance, celle qu'il n'a jamais mise en cause durant les cinq ans de son mandat, avec l'efficacité économique catastrophique que nous avons pu constater, bilan calamiteux qui, avec la conjonction de la crise, aurait pu être dramatique, si les restes de notre modèle social et protecteur n'avait pondéré la dépression que nous avons connue, et qui est toujours l'état économique du monde à l'heure où je parle.

    Le représentant du Ps lui, n'a pas embrassé totalement les dogmes néolibéraux, mais ils les acceptés depuis longtemps. Au nom des traités européens auxquels sa fidélité s'attache en priorité, (c'est un des tenants du oui au TCE ne l'oublions pas), il nous dira qu'il n'y a pas d'autres choix que de réduire les dépenses pour rassurer les marchés et se conformer au dernier traité budgétaire voté par la majorité, avec le concours passif d'une majeure partie du Ps, qui s'est abstenu. La seule égratignure à l'orthodoxie qu'il concède dans son programme, c'est de négocier l'ajout d'un protocole non contraignant ciblant la relance, dans le dit dernier traité, celui qui conditionne l'aide du mécanisme d'aide financière, le MES, à l'inscription de la "règle d'or" budgétaire, c'est à dire à la réduction dans un domaine stratégique, de la souveraineté citoyenne. Cela sans débat d'aucune sorte, je ne parle même pas d'un referendum...

    Or que signifie aujourd'hui réduire les dépenses et quelles conséquences peut on observer dans les pays où, sous le joug de la Troïka (Commission européenne, FMI, BCE), ces politiques d'austérité sont appliquées ?

    Cela entraine des coupes dans les budgets nationaux : moins de services publics, moins d'aide aux plus démunis etc..., cela veut dire réduction des salaires, "assouplissement" du droit du travail, au nom de la nécessaire compétitivité, privatisation et libération des énergies, c'est à dire offrir sur un plateau les infrastructures financées par l'Etat aux appétits des spéculateurs d'un côté, ne plus permettre les rapports de force collectifs dans le monde du travail, pour pressurer les salariés et leurs revenus, de l'autre.

    Le résultat est édifiant. La Grèce a vu son PIB chuter de plus de 15% depuis que la saignée est pratiquée. Or, comme tout bon médecin du 17éme vous l'aurait dit, si la saignée ne donne pas de résultats positifs, alors c'est qu'il faut en refaire une. Mais la tendance est la même au Portugal, en Espagne, en Irlande. Partout l'austérité réduit l'activité, donc les rentrées fiscales, donc augmente la dette, que les marchés veulent voir réduite, ce qui entraine de nouveaux plans de rigueur, qui dépriment l'économie etc... Bienvenue chez Ubu roi !

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    Comme il y aura bien un petit malin pour me lire, il m'objectera que l'Allemagne elle s'en est sortie en choisissant ce modèle. C'est vrai, selon un point de vue qui est celui des exportations et de l'excédent commercial, mais cela a des contre-parties très graves.

    La stratégie qu'a employée les gouvernements depuis Schroeder, un "socialiste", c'est celui de la désinflation compétitive, la réduction des coûts. Le moyen : réduction des salaires et précarisation du travail, mais aussi et surtout, appui sur la consommation des pays partenaires, en grande majorité les membres de l'Union, qui, par leur déficit budgétaire et commercial, fournissent les consommateurs pour les produits allemands.

    Ce système ne peut donc fonctionner que si un seul pays l'utilise et encore son efficacité est limitée dans le temps car il aggrave la dette, aussi bien privée que publique des autres états. Il en a résulté une composante de la grande crise mondiale qui a éclaté en 2007, celle qui a été appelée crise des dettes souveraines (délicieux oxymore comme savent en créer les néolibs). Non seulement le modèle allemand ne peut être étendu sous peine de se voir invalider, car si tout le monde réduit les salaires et la dette en même temps, plus personne ne peut acheter et tout se casse la figure, mais de plus, il a été un ferment de la crise de l'Union qui a mis l'euro en grand danger de disparition, danger qui n'est toujours pas écarté pour l'heure.

    Par ailleurs, il a entrainé un des reculs sociaux les plus rapides des pays développés, comme le souligne le dernier rapport OCDE Croissance et inégalités de 2011, qui observe que les inégalités y ont fortement augmentées, à plus grande vitesse que dans le reste des pays occidentaux. Les 20% de travailleurs pauvres, le taux quasiment deux fois plus élevé qu'en France de temps partiels sont là pour en témoigner. 

    Voilà donc ce qui nous attend, si nous choisissons un des deux candidats de l'orthodoxie. La prise de pouvoir définitive de la finance, l'accélération de la crise économique, avec je ne sais quelle catastrophe à la clé.

    Le Front de Gauche lui a choisi de résister. Il y a des moyens pour le faire. Pour autant, il ne faut pas s'imaginer une sinécure. Il y aura une lutte acharnée et des secousses sévères. Mais c'est le prix de l'insoummission et de la liberté, c'est le coût de l'émancipation et de la souveraineté. Nous ne serons pas seuls. Nous pouvons compter sur les populations étranglées par cette oligarchie qui ne dit pas son nom. Elles sont à la recherche d'un espoir, d'un levier. Nous pouvons donner le signal de l'insurrection contre le secteur financier.

    Quelle peut donc être la réponse d'un gouvernement qui s'opposerait au chantage des puissances de l'argent ? En premier la banque centrale. En retrouvant la possibilité d'emprunter auprès d'elle à très bas coût, 1% au plus, ce que font aujourd'hui les institutions privées sans pour autant financer l'économie réelle, nous court-circuitons les marchés qui font pression sur la dette en faisant monter les taux d'intérêt, la renchérissant d'autant et pesant ainsi pour que soient mise en place les "bonnes " réformes.

    Le souci, c'est que les traités européens l'interdisent. Il faudra donc rapidement en discuter avec nos partenaires en liant de nouvelles alliances. Le but est d'assouplir la position allemande. Nos voisins germaniques sont en effet assez chatouilleux sur les politiques monétaitres, en raisons de traumatismes historiques qu'ils n'ont pas réussi à dépasser. Je ne vais pas rentrer dans les détails car ce billet va sinon être interminable. Il faudra de toutes façons que la banque centrale change de statut.

    Pour le moment , la France, qui est tout de même la deuxième économie de la zone, s'est gentiment ralliée aux injonctions de Merkel. On peut envisager une nouvelle façon de procéder, sachant que si la France claque la porte et soit désobéit aux traités, soit quitte purement et simplement la zone euro, l'Allemagne sera en difficulté (les interdépendances jouent des deux côtés), malgré sa relative arrogance actuelle. Il est également de son intérêt que notre pays puisse avoir ses contreparties, sachant qu'à terme, c'est une véritable résolution de la crise que porte le programme du Front de Gauche. Il n'y a en effet pas d'autres solutions que de mettre au pas la finance si on veut en sortir par le haut et pouvoir discuter avec les autres puissances mondiales d'un nouveau système monétaire qui rétablisse un équilibre mis à mal par l'hégémonie du dollar.

    Une autre possibilité est d'emprunter de force, comme il est possible, aux banques françaises qui iront elle-même se refinancer auprès de la BCE au même taux. L'institution de Francfort a déjà renié l'essence des traités en les contournant pour prêter plus de 1000 milliards d'euros aux banques, avec pour objet de les sauver une nouvelle fois de la faillite et leur permettre de continuer d'acheter des obligations d'état, c'est à dire de financer la dette, à des taux là, très sympathiques, parfois cinq à six fois supérieurs à celui auquels elle se servent à la BCE. C'était ça ou la disparition de la zone euro.

    L'air de rien, c'était déjà une victoire des idées alternatives, celles que les nonistes de gauche émettent depuis près de sept ans maintenant. Tout cela a bien entendu été maquillé, mais les observateurs ne s'y sont pas trompés. En résumé donc, la BCE n'aura pas le choix que de prêter aux banques françaises qui viendront y pleurer après le vilain traitement que l'Etat français leur aura fait, c'est à dire les forcer à faire ce qu'elle devrait faire tout le temps : financer l'économie réelle et non pas la spéculation. Si elle ne le fait pas, le secteur financier s'effondre, l'euro disparaît...Chiche ?

    Il faut rappeler que les traités ont déjà été violés, notamment quand la France et l'Allemagne (hé oui quand ça l'arrange) avec d'autres pays, se sont tranquillement assis sur les critères de Maastricht, gravés pourtant dans le marbre. Je n'ai pas souvenir que la Terre ait tremblé à ce moment là... En outre, en Amérique du Sud, il y a des exemples d'états qui, après avoir subi l'autorité destructrice du FMI, se sont libérés du carcan financier. L'argentine est là pour en témoigner. Certes, il y eut des secousses au début, mais depuis le redressement est spectaculaire surtout par opposition à la situation qu'avait entrainé les directives néolibérales du FMI.

    Voilà pour ce point qui me paraît crucial car il est au coeur du programme du Front de Gauche. Nous pouvons résister à la finance et nous DEVONS le faire pour sauver l'économie et nos modèles sociaux. Personne d'autres que le Front de Gauche ne le propose dans ces termes.

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    Dans un second temps et toujours sur le thème de la souveraineté citoyenne, c'est à dire le pouvoir pour l'électeur de choisir réellement quelle politique il veut mener, quelle qu'elle soit et quel que soit son degré de pertinence par la suite, j'aimerais évoquer une nouvelle fois le positionnement de Jean-Luc Mélenchon, qui se pose clairement en rassembleur du non au TCE en 2005.

    Le piétinement de ce vote par nos dirigeants est resté dans toutes les mémoires et témoigne de façon presque caricaturale du contournement de la volonté populaire qui se généralise depuis une dizaine d'années. Puisque j'évoque le combat de cette campagne refendaire, je ne peux également manquer de la relier avec l'actuelle attitude de la presse envers notre candidat, tout bonnement révoltante par sa capacité à occulter, la détourner de son sens, ridiculiser le programme et ses sympathisants etc...

    On voit bien là le parallèle avec 2005 car non seulement à l'époque les media n'avaient eu d'attention que pour le Oui, mettant une nouvelle fois la déontologie au placard, mais qui plus est, ils n'ont jamais encaissé leur défaite cinglante et la mobilisation des nonistes qui l'avait entrainé. Quoi de moins étonnant alors, qu'ils renouvellent le traitement journalistique totalement orienté qui avait prévalu il y a sept ans, lorsqu'on se rend compte que c'est bien le camp du Non, celui du refus de la confiscation de la politique, celui de la défense d'un modèle social protecteur dissout par les injonctions libérales gravées dans les traitées, celui d'une Europe différente au sein de laquelle l'influence française ne serait plus ringardisée par ses propres représentants, qu'ils doivent de nouveau affronter.

    Voici un article d'Acrimed sur le traitement médiatique de la campagne du Front de Gauche :

    http://www.acrimed.org/article3802.html

    Jusqu'à quand permettrons nous donc que des faiseurs d'opinion qui se veulent pluralistes mais défendent mordicus une restriction du choix démocratique à deux possibilités qui sont juste deux nuances différentes de la même couleur, décident de qui est légitime à recevoir notre voix ? L'élection au suffrage universel sous-tend l'égalité de tous les citoyens et la liberté inaliénable de leur choix, elle implique la reconnaissance de leur responsabilité. Nous ne sommes pas des enfants, pas plus que des chiens à qui on indique là où il convient de faire. Voter pour Jean-Luc Mélenchon, c'est aussi réaffirmer pleinement ce droit à décider de la politique que nous voulons mener, le droit à l'assumer, y compris si elle ne se révèle pas positive à l'usage. La véritable alternance démocratique est là pour précisément corriger des décisions électorales a postériori erronées.

    Enfin, et dans le même esprit de libérer à nouveau la politique du carcan dans lequel l'ont mis la libéralisation de la finance, le projet du Front de Gauche propose de redéfinir nos institutions et d'oeuvrer pour que celles de l'Union soient véritablement démocratiques.

    Chacun de nous pourra participer au chantier enthousiasmant d'une nouvelle constitution qui ouvrira l'ère de la sixième république avec l'objectif affiché d'en finir avec la concentration des pouvoirs, le carriérisme, le cumul des mandats. Nous les citoyens, nous ne devons plus nous contenter de donner des mandats. Nous devons aussi les assumer. C'est en cela que nous devons prendre le pouvoir comme en a fait son slogan le Front de Gauche. Telle est la signification de notre choix.

     

     

     

    Quelques liens :

    Le discours prononcé à Limoges, peut-être le meilleur à ce jour. Il contient toute l'essence du programme et la vision de la société centré sur l'humain et son environnement :

    http://www.youtube.com/watch?v=1w0fFMa5WjU

    Une conférence sur la géopolitique, la politique extérieure, selon une approche souverainiste et alter-mondialiste. Sans doute l'exposé le plus lucide et fin que j'ai entendu sur la question. De quoi confirmer les aptitudes de Jean-Luc Mélenchon à diriger ce pays, au moins temporairement, car il a bien stipulé qu'une fois le chantier constitutionnel effectué, il rendrait les clés :

    http://www.youtube.com/watch?v=g6heICDlWFs

    Un témoignage d'un cadre qui votera Front de Gauche :

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/521016-ancien-liberal-ec-ure-par-le-monde-du-travail-je-voterai-melenchon.html

     

    L'excellente intervention de Jean-Luc Mélenchon à la matinale de France-Inter ce matin :

    http://www.franceinter.fr/emission-le-79-jean-luc-melenchon-1

    Un article en faveur du front de Gauche et de son candidat dans The Guardian. Vous n'en trouverez quasiment pas en France, comme c'est étrange...

    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2012/apr/10/jean-luc-melenchon-france-elections?fb=native&CMP=FBCNETTXT9038

     



  • Résistance !

    Dès le 7 mai, quel que soit le candidat élu, la finance va attaquer notre pays. Tout simplement parce qu'il est encore un verrou à l'établissement définitif des politiques néolibérales en faveur des spéculateurs et des actionnaires, qui sont les mêmes. Nos adversaires ne devront donc pas attendre un instant avant de prendre à la gorge le nouveau gouvernement. Si le président sortant est réélu, il ira au devant des financiers pour leur dire qu'ils ont raison et que la France va s'adapter. Si son concurrent du Ps est élu, il viendra au devant de nous pour nous dire, qu'au nom des réalités et des traités européens, il faut s'adapter. Le scenario est connu : c'est celui de l'austérité et de la plongée de l'économie, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande. Si la deuxième économie européenne chute, l'Allemagne n'y résistera pas non plus, elle qui a financé ses exportations par la désinflation compétitive (baisse des salaires et précarisation de l'emploi depuis dix ans) et les déficits commerciaux de ses partenaires. Ses exportations dégringoleront donc à la mesure des 60% des échanges qu'elle réalise avec les membres de l'Union. La spirale funeste sera lancée.

    Quelques autres, Jean-Luc Mélenchon le premier, diront aux financiers que nous ne nous rendrons pas. Ce sera un dur combat, mais nous ne serons pas seuls car les peuples européens au contraire de leurs dirigeants, ont assez de l'absurdité de ces politiques qui ne profitent qu'aux rentiers, au détriment des salariés, des petits patrons, des artisans sans parler de la foule de plus en plus nombreuse des marginalisés. L'objet aujourd'hui, c'est de renverser définitivement ce modèle en crise terminale mais dont on essaie néanmoins de nous imposer le cadavre en putréfaction afin d'empoisonner toute velléité d'émancipation.

    Ce qu'il nous faut faire désormais est simple : résister ! Ce qu'il nous faut sauver est essentiel : la Démocratie ! Nous sommes le nombre, nous sommes le Peuple, nous sommes la République, nous sommes la Victoire !

     

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  • Nous prendrons le pouvoir !

    Nous entrons désormais dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle. Le sprint est lancé et celui qui semble avoir la meilleure pointe de vitesse, c'est bien entendu le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, porté par la réussite d'une réunion à la Bastille qui a réuni plus de 100000 personnes. Ce succès a d'ailleurs contraint le candidat à abréger son discours pour ne pas engorger plus que de raison, avec les problèmes de sécurité que cela posait, les boulevards rayonnant de la Bastille.

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    Cet évènement préfigure l'insurrection citoyenne que nous appelons désormais de nos voeux, nous qui pensons qu'il est temps d'en finir avec un système politique sclérosé, qui a légitimé et installé des politiques économiques responsables de la crise que nous vivons. Il est temps désormais, dans nos sociétés, de penser l'humain d'abord !

    La dynamique est désormais bien installée et ce n'est pas le drame horrible qui a secoué la France entière en touchant notamment des enfants de la République, qui la fera dévier, n'en déplaise à tous ceux qui ont déjà commencé l'entreprise de récupération, afin d'aviver un peu plus la haine sans laquelle ils n'existeraient pas politiquement.

    Précisément, le projet du Front de Gauche , c'est le vivre-ensemble. Il nous faut pour l'assurer dans la sérénité et la prospérité, d'abord retrouver la souveraineté citoyenne, qui nous a été confisquée, parfois avec notre complicité, parfois à notre corps défendant comme après le vote non au TCE en 2005. En tant que citoyens, nous avons le droit de décider quelle politique nous voulons voir appliquer, dans le respect de chacun. Ce droit nous est dénié aujourd'hui, la dernière atteinte étant celle de l'inscription de la "règle d'or" budgétaire dans les constitutions nationales, règle qui soustrait en fait la gestion de l'argent public aux décisions du peuple, règle directement dictée par les marchés financiers, pourtant directement à l'origine de l'explosion des dettes (voir mes précédents billets sur la question) et par nos représentants politiques qui en partage l'idéologie.

    C'est pourquoi, il est nécessaire de changer nos institutions, pour en finir avec les pratiques de confiscation du pouvoir, devenues au fil du temps insupportables. Nous devons définir de nouvelles institutions, à la fois au niveau national comme à l'échelle européenne. Le besoin s'en fait cruellement sentir et pourquoi ne pas compter cette fois ci, sur un effet d'entrainement qui pourrait faire de l'Europe, enfin, un réel espace démocratique où le choix des citoyens pourrait être respecté et surtout possible. A cette fin, le Front de Gauche propose de convoquer une assemblée constituante, qui aboutira à la naissance d'une sixième république. Elle aura pour objet d'assurer les droits fondamentaux pour tous : l'accès à l'eau et à l'énergie, devenues propriété commune, la préservation des écosystèmes, notamment en inscrivant la règle verte, celle de la protection durable de notre environnement, plutôt que celle dite d'or, celle du court terme et du profit de quelques uns au détriment de tous les autres. La restructuration nécessaire du secteur financier dont la libéralisation aussi bien par les gauches que les droites de gouvernement dans tous les pays occidentaux depuis le milieux des années 70 a conduit à la conjoncture économique dramatique que nous connaissons, sera également réalisée. Elle permettra de juguler la spéculation et de ramener le crédit au rôle qui doit être le sien, à savoir l'essence nécessaire au moteur de l'économie, dans une optique d'investissement responsable, au service de l'innovation et du progrès humain. Pour en savoir plus, écoutez le discours tenu par Jean-Luc Mélenchon dimanche dernier à la Bastille devant plus de 100000 personnes.

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    Le serment du Jeu de Paume / Jacques Louis David

    Il faut désormais se convaincre que ce programme et le candidat qui le porte et qui en cas de victoire s'effacera une fois les nouvelles institutions élaborées, sont clairement en position de gagner ces élections. A gauche, le Ps va payer sa stratégie du rien et perdre petit à petit le capital bien fragile du vote anti présidentactuelliste. Il va notamment souffrir de la comparaison avec le Front de gauche, qui propose un vrai projet sociétal quand les caciques socio-démocrates n'ont toujours rien de mieux que l'accompagnement à l'adaptation au néolibéralisme à proposer. La crise ne leur a rien appris. Quand François Hollande déclare que la finance est l'ennemie, il part le lendemanin rassurer les traders de la City de Londres. Quand il propose, aiguillonné à sa gauche, de taxer les hauts revenus à 75 %, mesure bien incomplète si on la rapporte à la remise à plat de l'impôt sur le revenu préconisé par le Front de Gauche, il s'empresse ensuite de déclarer qu'il n'a rien contre les riches. Aucune direction, aucune conviction, aucune perspective...

    Oui, il va bientôt apparaître que le meilleur candidat pour battre le "champion" de l'UMP, c'est Jean-Luc Mélenchon. Le vote utile à gauche, c'est celui qui peut réellement faire bouger les choses. Et pour ceux qui douteraient de la possibilité pour le Front de Gauche de gagner un deuxième tour de l'élection présidentielle, je soulignerais une nouvelle fois la consistance du programme, sa cohérence et l'impressionnante maîtrise rhétorique de celui qui porte aujourd'hui ses idées, quand en face on ne peut présenter qu'un bilan catastrophique, afficher un catalogue hétéroclite de verroterie pour gogos, une ribambelles de promesses corporatistes qui ne seront jamais tenues (sauf pour les plus aisés comme la première fois). Il n'a pour le moment aucun rival dans l'exercice, primordial, du débat politique. Je ne doute pas une seconde, malgré la roublardise et l'énergie du président actuel, qu'il aurait le dessus en cas de duel d'entre deux tour. Enfin, il fait revenir de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique et réfugiées dans l'abstention, ce qui constitue un vivier délaissé et considérable. La victoire n'est plus inaccessible pour une gauche assumée.

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    Parce qu'au bout du printemps il y a...

     

    Forts de cette dynamique et des nouvelles réunions festives et militantes qui auront lieu en Avril à Toulouse, le 5 et à Marseille le 14 (Jean-Claude Gaudin, sans doute effrayé par la montée en puissance inexorable du Front de Gauche a décidée de ne pas accorder l'autorisation pour cet évènement, sous un prétexte bidon, qui ne traduit que la peur et la mesquinerie. Mais des solutions alternatives sont déjà prévues en cas d'entêtement du maire de la ville), forts de cette dynamique disais-je, nous les citoyens de France, au soir du 6 mai, nous prendrons le pouvoir !

     

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    ...le temps des cerises !

     

  • Prendre parti

    Nous voilà à moins de deux mois désormais d'une échéance électorale très importante en France. Ces présidentielles ne devraient pas pouvoir être isolées du contexte mondial, notamment économique bien entendu, puisque la crise se poursuit, selon les modalités que j'avais évoquée dans mes précédents billets sur la question.

    Nous vivons certes en ce moment une légère acalmie sur le front des dettes souveraines (en réalité tout sauf souveraines mais bon), pause qui doit tout à l'intervention tardive mais cette fois-ci dans les grandes largeurs, de la BCE. La banque centrale européenne s'est en effet décidé à lancer une quasi création monétaire, à l'opposé de ses beaux principes, tout en restant en façade dans les draps immaculée de la rigueur orthodoxe. C'est donc près de 1000 millards d'euros de liquidités qui ont été avalées par les banques, en deux opérations de refinancement à trois ans, dont l'objectif principal était de faire baisser la pression sur les taux d'intérêts de la dette des états, quasiment insoutenable depuis la fin de 2011 en Italie, en Espagne, au Portugal et dans certains autres pays, sans compter la Grèce, depuis longtemps incapable de se financer sur les marchés et sans solution alternative puisque les traités européens interdisent aux banques centrales de financer directement les états.

    C'est pourtant cette impossibilité que, contrainte et forcée, pour sauver l'euro, la BCE a contourné en abreuvant le secteur financier d'euros, tout en lui conseillant d'acheter des obligations, mais sans pour autan avoir les moyens de l'y obliger. Les banques se sont fait tirer l'oreille, préférant souvent mettre en dépôt les sommes prêtées à 1% (quasiment données) par la BCE, auprès de la BCE elle-même, à des taux ridicules (0,25%) signe d'une totale absence de confiance dans la stabilité du système financier. Elles ont aussi profité de ces facilités pour faire rouler leurs propres dettes et continuer par ailleurs, à spéculer, puisque rien n'a été fait pour restreindre les possibilités dans ce domaine. Mais vu l'énormité des sommes engagées par la banque centrale européenne, le marché des dettes souveraines s'est tout de même détendu courant décembre, descendant légèrement sous les 5% pour les deux grands pays méditerranéens, tandis que le Portugal lui, miné par la récession et probable candidat à la succession de la Grèce est toujours lui, soumis aux attaques des financiers. Cela montre bien, s'il en était besoin, que le calme est très fragile et provisoire, tant la situation des deux pays de la péninsule ibérique est délicate (près de 25 % de chômage en Espagne)

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    En parallèle, l'Union européenne s'enferme dans sa stratégie de l'austérité et de la rustine institutionnelle, qui sans le soutien in extremis de la BCE aurait viré à une implosion certaine. Quoiqu'il en soit cette politique a des conséquences pour le moins fâcheuses et inquiétantes pour l'avenir.

    D'une part, la pression mise sur la Grèce en matière de désentettement sauvage produit des résultats catastrophiques : le PIB a ainsi chuté de plus de 7% au dernier trimestre 2011 (sur un an) et de près de 15% au total depuis le début de la saignée, qu'un médecin du 17ème siècle n'aurait pas reniée. Il se produit là l'effet habituel de l'austérité, qui réduit l'activité et donc les ressources fiscales et donc l'endettement, ce qui donne prétexte à la troïka en charge du dossier grec (Union européenne, FMI et BCE) pour réclamer plus d'effort de réduction de déficit. Le cercle vicieux dans toute sa splendeur. On attendra sans doute longtemps que ce triumvirat sans légitimité démocratique s'attaque avec la même fermeté aux évidentes faiblesses de l'état grec et notamment son impossibilité à recouvrer l'impôt que lui doivent certaines catégories privilégiées comme les armateurs ou le clergé orthodoxe (tiens lui aussi)

    Il y a dans la situation grecque, à la fois la matérialisation de ce que les nonistes de gauche redoutaient au moment de leur contestation du TCE et la préfiguration de ce que sera bientôt l'Union si on laisse cette évolution se dérouler sans entraves. Non seulement les préceptes économiques des élites actuelles sont ineptes et prouvent leur toxicité, ce depuis 30 ans mais avec une irréfutabilité d'airain depuis le déclenchement de la crise en 2007, mais également, l'obstination des représentants politiques unis dans leur néolibéralisme nous entraine vers une mis à bas de la démocratie. POur preuve, on soulignera les propos outrés suite à la proposition de referendum de Papandreou en Grèce, les évocations à peine feutrées de la gêne ou de l'agacement vis à vis des élections législatives d'avril dans ce même pays, ou encore et bien évidemment, les mécanismes de contrôle budgétaire interdisant les déficits, ce qui soustrait de la souveraineté des citoyens ce levier essentiel de la politique, le tout sans qu'ils n'aient été aucunement consultés.

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    Sur le sujet, la position de Jean-Luc mélenchon :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/brochures/tribune-libe-120220.pdf

    Si on ajoute à ce tableau sombre mais malheureusement très factuel, les tensions entre pays, nés de la crise de la dette, mais plus globalement de la mise en compétition des pays membres entre eux, la détresse sociale qui progresse partout, même si elle se concentre surtout en Grèce et en Espagne pour le moment, la montée en corollaire de l'extrême-droite partout en Europe (voire Orban en Hongrie, mais la France est particulièrement bien placée dans le domaine), les frictions géo-stratégiques au moyen-orient, le déclin économique des Etats-Unis toujours aussi mal en point, tout est réuni pour déboucher sur un épisode particulièrement pénible.

    Dans ce contexte, que penser des élections présidentielles française ? Il est évident que le sort du monde ne dépend plus de la France depuis belle lurette. Mais d'une part, il faut bien commencer la lutte quelque part, d'autre part notre pays fait partie de l'Union et a encore un rôle majeur à y jouer , pour peu qu'il retrouve un peu d'allant et de confiance en lui-même, dans les valeurs universelles qui l'ont marqué. L'Union, elle, premier marché mondial, qu'on écouterait donc avec attention si elle parlait d'une voix forte, y compris et surtout, si elle développait une parole de rupture, de changement, l'Union donc, peut, elle, décider, du moins influer sensiblement sur le devenir de notre planète.  Or, la France peut encore avoir un impact dans ce que peut-être l'Union, si elle décide d'adopter une attitude différente de celle qui est la sienne depuis trente ans.

    Qui parmi les candidats, porte cette potentialité de changement ? Il n'y en a qu'un et c'est celui du front de gauche.

    Il y a deux principales raisons à cela, c'est que dans son programme, d'une part, la compréhension de la crise entraine une volonté de réduire le secteur financier au rôle qu'il doit tenir, c'est à dire financer l'économie réelle, d'autre part rénover en profondeur la vie politique et la proposition de réunir une assemblée constituante est une initiative des plus cruciales, qui, dans le contexte actuel, pourrait créer une dynamique pourquoi pas similaire à celle qui a suivi les Etats généraux en 1789. Le système est moribond, il faut d'urgence penser à l'avenir et à une reconstruction du politique et partant, de l'économique qui lui est lié.

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    Je conseille à tous ceux qui, abreuvés de l'opinion mediatique autorisée, seraient sceptiques sur la qualité, à la fois du programme et du candidat du Front de gauche, de lire les billets de son blog, toujours très informatifs et d'une lucidité sans égale en comparaison des autres postulants à la présidence, les deux principaux les premiers, et d'écouter, voire de participer à ses meetings qui se révèlent à chaque fois, comme une rencontre politique d'où émane un discours de gauche, social, républicain et pédagogique qui n'avait pas été entendu depuis longtemps. A ce titre, il ne faut pas manquer celui qui se déroulera le 18 mars à la Bastille, dont le thème sera la démocratie et les institutions, thème d'actualité au moment où nos dirigeants étouffent la souveraineté citoyenne en se servant du paravent européen, pour mieux imposer un régime économique qui a fait les preuves de ses méfaits. Cette réunion pourrait bien marquer un tournant dans la campagne, par l'affluence qu'elle va entrainer et la force du discours qui y sera tenu.

    La gravité de la situation est telle aujourd'hui que les expédients d'une alternance qui résulterait du vote utile, en réalité de la négation du choix électoral, apparaissent comme totalement sous-dimensionnés face à une crise de système, qui à moins d'un véritable changement de cap, nous mène droit dans le mur. Pour ma part , je choisis Jean-Luc Mélenchon, parce qu'il est temps que le pouvoir nous reviennent à nous les citoyens. L'heure est venue de solidement prendre parti !

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/

  • Oh les filles !

    J'ouvre une petite parenthèse musicale au milieu d'une actualité politique qui sera plus que jamais présente en 2012, pour vous faire part de mes découvertes récentes et plus précisément vous présenter quelques artistes féminines dont le talent mérite d'être reconnu.

    Commençons par Mina Tindle, qui comme son nom l'indique, est une française bien de chez nous (quoiqu'ayant des origines espagnoles), même si elle a été voir ailleurs comme son style musical l'atteste, mélange de folk et de pop légères, que l'on retrouve tout au long des six chansons du maxi EP qu'elle vient de sortir, en attendant l'album qui devrait suivre bientôt.  Pauline de Lassus, de son vrai nom, jeune femme à la beauté discrète, s'affirme tranquillement, en flemmarde, comme elle dit, comme une figure remarquable d'une scène française folk-pop, qui, si elle privilégie l'anglais, sans pour autant délaisser le français, s'avère bien plus musicale que sa devancière plus "chanson française" qui ne m'aura jamais accroché.

     

     

    Mina nous offre donc de bien belles mélodies, enveloppées d'une voix claire légèrement acidulée, qui de petites joies en douces mélancolies, nous transportent vers quelques jardins secrets qu'ont déjà colonisés Feist, Laura Weirs ou Coco Rosie. Les chansons de la jeune artiste m'auront en tout cas immédiatement séduit, par cette simplicité sophistiquée dont l'alliage savamment composé et tourné, a la légèreté flottante d'un mobile tout en mettant en oeuvre mille petits ressorts parfois presqu'invisibles mais indispensable à l'harmonie qui se dégage de l'oeuvre.

     

     

     

    Poursuivons par Maïa Vidal, toute aussi jeune et riche de son ascendance franco-hispano-germano-japonaise, de nationalité américaine et vivant à Barcelone. Avec God is my bike, nous plongeons dans un bouillon de cultures qui a bon petit goût d'univers enfantin et merveilleux et dont la touche Amélie Poulinesque se révèle aux intonations des instruments dont Tiersen avait usé pour la bande-originale du film devenu culte. Mais Maïa visite aussi avec son petit vélo les territoires de la pop et de la folk, sans se départir de la rondeur de son chant et de la finesse des arrangements, même quand la tonalité d'ensemble de la chanson est plus grave.

     

     

    Difficile d'imaginer que cette jeune femme au visage poupin a démarré très jeune sa carrière en fondant un groupe de punk. Sa trajectoire l'a depuis bien éloignée des guitares rageuses pour la déposer sur des rivages musicaux bien plus arrondis et foisonnants, où, sur une plage d'accordéon fin, les oreilles sont doucement baignées par les vaguelettes sonores des instruments jouets et autres cuivres juvéniles. Les paroles quant à elles, naviguent sur des esquifs où l'on chante en anglais, mais également en français, au détour d'une chanson d'amour tourmentée notamment.

     

     

    Au final, God is my bike est un album charmant, qui mérite largement le détour.

     

    Enchainons avec ce qui n'est pas réellement une découverte, parce que je la connaissais depuis l'écoute des deux premiers albums de Zero 7, que je recommande chaudement pour tout amateur d'électro trip-hop, chill-out organique, j'ai nommé Sia.




    Breathe me

     

    On m'a offert Colour the small one , un album qui n'est déjà plus tout récent, puisqu'il date de 2004, époque à laquelle celle qui compose et interprète suivait en parallèle et en solo, un chemin très proche de celui de Zero 7, déroulant donc une musique calme et très arrangée tout en ne versant jamais dans l'artificiel. A déguster dans le lent balancement d'un hamac, bercé par le timbre un peu lymphatique de Sia...

     

     Sweet potato

    Il est désormais temps de s'installer dans une Buick décapotable et d'arpenter les grands espaces, cheveux au vent et regard au lointain, au son de Lindi Ortega, canadienne, mexicaine par son père et baignée dans la country par sa mère. C'est donc tout naturellement qu'elle nous propose ce genre musical, un chouïa modernisé même si tous les codes en sont respectés. C'est un album plus typé et parfois peut-être plus convenu que les précédents dont je vous ai parlé, mais il renferme cependant quelques pépites. La voix de Lindi est superbe, conforme aux canons de la country. Les arrangements sont forcément riches en guitares, acoutisques et rêches ou électriques et reverbérées, mais la traversée est ponctuée d'orgues et d'harmonicas qui débarquent parfois, sans prévenir, comme une chevauchée de peaux-rouges.

     

     

    Le rouge est d'ailleurs la couleur de l'album, puisque la demoiselle ne sort pas sans ses petites bottes sanguines, qui ont donné son nom à l'album et à un de ses titres (little red boots) Elle dessine du carmin de son rouge à lèvres, des sourires tantôt mordants, tantôt enjôleurs, qui donnent leur caractère aux douze chansons de cet opus. Si les routes de l'Ouest américain son interminables, le temps passé avec Lindi Ortega lui, s'écoule plutôt rapidement, d'autant plus que si la country peut parfois paraître répétitive, nous n'avons, de ce côté de l'Atlantique, pas beaucoup l'habitude d'en écouter, ce qui en fait un petit plaisir exotique.

     

     

  • Pas trop mauvaise année !

    L'exercice 2011 se termine avec un bilan sur le plan économique, politique et social désastreux et il faut être tombé étant petit, dans une plantation d'herbe prohibée, pour pouvoir être optimiste quant à celle qui vient. Il n'y a qu'à citer les derniers efforts en date s'acharnant à dissoudre l'Etat providence et plus généralement le modèle social protecteur qui avait été édifié en Europe au sortir de la deuxième guerre mondiale, pour que la besace pèse définitivement bien lourd sur l'épaule. Rien qu'en France pour les derniers jours de Décembre, la SNCF continue dans la logique de privatisation à nous faire détester le train (financièrement dans un premier temps, avant sans doute de craindre pour la sécurité une fois le traffic définitivement ouvert à la concurrence), le système de santé tombe par pans entiers comme les glaciers groenlandais (les mutuelles vont devenir un luxe, on incite les nouvelles mamans à passer le moins de temps possible à la maternité sous des prétextes variés qui n'arrivent pas à maquer le désir systématique de réduire les coûts, toujours au détriment des plus fragiles), le secteur financier continue de se gaver quasi gratuitement des liquidités déversées généreusement mais très hypocritement par la BCE,  avec à la clé, un léger sursis pour l'Euro (monétisation indirecte et non assumée) mais des résultats sur l'économie réelle qu'il faudra, comme aux Etats-Unis, rechercher au microscope à balayage électronique, tandis que les Etats sont priés de réduire la voilure si drastiquement que la vrille est inéluctable.

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    La course est lancée : qui disparaîtra en premier des glaciers ou de l'Etat protecteur, victimes de la même logique finalement...

     

    2012 est une année électorale en France et aux Etats-Unis. Mais il faut être là aussi shooté à la dopamine pour en espérer quoi que ce soit. A défaut d'espérance, il y a tout de même une éthique de la conviction à adopter en essayant le plus possible de travailler idéologiquement pour saper l'édification néolibérale qui atteint son apogée après trente ans de travail sur les esprits, au moment où les faits démentent pourtant catégoriquement son efficacité. Mais l'inertie des mentalités est ce qu'elle est. Le mythe de Cassandre est toujours d'actualité et il est pour le moins crispant et douloureux d'avoir raison trop tôt. Quand bien même, il faut continuer à montrer en quoi le modèle actuel s'avère être une impasse et proposer les alternatives. L'arène politique comme elle est structurée actuellement permet peu d'évolution, en tout cas sans doute pas suffisante pour faire virer suffisamment le grand paquebot de l'économie mondiale. Mais nous ne risquons strictement rien à essayer de peser sur les rapports de force du moment. C'est à ce titre que mon vote se portera très probablement sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon dont j'encourage la lecture du blog (dans mes favoris) pour s'apercevoir que même si le projet, voir l'homme, ne sont pas parfaits, ils demeurent sans doute les plus pertinents et les plus équilibrés de l'offre pour la présidentielle 2012, loin en tout cas, des caricatures qu'en font souvent les media et ses adversaires, très loin de la fuite en avant qui sert de programme à la droite, de la coquille bien vide et inadaptée aux enjeux des socialistes et d'une grande partie des verts malheureusement (Eva Joly aurait bien davantage sa place au Front de Gauche)

    Quoiqu'il en soit et qui plus est dans ce contexte bien difficile, je vous présente mes meilleurs voeux pour 2012, en vous souhaitant une pas trop mauvaise année !

     

    P.S : l'Hiver, c'est quand tu veux pour arriver. Tu vas pas t'y mettre aussi !

     

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    Pas trop mauvaise annééééééééée !!!

  • Money time

    La crise procède comme vous l'avez sans doute remarqué, d'un calendrier de plus en plus accéléré. Elle s'emballe, tout simplement, faute d'une prise de conscience réelle de nos dirigeants ou, pire, de leur volonté de ne pas accepter ce qui est pourtant désormais imparable : le chute de ce système.

    Depuis déjà quelques années, votre serviteur, inspiré par ses lectures et ses propres réflexions mâtinées d'une intuition qui pour le moment ne l'a pas trompé, a dessiné l'alternative de notre époque comme suit :

    -les décideurs ne se soumettent pas aux faits, préservent leur pouvoir et leurs intérêts coûte que coûte. Ils essaient de sauvegarder le système néolibéral en contournant, voire en supprimant la démocratie. Cela leur permet de faire porter tout le poids économique sur les classes populaires et moyennes, qui sont sommées de faire toujours plus de sacrifices, pour permettre aux rentiers de ne pas assumer le risque des placements financiers pour le moins aventureux qu'ils ont consentis. (les petits épargnants sont le noeud du problème, puisqu'ils servent de caution aux financiers pour se préserver, mais comme je l'ai déjà montré dans mes derniers billets sur la crise, c'est un argument qui peut aisément être démonté)

    -la prise de conscience d'une fin de règne s'impose à une majorité et l'hétérodoxie économique est mise en oeuvre afin de sauver le monde d'une période potentiellement dramatique qui suivrait un chaos économique. Il suffirait pour cela de revenir sur certains dogmes, à savoir permettre à la banque centrale européenne de financer directement les états pour les soustraire au chantage du marché et remettre en place un contrôle des capitaux pour définitivement court-circuiter le secteur financier et permettre aux investissements d'alimenter l'économie réelle, avec à la clé une meilleure répartition des richesses. Cette solution se heurte bien entendu à l'opposition radicale de la finance, relayée par le gouvernement français pour ne citer que lui, qui défend les banques avec un acharnement qu'on aimerait lui voir quand il s'agit du service public. Elle bute également sur les idéologues monétaristes et ordo-libéraux, très représentés à l'échelle de l'Union et surtout de l'Allemagne, sourde à toute tentative de monétiser la dette (financement direct) et agitant le spectre de l'hyper-inflation de l'année 1923, qui a certes durablement marquée les esprits par sa violence bien réelle, mais sert aujourd'hui de subterfuge pour camper sur des positions pourtant intenables économiquement, y compris pour les intérêts allemands à moyen terme.

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    Si vous n'êtes pas aveugles ou de mauvaise foi, vous aurez conclu que c'est la première option qui a été choisie. Les derniers épisodes grecs et italiens en témoignent de façon presque caricaturale et transparente : il n'y a qu'une politique possible, demander aux citoyens leur avis est passible d'excommunication inflexible (même si le referendum grec était tout sauf dirigé vers les électeurs de la part de Papandreou), tout politique qui n'est plus en mesure de tenir la barre solidement est prié de déguerpir, on le remplace par un représentant quasi officiel du secteur financier favorable au "fédéralisme européen", c'est à dire en ce moment, à la prise de pouvoir des marchés (Papademos a été vice-président de la BCE et proche de Goldman Sachs, Monti est conseiller de la même méga-banque)

    Certains vous diront que ces "experts" sont incorruptibles et valent bien mieux que les dirigeants qui viennent d'être exclus. On les trouve parmi les européistes les plus forcenés et bien entendu chez les néolibéraux qui ont toujours affiché leur défiance du politique et leur préférence vis à vis de la "gouvernance économique". Se passer de la consultation citoyenne est pour eux un signe de sagesse. Vous noterez qu'ils justifient la pertinence de leurx choix par les sondages qui montrent qu'une large majorité en Grèce comme en Italie, se réjouit du départ des anciens premiers ministres, ce qui vaut automatiquement soutien aux futures politiques d'austérité qui ne vont pas manquer d'être menées comme d'aggraver encore la situation (mais on ne change pas une méthode qui perd). Gourverner en s'appuyant sur les sondages, c'est une garantie démocratique, tout le monde en conviendra n'est ce pas ?

    Cependant, au contraire d'un Jean Quatremer, taulier du blog Les coulisses de Bruxelles, partisan du recadrage technocratique, qui hésite entre ce genre de retour de flamme propagandiste et une lucidité épisodique quand il se range à l'idée que seule la BCE peut sauver l'euro en rachetant sans limite les dettes publiques, des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour dénoncer cette dérive autoritaire, au nom de l'Union, des marchés ou des deux à la fois. Ainsi, Jean-Pierre Jouyet, europhile s'il en est (président de l'autorité des marchés financiers et ex secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes du gouvernement de François Fillon), vient de dénoncer récemment la "dictature de fait" de la finance, contre laquelle les citoyens finiront par se révolter.

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    Nous en sommes donc là aujourd'hui, dans une dérive très prévisible de la situation politique, quand les mesures préconisées pour solutionner la crise, elles, sont toujours les mêmes et d'une inefficacité catastrophique. La récession s'invite à nouveau, l'austérité agit de façon pro-cyclique en contractant l'activité, les revenus fiscaux et donc en augmentant encore l'endettement, les marchés, comme des vautours, dépècent la bête en exigeant d'elle qu'elle leur fournisse plus de viande. Quand Nosferatu constatera que l'aurore pointe, il s'apercevra trop tard que tout le sang aspirée à sa victime désormais défunte, n'a servi qu'à raccourcir sa vie de mort-vivant. Nous serons à ce moment là, tous sur le même bâteau, malheureusement...

    Mais la période est encore aux sommets ultimes de la dernière chance qui ne se représentrera plus, dont on célèbre le néant décisionnel avec fastes pompes et moulinets de bras. Le FESF, fonds de solidarité est mort né, produit de vielles recettes financières (effet de levier, véhicule financier spécial) qui sont directement à l'origine de la crise. Il a de plus été fauché à la fois par les refus dogmatiques allemands et la future dégradation de la note française, qui ne permettra plus d'en faire un outil considéré fiable par le secteur financier. Ce dernier en aurait pourtant largement bénéficié mais il est pourtant directement à l'origine de cette fragilisation par ses attaques sur les dettes publiques. Le serpent se mord la queue...

    Le temps s'accèlère, la situation s'aggrave. Il y a pourtant des solutions, comme je l'ai déjà dit. Financement direct des états, contrôle des capitaux, restructuration du secteur financier (certaines mesures sont préconisées par Frédéric Lordon, voir mes favoris), discussion avec la Chine d'un nouveau système monétaire plus équilibré, qui pourrait s'isnpirer largemement du Bancor de Keynes (voir le blog de Paul Jorion en lien dans mes favoris), au final, une meilleure répartition des richesses et une économie durable. Ces solutions sont portées par une certaine offre politique, celle de Jean-Luc Mélenchon par exemple. Une partie des Verts les défendent également...

    La partie s'accélère et il ne reste plus beaucoup de temps avant un basculement irrémédiable. Comme au basket, c'est le moment crucial, qui porte diablement bien son nom, du money time... 

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  • Pas de bois

    41nby9L8yyL._SS400_.jpgLe nouvel album de Leslie Feist est sorti début Octobre et une écoute sur son site m'a suffit pour que je me l'achète, ce qui avec moi, toujours très réactif quand il s'agit d'aimer ou pas, est assez significatif de sa qualité.

    Son dernier opus est intitulé Metals et il ne laisse clairement pas de bois.

    Il s'avère moins pop que The Reminder, le grand succès de l'artiste jusqu'à présent, grâce notamment au tube interplanétaire, porté par la pub pour l'Ipod, 1, 2, 3, 4, mais il s'inscrit néanmoins dans ce qui fait désormais le style assez unique de Feist : une voix fragile mais étonnament élastique, fluide et puissante quand il le faut, des mélodies rapidement accessibles, voire souvent imparables mais néanmoins sophistiquées, des arrangements extrêmement soignés, des fondations musicales toujours très folk et guitaristiques.

    De cet album, il ne ressort peut-être pas de tube évident, ce qui était semble t'il le souhait de cette jeune artiste complète, puisqu'elle compose, produit et interprête. Mais on y retrouve comme sur ses anciens disques, des titres semés comme des pierres précieuses sur un sentier secret. Caught a long wind est à cette image, une merveille suave, qui sait allier la délicatesse avec cette ambiance délicieusement glacée que sait construire Feist avec ses entrelacs de claviers, sa voix réverbérée, qui font scintiller les harmonies et les font couler dans nos esgourdes comme autant de petits diamants polis. Get it wrong get it right lui aussi, fascine comme un minuscule torrent de montagne, au clapot hypnotique et cristallin...

    Caught a long wind (live)

     

    Metals a été enregistré à Big Sur en Californie, dans un studio monté de toute pièces dans une grosse cabane juchée sur une impressionnante falaise au dessus du Pacifique. Il s'en dégage cette texture, plus sauvageonne et rustique que celle qui prévalait dans The Reminder. On y décèle à la fois la puissance des éléments dans les choeurs, les ensemble de cordes et la finesse versatile d'une brise de fin de soirée, que l'on ressent à peine un instant et qui le suivant s'en vient ébouriffer les cheveux, de la pointe effilée d'une guitare farouche et joueuse, puis nous pousse vers les étoiles naissantes, du souffle de ses arrangements en nappes. C'est le cas pour Anti-pioneer par exemple, à la fois intimiste et ouverte aux quatre-vents. Undiscover first est faite du même métal, avec en plus la force de l'alliage des cuivres et de l'ensemble vocal final qui donnent une couleur presque rock à la composition. The bad in each others offre le même cours résolu, notamment au travers de son riff de guitare rugueux et obstiné.

    The bad in each other (live)

     

    Feist a encore livré un album réussi, qui confirme son talent et impose désormais un style reconnaissable entre tous, ce qui est la marque d'une artiste d'exception.