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  • Les mettre aux pieds du MUR

    J'ai renoncé plusieurs fois à écrire un nouveau billet d'actualité politique, tant il peut parfois apparaître vain dans la situation actuelle de vouloir éveiller les consciences sur la dangerosité des dynamiques en cours dans notre pays et dans le monde en général. Il en faut bien quelques uns pourtant pour continuer à lancer les alertes, forcer les regards vers d'autres perspectives d'avenir, tenter de sortir les têtes du sable.

    Après la dernière séquence électorale, que dire du paysage politique ? Les partis de gouvernement bloqués sur leur consensus néolibéral toxique sont désavoués, le Fn largement institué comme seul réceptacle officiel du mécontentement est le seul à tirer son épingle du jeu, la gauche assumée stagne et pâtit des échecs et des reniements du Ps, qui signifie à tort gauche dans son ensemble pour beaucoup de citoyens. Le parti de l'abstention, qui n'agit sur rien et laisse les clés du pays aux puissants, est la seule force, quoique impuissante par constitution, en progression.

    Malgré la débâcle des politiques mises en oeuvre par le gouvernement actuel, en totale continuité avec les précédents, ce sont les idéologues du libéralisme économique qui sont sur toutes les ondes, professant doctement qu'il faut accentuer les réformes, celles-là mêmes qui échouent pourtant partout dans le monde, sauf si on considère que l'explosion des inégalités, l'érosion continue de la classe moyenne, la hausse de la pauvreté dans les pays développés, soient des indicateurs de réussite économique.

    Crise, résistance, néolibéralisme, Mélenchon

    Le temps des cerises semble bien loin encore

    Il a pourtant été dit maintes fois que l'austérité, la stagnation ou la baisse des salaires, la destruction des services publics et des revenus indirects qu'il génère, ne pouvaient que contracter l'activité et provoquer la récession et le chômage. L'assouplissement des droits des salariés ne fait que créer de la précarité en baissant de façon artificielle le nombre de chômeurs. Cette situation ne profite qu'aux rentiers et aux dividendes qu'ils touchent sur le dos de l'immense majorité de la population. Jean-Luc Mélenchon par exemple, sur son blog, a expliqué et continue de le faire, pourquoi nous allons dans l'impasse et ce qu'il conviendrait de faire pour en sortir. Force est de constater qu'il a eu raison, comme votre modeste serviteur en passant, sur la majorité des points qu'il a abordé depuis le déclenchement de la crise qui nous concerne aujourd'hui.

    Pourtant ce n'est pas au système financier, celui qui capte la richesse au détriment de l'économie réelle, des investissement, des salaires, des ressources des Etats, que les citoyens semblent vouloir s'attaquer, mais à ceux qu'ils côtoient tous les jours, en les soupçonnant de leur prendre le peu qu'ils ont : les immigrés, les fonctionnaires et autres boucs-émissaires faciles à attaquer. Pourtant, les détruirait-on tous que cela ne règlerait pas le problème. Il faudrait trouver d'autres exutoires aussi inefficaces.

    Comment, après trente ans de propagande de tous les instants, faire comprendre que l'Etat est la solution et pas le problème, que l'impôt est le meilleur outil pour faire fonctionner une société, s'il est juste, progressif et bien utilisé, que penser à l'autre est infiniment plus protecteur pour soi que de vouloir légitimer les luttes inter-individuelles ? Celles-ci n'aboutissent qu'à la domination d'une infime minorité dont les intérêts convergents sont suffisamment puissants pour qu'elle se construise un bouclier fait de ceux qu'elle asservit pourtant.

    Comme le disait Spinoza, relayé notamment par Frédéric Lordon, il n'y a pas de force intrinsèque des idées vraies. En d'autres termes, être dans le juste, proposer les bons diagnostics et les solutions pertinentes ne suffit pas à être porté au pinacle, sinon au pouvoir.

    Nombre de citoyens s'aperçoivent bien pourtant que les politiques menées ne sont pas efficaces, sont complètement contre-productives voire tout bonnement désastreuses. Ils ne font pas la moindre confiance aux représentants politiques incapables de sortir du jeu du pouvoir et des carrières, englués dans des schémas de pensée erronés et dogmatiques. Mais ils préfèrent pour le moment s'effacer dans l'abstention ou donner leur espoir à une formation politique qui bien que récupérant à tour de bras le programme de la gauche assumée, sans pour autant en saisir et en définir la complexité, reste un parti d'extrême-droite, misant sur la haine de l'autre pour favoriser lui-aussi la situation d'une élite, qui bien que nationale, ne se préoccupera pas plus du bien être de la population que celle au pouvoir actuellement, l'autoritarisme, la xénophobie et la chasse aux opposants en plus.

    Crise, résistance, néolibéralisme, Mélenchon

    Saint-Just : "Le bonheur est une idée neuve en Europe" Encore aujourd'hui, manifestement...

     

    Néanmoins, comment ne pas comprendre le désarroi de citoyens qui voient leur pays être constamment dénigré et affaibli de l'intérieur depuis tant d'années. Tous leurs repères leur sont enlevés au nom du modernisme ou de l'Europe, alors qu'on ne leur propose qu'un avenir fait de régression sociale et d'individualisme destructeur du sens de toute chose. La libéralisation de la finance conjugué à l'intégration européenne ont privé la politique de toute possibilité d'action. La même direction est suivie depuis des décennies alors qu'elle a fait basculer le monde dans une de ses crises les plus sévères. Droite et gauche sont invoquées alors même que le contenu programmatique est strictement le même. L'hypocrisie et le cynisme font des ravages, lassent, dégoûtent, désespèrent...

    Compte-tenu du sens frelaté qu'ont maintenant certains mots, la gauche en fait partie, il est presque illusoire de s'associer une majorité d'électeurs en s'en revendiquant. Mais peut-être que, face aux dégâts considérables causés par le néolibéralisme, constituer un mouvement unifié de résistance (MUR) est-il possible. Il s'agirait de fédérer autour de quelques thèmes principaux qui transcendent les clivages :

    -la réhabilitation de notre pays en réaffirmant la nécessité de préserver son modèle politique et culturel, tout en l'optimisant, tout en gardant ses points forts : la continuité territoriale, les services publics, ses terroirs agricoles etc...

    -redonner la souveraineté au peuple, aux citoyens en restructurant la finance et en sortant de l'Union s'il n'est pas possible de la réorienter, en changeant des institutions pour que ne soit plus permis le cumul exagéré des mandats, les carrières politiques une vie durant, le pantouflage, qu'au contraire soit autorisée l'implication plus grande des citoyens dans la vie politique, notamment en rendant possible les referendums d'initiative populaire et révocatoire pour le président de la république

    -réaffirmer l'idéal républicain, sa laïcité, son ordre, son universalisme.

    -réorienter les politiques économiques vers un développement durable, innovant, privilégiant l'emploi, les salaires et l'indépendance nationale plutôt que les profits des actionnaires, la désindustrialisation et la perte de souveraineté.

    Crise, résistance, néolibéralisme, Mélenchon

    Bleu, Liberté, Blanc, Egalité, Rouge, Fraternité

     

    Notre pays doit relever la tête et c'est en cessant d'avoir honte de ce qu'il est et a été qu'il le fera, pas en se fondant dans une entité qui le prive de son génie et de ses capacités de rebond. Ce n'est pas céder aux sirènes du nationalisme de l'exclusion et de la confrontation que de le dire, mais au contraire retrouver le souffle de la grande Révolution, de l'universalisme et de la coopération, sur laquelle la France a construit sa modernité, malgré l'Europe coalisée contre elle, Europe qui finira finalement gagnée par les idées qu'elle avait combattue en pure perte.

    C'est en s'inspirant du Conseil national de la Résistance que nous sortirons de ce marasme et que nous pourrons construire le temps des jours heureux. Il est temps de défaire les néolibéraux et le poison qu'ils distillent, il est temps de les mettre au pied du MUR.

  • Meilleurs veules !

    Une nouvelle année de crise s'achève, sans la moindre lueur d'espoir quant à la volonté politique de la solutionner, ou même ne serait-ce que, parce que c'est le point de départ obligé, l'apparition d'une étincelle de lucidité qui nous rassurerait sur sa compréhension, de la part de nos représentants.

    Forts ce cette léthargie plus ou moins organisée, ce sont même les tenants du système, ceux qui préconisent encore moins d'Etat, toujours plus de libéralisations, de flexibilité des emplois, de compétition de tous contre chacun, qui pérorent et poussent leur avantage, contribuant par là-même, car ils sont malheureusement écoutés servilement par cette ancienne gauche devenue néolibérale qu'est le PS aujourd'hui, à saper un peu plus une économie déjà bien malade de leurs médications répétées.

    Les voilà aujourd'hui qui dénoncent en secouant d'effroi leurs perruques poudrées, ce retour de l'esprit de 1789, dont on ne saurait pourtant être plus éloigné en ce moment, pour préparer à un nouveau coup de poignard porté au principal pilier de la solidarité institutionnelle, l'impôt sur le revenu. C'est la figure d'un acteur finissant, gonflé comme un noyé, qui a été choisie pour instiller cet énième hypocrite débat sur l'enfer fiscal français. Depardieu serait donc un de ces nombreux angelots dont on aspire la substance vitale jusqu'à les rendre exangue, tout du moins s'ils n'avaient pas le réflexe contraint de la survie et donc de l'exil en terre protégée (Belgique, Suisse etc...)

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    L'optimisation fiscale vue par Depardieu

     

    Le Ps, décidément bouffi de médiocrité, plutôt que de légiférer comme l'on fait ces bolcheviques d'américains avec leur taxation différentielle, idée reprise par le Front de Gauche au moment des présidentielles, n'a rien trouvé de mieux pour ne rien faire, que de stigmatiser l'acteur. Cela occupe l'espace médiatique, évite le débat, permet de ne surtout pas en venir à la loi, pourtant nécessaire. Car en effet qui pourrait sérieusement donner raison à ces individus qui ont depuis longtemps oublié ce que la citoyenneté implique et qui râlent comme un agonisant à l'idée de payer l'impôt dont ils doivent s'acquitter. Et la presse compatissante de se pencher sur les sommes versées, en inversant rarement la focale, c'est à dire en s'interrogeant sur ce qui reste après que le devoir a été accompli. Un patrimoine d'environ 150 millions d'euros pour l'acteur par exemple, des centaines voire des milliers de smics annuels pour la plupart de ces créateurs de richesses désintéressés. Difficile de vivre avec si peu ?

    Faudrait-il leur pardonner de ne plus se souvenir, qui d'avoir prospéré grâce au cinéma subventionné (par les impôts), qui de pouvoir faire vivre leurs entreprises (pour ceux qui ne veulent pas les vendre avant même presque de les avoir fait naître) grâce à du personnel formé par l'Education nationale, livrer leurs marchandises par la Poste, sur des routes construites et entretenues par les pouvoirs publics etc...Sans doute pensent-ils pouvoir s'en occuper par eux-mêmes. Certains en auraient la puissance financière il est vrai. Mais ce serait au détriment de l'immense majorité d'entre-nous, privés de services publics, puisque l'idée de l'impôt républicain redistributif, instrument de la cohésion sociale, du moins à l'origine, aurait sombré sous la démagogie égoïste de nouveaux noblions dont on ferait bien, effectivement, de raffraîchir la mémoire, en feuilletant avec eux un calendrier de 1792.

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    Robespierre, reviens !

    Pendant ce temps, la crise continue de s'accentuer et bien rares sont ceux qui essaient de nous éclairer sur ses tenants et aboutissants véritables. Il y en a au Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon notamment, qui par ses billets, sur son blog, fait, coûte que coûte, oeuvre d'analyse et de pédagogie, en prenant les citoyens et électeurs pour des gens intelligents, à qui ont peut parler de sujets complexes, sans les tenir par les ficelles électoralistes et individualistes du consumérisme politique.

    En voilà le dernier exemple en date, pour bien comprendre les enjeux de la situation actuelle :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/12/26/pensees-inaudibles/

    Ce sera tout pour ce billet de fin d'année, toujours aussi révolté, malgré les parenthèses festives et vacancières bienvenues. Avant l'époque des voeux, je vous ai donc proposé de méditer sur nos meilleurs veules...

  • Le peuple doit faire front

    Comme une douleur lancinante, la question de la crise revient sans cesse dans l'actualité, faute de prendre les mesures pour la solutionner. Depuis cinq ans désormais, elle fait partie de nos vies et sert de prétexte à ceux qui otn contribué à la déclencher, pour asseoir davantage leur pouvoir, pour promouvoir des mesures qui en ont pourtant été à l'origine, comme, un parmi tant d'autres, je n'ai cessé de le rappeler sur ce blog.

    Nous avons sans surprise connu un nouvel épisode de cette obstination absurde et toxique avec l'imposition, car il n'y a pas eu débat, de la question de la compétitivité et des solutions toutes prêtes pour l'améliorer. Le fameux rapport Gallois a provoqué, avec une célérité peu commune (nous pouvons comparer avec celui qu'a rendu Jospin sur la vie politique, déjà oublié) à une prise de mesures par le gouvernement Ayrault, qui s'inspirent en bonne partie celles préconisées dans le rapport.

    La discussion sur le bien fondé du constat et de la pertinence des réponses n'a pas eu lieu. La compétitivité est le problème premier de l'économie française. Point. Il faut y répondre par une politique de l'offre en allégeant les cotisations (on parle de charge dans la pensée unique) sociales et en augmentant la TVA pour financer ce nouveau cadeau fait, sans nuance de taille et de production, aux entreprises. Que ce soit un gouvernement Ps qui fasse, cette fois-ci sans fausse gêne et de façon pleine et entière, ce que le medef réclame à corps et à cris depuis des années et que même la droite n'avait pas osé faire à ce degré, n'est certes pas étonnant, quand on connaît les accointances de Hollande avec le néolibéralisme, mais du moins cela marque t'il la fin de l'hypocrisie qui dure depuis des décennies au parti de la Rose. Désormais, quiconque pensera voter pour les intérêts des travailleurs en glissant un bulletin Ps ne pourra invoquer que son ignorance, certainement pas le programme proposé.

    Mais au delà de la question idéologique, de savoir que Moscovici et compagnie sont dans la droite ligne des Blair, Schroeder, Zapatero, c'est à dire clairement néolibéraux, au mieux au centre, au pire carrément à droite, le problème le plus important est de savoir si les mesures proposées sont pertinentes, si déjà, le diagnostic qui est posé est le bon.

    Que nenni, bien entendu. On rejoint une nouvelle fois l'idéologie, car à ce niveau d'autisme et d'enfermement intellectuel, il ne peut s'agir que de cela. Remarquez bien qu'être idéologue est inhérent à toute démarche politique de projet, mais que le travail premier d'un opposant est de ne pas laisser passer les failles de raisonnement béantes, d'autant plus quand la théorie se fracasse sur les faits. A ce titre, la crise a mis en pièce le crédo néolibéral et précisément, les mesures décidées en grande pompe et avec les félicitations et la pression de la plupart des media et experts autorisés, ont déjà échouées par le passé et font preuve de leur dangerosité aujourd'hui même, partout où elles sont appliquées. Cela en est même dramatique dans les cas grecs, portugais, espagnol et irlandais, dont on parle moins mais qui sur le plan social n'en est pas moins aigu.

     

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    Attachez bien les casques, parce qu'on y fonce et de plus en plus vite !

     

    La compétitivité des entreprises françaises n'est pas grévée par le coût du travail. En effet, ce dernier est lègèrement moins cher qu'en Allemagne, le paradis économique que nous vend la médiacratie. Selon l'INSEE, le coût horaire du travail dans l'industrie est de 33.37 euros en Allemagne et de 33.16 euros en France. Plus encore dans l'automobile (Carlos Ghosn si vous me lisez), il s'élève à 43. 14 euros contre 33.38 en France. L'écart avec les pays scandinaves, régulièrement cités eux aussi en modèle n'est pas davantage en notre défaveur. Il n'y a donc pas un problème de compétitivité coût et tout l'arsenal d'allègement de cotisations qui étrangleraient les entreprises et déjà nul et non avenu.

    En revanche, dans certains secteurs, il y a bien un souci de compétitivité hors coût et d'orientation économique. Mais pourquoi la France s'est elle désindustrialisée plus que certains de ses partenaires au cours notamment , de la dernière décennie ? A cause de ces fainéants de salariés, de ces parasites qui aspirent les dépenses publiques et nous écrasent d'impôts (chômeurs, immigrés, fonctionnaires, enfin toutes les légions du diable quoi). Il semblerait que ce soit plutôt à cause des rentiers qui ont préféré augmenter leurs dividendes (multipliés par trois en trente ans)  et souvent, délocaliser pour ce faire. Forcément, on produit moins en France, c'est logique. Plutôt que d'investir dans la recherche, privilégier des produits à la valeur d'usage élevée (utiles quoi), favoriser le financement des petites et moyennes entreprises par les banques, l'accent a été mis à la fois sur la rémunération de la rente et sur les services, secteur dans lequel on trouve la plus grande proportions d'emplois non qualifiés, précaires, à temps partiels et sous-payés (du coup c'est rentable).

    Pour avoir une idée très précise de cette effroyable erreur de constat et de réponses afférentes, surtout de la part de politiques qu'on situait il y a peu à gauche, donc plutôt du côté des catégories les plus fragiles de la population, je ne peux que vous conseiller chaudement les deux derniers billets de Jean-Luc Mélenchon. J'enjoins les plus méfiants d'entre-vous à laisser les a priori de côté et à lire les arguments à mon sens d'une pertinence rares qui y sont développés et d'y réfléchir. Vous ne trouverez pas plus exigeant et lucide dans l'offre politique actuelle :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/07/on-nattendait-rien-mais-surtout-pas-ca/

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/16/merkhollande-est-ne-en-grande-pompe/

    Ce corpus idéologique, défendu avec une unanimité touchante par le Medef, le Ps et l'Ump est déjà partiellement ou complètement à l'oeuvre dans d'autres pays, avec des conséquences sociales désastreuses et des performances économiques plus que discutables. Pour ne parler que de l'Allemagne qui revient comme un leitmotiv, non seulement le dernier rapport de cette organisation peu suspecte d'être bolchevique qu'est OCDE, sur la croissance et les inégalités de 2011, souligne que les inégalités y explosent, les différentes enquêtes sur le travail y montrent une grande proportion de travailleurs pauvres (20%, en constante augmentation), mais en plus, le système économique mis en place à partir de Schroeder, ce gauchiste qui prospère désormais chez Gazprom, ne peut être viable que s'il est seul ou presque à fonctionner de cette façon, c'est à dire organiser une déflation salariale et fiscale pour concurrencer les autres pays membres de l'Union, en finançant ses importations par leurs déficits. Si tout le monde fait de même, les marchandises ne se vendent plus, ni plus ni moins et c'est la dépression généralisée. Il est en effet illusoire d'essayer de produire moins cher que les pays émergents, comme la Chine, sous peine de revenir à une situation sociale qui nous ferait goûter aux joies 19ème siècle prolétaire.

    Voilà pourquoi il faut dénoncer avec fermeté le discours et les certitudes ambiantes, que le Ps a désormais clairement fait siens, dans la plus totale inconscience pour certains de ses membres, avec un complet cynisme pour d'autres. Elles nous mènent vers le chaos économique, celui qui règne déjà dans le sud de l'Europe, qui a déjà expérimenté les remèdes miracles de nos grands penseurs. Ils n'auront comme effet que d'approfondir la crise, appauvrir toujours plus de gens, en enrichir toujours davantage une infime minorité, nous priver des services publics qui nous permettent de nous éduquer, de nous soigner et d'établir cet équilibre si fragile entre libertés publiques et liberté individuelle.

    Voilà pourquoi il est plus que temps que les citoyens fassent valoir leur droit. Le peuple doit faire front !

     


    À bas l'austérité : Jean-Luc Mélenchon par lepartidegauche

     

  • Une nouvelle étape !

    Je vous rappelle brièvement que demain a lieu la grande manifestation contre la ratification par la France du Traité budgétaire européen, qui sanctifie une nouvelle fois l'austérité et les politiques anti-sociales. Nous devons montrer que la résignation n'est pas de mise et qu'au contraire, nous sommes de plus en plus nombreux à être lucides et déterminés à remporter le combat politique que nous menons, en faveur d'une Union débarassée de ses fondements néolibéraux, d'une construction politique qui assure en priorité la souveraineté citoyenne.

    Pour une analyse brillante et imparablement argumentée de la situation, voir ici.

     

    A dimanche, place de la Nation à 13h30 !

     

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  • Prendre parti

    Nous voilà à moins de deux mois désormais d'une échéance électorale très importante en France. Ces présidentielles ne devraient pas pouvoir être isolées du contexte mondial, notamment économique bien entendu, puisque la crise se poursuit, selon les modalités que j'avais évoquée dans mes précédents billets sur la question.

    Nous vivons certes en ce moment une légère acalmie sur le front des dettes souveraines (en réalité tout sauf souveraines mais bon), pause qui doit tout à l'intervention tardive mais cette fois-ci dans les grandes largeurs, de la BCE. La banque centrale européenne s'est en effet décidé à lancer une quasi création monétaire, à l'opposé de ses beaux principes, tout en restant en façade dans les draps immaculée de la rigueur orthodoxe. C'est donc près de 1000 millards d'euros de liquidités qui ont été avalées par les banques, en deux opérations de refinancement à trois ans, dont l'objectif principal était de faire baisser la pression sur les taux d'intérêts de la dette des états, quasiment insoutenable depuis la fin de 2011 en Italie, en Espagne, au Portugal et dans certains autres pays, sans compter la Grèce, depuis longtemps incapable de se financer sur les marchés et sans solution alternative puisque les traités européens interdisent aux banques centrales de financer directement les états.

    C'est pourtant cette impossibilité que, contrainte et forcée, pour sauver l'euro, la BCE a contourné en abreuvant le secteur financier d'euros, tout en lui conseillant d'acheter des obligations, mais sans pour autan avoir les moyens de l'y obliger. Les banques se sont fait tirer l'oreille, préférant souvent mettre en dépôt les sommes prêtées à 1% (quasiment données) par la BCE, auprès de la BCE elle-même, à des taux ridicules (0,25%) signe d'une totale absence de confiance dans la stabilité du système financier. Elles ont aussi profité de ces facilités pour faire rouler leurs propres dettes et continuer par ailleurs, à spéculer, puisque rien n'a été fait pour restreindre les possibilités dans ce domaine. Mais vu l'énormité des sommes engagées par la banque centrale européenne, le marché des dettes souveraines s'est tout de même détendu courant décembre, descendant légèrement sous les 5% pour les deux grands pays méditerranéens, tandis que le Portugal lui, miné par la récession et probable candidat à la succession de la Grèce est toujours lui, soumis aux attaques des financiers. Cela montre bien, s'il en était besoin, que le calme est très fragile et provisoire, tant la situation des deux pays de la péninsule ibérique est délicate (près de 25 % de chômage en Espagne)

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    En parallèle, l'Union européenne s'enferme dans sa stratégie de l'austérité et de la rustine institutionnelle, qui sans le soutien in extremis de la BCE aurait viré à une implosion certaine. Quoiqu'il en soit cette politique a des conséquences pour le moins fâcheuses et inquiétantes pour l'avenir.

    D'une part, la pression mise sur la Grèce en matière de désentettement sauvage produit des résultats catastrophiques : le PIB a ainsi chuté de plus de 7% au dernier trimestre 2011 (sur un an) et de près de 15% au total depuis le début de la saignée, qu'un médecin du 17ème siècle n'aurait pas reniée. Il se produit là l'effet habituel de l'austérité, qui réduit l'activité et donc les ressources fiscales et donc l'endettement, ce qui donne prétexte à la troïka en charge du dossier grec (Union européenne, FMI et BCE) pour réclamer plus d'effort de réduction de déficit. Le cercle vicieux dans toute sa splendeur. On attendra sans doute longtemps que ce triumvirat sans légitimité démocratique s'attaque avec la même fermeté aux évidentes faiblesses de l'état grec et notamment son impossibilité à recouvrer l'impôt que lui doivent certaines catégories privilégiées comme les armateurs ou le clergé orthodoxe (tiens lui aussi)

    Il y a dans la situation grecque, à la fois la matérialisation de ce que les nonistes de gauche redoutaient au moment de leur contestation du TCE et la préfiguration de ce que sera bientôt l'Union si on laisse cette évolution se dérouler sans entraves. Non seulement les préceptes économiques des élites actuelles sont ineptes et prouvent leur toxicité, ce depuis 30 ans mais avec une irréfutabilité d'airain depuis le déclenchement de la crise en 2007, mais également, l'obstination des représentants politiques unis dans leur néolibéralisme nous entraine vers une mis à bas de la démocratie. POur preuve, on soulignera les propos outrés suite à la proposition de referendum de Papandreou en Grèce, les évocations à peine feutrées de la gêne ou de l'agacement vis à vis des élections législatives d'avril dans ce même pays, ou encore et bien évidemment, les mécanismes de contrôle budgétaire interdisant les déficits, ce qui soustrait de la souveraineté des citoyens ce levier essentiel de la politique, le tout sans qu'ils n'aient été aucunement consultés.

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    Sur le sujet, la position de Jean-Luc mélenchon :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/brochures/tribune-libe-120220.pdf

    Si on ajoute à ce tableau sombre mais malheureusement très factuel, les tensions entre pays, nés de la crise de la dette, mais plus globalement de la mise en compétition des pays membres entre eux, la détresse sociale qui progresse partout, même si elle se concentre surtout en Grèce et en Espagne pour le moment, la montée en corollaire de l'extrême-droite partout en Europe (voire Orban en Hongrie, mais la France est particulièrement bien placée dans le domaine), les frictions géo-stratégiques au moyen-orient, le déclin économique des Etats-Unis toujours aussi mal en point, tout est réuni pour déboucher sur un épisode particulièrement pénible.

    Dans ce contexte, que penser des élections présidentielles française ? Il est évident que le sort du monde ne dépend plus de la France depuis belle lurette. Mais d'une part, il faut bien commencer la lutte quelque part, d'autre part notre pays fait partie de l'Union et a encore un rôle majeur à y jouer , pour peu qu'il retrouve un peu d'allant et de confiance en lui-même, dans les valeurs universelles qui l'ont marqué. L'Union, elle, premier marché mondial, qu'on écouterait donc avec attention si elle parlait d'une voix forte, y compris et surtout, si elle développait une parole de rupture, de changement, l'Union donc, peut, elle, décider, du moins influer sensiblement sur le devenir de notre planète.  Or, la France peut encore avoir un impact dans ce que peut-être l'Union, si elle décide d'adopter une attitude différente de celle qui est la sienne depuis trente ans.

    Qui parmi les candidats, porte cette potentialité de changement ? Il n'y en a qu'un et c'est celui du front de gauche.

    Il y a deux principales raisons à cela, c'est que dans son programme, d'une part, la compréhension de la crise entraine une volonté de réduire le secteur financier au rôle qu'il doit tenir, c'est à dire financer l'économie réelle, d'autre part rénover en profondeur la vie politique et la proposition de réunir une assemblée constituante est une initiative des plus cruciales, qui, dans le contexte actuel, pourrait créer une dynamique pourquoi pas similaire à celle qui a suivi les Etats généraux en 1789. Le système est moribond, il faut d'urgence penser à l'avenir et à une reconstruction du politique et partant, de l'économique qui lui est lié.

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    Je conseille à tous ceux qui, abreuvés de l'opinion mediatique autorisée, seraient sceptiques sur la qualité, à la fois du programme et du candidat du Front de gauche, de lire les billets de son blog, toujours très informatifs et d'une lucidité sans égale en comparaison des autres postulants à la présidence, les deux principaux les premiers, et d'écouter, voire de participer à ses meetings qui se révèlent à chaque fois, comme une rencontre politique d'où émane un discours de gauche, social, républicain et pédagogique qui n'avait pas été entendu depuis longtemps. A ce titre, il ne faut pas manquer celui qui se déroulera le 18 mars à la Bastille, dont le thème sera la démocratie et les institutions, thème d'actualité au moment où nos dirigeants étouffent la souveraineté citoyenne en se servant du paravent européen, pour mieux imposer un régime économique qui a fait les preuves de ses méfaits. Cette réunion pourrait bien marquer un tournant dans la campagne, par l'affluence qu'elle va entrainer et la force du discours qui y sera tenu.

    La gravité de la situation est telle aujourd'hui que les expédients d'une alternance qui résulterait du vote utile, en réalité de la négation du choix électoral, apparaissent comme totalement sous-dimensionnés face à une crise de système, qui à moins d'un véritable changement de cap, nous mène droit dans le mur. Pour ma part , je choisis Jean-Luc Mélenchon, parce qu'il est temps que le pouvoir nous reviennent à nous les citoyens. L'heure est venue de solidement prendre parti !

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/