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Société

  • De la souveraineté

    Compte-tenu du déroulement de la crise, qui n'est que le corollaire de politiques appliquées depuis une trentaine d'années, politiques dites néolibérales au sens large (le tout marchand sous l'égide de la finance mondialisée pour résumer à coup de serpe (peut-être bientôt à coup de faux)), la notion qui devient peu à peu centrale face au déni de démocratie permanent de nos dirigeants, c'est celle de la souveraineté. Elle n'est autre que le pouvoir d'une majorité de citoyens, de voir effectivement les politiques qu'elle a choisies, être appliquées dans leur essence.

    Cette souveraineté qui est indispensable à la démocratie est aujourd'hui bafouée au nom d'un réalisme économique qui n'est autre que l'expression d'une idéologie qui confère à la religion. C'est surtout le moyen de maintenir le pouvoir et l'argent aux mains d'une infime minorité. Le résultat est que, quel que soit le candidat élu, le contenu politique une fois aux manettes est le même, sauf nuances infimes.

    Nous connaissons en ce moment deux situations qui illustrent pleinement ce malaise démocratique. D'un côté le gouvernement français va utiliser l'article 49/3 de la constitution pour faire passer en force la loi Macron. C'est la première fois que cette disposition est utilisée contre un parlement où l'exécutif est censé avoir la majorité. Cela veut tout simplement dire que la politique menée est contraire au projet politique qu'avait proposé l'actuel président de la République pour se faire élire et que les représentants des citoyens ne sont pas une majorité à soutenir cette attitude. Bien entendu, et c'est une autre marque de la déliquescence de nos institutions, les fameux "frondeurs" qui s'opposent à leurs collègues du Ps, n'iront pas jusqu'à voter pour la motion de censure et donc n'iront pas au bout de leur conviction (de façade). C'est le mal essentiel de la professionnalisation de la politique que de produire des gens de carrière plutôt que des hommes d'état. Le poste est donc privilégié aux idées.

    Pour faire simple, nos représentants trahissent leur mandat et dévoient l'élection qui les a porté au pouvoir. Il s'agit clairement d'un déni de démocratie.

     

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    "Ce n'est pas de l'autorité, c'est de l'efficacité", comme dirait un aficionado du Barça peu soucieux des deniers publics quand c'est lui qui les utilise.

     

    Or, au même moment, en Grèce, Alexis Tsipras lui, essaie face à une adversité aussi dogmatique que balourde, celle notamment de nos braves "socialistes" néolibéraux, de maintenir la teneur du programme pour lequel il a été élu. L'orthodoxie, entendez par là tous ceux qui ne jurent que par la sainte parole économique libérale, n'a pas de mots assez durs pour dénoncer l'obstination de Syriza à vouloir respecter ses électeurs. Par delà la posture morale de créanciers roulés par des malfaisants grecs qui ne veulent pas honorer leurs dettes, ce qui est faux, il y a surtout la crainte que la démocratie soit possible, que d'autres politiques économiques puissent être appliquées, que des rentes pourtant mortifères pour l'activité réelle, soient remises en cause.

    Quand je dis que l'accusation de mauvais payeur adossée aux grecs est malvenue, c'est que c'est un des noeud du problème. L'endettement actuel est dû pour une large part à des prêts contractés pour sauver les banques, françaises et allemandes notamment, très impliquées en Grèce au moment de la crise de l'euro, ce qui le rend illégitime au sens où l'objectif officiel était d'aider le pays à sortir de ses problèmes financiers, objectif dont on a vu à quel point il n'a pas été tenu, et pour cause. L'audit lancé par une commission du nouveau parlement grec vient de donner lieu à un premier rapport qui éclaire précisément le caractère quasi crapuleux de la dette :

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-rapport-sur-la-dette-est-une-arme-utile-pour-athenes-485224.html

    Par ailleurs, Syriza a proposé dès le début des négociations qui se tiennent en ce moment, non pas de ne pas rembourser ses créancier, mais au contraire de lier le remboursement à la croissance, donc aux succès attendus de la nouvelle politique. Il n'a jamais été question de faire défaut au départ. Mais le danger est grand pour certains gouvernement en place, en Espagne par exemple et en Allemagne, qui donne le La de la politique économique en ce moment, que l'expérimentation d'autres solutions puisse se révéler bénéfique. Cela porterait possiblement le danger électoral et de fil en aiguille, la fin éventuelle de l'hégémonie néolibérale, dont les dérives sont critiquées jusqu'au sein du FMI et de l'OCDE, organisations schizophrènes qui sont capables de constats pertinents, tout en continuant de prescrire des remèdes qui sont à l'origine du mal pourtant bien perçu.

     

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    Les parias désignés sont donc aujourd'hui ceux qui essaient de défendre la voix des électeurs alors que les tenants du libéralisme éclairé, qui donnent des leçons de démocratie à tour de bras, jusqu'à l'exporter de force avec les résultats que l'on connaît au proche et moyen-orient, eux, pendant ce temps, piétinent le mandat reçu des citoyens, avec le plus parfait cynisme, contribuant à construite une société cupide, inégalitaire, autoritaire et pour tout dire, maffieuse.

    Voilà pourquoi ce qui se joue en Grèce est si important pour la liberté de choisir la société dans laquelle nous voulons vivre, si crucial pour l'avenir de ce mot violenté : la démocratie. Parce que nous devons la défendre de ses fossoyeurs sans scrupules, parce que nous devons la promouvoir auprès de tous ceux qui se résignent à une domination atténuée à coup de psychotropes consuméristes, il faut à nouveau porter au débat ce qui fait son essence, qui permet au citoyen d'être conscient de lui-même et de son pouvoir. Il faut à nouveau parler de la souveraineté !

     

  • Une et indivisible

    La crise qui dans les faits a totalement invalidé les dogmes néolibéraux, donne pourtant à leur thuriféraires, avec la complicité de l'ancienne gauche de gouvernement qu'est le Ps, l'occasion de pousser la propagande à son paroxysme. Sans cesse à l'offensive, ils ont réussi un nouveau coup, comme auparavant les pigeons avaient pu le faire, en mettant dans la rue en Bretagne de pauvres bougres laminés par les difficultés économiques et menés par quelques figures opportunistes, qui voient là l'occasion, qui de récolter un peu d'argent supplémentaire pour les actionnaires, qui de continuer à saper la légitimité de l'impôt (droite et extrême-droite), qui a promouvoir les nauséabondes idées régionalistes, afin de conforter quelques notabilités féodales. Les véritables victimes de la crise, elles, se verront Grosjean comme devant, comme d'habitude, faute de saisir les véritables tenants et aboutissants...

    Les fameux bonnets rouge, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, sont loin d'être, pour les meneurs, des pauvres naïfs accablés par la déroute de la filière agro-alimentaire bretonne. Leur couvre-chef a été soigneusement déterminé selon les règles du marketing le plus orthodoxe, comme un symbole anti-Etat, mais dont la couleur porte bien entendu à confusion, le rouge étant associé aux révoltes prolétaires, voir à la Révolution. Mais loin d'être phrygiens ces bonnets là viennent plutôt à la rescousse des gros, de bonnets, les patrons de l'industrie porcine et volaillère, de la grande distribution. Ceux là se servent d'une population qu'ils ont eux-mêmes fragilisée par leur licenciements et l'absence d'adaptation à un contexte connu, à savoir la fin des subventions à l'exportation, à la nécessaire montée en gamme des produits fabriqués, l'impérieuse préoccupation écologique dont l'absence fait courir de graves menaces sur la préservation de l'environnement breton, dont on sait pourtant à quel point il est un atout considérable pour la région.

    Bonnets rouge, fiscalité, impôt, écotaxe, Bretagne, marche pour la révolution fiscale, Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon

    Ca, c'est du bonnet rouge !

     

    Ils manipulent ces gens pour tenter d'obtenir l'assouplissement du code du travail, pour leur permettre de rémunérer leurs employés comme les allemands le fond avec les immigrés venus de l'Est dans les abattoirs porcins. On voit là quels bénéfices récolteront ceux qui les défendent plus ou moins consciemment en ce moment... S'ajoute à ces motivations financières, l'ambition de quelques opportunistes régionalistes d'affirmer des positions dominantes en se faisant barons de la cause, cause qu'ils oublieront rapidement pour profiter de leur rente locale et rire des nigauds qui auront permis leur ascension.

    Le prétexte à cette agitation a été l'écotaxe, prélèvement issu du fameux Grenelle de l'environnement, donc décidé par le précédent gouvernement, afin d'installer le principe du pollueur-payeur. Disons le tout net, ce genre de mesure est inadaptée. La question environnementale doit être transversale et systémique. Ce n'est certainement pas en préservant le tropisme productiviste et ultra-libéral que nous pourrons réellement infléchir la dégradation continue de notre milieu. Ce n'est pas non plus en taxant le transport routier sans en parallèle développer les moyens de transports alternatifs, comme le ferroutage, que la situation évoluera positivement. Malgré tout, cela vaut mieux que de laisser faire et voir sans réagir, la Bretagne devenir un grand champ d'épandage de lisier, qui contamine les eaux jusqu'à les rendre impropres à la consommation, sans parler de l'invasion des algues vertes, qui dénaturent le merveilleux littoral breton.

    Si scandale il y a dans cette écotaxe, c'est bien son mode de collecte, confié au privé, à l'entreprise Ecoumouv, qui non seulement pose la question cruciale de la souveraineté la plus fondamentale d'un Etat, à savoir la possibilité de lever l'impôt, mais en plus des conditions plus qu'avantageuses pour les opérateurs privés, au détriment même des sommes qui pourraient bénéficier à la collectivité. On parle ici de 20% de l'ensemble des recettes. Cette forme de délégation, comme tous les partenariats publics-privés d'ailleurs, s'apparente à de l'escroquerie généralisée, avec la complicité inacceptable de la représentation politique. S'il y a un motif de manifestation, c'est bien celui-ci. Il fait le lien avec la véritable le problématique qui devrait être soulevée, à savoir la question fiscale en général, de sa justice, de sa progressivité, de son utilisation bien sûr, et de sa captation par des intérêts très minoritaires, au détriment de la grande majorité de la population, pendant qu'elle subit la dégradation continue de ses conditions de vie.

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    La colère peut donc être très légitime à partir du moment où elle part du constat pertinent que les efforts des classes moyennes et populaires ne peuvent servir à engraisser une infime caste de décideurs politico-financiers, qui se permettent le luxe de manipuler les premières dans leur seul intérêt. C'est bien pourquoi la mauvaise humeur bretonne n'a aucun particularisme à faire valoir mais au contraire devrait faire jaillir un questionnement national , voire européen. Pourquoi, au nom des actionnaires, devoir endurer la perte de toutes nos industrie, devoir assumer le remboursement d'une dette qui a avant tout été encouragée par les financiers et leur a rapporté gros, subir de ce fait une austérité qui ne fait que dégrader l'économie et prive les gens les plus fragiles des services publics ?

    L'impôt qui est à la base du contrat social, de la solidarité entre citoyens et donc in fine à la base de fonctionnement de toute collectivité, épargne aujourd'hui ceux qui ont le plus de moyens pour s'en acquitter. Il faut donc impérativement envisager sa réforme, voir penser une révolution fiscale. Il est nécessaire de le rendre plus progressif, en multipliant les tranches par exemples, d'élargir son assiette, afin qu'il rapporte plus en impliquant tous les citoyens selon leurs revenus car si l'impôt est à la base de la redistribution, il est aussi le ciment du devoir de solidarité. De même, il est urgent de lutter contre l'évasion fiscale et l'impunité de la finance qui nous prive de dizaines de milliards d'euros de ressources chaque année. Le simple fait de se concentrer sur cette lutte rendrait définitivement irrecevable le maintien de l'austérité dont les effets sont non seulement très préjudiciables pour l'économie mais sont en plus extrêmement injuste en frappant les citoyens les moins aisés. A ce titre, l'augmentation de la TVA le 1er janvier prochain est extrêmement mal venue et révoltante car elle va une nouvelle fois toucher les plus fragiles d'entre nous.

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    Parce que le système fiscal est une clé de la remise en cause de l'économie néolibérale en pleine déliquescence, à l'initiative de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche, une grande marche pour la révolution fiscale est organisée le 1er décembre à Paris et partout où les citoyens l'estimeront nécessaire. Ce sera une occasion de montrer notre compréhension des enjeux, loin de la mascarade orientée, très droitisante, des bonnets rouges. Plutôt que de diluer les luttes et se tromper d'adversaire, c'est groupé qu'il faut agir pour redevenir maîtres de nôtre destin, se réapproprier notre république, pour réaffirmer avec force, dans l'intérêt de tous les citoyens, qu'elle est une et indivisible.

  • Flop Chrono !

    Je vais bientôt vous parler de la grande manifestation du 5 mai pour réclamer une nouvelle constitution, garantissant une vie politique saine et une véritable démocratie, c'est à dire la possibilité réelle de voir des idées différentes être appliquées. C'est peu de dire qu'il y en a besoin, tant le système est arrivé à un point de pourrissement insupportable, sclérose qui en même temps enferme nos dirigeants dans des politiques absurdes à base d'austérité, qui ne cessent d'aggraver la crise.

    Mais pour le moment, je vais décrire mes déboires avec les transporteurs privés. C'est un feuilleton qui a démarré voilà déjà un bon moment et dont j'avais déjà relaté un épisode ici. Cela dit, il y a un lien avec le régime économique que nous subissons, vous le verrez rapidement.

    Après UPS, DHL et autre TNT, c'est donc Chronospot qui cette fois-ci m'a montré tout le respect du client que peut avoir ce genre d'entreprise, du moins quand il s'agit d'un particulier, espèce captive et qui n'est pas source de profits, donc hautement méprisable. Cette affaire m'a mis dans une colère noire et je me venge donc en exposant une nouvelle fois l'incompétence et surtout le cynisme épouvantable de ces transporteurs.

    J'avais commandé un article électro-ménager, sur internet, à une célèbre enseigne spécialisée, en calculant précisément pour que le colis m'arrive, comme cela était proposé, un samedi matin, le tout en livraison express surfacturée. Il me fallait absolument cet article à cette date pour plusieurs raisons, l'une étant que c'est le seul jour où je peux être chez moi, disponible pour accueillir une livraison, sans être obligé de prendre une journée de congé (précaution qui ne suffit pas toujours comme je l'ai déjà narré dans le billet précédent sur le même sujet). La deuxième était qu'il s'agissait d'un colis lourd et encombrant. Enfin la dernière était que j'accueillais une personne chez moi le soir et que j'avais besoin de l'appareil, ayant prévu une surprise à laquelle il m'était indispensable. Le vendredi après-midi je reçois un sms de Chronopost m'indiquant que la livraison aura lieu le lundi suivant, sans aucun motif naturellement. Le message m'indique tout de même que je peux me rendre sur le site du livreur pour reprogrammer la livraison.

    Chronospot, transporteur privé, problèmes de livraisons

    Total Zero...Ca s'invente pas ! :oB (c'est une photo Chronospot hein)

    Je me connecte donc immédiatement sur internet et je vois que la possibilité de recevoir l'article le lendemain, le samedi matin donc, est toujours possible, à condition que j'aille le récupérer au bureau de poste que j'aurai préalablement choisi. Bon, je n'ai pas de voiture et le périple, même s'il est limité à 500 mètres jusqu'à mon domicile, promet d'être périlleux et inconfortable. Tant pis, j'ai absolument besoin d'avoir le four, puisqu'il s'agit de cela, ce jour là. Je sélectionne l'option, qui s'affiche ensuite clairement dans le récapitulatif de suivi. Je m'endors vaguement rassuré, mais toujours un peu inquiet tout de même, ayant appris à ne jamais endormir ma méfiance quand il s'agit de ces prestataires déplorables.

    Au réveil le lendemain, je me précipite vers mon ordinateur pour vérifier le traçage de la livraison et je constate avec une surprise mesurée mais un mécontentement qui commence à bouillonner, que fi des instructions marquées noir sur blanc sur le suivi, ma livraison sera effectuée le lundi suivant. J'appelle sur le champ le service client, enfin, ce qui sert plutôt à décourager toute réclamation chez ces transporteurs. Après 40 mn d'attente, une opératrice me répond, sans doute étonnée qu'il y ait encore quelqu'un au bout du fil. Elle me dit, après mes explications déjà assez sévères et sèches, que mon paquet est peut-être en cours de livraison, mais sans doute recadrée par un supérieur de passage, prétexte que le vendeur en électroménager interdit les dépôts en bureau de poste. Bon, pourquoi pas me direz vous, bien que cela me paraisse étrange. Cela dit, qu'à cela ne tienne, puisque j'habite à 500 m, il sera très facile à Chronospot de faire une petite pointe jusqu'à mon domicile. Mais cela se révèle strictement impossible bien entendu, leur logique n'étant pas tout à fait la mienne apparemment.

    Je me range donc à l'idée de ne pas être livré le samedi mais demande donc à reprogrammer la livraison, non pas le lundi suivant puisque je serai absent, mais le samedi d'après. Une nouvelle fois, cette exigence est acceptée et inscrite dans le suivi, noir sur blanc. Cette fois-ci, malgré le désapointement de voir mes plans minutieusement préparés tomber à l'eau pour ce we là en tout cas, je me dis qu'au moins le colis viendra jusqu'à moi, même si c'est une semaine après la date prévue. Quelle naïveté !

    Le lundi après-midi suivant, je reçois un nouveau sms de Chronopost m'informant que les livreurs sont passés et qu'en l'absence du client ils ont déposés l'objet dans un bureau de poste, mais forcément pas celui que j'avais précédément choisi, non. Un des plus loin de chez moi ! Les instructions de livraison ont donc été totalement bafouées. Je m'en trouve légèrement désapointé, c'est à dire avec une envie délibérée de tuer tout livreur de n'importe quelle société de transport privé qui viendrait à passer dans mon champ de vision.

    Chronospot, transporteur privé, problèmes de livraisons

    Un problème de livraison ?

     

    Pour couronner le tout, il me faudra trois jours pour pouvoir contacter le service client, indisponible tout ce temps là pour je ne sais quelle raison. Après une attente une nouvelle fois déraisonnable, j'obtiens une brave employée délocalisée sur laquelle je tente de ne pas passer ma furie, une fois qu'elle m'ait inocemment dit qu'une fois déposé, le paquet ne pouvait plus être repris et relivré à la bonne adresse, au bon moment. C'est à dire que s'il avait été à Marseille, Chronospost se lavait tout aussi bien les mains de ne pas avoir rendu le service pour lequel j'avais payé assez cher (j'ai été remboursé par le vendeur néanmoins après réclamation). Toutes mes tentatives pour obtenir un responsable s'avèrent vaine alors que je ne tiens pourtant aucunement à accabler une opératrice qui n'y est pour rien, mais qui commence sérieusement à m'agacer en récitant le bréviaire qu'on lui ordonne de servir pour quelques euros de l'heure. Fou de colère, ce qui m'arrive bien rarement, ceux qui me connaissent pourraient en témoigner, j'essaye toutes sortes de pressions pour la faire céder, m'abaissant même à mentir, ce qui là aussi est d'une rareté exceptionnelle chez le bon psycho-rigide que je suis. Je n'obtiens pas le responsable, qui paraît-il est comme tous ses semblables en réunion et qui de toutes façons, m'aurait dit la même chose, c'est à dire m'aurait confirmé que la boîte dans laquelle il travaille est incompétente et l'assume totalement. On me propose seulement de faire une réclamation par écrit, ce qui me fera une belle jambe naturellement et renforce encore mon courroux. Les quelques milliers de km me séparant du centre d'appel, qui ne me permettent pas une descente avec un canon rotatif de 30mm, m'enjoignent néanmoins à la raison.

    Je tente néanmoins un nouvel appel à un numéro d'un point relais Chronopost situé plus proche de chez moi, mais avec le même succès et quelques euros en moins sur mon compte, puisque ce numéro était surtaxé.

    Tout en élaborant des scenarii vengeurs, je me décide donc à aller à la Poste pour voir le fameux colis et essayer de négocier au moins un rapprochement dans un bureau plus proche. Il s'avère que le paquet est trop volumineux pour que je le transporte sur 2 km (je n'ai pas de voiture et personne de disponible pour me véhiculer à ce moment là). Heureusement, l'employé m'assure que le directeur de l'autre succursale passera en début de semaine suivante et se chargera de le rapporter. Ce qui a été fait. Comme quoi, le service public et des agents physiquement accessibles permettent d'assurer une efficacité et un suivi que j'ai bien peu souvent constaté chez les transporteurs privés, dont il faut le rappeler, Chronospot fait partie (filiale privée de la Poste)

    Voilà donc le lien avec l'actualité politique et économique. Voilà ce qu'augure le mouvement de privatisation en cours depuis déjà trois décennies et cette course au profit qui fait oublier jusqu'au client, pourtant censé être roi. Le management impose que les tournées de livraison soient les plus courtes possibles, avec un personnel peu qualifié, précaire, sous-investi et totalement sous-pression pour rentabiliser un maximum la prestation. Le résultat est là : les profits des actionnaires sont respectés, pas les clients. Ceux là peuvent bien aller récupérer leur colis chez le voisin, enfin quand celui-ci, qui se l'est fait refourgué par le livreur parce qu'il passait par là  est assez honnête pour ne pas l'avoir gardé pour lui (véridique, ça m'est arrivé aussi. Un paquet livré chez un voisin inconnu, dont le nom était grossièrement écrit sur l'avis de passage. Il m'a fallu mener une enquête minutieuse pour le trouver. Je précise que j'étais dans mon appartement au moment où le livreur est passé).On ne compte plus les erreurs de livraison, les dépôts d'autorité dans des centres de retrait situés à des dizaines de km (livraison à domicile ???), l'absence d'avis de passage, des livreurs qui ne sonnent pas et qui affirment pourtant que la livraison a été faite ou que le client était absent etc...

    Dire que le service public est gagné par la même folie ! C'est d'ailleurs ce qui explique en grande partie la dégradation de l'efficacité à la Poste comme à la SNCF par exemple, où les mêmes techniques de gestion sont employées (sur le poste maintenance à la SNCF notamment. Pas étonnant ensuite que le matériel tombe en panne dès que la température s'abaisse sous 0° C ). Une fois pour toute, dans ce système financiarisé où seul l'argent est moteur, ou les retours sur investissement doivent être la première préoccupation, de la façon la plus rapide qui soit, le client ou l'usager ne sont qu'une variable d'ajustement totalement méprisée. Il serait temps de s'en rendre compte. Les faits sont pourtant sous nos yeux. Qu'on ne parle pas de concurrence quand l'énorme majorité des prestataires se rangent aux même pratiques et comptent sur la docilité des gens où leur impossibilité d'utiliser d'autres solutions, pour palier l'absence de professionnalisme des transporteurs.

    Chronospot, transporteur privé, problèmes de livraisons

    Pitié, rendez-nous un vrai service public et appelez moi usager, comme avant. J'en peux plus d'être un client dont on se fout totalement !!!

     

  • Meilleurs veules !

    Une nouvelle année de crise s'achève, sans la moindre lueur d'espoir quant à la volonté politique de la solutionner, ou même ne serait-ce que, parce que c'est le point de départ obligé, l'apparition d'une étincelle de lucidité qui nous rassurerait sur sa compréhension, de la part de nos représentants.

    Forts ce cette léthargie plus ou moins organisée, ce sont même les tenants du système, ceux qui préconisent encore moins d'Etat, toujours plus de libéralisations, de flexibilité des emplois, de compétition de tous contre chacun, qui pérorent et poussent leur avantage, contribuant par là-même, car ils sont malheureusement écoutés servilement par cette ancienne gauche devenue néolibérale qu'est le PS aujourd'hui, à saper un peu plus une économie déjà bien malade de leurs médications répétées.

    Les voilà aujourd'hui qui dénoncent en secouant d'effroi leurs perruques poudrées, ce retour de l'esprit de 1789, dont on ne saurait pourtant être plus éloigné en ce moment, pour préparer à un nouveau coup de poignard porté au principal pilier de la solidarité institutionnelle, l'impôt sur le revenu. C'est la figure d'un acteur finissant, gonflé comme un noyé, qui a été choisie pour instiller cet énième hypocrite débat sur l'enfer fiscal français. Depardieu serait donc un de ces nombreux angelots dont on aspire la substance vitale jusqu'à les rendre exangue, tout du moins s'ils n'avaient pas le réflexe contraint de la survie et donc de l'exil en terre protégée (Belgique, Suisse etc...)

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    L'optimisation fiscale vue par Depardieu

     

    Le Ps, décidément bouffi de médiocrité, plutôt que de légiférer comme l'on fait ces bolcheviques d'américains avec leur taxation différentielle, idée reprise par le Front de Gauche au moment des présidentielles, n'a rien trouvé de mieux pour ne rien faire, que de stigmatiser l'acteur. Cela occupe l'espace médiatique, évite le débat, permet de ne surtout pas en venir à la loi, pourtant nécessaire. Car en effet qui pourrait sérieusement donner raison à ces individus qui ont depuis longtemps oublié ce que la citoyenneté implique et qui râlent comme un agonisant à l'idée de payer l'impôt dont ils doivent s'acquitter. Et la presse compatissante de se pencher sur les sommes versées, en inversant rarement la focale, c'est à dire en s'interrogeant sur ce qui reste après que le devoir a été accompli. Un patrimoine d'environ 150 millions d'euros pour l'acteur par exemple, des centaines voire des milliers de smics annuels pour la plupart de ces créateurs de richesses désintéressés. Difficile de vivre avec si peu ?

    Faudrait-il leur pardonner de ne plus se souvenir, qui d'avoir prospéré grâce au cinéma subventionné (par les impôts), qui de pouvoir faire vivre leurs entreprises (pour ceux qui ne veulent pas les vendre avant même presque de les avoir fait naître) grâce à du personnel formé par l'Education nationale, livrer leurs marchandises par la Poste, sur des routes construites et entretenues par les pouvoirs publics etc...Sans doute pensent-ils pouvoir s'en occuper par eux-mêmes. Certains en auraient la puissance financière il est vrai. Mais ce serait au détriment de l'immense majorité d'entre-nous, privés de services publics, puisque l'idée de l'impôt républicain redistributif, instrument de la cohésion sociale, du moins à l'origine, aurait sombré sous la démagogie égoïste de nouveaux noblions dont on ferait bien, effectivement, de raffraîchir la mémoire, en feuilletant avec eux un calendrier de 1792.

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    Robespierre, reviens !

    Pendant ce temps, la crise continue de s'accentuer et bien rares sont ceux qui essaient de nous éclairer sur ses tenants et aboutissants véritables. Il y en a au Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon notamment, qui par ses billets, sur son blog, fait, coûte que coûte, oeuvre d'analyse et de pédagogie, en prenant les citoyens et électeurs pour des gens intelligents, à qui ont peut parler de sujets complexes, sans les tenir par les ficelles électoralistes et individualistes du consumérisme politique.

    En voilà le dernier exemple en date, pour bien comprendre les enjeux de la situation actuelle :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/12/26/pensees-inaudibles/

    Ce sera tout pour ce billet de fin d'année, toujours aussi révolté, malgré les parenthèses festives et vacancières bienvenues. Avant l'époque des voeux, je vous ai donc proposé de méditer sur nos meilleurs veules...

  • Résistance !

    Dès le 7 mai, quel que soit le candidat élu, la finance va attaquer notre pays. Tout simplement parce qu'il est encore un verrou à l'établissement définitif des politiques néolibérales en faveur des spéculateurs et des actionnaires, qui sont les mêmes. Nos adversaires ne devront donc pas attendre un instant avant de prendre à la gorge le nouveau gouvernement. Si le président sortant est réélu, il ira au devant des financiers pour leur dire qu'ils ont raison et que la France va s'adapter. Si son concurrent du Ps est élu, il viendra au devant de nous pour nous dire, qu'au nom des réalités et des traités européens, il faut s'adapter. Le scenario est connu : c'est celui de l'austérité et de la plongée de l'économie, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande. Si la deuxième économie européenne chute, l'Allemagne n'y résistera pas non plus, elle qui a financé ses exportations par la désinflation compétitive (baisse des salaires et précarisation de l'emploi depuis dix ans) et les déficits commerciaux de ses partenaires. Ses exportations dégringoleront donc à la mesure des 60% des échanges qu'elle réalise avec les membres de l'Union. La spirale funeste sera lancée.

    Quelques autres, Jean-Luc Mélenchon le premier, diront aux financiers que nous ne nous rendrons pas. Ce sera un dur combat, mais nous ne serons pas seuls car les peuples européens au contraire de leurs dirigeants, ont assez de l'absurdité de ces politiques qui ne profitent qu'aux rentiers, au détriment des salariés, des petits patrons, des artisans sans parler de la foule de plus en plus nombreuse des marginalisés. L'objet aujourd'hui, c'est de renverser définitivement ce modèle en crise terminale mais dont on essaie néanmoins de nous imposer le cadavre en putréfaction afin d'empoisonner toute velléité d'émancipation.

    Ce qu'il nous faut faire désormais est simple : résister ! Ce qu'il nous faut sauver est essentiel : la Démocratie ! Nous sommes le nombre, nous sommes le Peuple, nous sommes la République, nous sommes la Victoire !

     

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  • Prendre parti

    Nous voilà à moins de deux mois désormais d'une échéance électorale très importante en France. Ces présidentielles ne devraient pas pouvoir être isolées du contexte mondial, notamment économique bien entendu, puisque la crise se poursuit, selon les modalités que j'avais évoquée dans mes précédents billets sur la question.

    Nous vivons certes en ce moment une légère acalmie sur le front des dettes souveraines (en réalité tout sauf souveraines mais bon), pause qui doit tout à l'intervention tardive mais cette fois-ci dans les grandes largeurs, de la BCE. La banque centrale européenne s'est en effet décidé à lancer une quasi création monétaire, à l'opposé de ses beaux principes, tout en restant en façade dans les draps immaculée de la rigueur orthodoxe. C'est donc près de 1000 millards d'euros de liquidités qui ont été avalées par les banques, en deux opérations de refinancement à trois ans, dont l'objectif principal était de faire baisser la pression sur les taux d'intérêts de la dette des états, quasiment insoutenable depuis la fin de 2011 en Italie, en Espagne, au Portugal et dans certains autres pays, sans compter la Grèce, depuis longtemps incapable de se financer sur les marchés et sans solution alternative puisque les traités européens interdisent aux banques centrales de financer directement les états.

    C'est pourtant cette impossibilité que, contrainte et forcée, pour sauver l'euro, la BCE a contourné en abreuvant le secteur financier d'euros, tout en lui conseillant d'acheter des obligations, mais sans pour autan avoir les moyens de l'y obliger. Les banques se sont fait tirer l'oreille, préférant souvent mettre en dépôt les sommes prêtées à 1% (quasiment données) par la BCE, auprès de la BCE elle-même, à des taux ridicules (0,25%) signe d'une totale absence de confiance dans la stabilité du système financier. Elles ont aussi profité de ces facilités pour faire rouler leurs propres dettes et continuer par ailleurs, à spéculer, puisque rien n'a été fait pour restreindre les possibilités dans ce domaine. Mais vu l'énormité des sommes engagées par la banque centrale européenne, le marché des dettes souveraines s'est tout de même détendu courant décembre, descendant légèrement sous les 5% pour les deux grands pays méditerranéens, tandis que le Portugal lui, miné par la récession et probable candidat à la succession de la Grèce est toujours lui, soumis aux attaques des financiers. Cela montre bien, s'il en était besoin, que le calme est très fragile et provisoire, tant la situation des deux pays de la péninsule ibérique est délicate (près de 25 % de chômage en Espagne)

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    En parallèle, l'Union européenne s'enferme dans sa stratégie de l'austérité et de la rustine institutionnelle, qui sans le soutien in extremis de la BCE aurait viré à une implosion certaine. Quoiqu'il en soit cette politique a des conséquences pour le moins fâcheuses et inquiétantes pour l'avenir.

    D'une part, la pression mise sur la Grèce en matière de désentettement sauvage produit des résultats catastrophiques : le PIB a ainsi chuté de plus de 7% au dernier trimestre 2011 (sur un an) et de près de 15% au total depuis le début de la saignée, qu'un médecin du 17ème siècle n'aurait pas reniée. Il se produit là l'effet habituel de l'austérité, qui réduit l'activité et donc les ressources fiscales et donc l'endettement, ce qui donne prétexte à la troïka en charge du dossier grec (Union européenne, FMI et BCE) pour réclamer plus d'effort de réduction de déficit. Le cercle vicieux dans toute sa splendeur. On attendra sans doute longtemps que ce triumvirat sans légitimité démocratique s'attaque avec la même fermeté aux évidentes faiblesses de l'état grec et notamment son impossibilité à recouvrer l'impôt que lui doivent certaines catégories privilégiées comme les armateurs ou le clergé orthodoxe (tiens lui aussi)

    Il y a dans la situation grecque, à la fois la matérialisation de ce que les nonistes de gauche redoutaient au moment de leur contestation du TCE et la préfiguration de ce que sera bientôt l'Union si on laisse cette évolution se dérouler sans entraves. Non seulement les préceptes économiques des élites actuelles sont ineptes et prouvent leur toxicité, ce depuis 30 ans mais avec une irréfutabilité d'airain depuis le déclenchement de la crise en 2007, mais également, l'obstination des représentants politiques unis dans leur néolibéralisme nous entraine vers une mis à bas de la démocratie. POur preuve, on soulignera les propos outrés suite à la proposition de referendum de Papandreou en Grèce, les évocations à peine feutrées de la gêne ou de l'agacement vis à vis des élections législatives d'avril dans ce même pays, ou encore et bien évidemment, les mécanismes de contrôle budgétaire interdisant les déficits, ce qui soustrait de la souveraineté des citoyens ce levier essentiel de la politique, le tout sans qu'ils n'aient été aucunement consultés.

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    Sur le sujet, la position de Jean-Luc mélenchon :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/brochures/tribune-libe-120220.pdf

    Si on ajoute à ce tableau sombre mais malheureusement très factuel, les tensions entre pays, nés de la crise de la dette, mais plus globalement de la mise en compétition des pays membres entre eux, la détresse sociale qui progresse partout, même si elle se concentre surtout en Grèce et en Espagne pour le moment, la montée en corollaire de l'extrême-droite partout en Europe (voire Orban en Hongrie, mais la France est particulièrement bien placée dans le domaine), les frictions géo-stratégiques au moyen-orient, le déclin économique des Etats-Unis toujours aussi mal en point, tout est réuni pour déboucher sur un épisode particulièrement pénible.

    Dans ce contexte, que penser des élections présidentielles française ? Il est évident que le sort du monde ne dépend plus de la France depuis belle lurette. Mais d'une part, il faut bien commencer la lutte quelque part, d'autre part notre pays fait partie de l'Union et a encore un rôle majeur à y jouer , pour peu qu'il retrouve un peu d'allant et de confiance en lui-même, dans les valeurs universelles qui l'ont marqué. L'Union, elle, premier marché mondial, qu'on écouterait donc avec attention si elle parlait d'une voix forte, y compris et surtout, si elle développait une parole de rupture, de changement, l'Union donc, peut, elle, décider, du moins influer sensiblement sur le devenir de notre planète.  Or, la France peut encore avoir un impact dans ce que peut-être l'Union, si elle décide d'adopter une attitude différente de celle qui est la sienne depuis trente ans.

    Qui parmi les candidats, porte cette potentialité de changement ? Il n'y en a qu'un et c'est celui du front de gauche.

    Il y a deux principales raisons à cela, c'est que dans son programme, d'une part, la compréhension de la crise entraine une volonté de réduire le secteur financier au rôle qu'il doit tenir, c'est à dire financer l'économie réelle, d'autre part rénover en profondeur la vie politique et la proposition de réunir une assemblée constituante est une initiative des plus cruciales, qui, dans le contexte actuel, pourrait créer une dynamique pourquoi pas similaire à celle qui a suivi les Etats généraux en 1789. Le système est moribond, il faut d'urgence penser à l'avenir et à une reconstruction du politique et partant, de l'économique qui lui est lié.

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    Je conseille à tous ceux qui, abreuvés de l'opinion mediatique autorisée, seraient sceptiques sur la qualité, à la fois du programme et du candidat du Front de gauche, de lire les billets de son blog, toujours très informatifs et d'une lucidité sans égale en comparaison des autres postulants à la présidence, les deux principaux les premiers, et d'écouter, voire de participer à ses meetings qui se révèlent à chaque fois, comme une rencontre politique d'où émane un discours de gauche, social, républicain et pédagogique qui n'avait pas été entendu depuis longtemps. A ce titre, il ne faut pas manquer celui qui se déroulera le 18 mars à la Bastille, dont le thème sera la démocratie et les institutions, thème d'actualité au moment où nos dirigeants étouffent la souveraineté citoyenne en se servant du paravent européen, pour mieux imposer un régime économique qui a fait les preuves de ses méfaits. Cette réunion pourrait bien marquer un tournant dans la campagne, par l'affluence qu'elle va entrainer et la force du discours qui y sera tenu.

    La gravité de la situation est telle aujourd'hui que les expédients d'une alternance qui résulterait du vote utile, en réalité de la négation du choix électoral, apparaissent comme totalement sous-dimensionnés face à une crise de système, qui à moins d'un véritable changement de cap, nous mène droit dans le mur. Pour ma part , je choisis Jean-Luc Mélenchon, parce qu'il est temps que le pouvoir nous reviennent à nous les citoyens. L'heure est venue de solidement prendre parti !

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/

  • Pas trop mauvaise année !

    L'exercice 2011 se termine avec un bilan sur le plan économique, politique et social désastreux et il faut être tombé étant petit, dans une plantation d'herbe prohibée, pour pouvoir être optimiste quant à celle qui vient. Il n'y a qu'à citer les derniers efforts en date s'acharnant à dissoudre l'Etat providence et plus généralement le modèle social protecteur qui avait été édifié en Europe au sortir de la deuxième guerre mondiale, pour que la besace pèse définitivement bien lourd sur l'épaule. Rien qu'en France pour les derniers jours de Décembre, la SNCF continue dans la logique de privatisation à nous faire détester le train (financièrement dans un premier temps, avant sans doute de craindre pour la sécurité une fois le traffic définitivement ouvert à la concurrence), le système de santé tombe par pans entiers comme les glaciers groenlandais (les mutuelles vont devenir un luxe, on incite les nouvelles mamans à passer le moins de temps possible à la maternité sous des prétextes variés qui n'arrivent pas à maquer le désir systématique de réduire les coûts, toujours au détriment des plus fragiles), le secteur financier continue de se gaver quasi gratuitement des liquidités déversées généreusement mais très hypocritement par la BCE,  avec à la clé, un léger sursis pour l'Euro (monétisation indirecte et non assumée) mais des résultats sur l'économie réelle qu'il faudra, comme aux Etats-Unis, rechercher au microscope à balayage électronique, tandis que les Etats sont priés de réduire la voilure si drastiquement que la vrille est inéluctable.

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    La course est lancée : qui disparaîtra en premier des glaciers ou de l'Etat protecteur, victimes de la même logique finalement...

     

    2012 est une année électorale en France et aux Etats-Unis. Mais il faut être là aussi shooté à la dopamine pour en espérer quoi que ce soit. A défaut d'espérance, il y a tout de même une éthique de la conviction à adopter en essayant le plus possible de travailler idéologiquement pour saper l'édification néolibérale qui atteint son apogée après trente ans de travail sur les esprits, au moment où les faits démentent pourtant catégoriquement son efficacité. Mais l'inertie des mentalités est ce qu'elle est. Le mythe de Cassandre est toujours d'actualité et il est pour le moins crispant et douloureux d'avoir raison trop tôt. Quand bien même, il faut continuer à montrer en quoi le modèle actuel s'avère être une impasse et proposer les alternatives. L'arène politique comme elle est structurée actuellement permet peu d'évolution, en tout cas sans doute pas suffisante pour faire virer suffisamment le grand paquebot de l'économie mondiale. Mais nous ne risquons strictement rien à essayer de peser sur les rapports de force du moment. C'est à ce titre que mon vote se portera très probablement sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon dont j'encourage la lecture du blog (dans mes favoris) pour s'apercevoir que même si le projet, voir l'homme, ne sont pas parfaits, ils demeurent sans doute les plus pertinents et les plus équilibrés de l'offre pour la présidentielle 2012, loin en tout cas, des caricatures qu'en font souvent les media et ses adversaires, très loin de la fuite en avant qui sert de programme à la droite, de la coquille bien vide et inadaptée aux enjeux des socialistes et d'une grande partie des verts malheureusement (Eva Joly aurait bien davantage sa place au Front de Gauche)

    Quoiqu'il en soit et qui plus est dans ce contexte bien difficile, je vous présente mes meilleurs voeux pour 2012, en vous souhaitant une pas trop mauvaise année !

     

    P.S : l'Hiver, c'est quand tu veux pour arriver. Tu vas pas t'y mettre aussi !

     

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    Pas trop mauvaise annééééééééée !!!

  • Money time

    La crise procède comme vous l'avez sans doute remarqué, d'un calendrier de plus en plus accéléré. Elle s'emballe, tout simplement, faute d'une prise de conscience réelle de nos dirigeants ou, pire, de leur volonté de ne pas accepter ce qui est pourtant désormais imparable : le chute de ce système.

    Depuis déjà quelques années, votre serviteur, inspiré par ses lectures et ses propres réflexions mâtinées d'une intuition qui pour le moment ne l'a pas trompé, a dessiné l'alternative de notre époque comme suit :

    -les décideurs ne se soumettent pas aux faits, préservent leur pouvoir et leurs intérêts coûte que coûte. Ils essaient de sauvegarder le système néolibéral en contournant, voire en supprimant la démocratie. Cela leur permet de faire porter tout le poids économique sur les classes populaires et moyennes, qui sont sommées de faire toujours plus de sacrifices, pour permettre aux rentiers de ne pas assumer le risque des placements financiers pour le moins aventureux qu'ils ont consentis. (les petits épargnants sont le noeud du problème, puisqu'ils servent de caution aux financiers pour se préserver, mais comme je l'ai déjà montré dans mes derniers billets sur la crise, c'est un argument qui peut aisément être démonté)

    -la prise de conscience d'une fin de règne s'impose à une majorité et l'hétérodoxie économique est mise en oeuvre afin de sauver le monde d'une période potentiellement dramatique qui suivrait un chaos économique. Il suffirait pour cela de revenir sur certains dogmes, à savoir permettre à la banque centrale européenne de financer directement les états pour les soustraire au chantage du marché et remettre en place un contrôle des capitaux pour définitivement court-circuiter le secteur financier et permettre aux investissements d'alimenter l'économie réelle, avec à la clé une meilleure répartition des richesses. Cette solution se heurte bien entendu à l'opposition radicale de la finance, relayée par le gouvernement français pour ne citer que lui, qui défend les banques avec un acharnement qu'on aimerait lui voir quand il s'agit du service public. Elle bute également sur les idéologues monétaristes et ordo-libéraux, très représentés à l'échelle de l'Union et surtout de l'Allemagne, sourde à toute tentative de monétiser la dette (financement direct) et agitant le spectre de l'hyper-inflation de l'année 1923, qui a certes durablement marquée les esprits par sa violence bien réelle, mais sert aujourd'hui de subterfuge pour camper sur des positions pourtant intenables économiquement, y compris pour les intérêts allemands à moyen terme.

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    Si vous n'êtes pas aveugles ou de mauvaise foi, vous aurez conclu que c'est la première option qui a été choisie. Les derniers épisodes grecs et italiens en témoignent de façon presque caricaturale et transparente : il n'y a qu'une politique possible, demander aux citoyens leur avis est passible d'excommunication inflexible (même si le referendum grec était tout sauf dirigé vers les électeurs de la part de Papandreou), tout politique qui n'est plus en mesure de tenir la barre solidement est prié de déguerpir, on le remplace par un représentant quasi officiel du secteur financier favorable au "fédéralisme européen", c'est à dire en ce moment, à la prise de pouvoir des marchés (Papademos a été vice-président de la BCE et proche de Goldman Sachs, Monti est conseiller de la même méga-banque)

    Certains vous diront que ces "experts" sont incorruptibles et valent bien mieux que les dirigeants qui viennent d'être exclus. On les trouve parmi les européistes les plus forcenés et bien entendu chez les néolibéraux qui ont toujours affiché leur défiance du politique et leur préférence vis à vis de la "gouvernance économique". Se passer de la consultation citoyenne est pour eux un signe de sagesse. Vous noterez qu'ils justifient la pertinence de leurx choix par les sondages qui montrent qu'une large majorité en Grèce comme en Italie, se réjouit du départ des anciens premiers ministres, ce qui vaut automatiquement soutien aux futures politiques d'austérité qui ne vont pas manquer d'être menées comme d'aggraver encore la situation (mais on ne change pas une méthode qui perd). Gourverner en s'appuyant sur les sondages, c'est une garantie démocratique, tout le monde en conviendra n'est ce pas ?

    Cependant, au contraire d'un Jean Quatremer, taulier du blog Les coulisses de Bruxelles, partisan du recadrage technocratique, qui hésite entre ce genre de retour de flamme propagandiste et une lucidité épisodique quand il se range à l'idée que seule la BCE peut sauver l'euro en rachetant sans limite les dettes publiques, des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour dénoncer cette dérive autoritaire, au nom de l'Union, des marchés ou des deux à la fois. Ainsi, Jean-Pierre Jouyet, europhile s'il en est (président de l'autorité des marchés financiers et ex secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes du gouvernement de François Fillon), vient de dénoncer récemment la "dictature de fait" de la finance, contre laquelle les citoyens finiront par se révolter.

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    Nous en sommes donc là aujourd'hui, dans une dérive très prévisible de la situation politique, quand les mesures préconisées pour solutionner la crise, elles, sont toujours les mêmes et d'une inefficacité catastrophique. La récession s'invite à nouveau, l'austérité agit de façon pro-cyclique en contractant l'activité, les revenus fiscaux et donc en augmentant encore l'endettement, les marchés, comme des vautours, dépècent la bête en exigeant d'elle qu'elle leur fournisse plus de viande. Quand Nosferatu constatera que l'aurore pointe, il s'apercevra trop tard que tout le sang aspirée à sa victime désormais défunte, n'a servi qu'à raccourcir sa vie de mort-vivant. Nous serons à ce moment là, tous sur le même bâteau, malheureusement...

    Mais la période est encore aux sommets ultimes de la dernière chance qui ne se représentrera plus, dont on célèbre le néant décisionnel avec fastes pompes et moulinets de bras. Le FESF, fonds de solidarité est mort né, produit de vielles recettes financières (effet de levier, véhicule financier spécial) qui sont directement à l'origine de la crise. Il a de plus été fauché à la fois par les refus dogmatiques allemands et la future dégradation de la note française, qui ne permettra plus d'en faire un outil considéré fiable par le secteur financier. Ce dernier en aurait pourtant largement bénéficié mais il est pourtant directement à l'origine de cette fragilisation par ses attaques sur les dettes publiques. Le serpent se mord la queue...

    Le temps s'accèlère, la situation s'aggrave. Il y a pourtant des solutions, comme je l'ai déjà dit. Financement direct des états, contrôle des capitaux, restructuration du secteur financier (certaines mesures sont préconisées par Frédéric Lordon, voir mes favoris), discussion avec la Chine d'un nouveau système monétaire plus équilibré, qui pourrait s'isnpirer largemement du Bancor de Keynes (voir le blog de Paul Jorion en lien dans mes favoris), au final, une meilleure répartition des richesses et une économie durable. Ces solutions sont portées par une certaine offre politique, celle de Jean-Luc Mélenchon par exemple. Une partie des Verts les défendent également...

    La partie s'accélère et il ne reste plus beaucoup de temps avant un basculement irrémédiable. Comme au basket, c'est le moment crucial, qui porte diablement bien son nom, du money time... 

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  • La dernière chance

    L'été, comme prévu, aura été agité sur le front de l'économie. Nous avons assisté au déclenchement du deuxième grand chapitre de la crise avec la plongée des bourses, suite à la dégradation de la note des Etats-Unis et de l'aggravation de la crise de l'Euro. La prospective des hétérodoxes, s'est donc révélée exacte, eux qui prévoyaient un scenario en double dip après la chute de Lehman Brothers, c'est à dire une dépression scandée par au moins deux dégringolades économiques. Le profil attendu était en W, soit une reprise après le premier plongeon, suivi d'un nouveau avant un éventuel rebond. Il s'avère en fait que les analyses les plus pessimistes, mais aussi les plus lucides, qui concluaient à une crise systémique et une fin d'époque, étaient bien les plus pertinentes, car en fait de W, on assiste plutôt à un déroulement en double L, c'est à dire, à une descente irrémédiable, ponctuée de gros trous d'air, sans remontée véritable.

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    Il convient de faire un bref rappel de la situation et de ses tenants et aboutissants. Si le diagnostic est sans appel vis à vis du capitalisme financiarisé (le modéle dit néolibéral), c'est qu'il a tout simplement détruit son moteur à force d'alimentation en carburant instable : le crédit, la dette. Reposant sur la consommation, le système a conjugué augmentation de la rentabilité actionariale, des profits en règle générale, basés notamment sur la compression salariale, les délocalisations etc, avec l'explosion du crédit, pour compenser la baisse relative des revenus du travail par rapport à ceux du capital (environ 10 points de Pib en trente ans). Parallèllement, le marché de la dette publique, confié au privé suite à un enchaînement de décisions politiques, a produit une augmentation énorme de celle-ci. Pour résumer de façon schématique, le choix unilatéral de Nixon de faire flotter le Dollar, donc de le décrocher de l'étalon or, afin de pouvoir endetter son pays sans limite et au frais du monde entier (hors communiste), pour l'alimenter dans la course folle avec l'URSS, ruineuse, a signé le début de la période. Les autres pays devant s'adapter, ont eux aussi crée un système de changes flottant (et son marché), tout bénéfice pour les spéculateurs et les rentiers, d'autant plus qu'il imposait quasiment que les banques centrales soient mises en indépendance des Etats, répondant ainsi à une nécessité théorisée par l'Ecole de Chicago sur les fluctuations de masses monétaires et la lutte contre l'inflation.

    Ce changement a fait d'une pierre deux coups : livrer le financement des Etats au privé, placement sûr et juteux qui a largement contribué à faire enfler les créances publiques, et garantir une augmentation des prix très limitée (mission fondamentale de la banque centrale européenne), ce qui permet aux rentiers de ne pas voir s'effriter leur précieux patrimoine financier au cours des ans.

    Le dernier volet de ces politiques a consisté en la libéralisation quasi totale du secteur financier, garantie par le libre circulation des capitaux (et la libre existence des paradis fiscaux), là encore aspect fondamental de la construction européenne. A partir de là, la finance s'est développée sans mesure, avec les conséquences que l'on connaît aujourd'hui, à savoir une insolvabilité générale des agents économiques par abus de crédit, abus qui résulte de la captation des richesses par une petite minorité. Le château de carte est désormais à la merci du moindre coup de vent...

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    Vous comprendrez que la réponse des politiques depuis les débuts de la crise est totalement inadaptée, puisqu'elle ne vise qu'à essayer de remettre le bâteau à flot, c'est à dire perfuser la finance, sans s'intéresser à la cause fondamentale du problème : l'insolvabilité. En fait, c'est une partie de la créance privée qui a été prise en compte, celle des banques et des gros spéculateurs. Les gros risqueurs n'ont pas eu à supporter le prix du risque et ont tranquillement fait passer leur dette aux Etats bien serviables (bien serviles), puis ils ont pu non moins sereinement reprendre les affaires en jouant sur la dette publique qu'ils avaient contribué à faire exploser. Au final, on demande aux contribuables de régler la note en agitant le spectre satanique de l'endettement, qui ne se combat qu'à coup de "règle d'or", autrement dit en faisant payer les contribuables (directement par les impôts, indirectement par la casse des services publics dont l'activité est jetée en pâture aux gros intérêts privés)

    Il y a un léger souci, au delà du scandale moral qui voit les dominants s'essuyer une nouvelle fois les pieds sur les classes populaires et moyennes pour solde de leurs comptes, c'est que le coeur du modèle n'est pas réhabilité. Qui va consommer, qui va faire vivre le tissu économique ? L'austérité est déjà payée de résultats probants puisque la Grèce voit son PIB faire le saut de l'ange (- 6.9 %), que les autres pays soumis au même traitement suivent et qu'on voit mal, dans ces conditions, comment les Etats vont trouver les recettes pour faire diminuer la dette, sauf à saper encore une fois les budgets publics, ce qui ne manquera pas de faire encore chuter l'activité, donc les recettes etc...

    Or, vous n'aurez pas manqué le feuilleton de la zone euro, soumise à la question par les marchés, qui réclament tout et son contraire, c'est à dire la réduction de la dette par l'austérité, pour que les obligations redeviennent ce produit financier garanti contre tous les risques de l'univers, mais qui ordonnent de ne pas casser la croissance sous peine de panique boursière (les marchés sont si sensibles, heureusement que les gentilles mamans Etats s'en occupent si délicatement). Le souci donc c'est que l'austérité casse la croissance. S'il fallait un indice de l'état de coma dépassé du système, en voilà un qui est probant.

    Il n'y a désormais que peu d'alternatives. Il faut un assainissement des créances et il est clair que celui en cours est mortifère pour l'économie. Il ne faut pas tergiverser, cela signifie une perte séche pour certains, idée qui fait bien évidemment frémir tous les spéculateurs et qui les fait dégoupiller une grenade à toute évocation de restructuration et à plus forte raison de défaut. Il reste en outre, l'argument hypocrite concernant l'implication de presque l'ensemble de la population dans le système financier via l'épargne, quelle soit en obligations ou en actions (assurances-vie, PEA etc ). La menace est donc de faire tomber le monde entier avec les riches, au cas où un éclair de probité et de logique atteindrait le cerveau de nos braves dirigeants, les conduisant à accepter l'inéluctable issue du non paiement des dettes.

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    D'un côté le secteur financier, la grande majorité des politiques et pour le moment sans doute des "petits épargnants" soutiennent l'austérité en prévention du grand chaos financier au cas où on toucherait un cheveu de la finance, de l'autre se profile le grand chaos financier , produit de l'essouflement du système qu'on essaie de soigner en le privant d'oxygène. L'issue est assez certaine, la moindre des responsabilité est d'y faire face, de l'anticiper avant d'atteindre les rapides...

    Il faut donc se résoudre à l'abandon de certaines créances, les moins légitimes. Pour cela, il faut rendre le marché incapable de nuire et donc le court-circuiter : recouvrer le pouvoir d'émission de monnaie pour les Etats et contrôler les flux de capitaux pour finir par une restructuration complète du secteur ( voir les solutions proposées par Lordon, le Slam ou Jorion, l'interdiction des paris sur la fluctuation des prix. Les liens vers les blogs correspondant se trouvent dans mes favoris) en association avec une refonte du système monétaire mondial, avec pour objectif une meilleure répartition des richesses, une diminution des inégalités et donc une société moins violente, plus coopératrice, moins compétitrice. La réponse pourrait être proche du bancor de Keynes par exemple, pour équilibrer les balances commerciales en pénalisant les pays qui exportent trop ou importent trop. Cela aurait pour effet de lisser les tentations salariales déflationnistes comme en Allemagne et bien entendu dans les pays émergents, ou permettre de garder, tout en y incitant, un tissu industriel local pour les régions à tendance sur-consumériste et endettée, qui de ce fait, le seraient moins, la Grèce par exemple.

    Il est essentiel de souligner que 95 % de la population à tout à perdre à vouloir sauver ses petites économies et plus largement, sa peau, de façon individuelle. A la crainte légitime de perdre ses bas de laines (parfois acquis en toute complicité, même inconsciente, avec le système. Hé oui, 5 ou 6% d'intérêts, ça ne se trouve qu'en dépouillant quelqu'un d'autre, quelque part, ailleurs, mais parfois soi-même, voir mes précédents billets sur la crise pour des exemples), on peut répondre que l'Etat, en battant à nouveau monnaie librement, pourra organiser des garanties sélectives, tout en permettant une inflation qui érodera mécaniquement les créances, rapprochant à ce titre les débiteurs de la solvabilité nécessaire à une saine reprise de l'économie.

    La tentation du repli sur soi, en se surestimant (winner attitude), en méprisant les autres, voire en voulant leur nuire, sous quelques prétexte que ce soit, c'est la garantie de laisser les dominants (5% de la population) appliquer les recettes qui préservent leurs intérêts et c'est par le jeu politique, le risque évident de tomber dans le populisme, au sens péjoratif du terme, en réclamant des boucs émissaires (les immigrés, les étrangers, les fonctionnaires, les chômeurs etc), en favorisant les logiques de confrontations, dont les pauvres et les moins aisés en général, sont les premiers tributaires. Comment ne pas penser aux sociétés autoritaires et liberticides dépeintes dans les oeuvres d'Orwell, de Bradbury ou d'Huxley ? Même s'il paraît que l'Histoire ne repasse pas les plats, le souvenir des années suivant la Grande Crise de 29, où on vit les mêmes erreurs qui sont actuellement commises aujourd'hui , avec l'aboutissement cauchemardesque qui suivit, suffit à vouloir écarter, en toute logique, ces scenarii de l'exclusion, de la stigmatisation des plus fragiles entre eux.

    La solution ne peut être portée que par un projet solidaire, j'entends par là, un projet de solidarité institutionnalisée, comme le Conseil National de la Résistance avait su le mener au sortir d'une épreuve parmi les plus dures qu'ait traversée notre pays. Aujourd'hui, c'est une mission que l'Union européenne devrait se faire l'honneur d'assurer, en remisant aux poubelles, ses fondations économiquement libérales qui n'ont su que metttre les pays et leurs populations en compétition et contribuer grandement au déclenchement de la crise que nous vivons. Elle pourrait ensuite, forte de sa puissance économique et de la tradition universaliste de son histoire, faire pression sur les autres blocs pour élaborer un nouveau système d'échange, plus harmonieux. Nous pouvons tous, en tant que citoyens, faire pression, pour que nos dirigeants s'y conforment et corrigent la trajectoire, avant l'impact destructeur qui nous est promis si rien n'est tenté pour s'éloigner d'une orthodoxie néolibérale totalement et implacablement discréditée dans les faits. Ce serait, pour la réhabilitation de l'humanité, la dernière chance...

  • La fin de l'histoire...

    Qui se rappelle de Francis Fukuyama, qui, se servant sans vergogne dans le vivier d'illustres philosophes, en avait quelque peu détourné les préceptes pour théoriser la victoire sans discussion du modèle américain, c'est à dire de la "démocratie de marché". C'était au sortir définitif de la guerre froide. Le Mur de Berlin n'était plus debout, le géant soviétique, gisait terrassé par la course qu'il avait accepté de livrer avec l'autre super-puissance. Il n'y avait plus d'obstacle au capitalisme, qui allait désormais s'imposer dans la joie et la félicité, pour l'éternité. Nous étions à la fin de l'Histoire...

    Les tenants du marché totalement libre s'en sont alors donnés à coeur joie en généralisant jusqu'aux moindres parcelles de la vie quotidienne, les dogmes de ce capitalisme financiarisé, que nous appelleront du vocable généraliste de néolibéral, mais qui regroupe diverses théories économiques comme celles issues de l'école néo-classique, celle de Chicago avec les monétaristes friedmanniens, les ultra-libéraux disciples d'Hayek et les ordo-libéraux plutôt germaniques.

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    Une belle tête de vainqueur, ce Francis !

     

    La ruée vers les profits n'a plus connu de limites et a réorganisé en profondeur la société, son rapport à l'argent, au travail, aux individus, phénomène déjà enclenché depuis le milieu des années 70 et brutalement accéléré avec la disparition de l'idéologie adverse, qui a entrainé la chute de toute la gauche avec elle, soit par complicité d'icelle, les socio-démocrates se rangeant dans cette catégorie, soit par ricochet intellectuel, la gauche dite radicale (en réalité aujourd'hui la gauche redistributrice, socialiste en somme), en ayant fait les frais.

    Il s'est opéré durant cette période un transfert des revenus, du travail, vers le capital, à la suite des diverses libéralisations, de la libre circulation des capitaux notamment, transfert générés par la hausse des rendements actionnariaux, eux-mêmes corollaires de la recherche de la compétivité, fruit certes de l'innovation, mais surtout de la compression des coûts. La productivité en forte hausse y a participé, mais c'est bien par la compression salariale, sous la pression de nouvelles méthodes de management (j'aurais tendance à dire pour ma part en appliquant LE management, puisque ce terme est avant tout un vecteur idéologique) et de l'externalisation des productions dans les pays à très faible salaires (Chine etc...) que les actionnaires ont obtenu ce qu'ils voulaient. Puisque, dans le même temps, il fallait bien acheter les produits, le crédit s'est substitué à la hausse des rémunérations des employés.

    En parallèle, à la fois pour parer à l'abandon en 1971 de l'étalon or par Nixon, de l'instauration d'un système de changes flottant pour les monnaies, et pour éviter les phénomènes inflationnistes peu appréciés des rentiers, les Etats se sont délestés de la possibilité de créer de la monnaie et donc de se financer directement. Ils ont donné leur indépendance aux banques centrales et ont fait appel au privé pour négocier leur dette. La France s'y est conformée en 1973 et curieusement, le gonflement de la dette publique a automatiquement commencé. Il faut dire que c'est un juteux marché, incroyablement sûr pour les investisseursn du moins l'était jusqu'à ce qu'on dépasse les limites du raisonnable et qu'on en arrive à tuer la poules aux oeufs d'or.

    De concert, dans une bonne humeur partagée, les dettes privées et publiques se sont engraissées, jusqu'au moment où le système allant au bout de sa logique de captation des richesses par une minorité, n'a plus tenu qu'à un fil, tant l'insolvabilité virtuelle d'une grande majorité d'acteurs économiques était énorme. Elle fut de plus étendue et complexifiée par une batterie d'instruments financiers censer disperser le risque, si apprécié par les capitalistes, qui cherchent pourtant par tous les moyens à l'éviter. Il s'agit des fameux produits dérivés, aux acronymes aussi mystérieux que leur traçage est difficile : CDO, CDS etc...

    Tout cela marche tant que la croyance en l'éternité de la hausse des profits n'est pas enrayée par un petit détail fâcheux, un mécréant qui va poser une mauvaise question ou soulever un coin de tapis avec de la poussière dessous. Les fameuses agences de notation, si décriées aujourd'hui parce qu'elles ne vont plus dans le bon sens, ont joué le rôle de prophètes de bonheur, attribuant le non moins célèbre triple A, la meilleur note possible garantissant une solidité financière au dessus de tout soupçon, à tout ce qu'on voulait bien leur présenter. Il faut dire que souvent, les clients, banques, hedge funds..., étaient souvent aussi les notés ainsi que leurs produits. Et il y avait tellement de fric à se faire...

    Il y avait bien eu des alertes pourtant, depuis la libéralisation du secteur financier. Les crises financières se succédaient de plus en plus fréquemment, alors qu'il n'y en avait quasiment pas eu durant les trente glorieuses, quand les capitaux étaient contrôlés. Une affreuse période bolchevisante heureusement révolue, qui avait laissé le champ libre au capitalisme financiarisé et ses petites embardées si naturelles et si créatrices in fine selon ses défenseurs (crach de 1987, crise de 1993, bulle internet en 2001...)

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    Puis vint la chute de la banque Lehman Brothers et la prise de conscience brutale que tout le crédit et la titrisation de ce crédit qui avait été produite ne serait pas remboursés, que les ménages américains sur-endettés et sous salariés, ne pourraient faire face à leurs engagements. Boum, l'immobiler, boum les banques, boum, l'économie dans son ensemble.

    Il y avait à ce moment là deux options.

    La première était de tirer rapidement les leçons de la folie spéculative des trente dernières années et de ses causes, de prendre les établissement financiers en tutelle des pouvoirs publics et d'organiser une restructuration de la dette, en privilégiant les citoyens, afin de les rendre solvables, ce qui en conséquence aurait permis aux créanciers et donc aux banques, de retrouver une certaines assise, malgré des pertes incontournables, notamment pour ceux qui avaient risqué en dépit du bon sens et du bien commun.

    La deuxième était de sauver sans condition les banques par l'argent public et opérer un immense transfert de la dette, du privé, au public. Cette solution privilégie clairement les rentiers aux travailleurs. Certes, ils sont parfois les mêmes et c'est le piège ultime de ce système que de s'être assuré par ses composantes les plus fragiles. Mais une garantie par niveau d'épargne aurait été possible ce qui aurait permis de punir les gros spéculateurs...

    Vous savez quelle solution a été choisie et quelles en ont été les conséquences. Les dettes publiques ont explosées et la finance, remise sur pieds et en pleine santé, exigeant de ses sauveurs d'apurer un gouffre qu'elle avait creusé, afin de mieux aspirer ce qui reste d'actifs (l'argent public qui ne termine pas dans ses poches, d'où la demande urgente de privatisations et de réduction du périmètre de l'Etat. Il y a encore quelques marchés à conquérir pour les criquets de la finance)

    Nous en sommes là aujourd'hui, au moment où ce qu'il faut bien appeler une oligarchie, tente, avec la complicité plus ou moins consciente des représentants élus, de substituer son pouvoir à celui des citoyens. La récente discussion autour de ce qui est déjà appelé de façon panurgique par les media, la "règle d'or", à savoir fixer dans la constitution l'obligation faite aux états de présenter des budgets en équilibre, est une façon de canaliser l'offre politique, et les solutions économiques qu'elle peut mettre en oeuvre suivant l'idéologie qu'elle porte. Il ne doit plus y avoir d'alternative à ce que le profit soit détourné par une minorité...

    Ce faisant, ceux qui soutiennent ce programme jouent terriblement avec le feu. L'économie occidentale est saignée par les plans d'austérité qui font payer les contribuables plusieurs fois : une fois pour assurer donc, le transfert de la dette privée vers les états, une deuxième par la réduction du champ des services publics, ce qui constitue autant de salaire indirect en moins en même temps que cela accroit de facto les inégalités, une troisième par la déprime de l'économie, les pertes de salaires voire d'emplois que provoquent les politiques actuelles. On se demande comment va bien pouvoir tourner l'économie. Les limites de l'économie de l'offre, le modèle allemand par exemple, axé sur l'industrie et la déflation compétitive (donc par l'appauvrissement d'une bonne partie de sa population, 20% de travailleurs pauvres tout de même), c'est qu'il faut tout de même trouver des acheteurs (rôle tenus par les affreuses cigales jusqu'à maintenant).

    Les conséquences sociales et donc politiques de ce choix peuvent s'avérer pour le moins explosives. Il n'y a qu'à constater la montée de l'extrême-droite partout ou presque en Occident pour s'en rendre-compte. Les replis nationalistes sont dores et déjà à l'ordre du jour et certains réflexes qu'on croyait disparus refont surface. L'Allemagne est tentée par l'égoïsme et un chemin solitaire qui réveillent de vieilles inquiétudes, d'autant que la France, son partenaire d'équilibre indispensable en Europe, est loin d'être à la hauteur des enjeux, faute de dirigeants un tant soit peu lucides et compétents (en réalité la plus belles bandes d'incapables et de charlots qu'elle ait compté à sa direction depuis les débuts de la cinquième république).

    L'Union européenne est, elle, sous la coupe d'idéologues fanatiques dont le gouverneur de la banque centrale euroépenne, Jean-Claude Trichet, est un exemple quasi caricatural, crispé sur le dogme monétariste qui a conduit la monnaie unique à la fragilité qui est la sienne aujourd'hui. Alors qu'elle constitue le premier marché mondial donc un espace décisionnel incontournable, elle est incapable de prendre les bonnes décisions pour sa survie, à savoir revenir sur les traités et autoriser le financement direct des Etats ainsi que le contrôle des capitaux, ce qui mettrait un terme à la crise de la dette publique en Europe, en court-circuitant les marchés, et forcerait probablement le monde à discuter d'une autre organisation monétaire. Au lieu de cela, la tentation est grande, face aux forces centrigufes issues pourtant du modèle gravé dans les traités, de passer en force et de cristalliser définitivement le néolibéralisme dans une construction qui n'aurait plus grand chose de démocratique, le tout pour prolonger quelque temps seulement la vie artificielle d'un système économique à bout de souffle.

    Force est de constater que les analyses prospectives des nonistes de gauche depuis 2005 se sont révélées exactes et que l'autisme continue à régner en haut-lieu, porteur des conséquences potentiellement des plus funestes.

    Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins, ce qui relègue ce brave Fukuyuma dans les oubliettes de l'Histoire qu'il voulait terminer. Certes, une page va se tourner afin d'écrire une suite qu'il faut être bien optimiste pour espérer belle à court terme. Pour le monde que nous avons connu depuis trente ans, c'est la fin de l'histoire...

     

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    Bonne vacances quand même ! (tant qu'on en a faut en profiter...)

  • OUPS, voilà UPS

    Ah, qu'il est de bon ton de passer ses nerfs sur ce qui reste de nos services publics, quand ceux-ci semblent ne pas apporter satisfaction, ce qui est malheureusement de plus en plus le cas actuellement, mais pour des raisons toutes autres et bien moins caricaturales que celles exposées ad libitum.

    De l'autre côté de la barrière, si souvent associée à celle qui sépare l'efficacité de l'incompétence, qu'en est-il de la qualité des services proposés par les entreprises privées ?

    Il se trouve que j'ai très récemment pu constater le niveau de l'une d'entre-elles, qui fait concurrence à notre vieille Poste, bien malmenée, de l'intérieur comme de l'extérieur.

    J'ai passé une commande sur internet portant sur des objets assez pesants, dont la livraison était assurée par la société américaine UPS. Je n'ai pas eu le choix du livreur et je tenais à effectuer mes achats par ce magasin en ligne, basé en Allemagne. Ayant déjà eu quelques soucis avec les transporteurs "alternatifs" (DHL par exemple), j'avais quelques craintes à en passer de nouveau par l'un d'entre eux, mais j'ai tout de même tenté.

    J'avais bien raison de me méfier car le jour de la livraison, le scenario redouté a bien failli se réaliser et c'est bien plus à moi qu'aux employés d'UPS que je dois d'avoir pu être livré dans les temps. Je m'étais levé tôt ce jour là et était bien entendu présent à mon domicile, consultant régulièrement le suivi du colis pour me préparer à la venue des livreurs et au besoin à intervenir le plus tôt possible en cas de problème.

    Passé midi et commençant à m'interroger sur la venue du transporteur, je jette une nouvelle fois un coup d'oeil sur le site internet d'UPS et malheureusement, je m'aperçois qu'il y a une nouvelle ligne au compte-rendu du suivi. Le constat d'une anomalie de livraison y est précisé. La raison invoqué est une adresse imprécise. Un nouveau passage est programmé le lundi suivant (nous étions vendredi) après renseignement plus précis de l'adresse. Outre la déception de savoir que l'objet convoité s'était arrêté à quelques mètres de mon appartement, se pose le problème de la livraison future. En effet, je ne pourrai pas me libérer pour être chez moi le lundi suivant, ni les jours suivants et ni l'option d'une livraison à l'adresse professionnelle, ni un retrait au dépôt le plus proche de ma résidence n'est possible, faute de voiture et en raison du poids et de l'encombrement assez élevés du colis. En résumé, si je ne le reçois pas le jour même, je vais devoir annuler la commande, alors que j'avais tout mis en oeuvre pour la recevoir chez moi.

    J'appelle immédiatement UPS et je leur expose ma contrariété en insistant que l'adresse que j'ai mentionnée au magasin est bien la bonne et que si le code de l'interphone n'est pas précisé, il est bien visible juste à côté de la porte de mon immeuble. Il suffit de regarder. J'ajoute que même les facteurs de la Poste y arrivent. En outre, je fais remarquer que j'ai donné mon numéro de portable à la boutique en ligne auprès de laquelle j'ai passé commande et que la vie est simple comme un coup de fil.

    On me répond d'abord qu'il est bien clair que le numéro de l'appartement n'était pas spécifié et que les agents n'ont pas de téléphones professionnels (très curieux puisque j'ai pu ensuite constater de visu l'inverse). Face à ma grogne, inhabituelle mais d'autant moins retenue que j'ai affaire à une boîte privée et que je n'ai jamais de tolérance pour des entreprises qui prétendent mieux faire en tout que ce que peut proposer le service public, l'opérateur du centre d'appel, très probablement délocalisé comme d'habitude, m'assure qu'il va faire passer un message d'urgence pour voir s'il est possible de faire repasser le camion de livraison. Il m'avertit toutefois que ce n'est habituellement pas prévu. Je lui réponds que c'est ça où je ne pourrai pas réceptionner ma commande.

    Une heure plus tard, UPS m'appelle pour me signaler que les livreurs peuvent repasser (comme quoi quand on veut...) Cette fois-ci, leur ayant bien indiqué le code de l'interphone qu'ils auraient pu voir juste à côté d'icelui, la sonnerie retentit et je vois débarquer deux hommes en combinaison kaki, avec l'inscription "sous traitant d'UPS". On se demande quel est le coeur d'activité de cette entreprise si elle se met à déléguer le transport...

    Nouveau problème, il n'y a qu'un colis sur les deux prévus. Je fais bien d'insister une nouvelle fois, malgré les premières affirmations des livreurs, puisque après vérification, il y a bien un autre carton pour moi dans le camion. Pfuiiii, voilà une livraison assez dure pour les nerfs...

    Quel enseignement tirer de cette péripétie, d'un niveau de gravité bien relatif, mais qui, sans pour autant généraliser excessivement, illustre bien la vision dominante en matière de gestion commerciale ?

    Elle est assez simple : la réduction des coûts pour favoriser le profit passe bien avant la qualité du service.

    L'externalisation a déjà montré plus que ses limites, notamment par la perte de savoir faire induit, mais surtout sur la maîtrise du suivi qualité. L'objectif du gain financier est lui assez souvent illusoire voire totalement erroné, surtout dans le public où la gestion des marchés est désastreuse. Les livreurs à qui j'ai eu à faire, sans les accabler, n'étaient clairement pas au niveau : mauvaise formation, incompétence, désintérêt pour leur tâche, je n'en sais rien, mais la qualité de leur prestation a été clairement insuffisante.

    Bien entendu, ils ne sont pas les seuls responsables. La rationnalisation par l'absurde qui sévit aussi malheureusement à la Poste désormais, pousse à gagner du temps au maximum, quite à léser le client. Pas une minute à perdre pour chercher un complément d'adresse pourtant bien visible par exemple. Sans doute est-ce du aussi à une culture de la qualité totalement absente au profit du quantitatif.

    En tout cas, on est bien loin du différentiel positif dont se prévaut le privé et nos braves politiques qui privatisent à tour de bras. Malgré la valse des intérimaires au sein de la Poste et la dégradation réelle suite  à l'application du management calqué sur le privé et à celle de la RGPP (révision générale des politiques publiques), jamais un facteur n'a pris pour excuse que mon adresse était imprécise pour ne pas me livrer. De plus, en cas d'absence, un bureau se trouve toujours à proximité. Enfin, c'est encore le cas mais ces agences sont de plus en plus remplacées par des points d'accueil (Dédé le boucher par exemple où il est toujours très plaisant d'aller pour ne prendre qu'un colis sous les yeux scrutateurs de la clientèle habituelle)

    Enfin bref, fuck la privatisation, y'en a vraiment raz le bol !

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  • Déjà vu...

    Nous voici presque arrivé au terme de cette année, au milieu de l'affairement pour préparer les fêtes de fin d'année, période quelque peu irrationnelle où même votre serviteur cède quelque peu à la folie mercantile de Noël, que beaucoup doivent cependant modérer cette année, en raison des effets de la crise. Bien entendu, seuls eux peuvent s'en apercevoir, la foule continuant à envahir les lieux de commerce enguirlandés. Elle sait se maquiller la crise. Nombreux sont ceux qu'elle lacère, qui pourtant la griment aussi, de peur de se retrouver face à eux-mêmes et à l'echec d'une représentation personnelle fondée sur un matérialisme bien fragile, par crainte aussi de regarder l'avenir en face. L'autruche est une espèce en progression rapide...

    Le lent naufrage du capitalisme financiarisé continue et l'orchestre joue toujours son air impassible qui ne trompe plus grand-monde mais dont une majorité ne souhaite pas l'extinction, faute de perspective alternative connue, faute de vouloir entendre ceux qui depuis déjà longtemps leur en propose pourtant, faute de vouloir une remise en cause qui touchera leur conception (ou plutôt l'absence de conception) bien installée de leur rapport à la société.

    Les données économiques sont pourtant implacables et loin de disparaître, les épées de Damoclès se multiplient au dessus des Etats occidentaux. Même si les pays émergents sont un peu à l'écart de la tourmente, ils s'illusionneraient s'ils pensaient échapper à l'onde de choc de l'effondrement des actuels puissances dominantes. Nos élites ont voulu la mondialisation, y compris celles des ensembles en développement, elles ne seront pas préservées des conséquences mondiales de la crise ultime de leur système économique.

     

     

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    Le récent coup de chaud irlandais tout juste et temporairement calmé a montré à quel point le dogmatisme mortifère de nos représentants politiques et des "experts" en économie était au service du seul intérêt des lobbys financièrs. Le bon peuple paiera...

     

    Vraiment ? C'est l'eternelle question de la prise de conscience et du refus citoyen qui se pose encore et toujours. Ici et là, quelques vagues commencent à fouetter un peu plus violemment les rivages d'un libéralisme dont le cynisme commence tout de même à agacer les plus flacides. Les étudiants britanniques font ainsi savoir avec un peu d'emportement que la hausse jusqu'à 10000 livres des frais d'inscription dans les universités signifie soit un endettement très vite insupportable vu l'état du "marché " de l'emploi (pas facile d'assurer le remboursement des traites, en plus du loyer exorbitant etc, quand on est précaire et à temps partiel), soit tout simplement l'interdiction aux plus pauvres d'avoir accès à l'enseignement supérieur. Tout cela bien entendu, pour faire plaisir à la finance mondialisée, qui, si délicate et sensible à l'endettement qu'elle a elle-même provoquée (voir mes précédents billets sur la question), exige la sainte austérité, que les prêtres gouvernementaux s'empressent d'appliquer. Bien entendu, on pourrait leur renvoyer qu'il suffirait aux Etats de récupérer leur souveraineté monétaire, déléguée depuis le milieu des années 70 dans un premier temps, puis définitivement perdue avec les libéralisations financières au milieu des années 80, pour mourrir complètement avec le traité de Maastricht en 92. Pouvoir désormais émettre de la monnaie, sous conditions certes, conjuguée avec une restructuration courageuse du secteur financier, qui, s'il était évalué avec les critères de son rejeton management, serait tout simplement taxé d'inefficacité totale et dispendieuse en argent public, comme le sont aujourd'hui les services de l'Etat, émettre de nouveau la monnaie et réformer le secteur financier donc, permettrait de se sortir de l'impasse actuelle en se débarassant du chantage des banques et des acteurs qui leur tournent autour. Ce serait au prix certes de quelques pertes financières pour des très riches et pour beaucoup de petits épargnants qui auraient alors tout le loisir de réfléchir à leur complicité au système (voir plus bas), même s'il serait plus facile et plus juste de compenser au moins en partie leur épargne, pour celle qui n'était pas directement placée en bourse. Je suis néanmoins partisan d'une pédagogie assez cinglante à ce niveau (sans doute est-ce plus facile quand on a aucun compte épargne, mais en ce qui me concerne c'est aussi un choix réfléchi et cohérent)...Malheureusement, à part Mélenchon, que la médiacratie s'empresse d'adosser à l'extrême-droite, peu se font l'écho de telles propositions hors internet (Je vous recomande toujours aussi chaudement les blogs de Frédéric Lordon et de Paul Jorion dont vous trouverez les liens dans mes favoris).

    Un peu d'énervement se fait donc sentir. Comme celui qui a prévalu au mois d'Octobre en France, bien étouffé par le jeu désormais transparent des principales centrales syndicales (là aussi, voir mes précédents billets). Mais rien de cohérent, ni de très violent, comme je le laissais entendre. Des réactions catégorielles, quelques sursauts de ceux qui sont touchés par les mesures d'austérité ou les autres conséquences de la crise, les alertes continues aussi de tous ceux qui ont compris depuis longtemps vers quoi tout cela nous mène. Mais comme prévu, tant qu'une majorité ne connaîtra pas les privations, le système pourtant en fin de course ne sera pas remis en cause dans ses fondamentaux. Or, il est à craindre que, quand la prise de conscience ne pourra plus être repoussée, ses manifestations seront contre-productives et funestes. Quelles réactions attendre en effet de gens qui perdront, avec la chute quasi inéluctable des banques et le défaut des Etats qui ont endossés leurs pertes faramineuse, leur petites économies de petits rentiers, qui ont alimenté le système en servant de caution aux rapaces ?

    Je ne reviendrai jamais assez sur la complicité d'une grande majorité qui a voulu elle-aussi s'enrichir par la rente, par la spéculation immobilière, qui aurait bien aimé avoir l'air mais qui n'avait pas l'air du tout, privée par sa participation au grand jeu financier, de ses emplois (les restructurations c'est bon pour les actions), de ses services publics (qu'elle ne voulait plus payer) que ses revenus ne lui permettront pas de compenser, au final, de son statut de classe moyenne, qu'elle se sera ingénié à codétruire en parallèle avec les quelques uns qui ne peuvent décemment supporter une égale répartition des richesses. Que produira la vérité quand elle sera enfin révélée et impossible à se cacher ?

    Au mieux, une révolution aura lieu, avec son cortège de chaos et de violence. Au pire...

    Comme un air de déjà-vu...

     

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  • A l'Ouest, rien de nouveau...

    Un peu plus de deux ans après la faillite de la banque Lehman Brothers, qui marque le début de la crise économique systémique que nous vivons aujourd'hui, il faut malheureusement constater, sans grande surprise, que rien n'a évolué dans l'esprit des décideurs et pas grand chose parmi les citoyens.

    Quelques tirades politiques tançant le manque de moralité des financiers ont bien été lancées, pour occuper l'espace médiatique et leurrer les rares pigeons qui croient encore aux opérations de comm. On sent aussi une grogne populaire larvée mais assez peu vindicative d'autant plus que soigneusement anesthésiée par les principaux syndicats, soucieux d'éviter les débordements, c'est à dire désireux de conserver, sous couvert d'être raisonnable, un pouvoir et une notabilité qui semblent être addictives.

    De toutes façons, officiellement, tout est terminé. La rémission est acquise, la croissance garantie, le sommeil tranquille des braves gens, préservé. Pourtant, si l'on excepte l'Allemagne, de façon temporaire et en raison du modèle quasi parasite qu'elle a adopté (assurant ses exportations sur le déficit des autres états membres de l'Union européenne et sur le dos de ses salariés), le reste du monde occidental est au mieux dans le marasme, au pire, toujours au coeur d'une crise sévère, comme l'actualité de la dette souveraine en Irlande et en Espagne commence à nous le rappeler.

    Outre-atlantique, la dette américaine ne cesse d'être chaque jour plus gigantesque et la FED a dores et déjà lancé un vaste programme d'achat d'obligations d'Etat, ce qui n'a d'autre but que de dévaloriser la monnaie dans laquelle elles sont émises, à savoir bien sûr le dollar et donc de faire fondre la dette par la dévaluation. Cela ne fera malheureusement pas diminuer le chômage, notamment en facilitant les exportations, car pour ce faire il faudrait encore que les Etats-Unis produisissent quelque chose. Mais comme une grande partie de l'activité industrielle a été délocalisée...

    Les taux de chômage continuent donc d'être déprimés et l'activité atone, plombés par une idéologie persistante autant que funeste, aveuglée par son attraction exclusive envers la finance. Celle-ci est désormais la seule véritable détentrice du pouvoir, dont elle se sert pour avaler les milliards nécessaires à ses pertes abyssales et à sa soif jamais étanchée de spéculation. Ce n'est pas grave, les citoyens paieront, en impôts, en baisse drastique de la redistribution, par l'intermédiaire des plans d'austérité réclamés avec emphase par les gardiens de l'orthodoxie (et des privilèges d'une caste quasi féodale) comme les médecins du 17ème préconisaient une bonne saignée. La réduction des inégalités et la baisse des violences sociales induites attendront...

    Le système est bel et bien mort, faute de crédit et de consommation liée, mais ses prêtres continuent à l'agiter comme un pantin, en manipulant des fils dont la résistance ne sera pas éternelle. Quand le petit théâtre n'aura plus l'heur de plaire, ne distraira plus, ne masquera plus une réalité devenue insupportable pour une majorité, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui, il ne restera plus que la solution totalitaire pour le garder en dévotion forcée.

    Allons nous aller jusque là ? Tout dépend du réveil des masses. L'Histoire relue ne pousse guère à l'optimisme, l'attitude de nos élites encore moins. La crise est celle d'un modèle socio-économique, celui des actuels pays développés. Il se trouve qu'il est celui qu'ont adopté à quelques nuances près les puissances émergentes, peu enclines à faire une croix sur leur désir d'égaler les anciens empires. Mais il n'y aura pas de place pour tout le monde, la Terre étant finie et ses ressources naturelles en quantité limitée. Il est difficile d'imaginer le géant nord-américain, pour ne parler que de lui, s'agenouiller sans réagir. Si sa puissance économique s'effiloche, son arsenal militaire est encore sans égal. Chacun sait en outre son appétance pour les élans martiaux...

    Le pire n'est jamais inéluctable. Nous pouvons changer collectivement les choses mais il faudra pour cela adopter de nouveaux paradigmes, développer de nouvelles mentalités. Demain peut-être...Mais aujourd'hui, malgré des trésaillements, des frémissements, la société semble figée dans une résignation peureuse, s'accrochant à un confort qui se dissout pourtant au fur et à mesure des attaques des politiques néolibérales. Mais pour l'heure, pas encore de réaction d'ampleur. A l'Ouest, rien de nouveau...

     

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  • Don violent

    Nous sommes au lendemain de la grand-messe du charity business à la française et pour la première fois depuis ses débuts il me semble bien, le total des dons est en baisse, entrainant la consternation indécente, dans le contexte actuel, des petits soldats de la communication AMFienne. C'est que la crise (rappelée du bout du bout des lèvres par quelques participants) et la polémique Bergé sont passées par là.

    Etre surpris que les français aient plus de peine à se mobiliser financièrement quand le chômage touche officiellement 10% de la population et que la précarité s'étend quasiment à toutes les formes d'emploi relève bien entendu de plus totale hypocrisie. Mais la comm' interdit de souligner le contexte, ce serait un signe négatif, une incitation à dédouaner le citoyen de son oeuvre de solidarité annuelle. Peu importe qu'il n'ait plus qu'une chaussette à donner, il faut qu'il fasse son devoir. Il n'est donc pas étonnant de voir un sinistre connard comme Nagui exprimer son désapointement et répondre à la nuance que lui oppose une co-animatrice, lui rappelant justement le contexte économique, que ceux qui n'auront pas donné seront seuls avec leur conscience. Le degré quasi-ultime de la culpabilisation luthérienne : on croirait assister à un prêche baptiste tout droit venu d'une communauté fondamentaliste nord-américaine...Mais rien d'étonnant à cela puisque d'une part le Téléthon est une manifestation venue d'outre-atlantique, pays bien connu pour son idée de la solidarité (chacun pour sa peau et personne pour les impôts) et d'autre part, j'avais déjà l'année dernière eu l'occasion de stigmatiser les méthodes désormais résolument marketing utilisées par l'AFM pour lever ses fonds. Par ailleurs, je vous renvoie sur cette question, à un excellent billet sur la question paru sur le blog des NRV :

    http://levillagedesnrv.20minutes-blogs.fr/archive/2009/12/03/tel-les-thons-c-est-reparti.html#comments

     

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    La deuxième anicroche déstabilisante pour le cantique de la générosité artificielle, c'est bien évidemment Pierre Bergé qui en est à l'origine, lui qui a, sans doute pour de mauvaises raisons, énoncé une vérité imparable, à savoir que le Théléthon est un ogre médiatique qui phagocyte non seulement la générosité des français, mais bien plus que cela, participe à l'annihilation de tout autre effort de solidarité et notamment le plus crucial, le plus fondateur de nos sociétés, à savoir l'impôt. Le favori de feu Saint-Laurent est certes juge et partie puisqu'il a lui même sa petite société privée d'aide aux malades, le Sidaction, qui se fait allègrement marcher dessus par le géant du fonds d'investissement caritatif. Mais précisément, sa dénonciation a le mérite d'identifier la nature et le cadre de fonctionnement de ces associations, rappelons le, privées : la concurrence féroce et le capitalisme le plus violent qui soit, celui qui s'effondre depuis déjà deux ans sous les yeux torves de masses plus ou moins décérébrées. Nous assistons en effet à une guerre des victimes, par l'entremise de leurs vitrines médiatiques et de leur champion mutuel, assigné à la récolte d'argent. Il n'y a pas de quartier dans cet affrontement et comme d'habitude ce sont toujours les mêmes qui payent : les plus faibles, ceux qui ont le moins de moyens. Pendant ce temps, les dominants eux, se délectent de voir que leurs propres méthodes de vautour sont érigées en principes solidaristes par ceux qui ont font les frais quotidiennement, au travers de l'abandon de la véritable solidarité institutionnelle, précisément celle qui ne peut exister sans l'impôt, sans la volonté collective.

    Résultat: pendant que la cause des thérapies géniques, qui en vaut bien une autre, mais pas davantage, canalise les dons et agit comme un réceptacle à bonne conscience et une machine à pénitence, les pouvoirs publics se défaussent de leurs prérogatives et détruisent consciemment le système de santé public (probablement le meilleur du monde il n'y encore pas si longtemps) et en général toutes les formes de sécurité sociale, au travers de la casse du service public. Le pire est que cela se fait avec l'assentiment des catégories moyennes et populaires, à coups de matraquage idéologique surfant sur l'individualisme de plus en plus marqué des gens. Car il ne faut pas s'y tromper, le Téléthon est le triomphe du chacun pour soi, en aucun cas de la solidarité. Pour un petit myopathe sauvé, peut-être qu'un pauvre bougre sans argent mourra bêtement de la grippe parce qu'il n'y aura plus d'hôpital pour l'accueillir. La jungle et la loi du plus fort comme aboutissements de l'effort collectif ?

    Le néolibéralisme aura donc réussi à transformer un acte parmi les plus pacifiques en vecteur de la lutte de tous contre chacun. Il aura institué le don violent...

     

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    P.S : Au fait, n'ayant que très peu regardé l'émission, je pose une question : a t'on entendu parler des banques ? Ont-elles, toutes contrites et confuses, délégué des émissaires pour apporter de gros chèques de plusieurs milliards pour aider la cause (et la leur du coup) ? Je rappelle que pour 90 millions de dons, la majorité provenant de foyers aux revenus moyens, voire bas, les sommes mobilisées par l'Etat français pour sauver le système financier se montent à au moins 360 milliards d'euros. No comment...

  • Quand les prix mènent grand train !

    Voilà trois semaines, j’ai voulu me renseigner sur l’offre de la SNCF sur la ligne Paris-Grenoble, ville dans laquelle j’avais envie de passer un week-end sur l’invitation d’une amie. Pouvant être disponible pour Pâques, j’ai sélectionné cette date et regardé les résultats. Je pensais qu’en m’y prenant un mois à l’avance, je pourrais obtenir un tarif intéressant.

    Que nenni !

    Pour une liaison directe et sans changement par TGV, il m’en aurait coûté 120 euros, soit 240 euros de transport aller-retour pour un week-end. Ce n’est malheureusement pas à ma portée financière pour un séjour aussi court.

    Outre le prix du billet très élevé, le plus choquant est sans doute sa variabilité car il ne s’établit pas toujours aussi haut en fonction de la période choisie et surtout de la demande à ce moment là. Certes je savais que Pâques était un créneau très demandé, que Grenoble est la porte d’une partie des Alpes et que beaucoup profiterait des vacances pour faire du ski de printemps. Mais il y a encore quelques années, le barème des prix aurait été on ne peut plus clair : période blanche, bleue, tarifs réduits par la possession de carte d’abonnement, réduction de type « escapade » pour les séjours de fin de semaine.

    Mais aujourd’hui, les choses ont changé et ce changement porte le nom de yield management .

    Kesako ?

    C’est un concept, d’origine anglo-saxonne forcément, qui désigne un système de gestion des places disponibles dans le cadre d’une activité de service (transport, hôtellerie, etc…). Il a pour but d’optimiser le remplissage et surtout d’optimiser la rentabilité au moyen notamment de la tarification en temps réel. Ce procédé a été expérimenté à l’origine dans les compagnies aériennes américaines, dont la Delta airlines a été la pionnière, profitant de la dérégulation des années 80. Il est utilisé en France depuis un moment dans le secteur aérien. On a parfois parlé d’une de ses composantes , à savoir le surbooking qui consiste à vendre plus de places que l’avion n’en a de disponibles pour pallier les éventuelles défections et réservations annulées, quitte à refuser l’embarquement pour des clients qui ont pourtant un billet payé et valide, si par malchance, le taux de défaut est très peu élevé. C’est bien connu, le client est toujours roi, mais souvent celui des cons…

    Le yield management pour résumer rapidement, c’est pour l’entreprise qui l’utilise, la promesse de maximiser son chiffre d’affaire. C’est le but premier, celui qui va imposer d’analyser les comportements de la clientèle puis de la segmenter afin de construire un modèle de fixation des prix qui en découle. Bien entendu le marketing habillera cette technique de telle façon que l’acheteur pensera faire de bonnes affaires et sera ainsi susceptible d’adhérer à cette politique tarifaire. Mais en aucun cas à la base il ne s’agit d’améliorer réellement le service pour l’utilisateur.

    J’en reviens donc à mon billet pour Grenoble. Autrefois, son coût aurait été fonction du kilométrage parcouru et du type de transport choisi : TER, CORAIL, TGV etc…Si je veux bien accepter de payer un peu plus pour profiter de la vitesse d’un TGV, je trouve purement scandaleux d’avoir à débourser des sommes sans rapport avec le coût d’exploitation du service. Encore faudrait-il préciser que la SNCF a très largement abusé de l’avantage comparé des trains à grande vitesse pour augmenter ses prix et que ce fait là était déjà assez pénible.

    Mais l’adoption du yield management par l’entreprise il y a quelques années a conduit à une grille tarifaire complètement absconse, extrêmement variable et contraignante pour les publics aux revenus modestes, cachant des hausses de prix bien réelles derrière les promotions type billet Prem’s ou dernière minute, voire la création d’une filiale low cost comme l’IDTGV.

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    Pour des prix constants et accessibles en revanche, on peut aller se faire voir chez les grecs !

     

     

    Je trouve ce système déjà assez détestable à la base quelque soit l’entreprise qui l’utilise. En effet, il donne une prime à la logique mercantiliste des consommateurs, qui sont sommés de se faire managers de leurs propres dépenses en rationnalisant leurs achats (réservation très longtemps à l’avance, épluchage de l’offre pour dénicher la bonne affaire, adaptation en choisissant des périodes de départ autorisant des billets moins chers) ou en acceptant de payer au prix fort, voire très fort selon la demande. Tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas le faire pour des raisons financières (petits revenus) , d’agenda (on ne peut pas toujours prévoir certains déplacements ou prendre ses congés quand on veut et les poser longtemps à l’avance), ou tout simplement pour des raisons personnelles, sont pénalisés.

    Dure loi du marché me direz-vous…

    Sauf que la SNCF est toujours une entreprise qui rend un service public et que l’adoption du yield management est déjà en elle-même un aveu que ce n’est plus le cas. Je trouve cela déjà insupportable dans le principe. Dans les faits, je m’en scandalise de plus en plus car je suis amené à renoncer à des déplacements dont le prix dépasse mes moyens, ce qui n’était pas le cas avant. En outre, ce n’est pas à une entreprise qui plus est publique, de me dicter (indirectement mais tout de même…) mon comportement et mes habitudes de voyage pour que je continue à utiliser ses services. Sans doute aussi, mon côté égalitariste est-il choqué par le fait qu’au sein d’une même voiture, des passagers peuvent avoir payé leur billet 19 euros et d’autres 80. Doit on y compter les winners et les loosers, ceux qui peuvent payer le tarif plein voire majoré sans sourciller (l’homme d’affaires et le touriste argenté sont choyés) et ceux qui ne peuvent pas, ceux qui ne veulent pas se soumettre à la logique de l’utilisateur émancipé et ceux qui ont la joie un peu mesquine d’avoir réussi à payer moins que leur crétin de voisin ? Ce genre de détails fait aussi les sociétés et leur cohésion…

    Encore une fois, l’utilisation d’une gestion venue tout droit du privé montre clairement au travers de ses conséquences quels sont les objectifs des politiques qui se trouvent en amont de ces décisions : faire de l’argent (nourrir le privé) au détriment des catégories les moins aisées de la population, qui soit sont obligées de se conformer à la logique commerciale en devenant des « consommateurs intelligents » (asservis dirais-je), soit en renonçant à prendre le train, qui en France est encore plus accessible et souvent plus pratique que l’avion.

    Voilà comment une nouvelle fois, le nouveau management public pervertit de l’intérieur la logique du service du même nom, en usant de procédés empruntés au privé, tout en justifiant les désagréments produits, par l’inefficacité chronique et génétique du secteur public et de l’Etat entrepreneur. On en profitera pour mieux privatiser et assujettir l’usager.. .oups pardon, le client (celui qu’on peut donc rouler en toute bonne conscience, celle du marché)

    J'accepte de plus en plus mal ce gâchis énorme, d’autant plus que, malgré la casse de la SNCF au même titre que les autres services publics et la protection sociale, par les différents gouvernements depuis trente ans, le réseau de chemin de fer dans notre pays, compte tenu de sa densité, est encore un des plus attractifs et efficaces au monde, peut-être même le meilleur avec ceux du Japon et de l’Allemagne. Pour combien de temps, vu la dégradation à grande vitesse (forcément) ?

    En plus j’aime beaucoup prendre le train…

     

    Un article d’Alternatives économiques sur la question :

    http://www.alternatives-economiques.fr/sncf--un-prix-peut-en-cacher-un-autre_fr_art_789_39228.html

  • Charité bien ordonnée...

    Cela ne vous aura pas échappé, ce week-end était celui du Téléthon, de la grande messe de la générosité, de la grande extorsion de fonds organisée. Comme d'habitude les français, attendris par l'exposition plein-feux des malades, galvanisés par les exploits de citoyens lambda mobilisés héroïquement pour l'occasion, culpabilisés à l'extrème par les vrp de cette belle cause humaniste, les français donc, ont donné beaucoup, comme d'habitude et malgré le contexte de la crise.

    Loin de moi l'idée de vouer aux gémonies cette manifestation de pseudo-solidarité qui a bien entendu ses effets bénéfiques, notamment et c'est son objet, sur la recherche en génétique et ses applications dans les traitements curatifs aux maladies idoines. Il ne faut certes pas jeter le bébé avec l'eau du bain médiatique et communicationnel.

    Pourtant, le Téléthon s'inscrit parfaitement d'une part dans la société du spectacle et de la communication, d'autre part dans le mouvement de privatisation des politiques dirigées vers le bien commun. Si je vous dit que cet évènement qui se veut le symbole de la solidarité, fait partie intégrante de la machine à casser l'effort collectif, il ne s'agit en fait que d'un faux paradoxe. Car bien au contraire, le marathon du don privé est ce qu'il est : une exaltation de la charité, un contributeur à l'effacement des investissements publics.

    Bien sûr, on m'objectera que le Téléthon c'est aussi la réunion d'acteurs privés, donc la mise en place d'une certaine forme d'action collective. Certes mais groupement privé quand même. Or quoiqu'en dise, jamais les actes privés n'auront les mêmes objectifs d'ensemble, la même capacité d'un traitement concerté et réfléchi à une échelle globale et donc non discriminatrice, qu'une puissance publique garante du bien commun (et malheureusement ce n'est plus le cas aujourd'hui) peut mener.

    Entendons nous bien ! Il ne s'agit pas de dire que l'individu ou le groupement d'individus non institutionel n'a pas sa place ni son utilité, notamment dans le réglement des problèmes sociaux. Mais quand il se substitue à l'action publique de façon majoritaire comme cela est en train d'advenir, alors la situation est extrèmement préoccupante.

    Or le problème n'est jamais posé en tant que tel durant ces appels à la générosité de tous, mêmes les plus pauvres, car tout euro compte, selon un des mantras matraqués à tous les intervenants dans les cours de communication qu'ils reçoivent afin de bien vendre l'évènement. (combien sont rénumérés les profs en comm' ?) Vous avez quand même remarqué, tous ces leitmotivs qui reviennent à la fréquence hallucinante d'un tube pour ados sur une radio pour ados ?

    A ce sujet, je suis tombé sur ce document émanant d'une structure asurant la coordination des ONG françaises de solidarité internationale. On y parle notamment de la collecte des dons. C'est sans ambiguités et édifiant, marquant la fusion de l'ONG et de l'entreprise :

    http://www.coordinationsud.org/IMG/pdf/CR_PDJ6-2.pdf

     

    Que nous disent donc les Nagui, Davant et artistes recrutés pour l'occasion ?

    "Le moindre euro compte !"

    "Il faut faire mieux que l'année dernière"

    "la crise est là mais dépassez vous, pour ceux qui n'ont pas la chance d'être comme vous, valides"

    "Donnez maintenant, c'est facile : 36 37. Faites le sans attendre !"

    Etc...

     

    Parmi ces injonctions louant la compétition, le dépassement de soi, la volonté d'agir par opposition à l'assistanat, il y en a un qui est à la fois le plus mesquin, le plus scandaleux et le plus représentatif : la déduction fiscale.

     

    C'est l'argument clé, la pierre de voute qui permet de démontrer que la grand messe de la générosité sert aussi à détruire l'Etat et ses moyens d'actions, avec la bénédiction des gouvernants actuels bien entendu, droite et gauche confondues.

    Donnez, et vous gagnerez, sur le dos des impôts confiscatoires !

     

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    Encore un peu que l'Etat n'aura pas ! Aider les gentils enfants malades ok, tout le monde faut pas pousser !

    Sans doute certains sont ils conscients que même en surexposant les malades, en surjouant l'émotion (dont celle des concernés et de leurs proches est bien légitime), le généreux français a besoin d'une petite carotte pour ouvrir son coeur, pardon, son porte-monnaie.

    Or en incitant encore au dégrèvement fiscal, les dons vers les associations dont l'AMF (agence française contre les myopathies) privent d'autant les caisses de l'Etat qui je le rappelle était censées être vides il y a deux mois (on pourra tioujours comparer le montant des dons au Téléthon, 95 millions d'euros, aux sommes débloquées pour assurer la survie d'un système économique toxique en état de mort clinique, qui elles, sont de l'ordre  de la centaine de milliards).

    Au moment où on se penche sur le cas des maladies génétiques, aussi respectables que les autres, mais pas davantage que les autres, le SIDA par exemple, qui lui n'a pas la chance d'avoir un exposition médiatique comme celle du Téléthon (la marque n'a pas été assez promue sans doute) ou toute atteinte à la santé des personnes, le système de santé français, l'un des meilleurs du monde sinon le meilleur il y a encore quelques années, pourrit dans l'indifférence quasi générale : les urgences sont saturées et ne peuvent prodiguer soins et attention convenables, le sous équipement devient patent, le manque de personnel alarmant, les fermetures d'établisssement toujours plus nombreuses, les remboursements diminuent, les franchises augmentent, seuls les médecins libéraux s'en sortent toujours aussi bien, merci le paiement à l'acte, le médecin référent et le déconventionnement, l'un des points noirs de notre système (Gloire à Douste).

    Qui fera les frais de l'abandon de la sécurité sociale ? Les plus fragiles, les plus pauvres bien entendu. Les mêmes dont on essaie de soutirer le dernier sou, afin d'éviter à l'Etat de faire son boulot et accessoirement de récupérer de l'argent auprès de ceux qui en ont beaucoup. Qui viendra aider les plus exposés au démantèlement des protections sociales ? Personne. L'assistanant, c'est mal ! Ils n'auront qu'à faire l'effort d'être riches et comme ça il pourront se soigner ces feignants !

    Derrière la BA annuelle qui donne bonne conscience et permet de se laver les mains de sa passivité habituelle face à la misère ou la douleur, derrière la fausse solidarité pour une cause noble, se dessine la casse de toute politique sociale, laquelle est bien engagée depuis 2002 et avec une accelération toute particulière depuis 2007.

    Bien entendu, je ne donne pas pour le Téléthon. Je préfère largement voir mes impôts augmentés et le bouclier fiscal abandonné. Je préfère largement financer une recherche publique qui n'ira pas breveter le vivant à la mitraillette, comme le font les officines américaines entre autres.

    Pour ceux qui voudraient avoir une approche un peu plus globale du phénomène de la philanthropie, notamment dans le domaine de la finance, très exposée en ce moment, je conseille ce petit ouvrage très interessant :

    Financiers, philanthropes/ Nicolas Guilhot - Paris : Raisons d'agir, 2004. 173p.

     

     

  • France 2 met la propagande sur les rails

    Aujourd'hui dans l'actualité, l'évènement le plus important, celui qui fait la une, ce n'était pas la crise alimentaire dans les pays pauvres et bientôt dans les nôtres, la crise tout court, la mort d'Aimé Césaire ou la siituation en Irak, non c'était cette catastrophe dramatique et scandaleuse à la fois : un Eurostar a mis 12h pour faire Londres-Paris. Le bilan est lourd, au moins une cinquantaine de râleurs sur 650 passagers qui ont tous failli perdre la vie dans ce remake du 11 Septembre.

    Le coupable est évident, la SNCF, cet ogre dispendieux des impôts des braves citoyens français et qui comme d'habitude ne sait pas faire avancer ses trains. Coupable aussi de ne pas communiquer minute par minute de l'avancée de la situation à des passagers-rois qui tenez vous bien, étaient privés de climatisation, en plein mois d'Avril (qui plus est un des plus frais de ces dernières années), on croit rêver !

    Bien entendu il y aura toujours quelques originaux gauchistes pour faire remarquer que faire l'ouverture des journaux sur ce pauvre fait divers anecdotique est un peu déplacé vu la situation du monde actuellement. Il y aura même quelques terroristes de la pensée fasciste pour tenter de faire un rapprochement suspicieux entre cet incident et la proximité  de la remise du rapport de la cour des comptes sur les dysfonctionnement suite à la séparation de RFF (à lui les déficits et l'entretien du réseau sans les moyens) et de la SNCF (futur trésor de guerre des actionnaires quand la société sera privatisée et soigneusement débarassée des secteurs non rentables et des oripeaux archaïques du service public).

    Les journalistes n'ont bien sûr pas jugé utile de dire qu'Eurostar est une filiale de droit privé de la SNCF (mais pas seulement), la propagande néolibérale en vue de la privatisation de la SNCF ne saurait s'abaisser à établir un tableau complet et neutre de la situation (à savoir que c'est une société privée qui est responsable de ce problème). Non au contraire, ils ont réalisé un petit historique des ratés de notre bonne vieille société des chemins de fer français, qui à elle seule a causé plus de préjudice moral et de morts atroces que toutes les interventions légitimes des USA, portées par le bon sens du libéralisme économique.

    Inutile de dire que l'envie d'occire ces pseudo-journalistes serviles et partiaux m'a sérieusement démangé. Mon caractère placide et pacifique est soumis à rude épreuve quand il se trouve face à face avec cette information orientée digne de la Pravda de la grande époque Brejnevienne ou du Fox New des bushistes. Entendons nous bien ! Ce n'est pas la liberté de la presse, innattaquable, qui est en cause, c'est ce maquillage du parti pris grossier sous les traits d'une neutralité bienveillante comme sur France 2 par exemple (mais quasiment tous les journaux papiers et télévisés ont fait de même aujourd'hui, c'est dire si la pensée unique est en territoire conquis aujourd'hui). Au moins quand on lit Le Figaro, on sait la préférence politique qui tient lieu de ligne éditoriale. Ce n'est pas le cas à la télévision ou dans la presse régionale, qui concerne pourtant le gros de la population qu'on intoxique insidieusement.

    Proprement révoltant !

  • Argent, trop cher

    254265914.jpgHier soir, j'ai zappé par hasard sur TF1 et je suis tombé sur une émission qui se proposait généreusement de faire gagner du pouvoir d'achat aux français. Comme c'était urbain de leur part. Et que dire de cette touchante envie de donner un coup de main à leur patron qui trépigne à l'Elysée (oui en ce moment, il est assigné à résidence vous avez remarqué. Juste une petite promenade à Toulon où on lui a enlevé sa muselière pour soutenir Muselier et Gaudin en usant des fondamentaux xénophobes et sécuritaires) ?

    Les rois du système D , voilà le titre de ce programme d'emplissage de cerveau disponible. Au menu, il y avait des trucs et astuces pour économiser, ne pas payer, gruger de façon légale. Enfin bref, la méthode pour se passer d'argent. Car voilà bien en quoi ce genre d'émission est nauséabonde. Elle veut confirmer aux gens, prenant ainsi le relais des politiques depuis grosso-modo 25 ans, que les gens d'en bas, le public de la chaîne , doivent s'habituer à faire avec ce qu'on leur donne.

    Avez-vous remarqué à quel point le mot salaire était absent de la bouche des élus et des chefs d'entreprise ? Pourquoi à votre avis parle t'on autant de pouvoir d'achat et pas de niveau de vie par exemple ? Tout simplement parce que le modèle économique néolibéral est entre autres, fondé sur la modération salariale qui conjuguée au précariat maintient les travailleurs dans la dépendance complète, favorisant flexibilité et obéissance. Il faut ajouter bien sûr la pression sociale dirigée vers la consommation sinon le tableau est incomplet.

    La salaire est donc une notion taboue depuis quelques temps maintenant. On parle de revenus, de compléments, de stock-options, d'intéressement mais de salaires point. Car le salaire c'est mal. C'est toujours trop haut un salaire et puis c'est stable un salaire, voire ça augmente. C'est trop sécurisant, ça amollit l'employé, ce feignant qui ne pense qu'à profiter des largesses patronnales en en faisant le moins possible. De plus, ça favorise un sentiment communautaire entre salariés, au travers des conventions et d'une normalisation du traitement. Or ce que la patronnat veut, c'est la compétition entre travailleurs, censée augmenter la productivité et surtout éradiquer les formes collectives de revendications, donc de lutte tout court.

    Voilà pourquoi le salaire est banni des discours, les politiques ayant bien entendu dans leur grande sagesse, intégré le désir des employeurs. Ford qui en son temps, avait augmenté les subsides de ces ouvriers pour qu'ils puissent acheter les voitures qu'ils fabriquaient, un grand philanthrope donc, Ford est un naze archaïque. La preuve, il n'a pas survécu...De toutes façons, ces crétins de travailleurs maintenant, on peut les faire consommer sans leur donner assez d'argent. C'est même la nouvelle solution pour faire augmenter la croissance. sauf que le crédit à outrance va peut être donner lieu à la plus sévère crise écomnique depuis celle de 29. Mais je suis mauvaise langue, car les économistes ne se trompent jamais et leurs développements théoriques ont été validé par le tout-puissant lui même (c'est Adam Smith qui a signé là en fait, le patron ne pige rien à l'éco ).

    Ce genre d'émission ne fait qu'appuyer sur cette idée que le salaire n'augmentera plus et que pour survivre, il faut être ingénieux et se prendre en main. Hé oui, que croyez-vous, les chinois ils se posent pas de questions eux, ils avancent, avec le reste du monde, tandis que la France est scotchée dans ses acquis d'un autre âge où les gens se voulaient un peu solidaires, quelle gabegie ! Tiens au passage s'il est vrai que la concurrence salariale et démographique de la Chine, pour ne citer qu'elle est incontestable, le différentiel est tel que le maximum de sacrifice tolérable sans explosion sociale serait encore loin du compte pour espérer regagner de la compétitivité. Pour exemple, le salaire mexicain moyen est déjà quatre fois plus élevé que son pendant chinois (pour retrouver la source, voir le Monde Diplo de ce mois-ci). Mais c'est pas grave, tant que ça marche, les dirigeants jouent, se sucrent eux-mêmes et leurs entourage oligarco-médiatico-politique. De quoi être à l'abri quand viendra le temps où ils fuiront leurs responsabilités et regarderont l'humanité s'étriper encore une fois.

    Même les petits trucs de grand-mères qui étaient divulgués par des citoyens de bases fimés chez eux (j'ai tenu 5 mn devant ce spectacle navrant, suffisant pour voir un échantillon représentatif de l'émission) sont destinés à diminuer les dépenses. Aucun motif écologique par exemple dans le fait d'utiliser un citron pour nettoyer son micro-onde en lieu et place d'un détergent. Non non ! Le but n'est pas d'apprendre aux gens à être moins mesquins, juste à se passer d'argent, quasiment par tous les moyens. Pour les motivations nobles et constructives, on repassera...

    Voilà, je ne vous parle même pas des deux présentateurs de cette émission ultra-démagogique. Je me demande quand même comment ils peuvent se regarder en face en sachant, parce qu'ils le savent, les bouses qu'ils donnent à manger à leur télespectateurs.

    Les salaires c'est pas tabou, il n'en viendront pas à bout !!!