Quand le monde tourne un peu trop vite, que la toupie spirale dangereusement sur son axe, il est parfois nécessaire de s'extraire de cette giration folle et centrifuge, avant qu'elle ne nous essore. Se trouver un recoin que le temps ne connaît pas. Feuilleter l'album des beaux instants vécus fait partie de ces échappatoires temporaires et délassantes.
En attendant les jours meilleurs et pourquoi pas la sixième république (n'oubliez pas de signer l'appel pour une vie politique sous contrôle des citoyens et pas de l'oligarchie, voir mon billet précédent), je vous invite à partager quelques impressions, parfois soleil couchant, de mon dernier passage en Bretagne, sur son dos caressé par la Manche, sur son ventre, baigné par l'Atlantique.
Après plusieurs articles sur ce sujet, il va être bien difficile de se renouveler. Tout le monde n'a pas l'infinie variation des lumières aidées éventuellement du tamis des nuées océanes, ni l'éternelle et versatile ondulation des flots, pour rénover son propos. En somme la Bretagne sera toujours bien plus forte pour se renouveler que moi pour le décrire.
Je ne peux que réitérer avec quelques mots choisis, le plaisir inchangé de déambuler sur ces terres celtiques où je suis chez moi, autant, au passage, que ces quelques égarés vaguement autonomistes qui travaillent, consciemment ou pas, pour les gros bonnets de la région qui n'ont que faire eux, de la couleur de leur couvre-chef, comme du respect de ce coin de France.
Le nord-Finistère à certes été, comme toute la péninsule, atteint par le gommage indélicat des incessantes tempêtes de cet hiver. Le trait de côte en a été par endroits redessiné. Mais les couleurs elles n'ont pas été touchées et défient toujours leur reproduction par l'oeil artificiel que je promène au bout de sa sangle. Il faut avoir vu Brignogan et Kerlouan à quelques heures d'intervalle, entre matinée radieuse et après-midi rageuse pour savoir ce qu'est la palette d'un peintre surdoué et jaloux de ses secrets.
Il faut avoir constaté aussi, la paix intense de ces endroits à peine foulés par des pieds sur la pointe, quand ils ne sont pas sur les caps. Personne ne veut déranger ici et chacun se soucie de préserver ce bien précieux qu'est le temps du repos, du plaisir et de la contemplation, récompense substantielle et pourtant bien courte d'une année de travail et de vie dans l'absurdité grandissante, dans la lutte qui s'exacerbe. Comment transcrire ce moment de fin de journée, lorsque le soleil se prépare à changer de banlieue, sur une plage à deux pas de Kerfissien, totalement déserte. Un jardin extraordinaire, à la fois bien commun, universel, et offert à mon seul usufruit pour un moment d'exception. Le pied se libère alors de toute entrave et épouse les sillons du sable humide et frais. L'oeil s'ouvre en grand pour distinguer le petit trésor caché dans les traines de coquillages mis à disposition par une marée ample mais délicate, qui parfois les a comme une bergère, rassemblés et protégés au creux des rochers. Tous les sens sont à la fois en alerte et abreuvés de sérénité. C'est le miracle permanent de ces endroits encore préservés.
Le Sud, sur la pointe du Cabellou près de Concarneau et en Cornouailles en général, n'a pas à rougir de ce qu'il propose. Là aussi la mer se fait joaillière et les paysages ont parfois l'accent du sud. Une baignade sur la plage de Tahiti le confirme. Un Gauguin en goguette ne s'y était décidément pas trompé. Sainte Marine en face de Benodet, abrite un petit coin réfugié de méditerranée, lassé de se faire piétiner par des hordes vociférantes. Le soleil y brillait fort et chaud cet été, tout comme rayonnent encore les instantanés des moments passés là-bas. Il faut bien se rendre à l'évidence, entre la Bretagne et moi, c'est bien plus qu'une passade : c'est l'amour Armor !
Si cette photo était une chanson, on pourrait dire que le roc fait l'air (toujours démarrer dans l'excellence)
C'est vrai, en Bretagne, on a pas de pétrole (enfin en sous-sol parce que des fois...). C'est le rocher qui fait sens (hommage frelaté à feu le directeur de Total).
C'est plutôt quand il n'y a pas de gaz oil sur les rochers que c'est super.
Ce paysage, c'est un peu l'essence de la Bretagne.
Du brut qui ne tâche pas...
Bon, vous pouvez constater que je suis parti comme une fusée, pas comme un diesel hein !
Ah ben la voilà la fusée ! (Eglise de Berven)
Le pas de tir est ceint d'un des fameux enclos paroissiaux.
Vous admirerez la délicatesse des hublots !
Sous les pavots, la plage ? (château de Kerjean)
Je pense avoir le recul nécessaire pour faire des commentaires pertinents.
Un ange à Bodilis (ça fait un peu soin du corps comme nom de patelin mais bon. Enfin faut dire que les anges ont le sens de l'esthétique, si vous voyez ce que je veux dire...)
J'aurais du me méfier de cet autel bon marché. C'est un dortoir en fait...
Une autre fusée dans les cosmos (Sizun)
Sobriété et dépouillement. L'Eglise n'a jamais roulé sur les pétro-dollars...
Drapé dans son or, un orgue affiche sa morgue
En Bretagne centre, tout le monde ne voit pas les touristes d'un bon oeil...
Je vois pas bien l'intérêt de fermer à clé, si c'est pour les mettre sur la porte ! (Locmélar)
L'île de Sieck est privée, mais heureusement pas de traces de Cheikh
Au Dossen, l'éclaircie commence dans la mer.
La maison du mec qui se la pète parce qu'il a une île tout ça...
Sur Sieck, le soleil arrive par la terre.
En fait, le vrai proprio, c'est lui...
Ouf, heureusement qu'on est arrivé avant le ciel bleu, sinon je sais pas s'il y aurait eu encore de la place !
Les femmes de ménage ont un peu forcé sur la serpillère quand même !
Les caravanes, ça ralentit tout le monde sur la route !
Le beau temps serpente en suivant le Guillec.
Au Dossen, le ciel bleu arrive toujours pour la baignade !
Après une dure journée balnéaire, il faut encore affronter le rose après le rosé. Epuisant !
C'est tellement beau qu'il y a même les "machins" du cinquième élément là, qui viennent regarder !
Probablement des contrebandiers...
Le sosie du Mont Saint-Michel mangé par la brume dans la baie de Keremma
Dans la baie de Goulven, l'éclaircie vient de nulle part.
Les Hérons pourprés n'en ont pas besoin pour faire trempette.
Miroir, mon beau miroir, dis moi que j'ai le plus grand clocher du Léon !
Combien de fois va t'il falloir te le répéter : tu es une fusée, pas un clocher !
Sacré camouflage pour le gravelot à collier interrompu !
Quand la marée est basse, le sable produit ses propres vagues pour ne pas désorienter les touristes.
Oui, comme ça, ça paraît idyllique, mais quelques minutes après, il y avait quatre personnes à 500 m à la ronde. Ravage du tourisme de masse en Bretagne...
Regardez ! Trois bateaux ! Bientôt ce sera Saint-Tropez ici !
Sûrement les yatchs de quelque émir du Qatar. Décidément, faut toujours que le pétrole revienne par n'importe quel moyen...
Alors que moi, je carbure à l'hydro plutôt...
Après cette première salve de commentaires débiles, je pense que compter les petits chatons vous détendra un peu...
Le soleil couchant à la mer, c'est ce qu'on appelle un marronnier.
Vous pouvez contester cette récurrence, mais attention aux châtaignes !
Le mieux c'est de s'asseoir, de se taire et de contempler, comme les quatre gus là.
Encore un oui ! Non ce n'est pas un(e) bogue, c'est un marronnier je vous dis !
Oh non, je vous dirai pas où je loue !
Il parait que Nice est appelée le grand Brignogan...
C'est flatteur pour Nice quand même...
Une photo tout en équilibre.
Donnez nous notre pin quotidien...
Brignogan a la cote avec l'azur en tout cas !
Nan, c'est pas du bleu pétrole, bien heureusement !
On dirait le Sud...
Ceci n'est pas une oeuvre de Mac Carthy.
Ca non plus bande de dégénérés. Vous voyez bien que c'est encore une fusée !
Des véroniques (non non aucun jeu de mots il n'y aura. Je vous fais la nique !)
Parfois, les fusées viennent pointer leur nez près des côtes...
Ce coin, ça chapelle Pol.
Tu es pierre et sur cette pierre, je construirai mon..heu...clocheton...
Pas de commentaire pour celle-ci, je vous fais une fleur.
Dire c'est bien, mais le phare, c'est mieux.
Je connaissais pas le concept des maisons gigognes (Meneham)
Pour voir la mer à travers les rochers, il faut se retrousser la Manche.
Cela s'appelle faire corps (de garde) avec son environnement...
50 nuances de gris peuvent ne pas faire un bon livre, mais un excellent commentaire
Plus bleu que le bleu de ces lieux, je ne vois rien de mieux.
La maison du bon air !
La côte des légendes fait celle de cette photo (commentaire, légende, tout ça, esprit, finesse tout ça)
Rien que toit et moi !
Et encore quelques cheaumeuses de plus !
Cheaumage partiel...
Le paradis, c'est ici !
Personne ne pourra me taxer de me faire des lignes de coques, puisqu'il n'y en a qu'une !
Une chute de lumière pour accompagner ma cascade de commentaires (pointe du Cabellou à Concarneau.
Le soir tombe, le commentaire aussi...
Je sais, parfois, vous aimeriez que ce ne soit pas seulement le soleil qui aille se coucher...
Hé oui, mais c'est moi qui fait le jour et la nuit ici !
Si j'ai envie de dire que les fusées sont des chapelles, je le fais, hé voui !
Et ce ne sont pas les asters qui me feront taire !
Allez, vous n'allez pas faire les aigris devant l'aigrette !
J'essaie d'ancrer mes commentaires à la situation (statue de Sainte Anne et de la vierge Marie en face de Concarneau)
A Concarneau, c'est pas parce que la ville est close que je vais la fermer !
Ha ha, je t'ai débusquée, petite fusée !
Tout ça est un peu mat tu vu !
Dis breton, voit on de Kercanic ta mer ?
Je ne chôme pas niveau commentaire hein ?
A Kercanic, il n'y a jamais de problème. Je vois pas comment il peut arriver une tuile.
Après cette multitude de commentaires, je suppose que vous aimeriez prendre un peu de champ...
A Tahiti par exemple ?
Sun of the beach !
Maison à pierres debout à Kerascoët (et vous vous êtes pas couchés !)
Le soleil l'est, lui, là.
La baie iodée de Benodet
Ma volonté flanche pour commenter la mer blanche
Quoi la petite fille ? Je manque de carburant mais jamais d'décence ! (Sainte Marine)
Sans fuel, je suis obligé de ramer pour mener la barque (Sainte Marine, Benodet en face)
Mes commentaires sont un peu les petits dégâts de la Marine...
Si je vous parle de phare d'eau, je serai définitivement trop lourd ? (Sainte Marine)
La petite maison dans l'après rire ? (gulp, mes forces m'abandonnent)
Le paradis n'est pas radin : parade de couleurs.
Je vous fais mariner encore un peu.
Retour au ci-thème solaire
L'aven traduit sans doute le gouffre dans lequel chutent mes commentaires...
Je pontifie encore sur Pont-Aven
Vous n'allez plus pouvoir le voir en peinture...
Ne me jetez pas la pierre sinon mes commentaires partiront en ruines... (Château de Rustéphan)
Pas facile d'élever le niveau avec un escalier comme ça d'un autre côté...
L'embouchure de l'Aven donne lieu à un commentaire mal embouché (Port Manech)
Concarnuit
Je vous mets quand même une pointe de Cabellou
Che bello Cabellou !
Je sens que mes lecteurs aussi hissent les voiles...
Enfin mieux vaut mettre les voiles que répandre du mazout...
Non non Ker Osen ce n'est pas breton, que ce soit dit une fois pour toutes ! (anse de Pouldohan)
Le Minaouët, ça vous branche ?
Vous pensez que je ne pourrai plus décliner le thème de l'essence ? Je ricane ! (perdu, je viens de le faire. Mon réservoir est inépuisable :oB)
Hé oui, avec moi ça fuse ! (je ne m'use pas non plus avec la balistique)
Ils sont quand même bien raffinés non, mes commentaires en Oïl ? (humour pétrolier bilingue)
Ce ne sont que des algues , sous la transparence.
Comme une étole, la mer, sur la plage de la belle étoile (fin)
Commentaires
Ahhhhhhhhhhhhhhhhh, enfin !!!!! Je désespérai ! Voui la Bretagne est le plus beau coin de France. Que dis-je..... de cette merveilleuse Terre ! Mais chuuuuuutttttt, à force, tu vas finir par attirer une faune sur pattes trop importante avec tes MAGNIFIQUES clichés et commentaires truculents....
En tout cas, voilà une bonne bolée d'air iodé qui manque bien de ce côté de l'Atlantique.... (rive gauche)
Rassure toi, ce n'est pas avec mes deux lecteurs qu'on va envahir la Bretagne et tant mieux en effet. Tu dois voir de jolies choses aussi de l'autre côté du palier, de la neige notamment et un vrai hiver ;o)
Je vois qu'on a encore de bons jeux de mots dans sa besace bretonne...
je dois dire que nous avons fait une belle balade en Bretagne. Passant tous nos étés à Kerfissien depuis de très nombreuses années nous avons apprécié ce joli reportage. Eh oui c'est le plus beau paysage du monde, c'est ce que nous nous disons en faisant notre balade journalière sur la belle plage de Kerfi. Merci pour ce beau reportage plein de poésie et d'humour.
Merci pour votre lecture et ce sympathique commentaire. Peut-être nous y croiserons nous un été prochain, car il y a fort à parier que j'y reviendrai...