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folk

  • Voir Juillet, s'il y est...

    Quand vient le temps de l'été, arrivent souvent pour moi les voyages en train, réfractaire probablement irrémédiable au pilotage voiturier que je suis. Je ne m'en plains pas, car tandis que foncent à travers la diversité de notre France chérie (malgré les ravages du présidentactuellisme) les locomotives et leurs wagons gonflés de vacanciers, je peux laisser divaguer mon esprit, le regard aspiré par les paysages, le casque vissé aux oreilles.

     

     

     

     

    laura.jpgEn attendant l'Océan prochain, ma dernière entrevue avec le corail m'a permis d'apprécier la musique de Laura Veirs et de son dernier album, July Flame. Cette folkeuse originaire du Colorado me ramène à mes tropismes musicaux habituels, qui conduisent généralement à des contrées harmoniques douces et sophistiquées. Cette jeune femme qui partage avec moi son année de naissance compose une musique idéale pour se perdre dans ses rêveries de voyageur solitaire. Si son visage est quelque peu austère, ses mélodie et les arrangements qui les ornementent sont baignés d'une grave légèreté, d'un guilleret désenchantement. J'imagine un peu Alice revenue du pays des merveilles conter ainsi sa nouvelle vie en banlieue parisienne, le poids de la vie ne parvenant pas à lui en cacher les minuscules mais innombrables beautés.

     

     

     

     

    Laura-Veirs-July-Flame.jpgTandis que défilent les panoramas provinciaux, que mon regard se perd sur le ventre doré et plat, mais pourtant si fertile, de la Beauce, que je m'attarde sur ces hélices grises qui fleurissent de plus en plus au milieu des blés, traçant leur lent ballet de leurs bras ballants, comme des alignements de gymnastes faisant la roue sur elles-mêmes, tandis que s'avance le vert bocage limousin, ses arbres tranquilles qui défient sans fiel, le temps et le ciel, j'écoute les chansons de Laura Veirs distiller leurs liqueurs fines de guitares et violons mêlés, je sens perler les fines goutelettes de piano qui viennent enrichir le nectar, définitivement bonifié par la voix douce, ronde et précise d'une artiste dont on croirait souvent qu'elle l'emprunte à Suzanne Vega (vue d'ailleurs il y a peu, égarée au festival de Montereau).

    Mes tympans abreuvés par ce délicat cocktail, j'arpente le rail qui m'éloignent du parisien sérail, vers la fin de ce mois. July flame m'aide à le consumer, à voir encore Juillet, s'il y est...