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banques

  • Pas trop mauvaise année !

    L'exercice 2011 se termine avec un bilan sur le plan économique, politique et social désastreux et il faut être tombé étant petit, dans une plantation d'herbe prohibée, pour pouvoir être optimiste quant à celle qui vient. Il n'y a qu'à citer les derniers efforts en date s'acharnant à dissoudre l'Etat providence et plus généralement le modèle social protecteur qui avait été édifié en Europe au sortir de la deuxième guerre mondiale, pour que la besace pèse définitivement bien lourd sur l'épaule. Rien qu'en France pour les derniers jours de Décembre, la SNCF continue dans la logique de privatisation à nous faire détester le train (financièrement dans un premier temps, avant sans doute de craindre pour la sécurité une fois le traffic définitivement ouvert à la concurrence), le système de santé tombe par pans entiers comme les glaciers groenlandais (les mutuelles vont devenir un luxe, on incite les nouvelles mamans à passer le moins de temps possible à la maternité sous des prétextes variés qui n'arrivent pas à maquer le désir systématique de réduire les coûts, toujours au détriment des plus fragiles), le secteur financier continue de se gaver quasi gratuitement des liquidités déversées généreusement mais très hypocritement par la BCE,  avec à la clé, un léger sursis pour l'Euro (monétisation indirecte et non assumée) mais des résultats sur l'économie réelle qu'il faudra, comme aux Etats-Unis, rechercher au microscope à balayage électronique, tandis que les Etats sont priés de réduire la voilure si drastiquement que la vrille est inéluctable.

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    La course est lancée : qui disparaîtra en premier des glaciers ou de l'Etat protecteur, victimes de la même logique finalement...

     

    2012 est une année électorale en France et aux Etats-Unis. Mais il faut être là aussi shooté à la dopamine pour en espérer quoi que ce soit. A défaut d'espérance, il y a tout de même une éthique de la conviction à adopter en essayant le plus possible de travailler idéologiquement pour saper l'édification néolibérale qui atteint son apogée après trente ans de travail sur les esprits, au moment où les faits démentent pourtant catégoriquement son efficacité. Mais l'inertie des mentalités est ce qu'elle est. Le mythe de Cassandre est toujours d'actualité et il est pour le moins crispant et douloureux d'avoir raison trop tôt. Quand bien même, il faut continuer à montrer en quoi le modèle actuel s'avère être une impasse et proposer les alternatives. L'arène politique comme elle est structurée actuellement permet peu d'évolution, en tout cas sans doute pas suffisante pour faire virer suffisamment le grand paquebot de l'économie mondiale. Mais nous ne risquons strictement rien à essayer de peser sur les rapports de force du moment. C'est à ce titre que mon vote se portera très probablement sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon dont j'encourage la lecture du blog (dans mes favoris) pour s'apercevoir que même si le projet, voir l'homme, ne sont pas parfaits, ils demeurent sans doute les plus pertinents et les plus équilibrés de l'offre pour la présidentielle 2012, loin en tout cas, des caricatures qu'en font souvent les media et ses adversaires, très loin de la fuite en avant qui sert de programme à la droite, de la coquille bien vide et inadaptée aux enjeux des socialistes et d'une grande partie des verts malheureusement (Eva Joly aurait bien davantage sa place au Front de Gauche)

    Quoiqu'il en soit et qui plus est dans ce contexte bien difficile, je vous présente mes meilleurs voeux pour 2012, en vous souhaitant une pas trop mauvaise année !

     

    P.S : l'Hiver, c'est quand tu veux pour arriver. Tu vas pas t'y mettre aussi !

     

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    Pas trop mauvaise annééééééééée !!!

  • Faire sauter la banque

    Il ne vous aura probablement pas échappé que la Grèce connaissait actuellement une crise de financement liée à une dette jugée excessive et surtout fautive, selon le point de vue de l'orthodoxie économique. Si on en a autant parlé ces derniers temps, c'est surtout en raison de la vague de spéculation qui a touché des produits financiers attachés à cette dette, ce qui contribue à la renchérir. Pour simplifier car je ne veux pas rentrer dans des explications complexes de phénomènes que je ne maîtrise pas complètement par ailleurs, les marchés parient sur la faillite de l'Etat grec ce qui augmente les taux d'intérêt et lui rend plus difficile d'emprunter auprès de ces mêmes marchés (6% environ en ce moment, contre 3% pour l'Allemagne, considéré comme le pays le plus sûr en Europe, toujours par l'orthodoxie). C'est tout bénéfice pour les boursicoteurs, c'est potentiellement dramatique pour la Grèce qui ne peut s'en sortir sans les premiers, faute de pouvoir agir directement sur sa monnaie, prisonnière qu'elle est de l'Euro. En tant que tel, la monnaie européenne n'est pas coupable. Ce sont les critères de convergences décidés au moment de sa création et l'impossibilité pour la BCE de financer directement les Etats membres qui sont fautifs. Ils enlèvent de fait toute possibilié à la force publique d'agir sans recours aux marchés, dont on voit bien ce qu'ils font du pouvoir exorbitant qui leur est donné.

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    Il y aurait déjà beaucoup à dire sur la notion de dette publique, sur la façon de l'envisager , de la calculer, de la définir, sur son utilité ou ses risques. La comparer à celle d'une entreprise ou d'un foyer suffit déjà à situer l'erreur de perspective (souvent savamment calculée) de la plupart des réflexions sur ce problème particulier. Un Etat est une entité politique, ce n'est pas une défaillance économique qui peut le menacer directement. Un Etat ne met pas les clés sous la porte, même en défaut de paiement...De plus, la dette est la plupart du temps énoncée sans tenir compte des actifs possédés par un pays : l'immobilier, productif ou non, les infrastructures (transport, énergie, services publics en général) etc...A ce titre, la France qui possède un parc public encore relativement important, malgré la grande braderie en cours, est relativement riche.

    Plus encore, c'est sur la manière de creuser la dette qu'il faudrait se pencher. Toux ceux qui aujourd'hui sigmatisent les grecs et les dépenses publiques trop élevées en général, sont acquis aux dogmes néolibéraux, dont le monétarisme, doctrine économique portée notamment par Milton Friedmann et l'école de Chicago. Là aussi de façon résumée et ciblée, ce courant a préconisé l'abandon de la gestion monétaire par l'Etat au profit de banques centrales indépendantes. Cela interdit aux Etats de se financer directement et les soumets aux marchés financiers pour emprunter, avec pour objet de maîtriser l'inflation et les taux d'intérêts. Cette idéologie libérale s'est imposée en France après 1983 et certains de ses thuriféraires politiques les plus convaincus appartenaient au PS, Pierre Bérégovoy notamment.

    Pourtant, si l'on regarde les effets des politiques libérales menées aussi bien par leurs défenseurs naturels (Reagan, Thatcher) que par les gauches de gouvernement (Blair, Shroeder, Clinton et Jospin dans une moindre mesure), on constate aisément que l'explosion de la dette date précisément de la mise en oeuvre de ces préceptes.

     

    On peut le voir grâce aux liens suivants :

    http://abel.jerome.free.fr/img/DettePubliqueFrancaise.jpg

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Dette_US_longue_periode.png

    C'est ainsi que la droite en France est la principale artisane du creusement des déficits et qu'aux Etats-Unis, ce phénomène a été particulièrement sensible à partir de l'ère Reagan. C'est donc la famille de pensée, droite et gauche confondues, qui s'échine à faire baisser les dépenses publiques en taillant dans les services du même nom qui a pourtant fait exploser la dette. Vous avouerez qu'il est assez culotté de voir les mêmes prétendre que non seulement la dette doit être réduite, que c'est un présupposé de bonne gestion économique, mais qu'en plus elle va être diminuée en utilisant les mêmes moyens qui pourtant ont contribué à lui faire atteindre des cîmes.

    Là où on tutoie des sommets dans l'enfumage, c'est quand les banques et le secteur financier en général, à l'origine de la plus grande crise qu'on ait connu depuis 1929, (crise qui n'en est encore qu'à ses débuts), qui ont été sauvés par la diligence asservie des Etats, réclament le comblement de la dette, qui s'est accentuée du fait de leur sauvetage, tout en spéculant de façon éhontée, toujours avec l'argent mis gracieusement à leur disposition par les banques centrales (indépendantes donc, enfin indépendantes des Etats). C'est ainsi que des établissements privés qui empruntent à 0.5% peuvent se permettre de pressurer les Etats qui viennent de les tirer d'une faillite certaine, à des taux parfois 10 fois plus élevés. Celui qui trouvera une saine logique économique, sans parler de justice et de morale, dans ce phénomène, voudra bien me l'expliquer doctement. Je rappelle qu'au même moment, le chômage continue sa progression, la casse des services publics s'accélère, les protections sociales s'effacent : les plus faibles trinquent quand une infime minorité se roule dans le fric.

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    Or, les marchés financiers trouvent dans la représentation politique actuelle des alliés indéfectibles qui sont prêts à faire payer les citoyens, soit par l'impôt mais malheureusement plus vraisemblablement par des mesures drastiques d'austérité, pour rester fidèles au dogme. Le secteur financier lui, peut tranquillement continuer à sinistrer l'économie en exigeant des retours sur investissement indécents et pénalisants (précarisation, management par la peur, licenciements, délocalisations, court-termisme). Il faut également souligner que la petite condition assortie aux aides financières des Etats était que les banques reprennent la distribution du crédit, ce qu'elle n'ont pas fait. Le crédit à la consommation ne cesse de baisser aux Etats-Unis depuis le déclenchement de la crise (-4% en 2009 selon la FED) et l'encourt sur les crédits aux entreprises a diminué de 24% en France (chiffres de la Banque de France). Bien entendu, le chômage et les défaillances de sociétés expliquent en partie cette baisse, ce qui n'est de toutes façons pas une bonne nouvelle pour les tenants de la reprise heureuse, mais les banques se concentrent quasi exclusivement sur la restauration de leurs fonds propres et l'absorption de leurs "actifs" toxiques (les chariots de produits dérivés) par la spéculation massive, dont le dernier épisode en date a donc touché la Grèce. Le serpent se mord la queue...

    Il est tout de même difficile de ne pas être scandalisé, à la fois par le comportement des financiers mais aussi et peut-être surtout par l'inaction, voire la complicité des autorités politiques. Il y aurait pourtant des moyens d'action, pour à la fois faire courber l'échine aux banques et redonner aux Etats des marges de manoeuvre par le biais du financement direct. La question de l'indépendance des banques centrales doit désormais se poser clairement et par conséquent, la pérennité de traités européens qui la garantissent, entre autres aburdités économiques. Pourtant, leur toxicité est maintenant avérée par la crise.

    Ce constat posé, je ne vois pas comment sortir par le haut de cette crise sans faire sauter la banque...

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