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Politique

  • L'heure de l'insoumission ?

    Voilà presque deux ans que ce blog était en jachère, pour des raisons diverses dont le manque de temps, de motivation et peut-être aussi l'intervalle pour que germe à nouveau la graine de la révolte, le temps que se prépare la terre à une nouvelle récolte. Car ainsi vont les convictions comme il en est de la nature. Parfois, elle s'endort, mais toujours elle se réveille. Avec ce printemps électoral est venu le moment de reprendre le combat, bien que votre hôte n'ait jamais cessé de le mener en bien des lieux, à la fois virtuels et physiques.

    Si on excepte donc cette interruption de presque deux ans, ce blog a souvent été le support de mes "analyses" politiques. Ma modestie dût-elle en souffrir, et bien que je ne construise pas mes commentaires à l'appui de ma seule pensée, il faut bien constater que les faits n'ont quasiment jamais démenti ce dont j'avais témoigné ici, et la tendance économique de fond est rigoureusement identique à ce que je soulignais.

    Le quinquennat de François Hollande a été une longue plongée vers le vide, vers toujours plus d'obstination néolibérale, plus de dévoiement de la politique et de sa décrédibilisation. Ses mesures ont illustré l'impuissance et même plus, la toxicité, des vieilles recettes qui visent à "libérer les énergies", une politique de l'offre qui fait le bonheur des multinationales, des financiers et des rentiers en général, au détriment de tous les autres et de l'économie en général.

    Jamais la société n'aura été si défiante envers les élus, ceux qui sont aujourd'hui aux mieux leurs amis, au pire leurs maîtres, les oligarques, et leur cour d'affidés des éditorialistes et de leur piétaille de journalistes souvent contraints à une propagande masquée, qui ferait passer celle d'un Poutine pour presque vertueuse en comparaison.

    Au milieu de ces décombres et à l'occasion de cette campagne électorale se lève une force citoyenne, dont la formation remonte déjà à plus d'un an et les fondations sont plus anciennes encore, car elles puisent leurs racines dans le non progressistes de 2005 contre le TCE, et dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon déjà. Elle progresse en parallèle avec le désir de renouvellement et d'assainissement de la politique, porté par le mouvement pour la sixième république, dont j'ai déjà parlé sur ce blog.

    A l'heure où je parle il est désormais partagé par tous que la France Insoumise a des chances réelles d'être au second tour de l'élection présidentielle qui aura lieu le 23 avril et 7 mai prochains. Les sondages sont à manipuler avec d'infinies précautions mais la formulation des dynamiques est en général là où ils se trompent le moins. Or c'est la France insoumise qui possède incontestablement la meilleure. Et des simulations établissent que Jean-Luc Mélenchon battrait tout ses adversaires au deuxième tour. Ce succès grandissant est donc le fruit de cette longue préparation du programme et de la campagne, travail de milliers de citoyens qui ont en fait la cohérence et la précision.

    Vous pouvez le consulter en suivant le lien ci-après :

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    Axé sur le retour de la souveraineté politique des citoyens, dont Jaurès disait qu'elle est le fondamental de toute liberté, l'Avenir en commun, propose donc la fin de la monarchie présidentielle, de ce régime où les élus une fois leur mandat acquis, se permettent de faire le contraire de ce qu'ils ont annoncés pendant les campagnes, toujours dans la direction de plus de néolibéralisme, de profits pour les oligarques, d'efforts et de restrictions pour les 95% de la populations, pour des résultats économiques désastreux, dont on a déjà parlé. Plus encore, on le voit bien aujourd'hui avec les affaires qui s'accrochent au parcours des candidats Fillon et Le Pen, sans parler du trouble qui s'attache lui à l'entourage et aux affinités de Macron (finance, grands patrons, soutiens venus des sphères d'opportunisme les plus patents de la politique français), nous avons à faire avec une caste qui se pense intouchable et se conduit comme une aristocratie sans foi ni loi, appelant aux coupes budgétaires pour les services publics, mais se servant dans la caisse sans vergogne.

    Le changement d'institutions s'avère donc indispensable pour repartir dans une démocratie effective, où le choix politique sera garanti. C'est l'objet de l'appel à une assemblée constituante où les citoyens redéfiniront leur vivre ensemble politique, les règles de la démocratie dans ce pays. Mais il faut également faire face à tous les défis de notre époque, sociaux, économiques, écologiques. Là aussi, l'Avenir en commun s'avère d'une cohérence redoutable avec comme pivot une renégociation des traités européens dans lesquels nous sommes prisonniers, quitte à en sortir si nous ne parvenons pas à les changer drastiquement en faveur d'une réorientation sociale et plus durable de l'économie. Il propose également de rompre avec l'austérité toxique et propulser une reprise basée sur une meilleur répartition des richesses, moteur d'une consommation retrouvée, balisée par un protectionnisme solidaire négocié, dans un système de production repensé pour être compatible avec la préservation de l'environnement. Le smic revalorisé, compensé par des mesures en faveur des PME (impôts sur les sociétés baissé de 30%, taux d'escompte ramené à 0%, crédit facilité à la BPI), l'impôt sur le revenu plus progressif avec la création de 14 tranches (90% des français en paieront moins) et la lutte contre l'évasion fiscale comme priorité, la sortie du nucléaire et le chemin vers le 100% d'énergie renouvelable,  avec un accent mis sur la recherche et la formation professionnelle pour répondre aux enjeux technologiques et industriels liés.

    Enfin, Jean-Luc Mélenchon propose de restaurer l'indépendance de la France en sortant de l'OTAN qui nous précipite vers la guerre, tout en en privilégiant les coopérations dans le monde entier, car notre pays est présent sur les cinq continents.

    Après trente ans de politique qui nous ont montré qu'elle ne réglaient rien, bien au contraire, il est temps de retrouver la France qui inspire, la France qui va de l'avant, la France qui respecte sa devise Liberté, Egalité, Fraternité, la France de la Révolution et celle de De Gaulle. Il est temps de construire la France de demain qui se lancera dans les défis de ce siècle en préservant sa cohésion sociale et en portant de nouveau sa parole d'équilibre dans le monde. Le 23 avril et le 7 mai, votons Jean-Luc Mélenchon, soutenons la France Insoumise et l'Avenir en commun.

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  • De la souveraineté

    Compte-tenu du déroulement de la crise, qui n'est que le corollaire de politiques appliquées depuis une trentaine d'années, politiques dites néolibérales au sens large (le tout marchand sous l'égide de la finance mondialisée pour résumer à coup de serpe (peut-être bientôt à coup de faux)), la notion qui devient peu à peu centrale face au déni de démocratie permanent de nos dirigeants, c'est celle de la souveraineté. Elle n'est autre que le pouvoir d'une majorité de citoyens, de voir effectivement les politiques qu'elle a choisies, être appliquées dans leur essence.

    Cette souveraineté qui est indispensable à la démocratie est aujourd'hui bafouée au nom d'un réalisme économique qui n'est autre que l'expression d'une idéologie qui confère à la religion. C'est surtout le moyen de maintenir le pouvoir et l'argent aux mains d'une infime minorité. Le résultat est que, quel que soit le candidat élu, le contenu politique une fois aux manettes est le même, sauf nuances infimes.

    Nous connaissons en ce moment deux situations qui illustrent pleinement ce malaise démocratique. D'un côté le gouvernement français va utiliser l'article 49/3 de la constitution pour faire passer en force la loi Macron. C'est la première fois que cette disposition est utilisée contre un parlement où l'exécutif est censé avoir la majorité. Cela veut tout simplement dire que la politique menée est contraire au projet politique qu'avait proposé l'actuel président de la République pour se faire élire et que les représentants des citoyens ne sont pas une majorité à soutenir cette attitude. Bien entendu, et c'est une autre marque de la déliquescence de nos institutions, les fameux "frondeurs" qui s'opposent à leurs collègues du Ps, n'iront pas jusqu'à voter pour la motion de censure et donc n'iront pas au bout de leur conviction (de façade). C'est le mal essentiel de la professionnalisation de la politique que de produire des gens de carrière plutôt que des hommes d'état. Le poste est donc privilégié aux idées.

    Pour faire simple, nos représentants trahissent leur mandat et dévoient l'élection qui les a porté au pouvoir. Il s'agit clairement d'un déni de démocratie.

     

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    "Ce n'est pas de l'autorité, c'est de l'efficacité", comme dirait un aficionado du Barça peu soucieux des deniers publics quand c'est lui qui les utilise.

     

    Or, au même moment, en Grèce, Alexis Tsipras lui, essaie face à une adversité aussi dogmatique que balourde, celle notamment de nos braves "socialistes" néolibéraux, de maintenir la teneur du programme pour lequel il a été élu. L'orthodoxie, entendez par là tous ceux qui ne jurent que par la sainte parole économique libérale, n'a pas de mots assez durs pour dénoncer l'obstination de Syriza à vouloir respecter ses électeurs. Par delà la posture morale de créanciers roulés par des malfaisants grecs qui ne veulent pas honorer leurs dettes, ce qui est faux, il y a surtout la crainte que la démocratie soit possible, que d'autres politiques économiques puissent être appliquées, que des rentes pourtant mortifères pour l'activité réelle, soient remises en cause.

    Quand je dis que l'accusation de mauvais payeur adossée aux grecs est malvenue, c'est que c'est un des noeud du problème. L'endettement actuel est dû pour une large part à des prêts contractés pour sauver les banques, françaises et allemandes notamment, très impliquées en Grèce au moment de la crise de l'euro, ce qui le rend illégitime au sens où l'objectif officiel était d'aider le pays à sortir de ses problèmes financiers, objectif dont on a vu à quel point il n'a pas été tenu, et pour cause. L'audit lancé par une commission du nouveau parlement grec vient de donner lieu à un premier rapport qui éclaire précisément le caractère quasi crapuleux de la dette :

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-rapport-sur-la-dette-est-une-arme-utile-pour-athenes-485224.html

    Par ailleurs, Syriza a proposé dès le début des négociations qui se tiennent en ce moment, non pas de ne pas rembourser ses créancier, mais au contraire de lier le remboursement à la croissance, donc aux succès attendus de la nouvelle politique. Il n'a jamais été question de faire défaut au départ. Mais le danger est grand pour certains gouvernement en place, en Espagne par exemple et en Allemagne, qui donne le La de la politique économique en ce moment, que l'expérimentation d'autres solutions puisse se révéler bénéfique. Cela porterait possiblement le danger électoral et de fil en aiguille, la fin éventuelle de l'hégémonie néolibérale, dont les dérives sont critiquées jusqu'au sein du FMI et de l'OCDE, organisations schizophrènes qui sont capables de constats pertinents, tout en continuant de prescrire des remèdes qui sont à l'origine du mal pourtant bien perçu.

     

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    Les parias désignés sont donc aujourd'hui ceux qui essaient de défendre la voix des électeurs alors que les tenants du libéralisme éclairé, qui donnent des leçons de démocratie à tour de bras, jusqu'à l'exporter de force avec les résultats que l'on connaît au proche et moyen-orient, eux, pendant ce temps, piétinent le mandat reçu des citoyens, avec le plus parfait cynisme, contribuant à construite une société cupide, inégalitaire, autoritaire et pour tout dire, maffieuse.

    Voilà pourquoi ce qui se joue en Grèce est si important pour la liberté de choisir la société dans laquelle nous voulons vivre, si crucial pour l'avenir de ce mot violenté : la démocratie. Parce que nous devons la défendre de ses fossoyeurs sans scrupules, parce que nous devons la promouvoir auprès de tous ceux qui se résignent à une domination atténuée à coup de psychotropes consuméristes, il faut à nouveau porter au débat ce qui fait son essence, qui permet au citoyen d'être conscient de lui-même et de son pouvoir. Il faut à nouveau parler de la souveraineté !

     

  • Le bruit des bottes

    Sans doute parce que même quand la détermination est inflexible, il n'est pas possible de répéter inlassablement la même chose, voilà que mes publications politiques s'espacent. Ce début d'année est pourtant riche d'actualité, bien peu porteuse d'espoir et de progrès mais terriblement illustratrice d'un mécanisme infernal toujours aussi huilé.

    De la défaillance d'un modèle social laissé à l'abandon et que viennent déchirer encore plus quelques jeunes fanatisés, à la défense de dogmes économiques totalement faillis mais qui font la richesse d'une infime minorité captant les ressources donc, et bien sûr le pouvoir, nous assistons à la lente dérive vers une issue cynique, autoritaire et violente, dans le déni de la démocratie. Excepté là où ils ont beaucoup soufferts, en Grèce ou en Espagne, les citoyens sont pour la plupart, amorphes, résignés, voire souvent, convaincus du bien-fondé de la pensée dominante, qui pourtant en laissera 95% sur le carreau.

    Tout cela, je le constate et le relate sur ce blog depuis son ouverture, au lendemain de la crise de 2007-2008, dont nous vivons toujours les conséquences et la lente montée en régime. Jamais les faits ne m'auront démenti. On le sait Cassandre ne fut pas écoutée et l'histoire montre que les grands phénomènes historiques sont souvent imperméables à toute possibilité de les infléchir. Pour autant, il m'est impossible de supporter passivement tous ces gens qui se mettent la tête dans le sable ou se convainquent que le problème, c'est le coût du travail, les hordes de fonctionnaires et les immigrés, et pas le tribu faramineux que prélève la finance sur l'économie réelle, avec pour résultat de l'asphyxier.

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    Ajax enlève Cassandre (fresque Pompéi) (les orthodoxes aimeraient bien nettoyer les lanceurs d'alerte)

     

    Dans les moments de découragement, il est difficile de lutter contre l'attrait de la propre mesquinerie ordinaire que l'on essaie de combattre et de ne pas tomber dans la détestation de tous ces crétins endormis, envieux, lâches et égoïstes qui pagaient vers les chutes qui les noieront et moi avec. Mais précisément, il y aura mes proches et moi-même dans cette issue funeste. Alors la dignité et la raison veulent que le combat soit mené jusqu'au bout, jusqu'au moment où, s'il est perdu, il changera de forme, passant de politique à celui de la lutte pour la survie.

    Il faut donc répéter que seul un sursaut collectif, la redéfinition de politiques solidaristes, permettront de sortir de cette crise entretenue par l'oligarchie. C'est la souveraineté citoyenne réaffirmée qui nous permettra de replacer la politique comme définition de l'action sociale au service de l'intérêt général et pas de quelques appétits très particuliers et minoritaires qui, pour préserver leur pouvoir et leurs rentes juteuses, s'ingénient à diviser les citoyens en sapant notamment la force pondératrice de l'Etat, social et laïc. La lutte doit être dirigée vers le haut. Le problème n'est pas l'immigré, le fonctionnaire, le chômeur. Tous ceux là sont comme vous et moi : ils essaient de vivre au mieux avec de maigres ressources le plus souvent. Non, le problème, ce sont les rentiers professionnels, les financiers, qui nous disent que nous ne travaillons pas assez quand eux ne travaillent jamais, qui nous disent qu'il faut baisser leurs impôts alors que ce sont nous qui les payons, qui vous disent qu'il faut faire grossir les dividendes en vous alléchant avec le rendement de votre compte-épargne, sans vous signaler que pour que l'action progresse, il faudra se débarrasser de nombreux emplois et du vôtre en particulier.

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    Votre épargne nuit à votre emploi !

     

    Pour que la situation s'améliore, il faut donc soulever les vrais problèmes, mais il ne faut pas non plus se tromper de solutions. Les oligarques savent que nous sommes plus nombreux qu'eux et que la prise de conscience collective de leur domination vaudra leur perte. Ils tentent donc par tous les moyens d'empêcher cette prise de conscience ou de la dériver vers des exutoires sans danger pour eux. L'extrême-droite leur est très pratique dans cet objectif. Ils sont conscients, car l'histoire l'a toujours montré, que les partis fascisants ont toujours préservé le grand capital au détriment de la masse du peuple. D'ailleurs, dans les pays où l'expérience est encore chaude, en Espagne, en Grèce, les citoyens ne sont pas enclins à retourner à ces fausses solutions. Ils choisissent le règlement solidaire et souverainiste de la crise car leur mémoire est encore trop marquée par les temps de souffrance infligés par les dictateurs d'extrême-droite.

    En France malheureusement, le souvenir du régime de Vichy s'estompe, le naufrage de la gauche de gouvernement et la disparition d'un véritable courant gaulliste, laissent libre-cours à une formation opportuniste qui une fois au pouvoir, ne se démarquerait en rien de ce qui a toujours fait le fascisme : l'autoritarisme, la privation de liberté et l'exploitation des plus faibles. Nous ne devons pas céder à cette facilité mortifère comme nous ne devons pas laisser les oligarques décider que notre avenir est leur profit. Ce pays n'a pas à se normaliser pour continuer à exister. Mais pour qu'il puisse trouver ses propres voies de sortie de crise, il faut redonner aux citoyens le pouvoir de décider, donc changer les institutions. Il sera ensuite permis de définir enfin nos propres politiques : dessiner une économie durable dans la justice sociale, préférer la coopération plutôt que la compétition aveugle qui nous dresse les uns contre les autres, relancer les grands projets de progrès scientifiques en lien avec la préservation de l'environnement, redonner un sens au travail et à nos existences, en dehors du mercantilisme et du consumérisme. A défaut, nous entendrons rapidement le bruit des bottes...

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    Douce France ?...

  • Passer la sixième

    Le temps n'est pas extensible et ce blog a souffert de cette évidence. Les traditionnelles photos des non moins traditionnelles vacances d'été sont donc toujours en attente. Elle patienteront encore un peu puisque il est des sujets éminemment plus importants, même si beaucoup et peut-être certains lecteurs ici-même préfèreraient la légèreté d'un petit reportage illustré, alors même que l'urgence de la situation réclamerait d'eux bien davantage de se pencher sérieusement sur le sujet politique.

    C'est bien ce dernier que je vais donc une nouvelle fois aborder ici, afin de tenter d'ouvrir une perspective, ou plus précisément de relayer une proposition de sortie de crise. Cette dernière, qui a bien souvent été l'invitée vedette de mes billets depuis l'ouverture de cette tribune, est toujours en pleine forme et continue d'évoluer vers l'aggravation, pour les raisons maintes fois abordées ici (et ailleurs bien évidemment) : les causes profondes du dysfonctionnement systémique de l'économie n'ont toujours pas été constatées par nos dirigeants et ils n'apportent que des mesures idéologiques (néolibérales) qui ne font que l'accentuer.

     

    m6r, sicième république, constitution, assemblée constituante, Jean-Luc Mélenchon

    Ces représentants politiques qui s'obstinent dans l'erreur sont le témoignage d'institutions qui ne peuvent plus répondre à la fois à l'exigence démocratique et à la nécessité d'apporter des solutions qui sortent du cadre actuel. Comment interpréter autrement une situation qui voit les mêmes politiques être appliquées quelle que soit l'étiquette du candidat élu, au mépris des électeurs, dont le vote est systématiquement contourné, au moins depuis le 29 mai 2005 et le referendum sur le TCE. Le résultat, c'est que les citoyens sont totalement désorientés, se réfugient soit dans un parti qu'on leur vend comme le seul anti-système, soit dans l'abstention.

    La vie politique est actuellement, comme elle pouvait l'être en 1788, totalement verrouillée par une infime minorité de personnes, qui confisquent tous les pouvoirs et dont le seul but est de se maintenir aux affaires, servis en cela par tous ceux qui profitent de la situation. Il s'agit ni plus ni moins d'une nouvelle aristocratie qui se donne le droit de faire circuler les seules idées qui vont dans son intérêt, avec la complicité passive d'une base citoyenne à la fois engluée dans ses difficultés quotidiennes et anesthésiée par la société de consommation.

    Parce que les gens sont tous responsables du fonctionnement d'une collectivité, il est nécessaire que leur implication dans la vie politique soit bien plus grande qu'elle ne l'est aujourd'hui, cantonnée à des élections de pure forme puisque l'issue débouche sur la continuité et la médiocrité. Plutôt que d'espérer un éventuel sauveur, il faut changer les règles afin que ne soit plus permis cette domination tout sauf éclairée.

    Or les règles dans un Etat, c'est la constitution qui les fixe. On peut donc parfaitement faire en sorte qu'il soit anticonstitutionnel de passer quarante ans avec des responsabilités politiques, de cumuler les mandats, de disposer d'autant de moyens d'expression que l'argent ne le permet, favorisant par la même la reproduction des castes nobiliaires, comme c'était le cas durant l'ancien régime. Puisque la constitution de la cinquième république ne permet pas d'éviter ces abus lourds de conséquences sur la démocratie et la bonne gestion de notre pays, il faut donc en changer. Cela permettra en outre de provoquer un débat, de concerner le plus grand nombre de citoyens possible, de faire en sorte que le peuple, que l'on a voulu disséminer en autant d'individus autocentrés impuissants à s'opposer aux visées des dominants, de faire en sorte que ce peuple donc, prenne conscience de lui-même, de ses devoirs, de ses responsabilités, autant que des droits qui lui sont légitimes.

    Voilà pourquoi a été lancé le mouvement m6r (mouvement pour la sixième république) afin de réclamer la convocation d'une assemblée constituante. Plus nombreux seront les signataires, plus vite l'idée avancera et deviendra incontournable dans le débat politique.

    Voici le lien vers le site web où l'on peut adhérer à cet appel :

    http://www.m6r.fr/

    Même si l'initiative en revient à Jean-Luc Mélenchon, l'objet de cette démarche est de dépasser les partis et les appartenances. En effet, aujourd'hui, les clivages sont abolis par le néolibéralisme qui rassemble une grande majorité du Ps, jusqu'à l'UMP et d'un autre côté, nombreux sont les gens de gauche ou de droite qui ne se reconnaissent pas dans cet abandon des valeurs de notre pays, portées aussi bien par De Gaulle que par Jaurès, et qui, plus encore, n'acceptent pas que la souveraineté de la France échappe à ses citoyens, bradée qu'elle est par des dirigeants désormais en parfaite accointance avec l'oligarchie financière et les lobbies sévissant à Bruxelles notamment. C'est pourquoi c'est dans l'intérêt du plus grand nombre de réclamer des institutions qui permettent réellement aux citoyens de décider de la politique qu'ils veulent voir être mise en place.

    Pour mieux comprendre les enjeux autour d'une nouvelle constitution, je vous propose un discours extrêmement clair et argumenté de Jean-Luc Mélenchon ainsi que l'émission C politique, animée par Caroline Roux, rare journaliste à écouter ses invités:

     


    Discours de Jean-Luc Mélenchon à la fête de l... par lepartidegauche

     



    "Il faut que le peuple s'en mêle" - J.-L... par lepartidegauche

     

    Parce que la crise que nous vivons, si nous la laissons aller jusqu'à son terme, peut déboucher sur des horreurs que nous avons déjà connues dans l'histoire, parce qu'il est temps que nous tous, nous nous réveillions et nous prenions enfin en main pour faire cesser la longue agonie d'un pays qu'on enterre vivant, parce qu'il est temps que nous rappelions ce que signifie la démocratie, alors il est temps de passer la sixième.

     

  • Les mettre aux pieds du MUR

    J'ai renoncé plusieurs fois à écrire un nouveau billet d'actualité politique, tant il peut parfois apparaître vain dans la situation actuelle de vouloir éveiller les consciences sur la dangerosité des dynamiques en cours dans notre pays et dans le monde en général. Il en faut bien quelques uns pourtant pour continuer à lancer les alertes, forcer les regards vers d'autres perspectives d'avenir, tenter de sortir les têtes du sable.

    Après la dernière séquence électorale, que dire du paysage politique ? Les partis de gouvernement bloqués sur leur consensus néolibéral toxique sont désavoués, le Fn largement institué comme seul réceptacle officiel du mécontentement est le seul à tirer son épingle du jeu, la gauche assumée stagne et pâtit des échecs et des reniements du Ps, qui signifie à tort gauche dans son ensemble pour beaucoup de citoyens. Le parti de l'abstention, qui n'agit sur rien et laisse les clés du pays aux puissants, est la seule force, quoique impuissante par constitution, en progression.

    Malgré la débâcle des politiques mises en oeuvre par le gouvernement actuel, en totale continuité avec les précédents, ce sont les idéologues du libéralisme économique qui sont sur toutes les ondes, professant doctement qu'il faut accentuer les réformes, celles-là mêmes qui échouent pourtant partout dans le monde, sauf si on considère que l'explosion des inégalités, l'érosion continue de la classe moyenne, la hausse de la pauvreté dans les pays développés, soient des indicateurs de réussite économique.

    Crise, résistance, néolibéralisme, Mélenchon

    Le temps des cerises semble bien loin encore

    Il a pourtant été dit maintes fois que l'austérité, la stagnation ou la baisse des salaires, la destruction des services publics et des revenus indirects qu'il génère, ne pouvaient que contracter l'activité et provoquer la récession et le chômage. L'assouplissement des droits des salariés ne fait que créer de la précarité en baissant de façon artificielle le nombre de chômeurs. Cette situation ne profite qu'aux rentiers et aux dividendes qu'ils touchent sur le dos de l'immense majorité de la population. Jean-Luc Mélenchon par exemple, sur son blog, a expliqué et continue de le faire, pourquoi nous allons dans l'impasse et ce qu'il conviendrait de faire pour en sortir. Force est de constater qu'il a eu raison, comme votre modeste serviteur en passant, sur la majorité des points qu'il a abordé depuis le déclenchement de la crise qui nous concerne aujourd'hui.

    Pourtant ce n'est pas au système financier, celui qui capte la richesse au détriment de l'économie réelle, des investissement, des salaires, des ressources des Etats, que les citoyens semblent vouloir s'attaquer, mais à ceux qu'ils côtoient tous les jours, en les soupçonnant de leur prendre le peu qu'ils ont : les immigrés, les fonctionnaires et autres boucs-émissaires faciles à attaquer. Pourtant, les détruirait-on tous que cela ne règlerait pas le problème. Il faudrait trouver d'autres exutoires aussi inefficaces.

    Comment, après trente ans de propagande de tous les instants, faire comprendre que l'Etat est la solution et pas le problème, que l'impôt est le meilleur outil pour faire fonctionner une société, s'il est juste, progressif et bien utilisé, que penser à l'autre est infiniment plus protecteur pour soi que de vouloir légitimer les luttes inter-individuelles ? Celles-ci n'aboutissent qu'à la domination d'une infime minorité dont les intérêts convergents sont suffisamment puissants pour qu'elle se construise un bouclier fait de ceux qu'elle asservit pourtant.

    Comme le disait Spinoza, relayé notamment par Frédéric Lordon, il n'y a pas de force intrinsèque des idées vraies. En d'autres termes, être dans le juste, proposer les bons diagnostics et les solutions pertinentes ne suffit pas à être porté au pinacle, sinon au pouvoir.

    Nombre de citoyens s'aperçoivent bien pourtant que les politiques menées ne sont pas efficaces, sont complètement contre-productives voire tout bonnement désastreuses. Ils ne font pas la moindre confiance aux représentants politiques incapables de sortir du jeu du pouvoir et des carrières, englués dans des schémas de pensée erronés et dogmatiques. Mais ils préfèrent pour le moment s'effacer dans l'abstention ou donner leur espoir à une formation politique qui bien que récupérant à tour de bras le programme de la gauche assumée, sans pour autant en saisir et en définir la complexité, reste un parti d'extrême-droite, misant sur la haine de l'autre pour favoriser lui-aussi la situation d'une élite, qui bien que nationale, ne se préoccupera pas plus du bien être de la population que celle au pouvoir actuellement, l'autoritarisme, la xénophobie et la chasse aux opposants en plus.

    Crise, résistance, néolibéralisme, Mélenchon

    Saint-Just : "Le bonheur est une idée neuve en Europe" Encore aujourd'hui, manifestement...

     

    Néanmoins, comment ne pas comprendre le désarroi de citoyens qui voient leur pays être constamment dénigré et affaibli de l'intérieur depuis tant d'années. Tous leurs repères leur sont enlevés au nom du modernisme ou de l'Europe, alors qu'on ne leur propose qu'un avenir fait de régression sociale et d'individualisme destructeur du sens de toute chose. La libéralisation de la finance conjugué à l'intégration européenne ont privé la politique de toute possibilité d'action. La même direction est suivie depuis des décennies alors qu'elle a fait basculer le monde dans une de ses crises les plus sévères. Droite et gauche sont invoquées alors même que le contenu programmatique est strictement le même. L'hypocrisie et le cynisme font des ravages, lassent, dégoûtent, désespèrent...

    Compte-tenu du sens frelaté qu'ont maintenant certains mots, la gauche en fait partie, il est presque illusoire de s'associer une majorité d'électeurs en s'en revendiquant. Mais peut-être que, face aux dégâts considérables causés par le néolibéralisme, constituer un mouvement unifié de résistance (MUR) est-il possible. Il s'agirait de fédérer autour de quelques thèmes principaux qui transcendent les clivages :

    -la réhabilitation de notre pays en réaffirmant la nécessité de préserver son modèle politique et culturel, tout en l'optimisant, tout en gardant ses points forts : la continuité territoriale, les services publics, ses terroirs agricoles etc...

    -redonner la souveraineté au peuple, aux citoyens en restructurant la finance et en sortant de l'Union s'il n'est pas possible de la réorienter, en changeant des institutions pour que ne soit plus permis le cumul exagéré des mandats, les carrières politiques une vie durant, le pantouflage, qu'au contraire soit autorisée l'implication plus grande des citoyens dans la vie politique, notamment en rendant possible les referendums d'initiative populaire et révocatoire pour le président de la république

    -réaffirmer l'idéal républicain, sa laïcité, son ordre, son universalisme.

    -réorienter les politiques économiques vers un développement durable, innovant, privilégiant l'emploi, les salaires et l'indépendance nationale plutôt que les profits des actionnaires, la désindustrialisation et la perte de souveraineté.

    Crise, résistance, néolibéralisme, Mélenchon

    Bleu, Liberté, Blanc, Egalité, Rouge, Fraternité

     

    Notre pays doit relever la tête et c'est en cessant d'avoir honte de ce qu'il est et a été qu'il le fera, pas en se fondant dans une entité qui le prive de son génie et de ses capacités de rebond. Ce n'est pas céder aux sirènes du nationalisme de l'exclusion et de la confrontation que de le dire, mais au contraire retrouver le souffle de la grande Révolution, de l'universalisme et de la coopération, sur laquelle la France a construit sa modernité, malgré l'Europe coalisée contre elle, Europe qui finira finalement gagnée par les idées qu'elle avait combattue en pure perte.

    C'est en s'inspirant du Conseil national de la Résistance que nous sortirons de ce marasme et que nous pourrons construire le temps des jours heureux. Il est temps de défaire les néolibéraux et le poison qu'ils distillent, il est temps de les mettre au pied du MUR.

  • La vérité si je mens !

    Quand la masse des contradicteurs orthodoxes n'a même plus l'once d'un argument pour réfuter ceux qui les mettent dangereusement en difficulté, ils ne s'attaquent plus au fond mais à l'homme qui le porte.

    Voilà pourquoi reviennent traditionnellement des "dossiers" sur l'absence de Jean-Luc Mélenchon au parlement européen. Celles-ci sont censées illustrer le manque de sérieux et donc de crédibilité de celui qui endosse le mieux le rôle du combattant contre le système néolibéral.

    Et pourtant, même s'il considère l'institution européenne comme impuissante du fait de son manque de pouvoir, de son rôle de quasi chambre d'enregistrement des décisions de la commission, du fait que les principaux partis de gouvernement votent de concert la plupart du temps, il n'en est pas moins un des plus actifs pour retourner à ses électeurs son activité et le contenu politique des débats. Quoi de plus cohérent alors de ne pas participer aux travaux de l'ombre, qui ne sont que des mises en formes respectant à la lettre les traités européens, donc une orientation claire en faveur de la concurrence libre et non faussées et autres cadres rigides d'inspiration ordo-libérales, mais au contraire, de dénoncer ces pratiques de conformation et rendre-compte aux citoyens de la toxicité de la plupart des politiques européennes.

    Or il s'avère que Jean-Luc Mélenchon est de ceux qui interpellent le plus au sein de l'hémicycle, de ceux qui font le plus d'explication de votes, le tout retranscrit dans un blog européen dont bien peu de ceux qui accusent ou font relayer les accusations par certain médias, peuvent se prévaloir d'offrir.

    Quelques liens pour preuves :

    http://europe.jean-luc-melenchon.fr/ma-facon-detre-depute/

    http://europe.jean-luc-melenchon.fr/ma-facon-detre-depute/absences-dois-je-mexcuser/

    http://europe.jean-luc-melenchon.fr/theme/resume-de-seance-au-parlement-europeen/

    http://europe.jean-luc-melenchon.fr/

     

    Infographie_JLM_Parlement_Europeen.jpg

     

    Pendant ce temps là, les "vertueux" oublient consciencieusement de parler des élections européennes et des enjeux qui leur sont liés, le grand marché transatlantique par exemple, qui, s'il est signé, entérinera la fin complète de notre modèle social, de notre souveraineté et pour tout dire, de notre pays. Le Front de Gauche alerte sur ce thème depuis des années, dans la droite ligne du non au referendum de 2005. Mais il vaut mieux essayer de discréditer l'homme, quand on sait que ses idées sont irréfutables.

    Malgré cela, il y a encore quelques espaces de paroles non frelatés. Quand le discours politique est autorisé réellement, quand on lui laisse le temps d'approfondir les problèmes, alors il y a peu de représentants élus qui peuvent faire preuve d'autant de discernement, de lucidité et de pédagogie que le co-président du Parti de Gauche. En voici en exemple :


    "Je veux donner le goût du futur" - J.-L... par lepartidegauche

     

     

  • Une et indivisible

    La crise qui dans les faits a totalement invalidé les dogmes néolibéraux, donne pourtant à leur thuriféraires, avec la complicité de l'ancienne gauche de gouvernement qu'est le Ps, l'occasion de pousser la propagande à son paroxysme. Sans cesse à l'offensive, ils ont réussi un nouveau coup, comme auparavant les pigeons avaient pu le faire, en mettant dans la rue en Bretagne de pauvres bougres laminés par les difficultés économiques et menés par quelques figures opportunistes, qui voient là l'occasion, qui de récolter un peu d'argent supplémentaire pour les actionnaires, qui de continuer à saper la légitimité de l'impôt (droite et extrême-droite), qui a promouvoir les nauséabondes idées régionalistes, afin de conforter quelques notabilités féodales. Les véritables victimes de la crise, elles, se verront Grosjean comme devant, comme d'habitude, faute de saisir les véritables tenants et aboutissants...

    Les fameux bonnets rouge, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, sont loin d'être, pour les meneurs, des pauvres naïfs accablés par la déroute de la filière agro-alimentaire bretonne. Leur couvre-chef a été soigneusement déterminé selon les règles du marketing le plus orthodoxe, comme un symbole anti-Etat, mais dont la couleur porte bien entendu à confusion, le rouge étant associé aux révoltes prolétaires, voir à la Révolution. Mais loin d'être phrygiens ces bonnets là viennent plutôt à la rescousse des gros, de bonnets, les patrons de l'industrie porcine et volaillère, de la grande distribution. Ceux là se servent d'une population qu'ils ont eux-mêmes fragilisée par leur licenciements et l'absence d'adaptation à un contexte connu, à savoir la fin des subventions à l'exportation, à la nécessaire montée en gamme des produits fabriqués, l'impérieuse préoccupation écologique dont l'absence fait courir de graves menaces sur la préservation de l'environnement breton, dont on sait pourtant à quel point il est un atout considérable pour la région.

    Bonnets rouge, fiscalité, impôt, écotaxe, Bretagne, marche pour la révolution fiscale, Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon

    Ca, c'est du bonnet rouge !

     

    Ils manipulent ces gens pour tenter d'obtenir l'assouplissement du code du travail, pour leur permettre de rémunérer leurs employés comme les allemands le fond avec les immigrés venus de l'Est dans les abattoirs porcins. On voit là quels bénéfices récolteront ceux qui les défendent plus ou moins consciemment en ce moment... S'ajoute à ces motivations financières, l'ambition de quelques opportunistes régionalistes d'affirmer des positions dominantes en se faisant barons de la cause, cause qu'ils oublieront rapidement pour profiter de leur rente locale et rire des nigauds qui auront permis leur ascension.

    Le prétexte à cette agitation a été l'écotaxe, prélèvement issu du fameux Grenelle de l'environnement, donc décidé par le précédent gouvernement, afin d'installer le principe du pollueur-payeur. Disons le tout net, ce genre de mesure est inadaptée. La question environnementale doit être transversale et systémique. Ce n'est certainement pas en préservant le tropisme productiviste et ultra-libéral que nous pourrons réellement infléchir la dégradation continue de notre milieu. Ce n'est pas non plus en taxant le transport routier sans en parallèle développer les moyens de transports alternatifs, comme le ferroutage, que la situation évoluera positivement. Malgré tout, cela vaut mieux que de laisser faire et voir sans réagir, la Bretagne devenir un grand champ d'épandage de lisier, qui contamine les eaux jusqu'à les rendre impropres à la consommation, sans parler de l'invasion des algues vertes, qui dénaturent le merveilleux littoral breton.

    Si scandale il y a dans cette écotaxe, c'est bien son mode de collecte, confié au privé, à l'entreprise Ecoumouv, qui non seulement pose la question cruciale de la souveraineté la plus fondamentale d'un Etat, à savoir la possibilité de lever l'impôt, mais en plus des conditions plus qu'avantageuses pour les opérateurs privés, au détriment même des sommes qui pourraient bénéficier à la collectivité. On parle ici de 20% de l'ensemble des recettes. Cette forme de délégation, comme tous les partenariats publics-privés d'ailleurs, s'apparente à de l'escroquerie généralisée, avec la complicité inacceptable de la représentation politique. S'il y a un motif de manifestation, c'est bien celui-ci. Il fait le lien avec la véritable le problématique qui devrait être soulevée, à savoir la question fiscale en général, de sa justice, de sa progressivité, de son utilisation bien sûr, et de sa captation par des intérêts très minoritaires, au détriment de la grande majorité de la population, pendant qu'elle subit la dégradation continue de ses conditions de vie.

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    La colère peut donc être très légitime à partir du moment où elle part du constat pertinent que les efforts des classes moyennes et populaires ne peuvent servir à engraisser une infime caste de décideurs politico-financiers, qui se permettent le luxe de manipuler les premières dans leur seul intérêt. C'est bien pourquoi la mauvaise humeur bretonne n'a aucun particularisme à faire valoir mais au contraire devrait faire jaillir un questionnement national , voire européen. Pourquoi, au nom des actionnaires, devoir endurer la perte de toutes nos industrie, devoir assumer le remboursement d'une dette qui a avant tout été encouragée par les financiers et leur a rapporté gros, subir de ce fait une austérité qui ne fait que dégrader l'économie et prive les gens les plus fragiles des services publics ?

    L'impôt qui est à la base du contrat social, de la solidarité entre citoyens et donc in fine à la base de fonctionnement de toute collectivité, épargne aujourd'hui ceux qui ont le plus de moyens pour s'en acquitter. Il faut donc impérativement envisager sa réforme, voir penser une révolution fiscale. Il est nécessaire de le rendre plus progressif, en multipliant les tranches par exemples, d'élargir son assiette, afin qu'il rapporte plus en impliquant tous les citoyens selon leurs revenus car si l'impôt est à la base de la redistribution, il est aussi le ciment du devoir de solidarité. De même, il est urgent de lutter contre l'évasion fiscale et l'impunité de la finance qui nous prive de dizaines de milliards d'euros de ressources chaque année. Le simple fait de se concentrer sur cette lutte rendrait définitivement irrecevable le maintien de l'austérité dont les effets sont non seulement très préjudiciables pour l'économie mais sont en plus extrêmement injuste en frappant les citoyens les moins aisés. A ce titre, l'augmentation de la TVA le 1er janvier prochain est extrêmement mal venue et révoltante car elle va une nouvelle fois toucher les plus fragiles d'entre nous.

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    Parce que le système fiscal est une clé de la remise en cause de l'économie néolibérale en pleine déliquescence, à l'initiative de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche, une grande marche pour la révolution fiscale est organisée le 1er décembre à Paris et partout où les citoyens l'estimeront nécessaire. Ce sera une occasion de montrer notre compréhension des enjeux, loin de la mascarade orientée, très droitisante, des bonnets rouges. Plutôt que de diluer les luttes et se tromper d'adversaire, c'est groupé qu'il faut agir pour redevenir maîtres de nôtre destin, se réapproprier notre république, pour réaffirmer avec force, dans l'intérêt de tous les citoyens, qu'elle est une et indivisible.

  • Liberté, Egalité, Fraternité

    51pVR-gkRXL.jpgAu moment où la défiance des citoyens envers leur représentation politique n'a jamais été aussi prégnante, face à l'opportunisme, à l'irresponsabilité et l'affairisme qui la gangrènent, il n'est pas inutile de revenir sur un personnage historique majeur, dont la caractéristique était au contraire la droiture et la fidélité aux convictions.

    Robespierre, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est une figure incontournable de notre histoire et de la Révolution. L'historiographie de ses vainqueurs en a déformé la postérité jusqu'à en faire un tyran sanguinaire, précurseur des idéologies totalitaires, cela pour mieux masquer les préoccupations égalitaires et humanistes de cet avocat artésien, d'une intelligence et d'une lucidité hors du commun.

    C'est à ce titre que je souhaite évoquer, en conseillant la lecture d'un livre qui lui est consacré, l'héritage de ce montagnard jacobin,  trainé dans la boue par ceux qui en avaient eu si peur et leurs descendants, qui craignent plus que tout qu'un jour on parvienne à édifier une société de partage. Il n'y a qu'à voir leur réaction lorsque quelqu'un qui se réclame de son influence, Jean-Luc Mélenchon pour ne pas le nommer, est combattu et diabolisé, alors même que la représentante d'un parti d'extrême-droite, dont les fondamentaux haineux sont toujours bien présents, est, elle, ménagée et promue comme l'unique porte drapeau de l'anti-système. C'est cette attitude des medias dominants, de l'orthodoxie politique et économique, aujourd'hui inextricablement liées, qui mesure les craintes réelles attachées à tel ou tel. Force est de constater que l'establishment a choisi d'attaquer celui qui lui paraît le plus dangereux pour ses intérêts. Il n'est pas au Fn mais bien au Parti de Gauche.

    Toute proportions gardées, c'est à ce traitement radical qu'a longtemps été soumis Maximilien Robespierre. Le prix à payer pour son incorruptibilité et sans doute également, la conséquence de quelques erreurs de sa part. C'est sur ce bilan, bien plus flatteur qu'un triste historien transfuge de la gauche comme Furet, n'a pu le dresser, que l'ouvrage Robespierre : portraits croisés, se penche. Son objet est de faire un état objectif de la pensée et de l'action robespierristes, à travers le passage en revue de plusieurs thèmes, de sa relation avec la philosophie de Rousseau jusqu'à l'éducation, en passant par les droits des citoyens, la guerre ou les politiques sociales.

    Cet ouvrage se découpe donc en articles thématiques, rédigés par des historiens universitaires, sous la direction de Michel Biard et Philippe Bourdin, président et ancien président de la Société des études robespierristes. Il tente de rétablir la mesure dans le traitement historique du personnage, en réhabilitant son parcours, oeuvre d'utilité publique quand on connait l'acharnement auquel il a du faire face, sans tomber toutefois dans l'hagiographie et négliger la part d'ombre et de mystère de la principal victime des thermidoriens.

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    Ce livre se révèle donc plus qu'utile pour faire la part des choses et comprendre le besoin que nous avons aujourd'hui de retrouver à la fois un idéal commun et le goût de la droiture. C'est sur ces principes, en nous réappropriant la nation dans son acception universaliste, l'ordre républicain, le bien commun et sa gestion par l'Etat, que nous pourrons également convaincre de la nécessité du partage des richesses, d'une réorientation des valeurs vers l'humain et non l'argent et le profit. A défaut, dans la situation économique irrécupérable dans laquelle nous nous trouvons, face aux impensés, à l'inertie, à l'autisme, au carriérisme du personnel politique issu des partis de gouvernement, le risque est bien réel de voir émerger les forces de l'ombre, que l'on commence à créditer aujourd'hui, avec la complicité plus ou moins consciente de la machine politico-médiatique.

    Face à ce danger, il est plus qu'utile de revenir explorer le passé pour le comprendre, effacer les masques idéologiques et s'en servir pour avancer. Il ne serait pas vain par exemple, de se replonger dans la constitution de 1793 dont le moteur fut l'Incorruptible. Elle demeure le texte sans doute le plus démocratique écrit par des parlementaires. Nul doute que faire cet effort nous permettrait de réaffirmer avec force et entrain une devise qui a traversé le temps, trois mots utilisés pour la première fois par Robespierre dans un de ses discours : Liberté, Egalité, Fraternité.

     

    Robespierre : portraits croisés / sous la direction de Michel Biard, Philippe Bourdin. Paris : Armand Colin, 2013. 285 p.

  • La sous France

    Alors que le soleil écrase enfin nos contrées qu'il avait déserté tant de mois durant, que le tour de France, épreuve dont l'intérêt sportif a été sans doute définitivement annihilé par les contraintes financières et marketing, est lancé sur les pentes caillouteuses du Ventoux, que les coureurs, junkies irrémédiables s'agitent au nom, non plus du sport et du dépassement, mais de l'argent roi, il ne reste que notre pays à contempler, lui qui demeure toujours aussi fabuleux de beauté et de diversité.

    Combien de temps survivront encore ces fameux terroirs qui font la richesse, notamment touristique, de l'hexagone ?

    Poser cette question n'est pas un exercice étrange, au moment où, en parallèle donc, avec cette épreuve cycliste séculaire dont je parle en préambule de ce billet, témoin hypocrite de la France éternelle, de grandes manoeuvres sont poursuivies pour la normaliser, en faire un simple satellite occidental d'un empire américain qui tente d'échapper à son déclin en cours et inéluctable. Il cherche donc à annexer officiellement son vassal européen, pour contrebalancer l'ascension des pays émergents.

    Le traité de libre échange transatlantique, dont les négociations viennent de commencer dans la plus grande opacité et le désintérêt complice des media, est sans doute la dernière arme pour faire de notre pays un territoire anglo-saxon comme les autres, pour le soumettre au règne sans partage de la marchandise et de la spéculation. Que subsistera t'il de notre modèle socio-économique, sans doute un des plus équilibrés au monde malgré ses défauts par ailleurs, quand le dogme de la libre concurrence et du commerce sans entrave aura balayé toute résistance à la préservation du bien commun et de sanctuaires non marchands ?

    Cette capitulation sans conditions au monde de la finance, c'est le Ps qui la met en oeuvre. Hollande n'aura donc pas combattu une minute ces financiers dont il avait pourtant fait ses ennemis, le temps éphémère d'un discours de campagne au Bourget, dont le seul objectif était de détourner les gogos d'un vote Front de gauche dont les estimations progressaient rapidement à ce moment. Mission réussie et conséquences désastreuses bien prévisibles...

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    C'est donc l'ancienne gauche qui détruit ce qui reste de nos spécificités, qui applique une austérité absurde qui produit chez nous le même mal qu'elle a engendré ailleurs, qui nous soumet sans discussion aux desiderata des américains et de la commission européenne, qui renonce à tout projet mobilisateur pour la France afin de ne pas parasiter une intégration européenne toute entière tournée vers le bien-être du secteur financier.

    Ces politiques toxiques créent un malaise profond et potentiellement violent. Elles échouent lamentablement sur les causes de la crise, que nos dirigeants ne veulent toujours pas comprendre. Le désarroi cristallise autour du rejet de la politique d'une part, de la tentation d'un vote neo-fasciste d'autre part,  pour ceux qui se souvenant malgré tout qu'ils sont électeurs, se portent sur des solutions simplistes de rejet, solutions vers lesquelles dirige implictement le système politico-mediatique. En effet, le Fn est devenu le creuset officiel du mécontententement, vers lequel on préfère se voir se déverser les citoyens irrécupérables pour la propagande orthodoxe des partis dits de gouvernement (UMP, PS, MODEM, UDI, EELV), plutôt qu'ils se dirigent vers les solutions de remise en cause de l'économie néolibérale, que proposent le Front de Gauche et certains autres mouvements politiques ou para-politiques.  C'est une attitude irresponsable, qui, à la remise en cause idéologique, préfère miser sur l'impossibilité aux force d'extrême-droite d'accéder au pouvoir, voire, le cas échéant à la conviction que le Fn ne toucherait pas aux fondamentaux du néolibéralisme s'il y parvenait tout de même.

    C'est bien cela qu'il faut retenir. L'orthodoxie ne craint pas le Fn. Elle le pose comme seul recours anti-système en le dédiabolisant, en oubliant étrangement sa proximité avec des groupes néonazis ultra-violents que l'on a pourtant vu à l'oeuvre au moment de l'affaire Méric. Elle sait que la finance ne risque rien, que le discours ouvriériste n'est que de façade, comme il l'a toujours été dans l'histoire de la part de l'extrême-droite. Ses efforts de décrédibilisation, elle les porte sur Mélenchon et la gauche assumée, en attaquant systématiquement sur la forme pour noyer la pertinence des constats et des solutions de fonds.

    Ainsi va l'évolution politique, de sacrifices inutiles des catégories les moins favorisées en renoncements lourds de lendemains qui déchantent. Beaucoup se cachent la tête sous le sable pour ne pas se responsabiliser, pour ne pas céder au désespoir, pour ne pas assumer. Pourtant en ce 14 juillet, nous mériterions mieux que de céder à la perspective de la sous France...

     

     

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    Cela fait partie des choses pour lesquelles nous devons nous battre. Permettez moi d'en profiter quelques jours, tant que je le peux...

  • Entrer en sixième

    Voilà presque six ans désormais que le capitalisme sous sa forme financiarisée est entré dans ce qui sera très vraisemblablement son ultime crise. Nos dirigeants n'ont aucune réponse à lui apporter, aucune solution qui nous permette d'en sortir. Le gouvernement Ayrault en France va fêter ses un an en illlustrant ce constat, de la plus terrible des façons, en témoignant à la fois de ses reniements aux idéaux de la gauche et de son incapacité totale à penser hors de la vulgate néolibérale, laquelle, par l'austérité imposée partout, plonge l'Europe et le monde à sa suite dans les abysses de la dépression.

    A l'initiative de Jean-Luc Mélenchon, une marche citoyenne est organisée le 5 mai prochain. Son objet principal est de promouvoir un changement des institutions dans notre pays et pourquoi pas, entrainer une réflexion sur les impasses de la vie politique actuelle dans d'autres pays d'Europe. C'est la marche vers la sixième république, qui si nous étions écoutés, enclencherait un processus constituant, c'est à dire organiserait la convocation d'une assemblée citoyenne, dont les membres ne seraient pas issus de la représention actuelle et ne pourraient être élus ensuite. C'est une garantie de renouvellement et d'indépendance. Son travail serait de réfléchir à de nouvelles institutions permettant d'assainir la politique et de la penser pour et par les citoyens, puis d'en rédiger l'organisation au travers d'une nouvelle constitution.

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    Ce processus a toujours rythmé la vie de notre pays au cours des épisodes clés de son histoire, quand il avait besoin de dépasser la sclérose d'institutions inadaptées. C'est le cas aujourd'hui de la cinquième république, incapable dans son fonctionnement de représenter correctement les aspirations politiques des français et de formuler, par ses cadres, des réponses à la crise qui frappe le monde entier.

    En effet, l'autisme, l'aveuglement, l'obstination de nos dirigeants à poursuivre les mêmes politiques depuis trente ans et de les accentuer encore au moment même où leurs méfaits ont précipité pour aboutir au dysfonctionnement global de l'économie néolibérale, ces attitudes s'expliquent dans un cadre systémique qui favorise l'uniformisation des offres politiques, la proximité des élus avec le monde financier et du grand capital, dont l'affaire Cahuzac, mais avant elle, celle dont Eric Woerth était le protagoniste, parmi tant d'autres exemples, a constitué un témoignage accablant. Le phénomène est arrivé à une telle extrémité que même l'ancienne gauche de gouvernement, le Ps, a basculé depuis à droite sous le poids de dogmes complètement appropriés et considérés comme allant d'eux-même, quand les faits montrent tous les jours qu'ils sont toxiques et nous entrainent dans le mur. C'est ainsi que l'ANI, la loi sur le travail, a été votée dernièrement quasiment en catimini, dans le déni du débat et soigneusement cachée par les agitations stériles autour de l'union des couples de même sexe . Or cette loi constitue une régression quasi séculaire du droit du travail et de la protection des salariés en France, par les facilités qu'elle donne aux employeurs de licencier et surtout par la latitude qu'elle offre de passer outre l'égalité devant la loi, en ramenant le rapport de force au travail, à celui entre le salarié seul, et son patron, largement déséquilibré donc. Mais pour le Ps, tout cela est normal et nous devons nous en féliciter. Qu'importe si, partout dans le monde, la flexiblisation s'est juste illustrée par l'explosion de la précarité et des temps partiels, y compris et surtout en Allemagne, le paradis selon le tout venant néolibéral. Ce qui est sans doute le plus parlant, c'est qu'elle va plus loin que le projet que l'ancien président caressait et n'avait pu mettre en oeuvre, et que l'Ump s'en est félicitée, en discutant seulement sur le détail. Deux partis, mais la même idéologie. Comment réagissent ceux qui ont voté pour le candidat qui promettait de s'en prendre à la finance, que le changement c'était maintenant et qui se retrouve avec les mêmes poncifs routiniers et inopérant, voire carrément contre-productifs ?

    Cette démonstration a pour objet de souligner que les choix économiques, ceux qui par exemple pourraient nous faire sortir de la spirale récessive et de son cortège de chômeurs et de pauvres, sont directement liés aux institutions qui les permettent ou pas. Comment imaginer aujourd'hui qu'un François Hollande, un François Bayrou, un Jean-Francois Coppé ou une Marine Le Pen puissent nous proposer des mesures qui sortent du carcan orthodoxe (austérité, libéralisations, casse du service public et des protections sociales, flexibilisation, course à la compétitivité salariale, stigmatisation de boucs émissaires identitaires etc) ? Comment espérer qu'ils nous proposent de revenir sur l'austérité, en décrétant un moratoire sur la dette, pour l'auditer ? Comment penser qu'ils rééquilibrent les rapports de force géopolitiques, particulièrement entre la France et l'Allemagne ? Qui pour appuyer  une redéfinition des statuts de la banque centrale européenne, pour qu'elle puisse prêter directement aux Etats, pour que  nous puissions court-circuiter les marchés financiers et leur chantage à la dette publique, pour que nous puissions donner de l'air aux salariés et aux entrepreneurs en favorisant à la fois la consommation et les investissements publics et dans l'industrie, grâce à un pôle public bancaire notamment ? A part le Front de Gauche et une partie des verts, personne, parce que tous nagent dans le même bouillon ordinaire et subissent placidement , voir de façon complice, les pression d'intérêts oligarchiques, ce qui se traduit par reculs sociaux et explosion des inégalités. Tout cela est l'expression d'un système qui structure les comportements en quelque sorte, qui garantit l'impunité, qui mêle trop la chose publique avec les intérêts privés et surtout ceux des rentiers.

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    Voilà pourquoi outre le combat contre l'austérité, la marche citoyenne du 5 mai, promeut avec force le changement de république, qui seul nous permettra de redéfinir le rapport au politique et d'imaginer une forme d'économie durable, écologique et solidaire. Pour que nous, citoyens, grandissions un peu en nous impliquant dans la vie politique de notre pays, il est temps de laisser les cancres s'enferrer dans la cour de l'école et d'entrer en sixième.

    Vous trouverez toutes les informations ici

  • Flop Chrono !

    Je vais bientôt vous parler de la grande manifestation du 5 mai pour réclamer une nouvelle constitution, garantissant une vie politique saine et une véritable démocratie, c'est à dire la possibilité réelle de voir des idées différentes être appliquées. C'est peu de dire qu'il y en a besoin, tant le système est arrivé à un point de pourrissement insupportable, sclérose qui en même temps enferme nos dirigeants dans des politiques absurdes à base d'austérité, qui ne cessent d'aggraver la crise.

    Mais pour le moment, je vais décrire mes déboires avec les transporteurs privés. C'est un feuilleton qui a démarré voilà déjà un bon moment et dont j'avais déjà relaté un épisode ici. Cela dit, il y a un lien avec le régime économique que nous subissons, vous le verrez rapidement.

    Après UPS, DHL et autre TNT, c'est donc Chronospot qui cette fois-ci m'a montré tout le respect du client que peut avoir ce genre d'entreprise, du moins quand il s'agit d'un particulier, espèce captive et qui n'est pas source de profits, donc hautement méprisable. Cette affaire m'a mis dans une colère noire et je me venge donc en exposant une nouvelle fois l'incompétence et surtout le cynisme épouvantable de ces transporteurs.

    J'avais commandé un article électro-ménager, sur internet, à une célèbre enseigne spécialisée, en calculant précisément pour que le colis m'arrive, comme cela était proposé, un samedi matin, le tout en livraison express surfacturée. Il me fallait absolument cet article à cette date pour plusieurs raisons, l'une étant que c'est le seul jour où je peux être chez moi, disponible pour accueillir une livraison, sans être obligé de prendre une journée de congé (précaution qui ne suffit pas toujours comme je l'ai déjà narré dans le billet précédent sur le même sujet). La deuxième était qu'il s'agissait d'un colis lourd et encombrant. Enfin la dernière était que j'accueillais une personne chez moi le soir et que j'avais besoin de l'appareil, ayant prévu une surprise à laquelle il m'était indispensable. Le vendredi après-midi je reçois un sms de Chronopost m'indiquant que la livraison aura lieu le lundi suivant, sans aucun motif naturellement. Le message m'indique tout de même que je peux me rendre sur le site du livreur pour reprogrammer la livraison.

    Chronospot, transporteur privé, problèmes de livraisons

    Total Zero...Ca s'invente pas ! :oB (c'est une photo Chronospot hein)

    Je me connecte donc immédiatement sur internet et je vois que la possibilité de recevoir l'article le lendemain, le samedi matin donc, est toujours possible, à condition que j'aille le récupérer au bureau de poste que j'aurai préalablement choisi. Bon, je n'ai pas de voiture et le périple, même s'il est limité à 500 mètres jusqu'à mon domicile, promet d'être périlleux et inconfortable. Tant pis, j'ai absolument besoin d'avoir le four, puisqu'il s'agit de cela, ce jour là. Je sélectionne l'option, qui s'affiche ensuite clairement dans le récapitulatif de suivi. Je m'endors vaguement rassuré, mais toujours un peu inquiet tout de même, ayant appris à ne jamais endormir ma méfiance quand il s'agit de ces prestataires déplorables.

    Au réveil le lendemain, je me précipite vers mon ordinateur pour vérifier le traçage de la livraison et je constate avec une surprise mesurée mais un mécontentement qui commence à bouillonner, que fi des instructions marquées noir sur blanc sur le suivi, ma livraison sera effectuée le lundi suivant. J'appelle sur le champ le service client, enfin, ce qui sert plutôt à décourager toute réclamation chez ces transporteurs. Après 40 mn d'attente, une opératrice me répond, sans doute étonnée qu'il y ait encore quelqu'un au bout du fil. Elle me dit, après mes explications déjà assez sévères et sèches, que mon paquet est peut-être en cours de livraison, mais sans doute recadrée par un supérieur de passage, prétexte que le vendeur en électroménager interdit les dépôts en bureau de poste. Bon, pourquoi pas me direz vous, bien que cela me paraisse étrange. Cela dit, qu'à cela ne tienne, puisque j'habite à 500 m, il sera très facile à Chronospot de faire une petite pointe jusqu'à mon domicile. Mais cela se révèle strictement impossible bien entendu, leur logique n'étant pas tout à fait la mienne apparemment.

    Je me range donc à l'idée de ne pas être livré le samedi mais demande donc à reprogrammer la livraison, non pas le lundi suivant puisque je serai absent, mais le samedi d'après. Une nouvelle fois, cette exigence est acceptée et inscrite dans le suivi, noir sur blanc. Cette fois-ci, malgré le désapointement de voir mes plans minutieusement préparés tomber à l'eau pour ce we là en tout cas, je me dis qu'au moins le colis viendra jusqu'à moi, même si c'est une semaine après la date prévue. Quelle naïveté !

    Le lundi après-midi suivant, je reçois un nouveau sms de Chronopost m'informant que les livreurs sont passés et qu'en l'absence du client ils ont déposés l'objet dans un bureau de poste, mais forcément pas celui que j'avais précédément choisi, non. Un des plus loin de chez moi ! Les instructions de livraison ont donc été totalement bafouées. Je m'en trouve légèrement désapointé, c'est à dire avec une envie délibérée de tuer tout livreur de n'importe quelle société de transport privé qui viendrait à passer dans mon champ de vision.

    Chronospot, transporteur privé, problèmes de livraisons

    Un problème de livraison ?

     

    Pour couronner le tout, il me faudra trois jours pour pouvoir contacter le service client, indisponible tout ce temps là pour je ne sais quelle raison. Après une attente une nouvelle fois déraisonnable, j'obtiens une brave employée délocalisée sur laquelle je tente de ne pas passer ma furie, une fois qu'elle m'ait inocemment dit qu'une fois déposé, le paquet ne pouvait plus être repris et relivré à la bonne adresse, au bon moment. C'est à dire que s'il avait été à Marseille, Chronospost se lavait tout aussi bien les mains de ne pas avoir rendu le service pour lequel j'avais payé assez cher (j'ai été remboursé par le vendeur néanmoins après réclamation). Toutes mes tentatives pour obtenir un responsable s'avèrent vaine alors que je ne tiens pourtant aucunement à accabler une opératrice qui n'y est pour rien, mais qui commence sérieusement à m'agacer en récitant le bréviaire qu'on lui ordonne de servir pour quelques euros de l'heure. Fou de colère, ce qui m'arrive bien rarement, ceux qui me connaissent pourraient en témoigner, j'essaye toutes sortes de pressions pour la faire céder, m'abaissant même à mentir, ce qui là aussi est d'une rareté exceptionnelle chez le bon psycho-rigide que je suis. Je n'obtiens pas le responsable, qui paraît-il est comme tous ses semblables en réunion et qui de toutes façons, m'aurait dit la même chose, c'est à dire m'aurait confirmé que la boîte dans laquelle il travaille est incompétente et l'assume totalement. On me propose seulement de faire une réclamation par écrit, ce qui me fera une belle jambe naturellement et renforce encore mon courroux. Les quelques milliers de km me séparant du centre d'appel, qui ne me permettent pas une descente avec un canon rotatif de 30mm, m'enjoignent néanmoins à la raison.

    Je tente néanmoins un nouvel appel à un numéro d'un point relais Chronopost situé plus proche de chez moi, mais avec le même succès et quelques euros en moins sur mon compte, puisque ce numéro était surtaxé.

    Tout en élaborant des scenarii vengeurs, je me décide donc à aller à la Poste pour voir le fameux colis et essayer de négocier au moins un rapprochement dans un bureau plus proche. Il s'avère que le paquet est trop volumineux pour que je le transporte sur 2 km (je n'ai pas de voiture et personne de disponible pour me véhiculer à ce moment là). Heureusement, l'employé m'assure que le directeur de l'autre succursale passera en début de semaine suivante et se chargera de le rapporter. Ce qui a été fait. Comme quoi, le service public et des agents physiquement accessibles permettent d'assurer une efficacité et un suivi que j'ai bien peu souvent constaté chez les transporteurs privés, dont il faut le rappeler, Chronospot fait partie (filiale privée de la Poste)

    Voilà donc le lien avec l'actualité politique et économique. Voilà ce qu'augure le mouvement de privatisation en cours depuis déjà trois décennies et cette course au profit qui fait oublier jusqu'au client, pourtant censé être roi. Le management impose que les tournées de livraison soient les plus courtes possibles, avec un personnel peu qualifié, précaire, sous-investi et totalement sous-pression pour rentabiliser un maximum la prestation. Le résultat est là : les profits des actionnaires sont respectés, pas les clients. Ceux là peuvent bien aller récupérer leur colis chez le voisin, enfin quand celui-ci, qui se l'est fait refourgué par le livreur parce qu'il passait par là  est assez honnête pour ne pas l'avoir gardé pour lui (véridique, ça m'est arrivé aussi. Un paquet livré chez un voisin inconnu, dont le nom était grossièrement écrit sur l'avis de passage. Il m'a fallu mener une enquête minutieuse pour le trouver. Je précise que j'étais dans mon appartement au moment où le livreur est passé).On ne compte plus les erreurs de livraison, les dépôts d'autorité dans des centres de retrait situés à des dizaines de km (livraison à domicile ???), l'absence d'avis de passage, des livreurs qui ne sonnent pas et qui affirment pourtant que la livraison a été faite ou que le client était absent etc...

    Dire que le service public est gagné par la même folie ! C'est d'ailleurs ce qui explique en grande partie la dégradation de l'efficacité à la Poste comme à la SNCF par exemple, où les mêmes techniques de gestion sont employées (sur le poste maintenance à la SNCF notamment. Pas étonnant ensuite que le matériel tombe en panne dès que la température s'abaisse sous 0° C ). Une fois pour toute, dans ce système financiarisé où seul l'argent est moteur, ou les retours sur investissement doivent être la première préoccupation, de la façon la plus rapide qui soit, le client ou l'usager ne sont qu'une variable d'ajustement totalement méprisée. Il serait temps de s'en rendre compte. Les faits sont pourtant sous nos yeux. Qu'on ne parle pas de concurrence quand l'énorme majorité des prestataires se rangent aux même pratiques et comptent sur la docilité des gens où leur impossibilité d'utiliser d'autres solutions, pour palier l'absence de professionnalisme des transporteurs.

    Chronospot, transporteur privé, problèmes de livraisons

    Pitié, rendez-nous un vrai service public et appelez moi usager, comme avant. J'en peux plus d'être un client dont on se fout totalement !!!

     

  • Meilleurs veules !

    Une nouvelle année de crise s'achève, sans la moindre lueur d'espoir quant à la volonté politique de la solutionner, ou même ne serait-ce que, parce que c'est le point de départ obligé, l'apparition d'une étincelle de lucidité qui nous rassurerait sur sa compréhension, de la part de nos représentants.

    Forts ce cette léthargie plus ou moins organisée, ce sont même les tenants du système, ceux qui préconisent encore moins d'Etat, toujours plus de libéralisations, de flexibilité des emplois, de compétition de tous contre chacun, qui pérorent et poussent leur avantage, contribuant par là-même, car ils sont malheureusement écoutés servilement par cette ancienne gauche devenue néolibérale qu'est le PS aujourd'hui, à saper un peu plus une économie déjà bien malade de leurs médications répétées.

    Les voilà aujourd'hui qui dénoncent en secouant d'effroi leurs perruques poudrées, ce retour de l'esprit de 1789, dont on ne saurait pourtant être plus éloigné en ce moment, pour préparer à un nouveau coup de poignard porté au principal pilier de la solidarité institutionnelle, l'impôt sur le revenu. C'est la figure d'un acteur finissant, gonflé comme un noyé, qui a été choisie pour instiller cet énième hypocrite débat sur l'enfer fiscal français. Depardieu serait donc un de ces nombreux angelots dont on aspire la substance vitale jusqu'à les rendre exangue, tout du moins s'ils n'avaient pas le réflexe contraint de la survie et donc de l'exil en terre protégée (Belgique, Suisse etc...)

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    L'optimisation fiscale vue par Depardieu

     

    Le Ps, décidément bouffi de médiocrité, plutôt que de légiférer comme l'on fait ces bolcheviques d'américains avec leur taxation différentielle, idée reprise par le Front de Gauche au moment des présidentielles, n'a rien trouvé de mieux pour ne rien faire, que de stigmatiser l'acteur. Cela occupe l'espace médiatique, évite le débat, permet de ne surtout pas en venir à la loi, pourtant nécessaire. Car en effet qui pourrait sérieusement donner raison à ces individus qui ont depuis longtemps oublié ce que la citoyenneté implique et qui râlent comme un agonisant à l'idée de payer l'impôt dont ils doivent s'acquitter. Et la presse compatissante de se pencher sur les sommes versées, en inversant rarement la focale, c'est à dire en s'interrogeant sur ce qui reste après que le devoir a été accompli. Un patrimoine d'environ 150 millions d'euros pour l'acteur par exemple, des centaines voire des milliers de smics annuels pour la plupart de ces créateurs de richesses désintéressés. Difficile de vivre avec si peu ?

    Faudrait-il leur pardonner de ne plus se souvenir, qui d'avoir prospéré grâce au cinéma subventionné (par les impôts), qui de pouvoir faire vivre leurs entreprises (pour ceux qui ne veulent pas les vendre avant même presque de les avoir fait naître) grâce à du personnel formé par l'Education nationale, livrer leurs marchandises par la Poste, sur des routes construites et entretenues par les pouvoirs publics etc...Sans doute pensent-ils pouvoir s'en occuper par eux-mêmes. Certains en auraient la puissance financière il est vrai. Mais ce serait au détriment de l'immense majorité d'entre-nous, privés de services publics, puisque l'idée de l'impôt républicain redistributif, instrument de la cohésion sociale, du moins à l'origine, aurait sombré sous la démagogie égoïste de nouveaux noblions dont on ferait bien, effectivement, de raffraîchir la mémoire, en feuilletant avec eux un calendrier de 1792.

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    Robespierre, reviens !

    Pendant ce temps, la crise continue de s'accentuer et bien rares sont ceux qui essaient de nous éclairer sur ses tenants et aboutissants véritables. Il y en a au Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon notamment, qui par ses billets, sur son blog, fait, coûte que coûte, oeuvre d'analyse et de pédagogie, en prenant les citoyens et électeurs pour des gens intelligents, à qui ont peut parler de sujets complexes, sans les tenir par les ficelles électoralistes et individualistes du consumérisme politique.

    En voilà le dernier exemple en date, pour bien comprendre les enjeux de la situation actuelle :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/12/26/pensees-inaudibles/

    Ce sera tout pour ce billet de fin d'année, toujours aussi révolté, malgré les parenthèses festives et vacancières bienvenues. Avant l'époque des voeux, je vous ai donc proposé de méditer sur nos meilleurs veules...

  • Un budget pour le bien commun

    Dans la presse, écrite ou télévisée, il semble que le Front de Gauche n'existe plus. Il n'y a plus que les communistes, dont tout le monde devrait savoir qu'ils se rallieront tôt ou tard au Ps, du moins est-ce que d'aucuns voudraient faire croire, pour tuer dans l'oeuf toute espèce d'alternative de gauche au gouvernement actuel, qui ne peut être soupçonné d'en être pourtant, à l'aune de la signature sans conditions du TSCG et de l'application des mesures dites de compétitivité. Sans doute que la rébellion des élus Front de Gauche donc, au Sénat comme à l'Assemblée, ne va pas dans le sens de cette mise au pas espérée de la composante communiste du mouvement et que les inquiétudes ont du mal à être masquées.

    Enfin bref, on voudrait nous alléguer que cette fois-ci, nous sommes vraiment débarassés des gêneurs. Le Ps a eu le "courage" d'accéder à toutes les suppliques du Medef. Le Front de Gauche donc, est paraît-il porté disparu. C'est fait : Theres"s no alternative. Pas d'alternative, comme le pérorait Thatcher ?

    Hé bien si, il y en a. Elle est d'autant plus vivave qu'elle propose et qu'elle montre que la force politique qui la sous-tend est prête à accéder aux responsabilités.

    C'est à ce titre que le parti de Gauche, autre composante du FdG, a rédigé et publié son contre-budget, qui répond à l'obssession suicidaire de l'austérité, remarquée notamment au Ps.

    On y apprend qu'il serait possible d'avoir des comptes exédentaires sans taxer une nouvelles fois les pauvres et les priver en sus de services publics, que les entreprises petites et moyennes peuvent être dynamisées à la fois en stimulant la demande et en leur facilitant l'accès aux financements, au moyen d'un pôle public d'investissement, en organisant véritablement la transition écologique sans laquelle notre environnement deviendra rapidement invivable, en même temps qu'elle permettra de nombreux débouchés économiques, etc...

    Il y a bien d'autres façons d'envisager les politiques budgétaires et les orientations économiques.  Je vous propose de prendre connaissance :

    http://www.lepartidegauche.fr/system/documents/Contre-budget_PG.pdf?1352732531

  • Le peuple doit faire front

    Comme une douleur lancinante, la question de la crise revient sans cesse dans l'actualité, faute de prendre les mesures pour la solutionner. Depuis cinq ans désormais, elle fait partie de nos vies et sert de prétexte à ceux qui otn contribué à la déclencher, pour asseoir davantage leur pouvoir, pour promouvoir des mesures qui en ont pourtant été à l'origine, comme, un parmi tant d'autres, je n'ai cessé de le rappeler sur ce blog.

    Nous avons sans surprise connu un nouvel épisode de cette obstination absurde et toxique avec l'imposition, car il n'y a pas eu débat, de la question de la compétitivité et des solutions toutes prêtes pour l'améliorer. Le fameux rapport Gallois a provoqué, avec une célérité peu commune (nous pouvons comparer avec celui qu'a rendu Jospin sur la vie politique, déjà oublié) à une prise de mesures par le gouvernement Ayrault, qui s'inspirent en bonne partie celles préconisées dans le rapport.

    La discussion sur le bien fondé du constat et de la pertinence des réponses n'a pas eu lieu. La compétitivité est le problème premier de l'économie française. Point. Il faut y répondre par une politique de l'offre en allégeant les cotisations (on parle de charge dans la pensée unique) sociales et en augmentant la TVA pour financer ce nouveau cadeau fait, sans nuance de taille et de production, aux entreprises. Que ce soit un gouvernement Ps qui fasse, cette fois-ci sans fausse gêne et de façon pleine et entière, ce que le medef réclame à corps et à cris depuis des années et que même la droite n'avait pas osé faire à ce degré, n'est certes pas étonnant, quand on connaît les accointances de Hollande avec le néolibéralisme, mais du moins cela marque t'il la fin de l'hypocrisie qui dure depuis des décennies au parti de la Rose. Désormais, quiconque pensera voter pour les intérêts des travailleurs en glissant un bulletin Ps ne pourra invoquer que son ignorance, certainement pas le programme proposé.

    Mais au delà de la question idéologique, de savoir que Moscovici et compagnie sont dans la droite ligne des Blair, Schroeder, Zapatero, c'est à dire clairement néolibéraux, au mieux au centre, au pire carrément à droite, le problème le plus important est de savoir si les mesures proposées sont pertinentes, si déjà, le diagnostic qui est posé est le bon.

    Que nenni, bien entendu. On rejoint une nouvelle fois l'idéologie, car à ce niveau d'autisme et d'enfermement intellectuel, il ne peut s'agir que de cela. Remarquez bien qu'être idéologue est inhérent à toute démarche politique de projet, mais que le travail premier d'un opposant est de ne pas laisser passer les failles de raisonnement béantes, d'autant plus quand la théorie se fracasse sur les faits. A ce titre, la crise a mis en pièce le crédo néolibéral et précisément, les mesures décidées en grande pompe et avec les félicitations et la pression de la plupart des media et experts autorisés, ont déjà échouées par le passé et font preuve de leur dangerosité aujourd'hui même, partout où elles sont appliquées. Cela en est même dramatique dans les cas grecs, portugais, espagnol et irlandais, dont on parle moins mais qui sur le plan social n'en est pas moins aigu.

     

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    Attachez bien les casques, parce qu'on y fonce et de plus en plus vite !

     

    La compétitivité des entreprises françaises n'est pas grévée par le coût du travail. En effet, ce dernier est lègèrement moins cher qu'en Allemagne, le paradis économique que nous vend la médiacratie. Selon l'INSEE, le coût horaire du travail dans l'industrie est de 33.37 euros en Allemagne et de 33.16 euros en France. Plus encore dans l'automobile (Carlos Ghosn si vous me lisez), il s'élève à 43. 14 euros contre 33.38 en France. L'écart avec les pays scandinaves, régulièrement cités eux aussi en modèle n'est pas davantage en notre défaveur. Il n'y a donc pas un problème de compétitivité coût et tout l'arsenal d'allègement de cotisations qui étrangleraient les entreprises et déjà nul et non avenu.

    En revanche, dans certains secteurs, il y a bien un souci de compétitivité hors coût et d'orientation économique. Mais pourquoi la France s'est elle désindustrialisée plus que certains de ses partenaires au cours notamment , de la dernière décennie ? A cause de ces fainéants de salariés, de ces parasites qui aspirent les dépenses publiques et nous écrasent d'impôts (chômeurs, immigrés, fonctionnaires, enfin toutes les légions du diable quoi). Il semblerait que ce soit plutôt à cause des rentiers qui ont préféré augmenter leurs dividendes (multipliés par trois en trente ans)  et souvent, délocaliser pour ce faire. Forcément, on produit moins en France, c'est logique. Plutôt que d'investir dans la recherche, privilégier des produits à la valeur d'usage élevée (utiles quoi), favoriser le financement des petites et moyennes entreprises par les banques, l'accent a été mis à la fois sur la rémunération de la rente et sur les services, secteur dans lequel on trouve la plus grande proportions d'emplois non qualifiés, précaires, à temps partiels et sous-payés (du coup c'est rentable).

    Pour avoir une idée très précise de cette effroyable erreur de constat et de réponses afférentes, surtout de la part de politiques qu'on situait il y a peu à gauche, donc plutôt du côté des catégories les plus fragiles de la population, je ne peux que vous conseiller chaudement les deux derniers billets de Jean-Luc Mélenchon. J'enjoins les plus méfiants d'entre-vous à laisser les a priori de côté et à lire les arguments à mon sens d'une pertinence rares qui y sont développés et d'y réfléchir. Vous ne trouverez pas plus exigeant et lucide dans l'offre politique actuelle :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/07/on-nattendait-rien-mais-surtout-pas-ca/

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/16/merkhollande-est-ne-en-grande-pompe/

    Ce corpus idéologique, défendu avec une unanimité touchante par le Medef, le Ps et l'Ump est déjà partiellement ou complètement à l'oeuvre dans d'autres pays, avec des conséquences sociales désastreuses et des performances économiques plus que discutables. Pour ne parler que de l'Allemagne qui revient comme un leitmotiv, non seulement le dernier rapport de cette organisation peu suspecte d'être bolchevique qu'est OCDE, sur la croissance et les inégalités de 2011, souligne que les inégalités y explosent, les différentes enquêtes sur le travail y montrent une grande proportion de travailleurs pauvres (20%, en constante augmentation), mais en plus, le système économique mis en place à partir de Schroeder, ce gauchiste qui prospère désormais chez Gazprom, ne peut être viable que s'il est seul ou presque à fonctionner de cette façon, c'est à dire organiser une déflation salariale et fiscale pour concurrencer les autres pays membres de l'Union, en finançant ses importations par leurs déficits. Si tout le monde fait de même, les marchandises ne se vendent plus, ni plus ni moins et c'est la dépression généralisée. Il est en effet illusoire d'essayer de produire moins cher que les pays émergents, comme la Chine, sous peine de revenir à une situation sociale qui nous ferait goûter aux joies 19ème siècle prolétaire.

    Voilà pourquoi il faut dénoncer avec fermeté le discours et les certitudes ambiantes, que le Ps a désormais clairement fait siens, dans la plus totale inconscience pour certains de ses membres, avec un complet cynisme pour d'autres. Elles nous mènent vers le chaos économique, celui qui règne déjà dans le sud de l'Europe, qui a déjà expérimenté les remèdes miracles de nos grands penseurs. Ils n'auront comme effet que d'approfondir la crise, appauvrir toujours plus de gens, en enrichir toujours davantage une infime minorité, nous priver des services publics qui nous permettent de nous éduquer, de nous soigner et d'établir cet équilibre si fragile entre libertés publiques et liberté individuelle.

    Voilà pourquoi il est plus que temps que les citoyens fassent valoir leur droit. Le peuple doit faire front !

     


    À bas l'austérité : Jean-Luc Mélenchon par lepartidegauche

     

  • Une nouvelle étape !

    Je vous rappelle brièvement que demain a lieu la grande manifestation contre la ratification par la France du Traité budgétaire européen, qui sanctifie une nouvelle fois l'austérité et les politiques anti-sociales. Nous devons montrer que la résignation n'est pas de mise et qu'au contraire, nous sommes de plus en plus nombreux à être lucides et déterminés à remporter le combat politique que nous menons, en faveur d'une Union débarassée de ses fondements néolibéraux, d'une construction politique qui assure en priorité la souveraineté citoyenne.

    Pour une analyse brillante et imparablement argumentée de la situation, voir ici.

     

    A dimanche, place de la Nation à 13h30 !

     

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  • Pour une Europe des citoyens ou pourquoi Paul Jorion a tort !

    Le 30 Septembre est organisée une grande manifestation pour exiger un referendum sur l'adoption du nouveau traité européen, dénommmé TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance). Comme pour celui de Lisbonne, les citoyens n'auront pas droit à la parole. Pourtant, encore une fois, des dipositions économiques vont être sanctuarisées après avoir déjà été au demeurant transcrites dans des directives (six-pack et two-pack), le tout sans qu'aucun débat digne de ce nom n'ait été organisé, alors même que ces dispositions entrainent de facto un abandon de souveraineté essentiel qui échappe à la sanction populaire.

    Il s'agit une nouvelle fois d'imposer une idéologie qui ne dit jamais son nom mais qui pourtant subit une invalidation qui aurait été fatale à toute théorie scientifique, depuis le début de la crise. Il s'agit bien entendu du néo-libéralisme en général et en particulier ici l'ordo-libéralisme, auquel les dirigeants allemands tiennent énormément et qui postule que l'économie doit être libérée autant que possible de l'intervention du politique, ce qui notamment permet en théorie la saine gestion monétaire et budgétaire. Ce dogme est déjà à l'origine des fameux critères de Maastricht, crtitères dont la simple tendance au respect, en pratique impossible, a déjà contribué largement au déclenchement de la crise de l'euro et de son aggravation, notamment par le refus de la BCE de venir en aide directement aux pays attaqués par la spéculation sur la dette.

    Or nos dirigeants voudraient aujourd'hui, malgré les résultats désastreux de l'austérité appliquée dans les pays du Sud et en Irlande, l'inscrire encore plus profondément dans les traités et les pratiques. Si l'équilibre budgétaire est un objectif sain en théorie, le contexte actuel le conduit en revanche à être extrêmement toxique si le désendettement des états est pratiqué à la hussarde, comme il est préconisé par les idéologues orthodoxes, au moment même ou les ménages doivent également procéder à une réduction de leurs dépenses, du fait de la crise. Le résultat est pourtant déjà largement observé, à savoir une contraction de l'économie sans précédent depuis la grande crise de 1929. Le PIB de la Grèce a ainsi chuté de 25 % depuis que la Troïka officie dans la péninsule et l'Espagne ainsi que le Portugal sont en récession.

    En résumé, ce traité est encore une fois l'affirmation symbolique d'un refus de toute alternative aux politiques menées depuis désormais plus de trente ans et qui sont des échecs patents. Plus encore, il officialise sous prétexte d'intégration européenne plus poussée, l'écartement des citoyens de la décision budgétaire, un des piliers de la souveraineté. Il est qui plus est d'essence inter-gouvernementale, c'est à dire qu'il fait prévaloir la décision des exécutifs des pays membres, marginalisant les institutions de l'Union, présentant déjà un large déficit démocratique. Ceci est une manifestation de la politique à huis-clos en quelque sorte, puisque la question européenne n'est abordée que de façon très elliptique dans les campagnes électorales.

     

     

    Il est donc crucial que les citoyens puissent s'approprier un débat sur l'avenir de l'Union et sur leur possibilité d'influer sur ce futur, sur les politiques, notamment économiques, qui seront menées. C'est précisément l'objet de la manifestation du 30 Septembre.

    Quel rapport avec Paul Jorion, anthropologue de formation et depuis l'avènement de la crise, économiste dissident, pionnier auto-déclaré et très médiatique promoteur de sa propre parole ?

    Un point de méthode, l'action politique, domaine qui très curieusement est quasi-inexistant de son discours, qui s'appuie pourtant sur l'intelligence collective, en lui déniant son principal moyen d'éxécution.

    Pourquoi en parler dans ce billet ? Pour deux raisons qui sont liées : le fait que Paul Jorion soit une figure de l'hétérodoxie à l'audience relativement élevée autant que rapidement constituée, et que votre modeste serviteur fut un commentateur parmi les plus actifs sur son blog, mais récemment exclu pour dissidence blasphématoire.

    Un règlement de comptes diront certains. Cette idée est pourtant à écarter, tout simplement, d'une part parce que ce blog n'a jamais eu la prétention d'être autre chose qu'un lanceur de bouteille à la mer et qu'à ce titre sa discrétion ne saurait mettre à mal l'entreprise mediatique de Paul Jorion, d'autre part car je me situe comme d'habitude dans le champ politique et donc dans le combat idéologique, avec pour objectif d'établir l'inanité du néolibéralisme, sa toxicité et faire prendre conscience au nombre que les choix politiques sont de première importance quand il s'agit de vouloir dessiner un projet de société.

    A ce titre, bien qu'intéressé par le point de vue de l'anthropologue touche à tout, par une certaine lucidité sur les déclencheurs de la crise, le rôle de la finance notamment, surtout, très friand de la chronique régulière de la crise tenue par François Leclerc, pourvoyeuse d'informations et de décryptages très précieux, j'ai depuis le début été par ailleurs, très critique de la méthode adoptée par celui que d'aucuns ont qualifié de gourou ou de prophète de la crise, pour construire un changement de société.

    D'autres que moi sont bien plus virulents sur la base théorique même des travaux assez pléthoriques de Paul Jorion depuis le début de la crise, oeuvres diverses dont l'auteur se fait le principal promoteur à tout bout de blog. C'est à tel point que cela déclenche aussitôt une certaine gêne, auprès du lecteur pour qui tout appropriation intellectuelle de la critique hétérodoxe est déjà une contradiction avec les objectifs recherchés. On ne peut, à la lecture de ces nombreux "je l'avais dit le premier...", "c'est écrit dans mon livre..." , "si on m'avait écouté..." etc... , s'empêcher de songer qu'il y a la une quête de reconnaissance qui, indépendamment de la qualité ou pas du propos, le parasite automatiquement. Mais cela ne pourrait être que jugement de valeur de ma part si la critique ne portait pas , en ce qui me concerne, sur des erreurs stratégiques évidentes, pour d'autres, sur des failles de raisonnement béantes.

    Paul Jorion s'emploie en effet à convaincre les "élites" du bien fondé de son jugement sur la crise et des mesures qu'il faudrait mettre en oeuvre, qui ne sont d'ailleurs pas toutes à jeter loin de là. La proximité de Jacques Attali, marquis de cour bien connu est-elle pour quelque chose dans ce parti-pris ? Ce ne serait pas de bon augure pour la rectitude d'un projet que je crois encore sincère. Quoiqu'il en soit les exemples passés ne plaident pas vraiment en faveur de l'inflexion de la structure par l'intérieur, surtout quand les convergences d'intérêts y sont si prégnantes. Est-il besoin de rappeler la trajectoire de Danton qui professait si bien se servir des puissants qu'il en finit corrompu ?

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    Peut on se servir des puissants sans qu'ils se servent de vous ?

     

    Il n'y a pas de procès d'intention de ma part à décrire la difficulté qu'une seule personne, même soutenue par un parterre de fidèles, puisse tordre une idéologie qui, même battue en brêche par les faits, s'ingénie à se renforcer dans la législation, comme je viens de le rappeler plus haut. A moins, bien entendu, de se placer dans le champ religieux et du prosélytisme de la foi plutôt que celui de la conviction politique, basée sur un projet de société précis. Est-ce une intention plus ou moins cachée de Paul Jorion dont les appétences pour les sciences cognitives, la programmation neuro-linguistique, la psychanalyse, pourrait le conduire dans cette direction. C'est bien entendu de l'ordre d'une hypothèse non vérifiable pour le moment...

    En tout état de cause, les efforts de visibilité de Paul Jorion n'ont manifestement pas produit beaucoup d'effets sur les décisions politiques qui continuent à aller dans la même direction, la mauvaise bien évidemment. Lui même a fini par le reconnaître dans un billet récent, en comparant son échec avec celui d'une sommité reconnue mondialement, elle, Joseph Stiglitz, dont le dernier livre, Le Prix des inégalités, pose des constats que le Front de gauche a régulièrement déroulé pendant la campagne présidentielle. Cette justitfication un peu incongrue vient confirmer les doutes que j'ai exposé au dessus en se recentrant sur la critique de son oeuvre : en gros, cela signifie "bon ok, ma méthode ne marche pas mais ce n'est pas parce que paraît-il j'écris des contre-vérités que l'on ne m'écoute pas, puisque même un chercheur reconnu n'est pas plus écouté". Cela ressemble tout de même d'assez près à un besoin de se rassurer...

     

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    C'est pas juste, personne ne m'écoute !

     

    Au contraire, la référence à Stiglitz de la part du FdG n'est pas une question de légitimation mais simplement le rappel que des positions keynésiennes mais libérales, du prix en hommage à Alfred Nobel américain, étaient qualifiées d'extrémistes et irréalistes dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon. De la relativité des procès médiatiques...

    Pour en revenir à Paul Jorion, il est évident que son refus du champ politique à moins d'en être le réferent sans partage, le condamne à l'échec de son éventuel projet de transformation sociétale et aussi aux doutes extérieurs sur le bien-fondé de sa démarche, dont le désintéressement peut se heurter aux techniques marketing employé pour sa promotion, voire son financement (mécénat citoyen (sic), sponsoring non dénoncé de son futur cours de finance citoyenne (sic) à Bruxelles, par des sociétés d'assurance dont Allianz, rappels incessants à acheter ses livres etc)

    Là encore, il ne pourrait s'agir que de vagues insinuations sans fondements objectifs si certains agissements sur son propre blog ne venaient pas alimenter le questionnement des sceptiques. Ici se rejoignent les mises en cause sur la méthode et sur la théorie. En effet, les deux branches de la contestation se sont arrêtées aux barrières d'une censure extrêmement active, assez paradoxale sur un blog très fréquenté, qui se réclame de la philia d'Aristote et qui pourtant rejette toute critique systématique, hors des propos clairement xéonophobes ou racistes qui n'ont bien évidemment pas leur place, à tel point qu'il fait passer les Coulisses de Bruxelles, le blog de Jean Quatremer, où je ferraille abondamment, pour un paradis de la liberté d'expression (de fait, la parole n'y est que peu entravée).

    J'ai donc été exclu pour avoir souligné une apparente contradiction entre la tenue d'un cours sur la finance citoyenne (sic) qui sera sponsorisé par plusieurs sociétés d'assurance (c'est l'Université libre de Bruxelles qui reçoit cette ressource). S'il n'y avait pas Allianz dans le lot on pourrait très bien me rétorquer que les assureurs mutualistes sont un exemple d'activité nécessaire dans le respect d'une certaine éthique. Oui mais il y a Allianz, qui n'est pas un acteur innocent dans la spéculation financière et qui a certainement un intérêt à coller son image à un "penseur" de l'après-crise. Le simple fait d'avoir évoqué la possibilité d'un paradoxe m'a valu les remontrances sèches de la modération sur un procès d'intention nauséabond, puis, après mes explications argumentées ( renvoi sur la notion de don, sur les motivations réelles du mécénat et de son éventuelle réciprocité) et des coupes réglées dans mes messages afin d'en faire ressortir uniquement ce qui allait dans le sens de l'accusation, et pour finir, une exclusion en bonne et due forme, face à ma non conversion à la vraie foi.

    Ma modeste personne serait la seule en cause que cela ne mériterait aucunement une mise au point de ce genre. Mais il se trouve que toute allusion à certains aspects de la théorie économique de Jorion contestée par ailleurs est passible d'une telle censure, ce qui vaut transition pour aborder les réserves que nombreux soulèvent à propos de l'oeuvre de Paul Jorion, notamment sur la création monétaire des banques privées, qu'il réfute en bloc alors qu'il est à peu près seul dans ce cas. Ce n'est certes pas un motif valable de rejet de son propos. D'autres avant lui, bien que plus modestes, ont été seuls contre tous, souvent contre l'establishment, et ont eu pourtant gain de cause au final.

    Cela dit, que  l'on soit d'accord ou non avec les assertions de Paul Jorion, il est tout de même évident que sa propension à faire censurer la critique est en mesure de semer le doute, quand dans le même temps elle est mise en parallèle avec une auto-promotion assez indigeste et dont on ne peut s'empêcher de se dire qu'elle serait un peu mise à mal si une erreur assez grossière venait à être vérifiée, erreur qui, si elle n'invalidait pas l'orientation générale du propos sur la crise du capitalisme, difficilement contestable, poserait quand même une limite tangible à la prétention d'être la référence de l'hétérodoxie.

    Pour se faire une idée de la critique sur la réfutation jorionienne de la création monétaire par les banques de second rang et l'analyse de la crise du capitalisme américain :

    http://postjorion.wordpress.com/2011/10/05/210-a-j-holbecq-creation-monetaire-en-15/

    http://criseusa.blog.lemonde.fr/2012/08/27/lagonie-du-capitalisme-de-paul-jorion-une-refutation-statistique/

    En conclusion et c'était le but de ce long billet, il faut rappeler qu'un changement de société ne se fait jamais sans le nombre et sans qu'un renouvellement des élites en place ne s'opère réellement. Pour obtenir le nombre il faut informer sans relâche la population et le débat politique est encore le champ le plus prolifique pour que l'information puisse être discutée, analysée, soupesée et que les conclusions en soient tirées. C'est précisément ce que nous refusent nos dirigeants, que certains ont l'illusion de vouloir gagner à la cause, et ce que nous réclameront le 30 Septembre, afin d'éclairer les positions.

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    Edit du 26/09/2012 : Il semble que la position Paul Jorion évolue, comme je l'avais déjà signalé plus haut. Non seulement il s'est enfin aperçu que travailler les dirigeants au corps étaient peine perdue, mais il vient entre autres, de signer une déclaration commune contre le TSCG, émanant du Parti de Gauche, faisant ainsi le lien avec le nécessaire combat politique. Mieux vaut tard que jamais...

  • Sauver la gauche !

    Dimanche aura lieu le premier tour des élections législatives, sans doute plus importantes que les présidentielles mais dont la campagne aura été noyée par la conjonction d'une fatigue citoyenne, d'une apathie des media concernant les débats de fond, pour mieux se concentrer une nouvelle fois sur les querelles de personnes et les amalgames faciles et discriminants. Les thèmes pourtant cruciaux ont donc été totalement éludés, au grand bénéfice des formations principales et du seul parti anti-système autorisé par l'establishment, le Fn.

    La crise s'étant comme prévu une nouvelle fois aggravée, mettant définitivement à terre la quatrième économie européenne, l'Espagne, il serait pourtant primordial de débattre des véritables solutions à apporter pour éviter une évolution dramatique et potentiellement explosive. Il se trouve que seul le Front de Gauche propose une direction différente du funeste cocktail d'austérité et de libéralisations qui démontre sa toxicité partout où il est administré : la Grèce, l'Espagne, le Portugal sont en récession, l'Irlande est incapable de se sortir de la nasse, les autres pays végètent en attendant leur tour, y compris l'Allemagne.

    Partout au nom de l'euro et d'une illusoire compétivité, il est exigé de réduire le périmètre de l'Etat, de ses protections sociales, de baisser les salaires quel que soit le secteur, d'assouplir le marché du travail, de privatiser pour que les vautours se nourrissent de la bête, toujours au détriment des populations les plus défavorisées. Partout, cela fait péricliter l'économie, ce qui fait dire aux néolibéraux qu'il faut renforcer encore davantage le traitement de choc, qui n'aura pourtant que les mêmes effets déjà constatés. Pendant ce temps, certains se gavent des liquidités quasiment offertes par la banque centrale européenne, quand ils font payer jusqu'à 7% d'intérêt pour financer la dette de certains états.

    La spéculation s'en donne toujours à coeur joie alors même sque le système financier est à deux doigts de l'effondrement comme le prouve, entre autres, la situation des banques espagnoles. Ferreri et sa Grande bouffe ne sont pas très loin...

    Cette crise est une crise de la solvabilité. De façon très schématique et simplifiée, pour privilégier la rente, les gouvernements occidentaux ont depuis les années 70 mis en place un système où l'endettement compense la fuite des revenus vers le capital, au détriment du travail. 2007 a marqué la fin du crédit comme substitut pour alimenter la consommation. Ce qui est en jeu est donc la répartition des richesses et il n'y aura pas de réponses pertinentes sans réduire les inégalités. C'est précisément ce que propose le Front de Gauche en s'engageant à promouvoir une autre gestion de l'euro, avec une BCE qui prêterait directement aux Etats, à la fois pour arrêter d'alimenter la dette par les intérêts qu'en exige les prêteurs privés et les priver de leur moyen de chantage par le biais des taux. Une fois la finance désarmée, il sera possible de la restructurer pour désamorcer le siphon qu'elle a créé dans l'économie, c'est à dire cette recherche éperdue de la rentabilité qui a conduit à la désindustrialisation de nos pays et à la régression sociale pour les gens bénéficiant encore d'un emploi. L'ennemi c'est bien le système bancaire, pas l'immigré, le chômeur ou le fonctionnaire.

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    Par ailleurs, le Front de Gauche a pour projet de rediriger la richesse produite, dans le souci de la préservation de l'environnement, vers les travailleurs : hausse des salaires pour redonner du soufle à la consommation, tout en s'éloignant du consumérisme matérialiste ; imposition plus progressive en multipliant les tranches afin que les classes moyennes ne soient plus celles qui supportent quasi seules la ponction nécessaire de la fiscalité redistributrice; lutte contre l'évasion fiscale, dont un journaliste de la Croix, Antoine Peillon, après une enquête de longue haleine, a déterminé qu'elle privait chaque année l'Etat de ressources équivalant au 1/6ème de son budget total, etc...

    Ceci n'est qu'un petit exemple du programme l'Humain d'abord, qui a pour objectif de sortir par le haut d'une crise systémique qui, faute d'être traitée correctement, peut potentiellement nous mener à la catastrophe. La gauche social-démocrate, le Ps, n'a malheureusement pas pris la mesure du problème et en reste à des mesures superficielles, tout en affichant son respect de l'orthodoxie européenne, qui est pourtant directement responsable de la situation. Je ne parle même pas de l'Ump qui est elle, la thuriféraire sans nuance de solutions appliquées depuis trente ans avec le succès que l'on sait. Est-il besoin de préciser que les projets de l'extrême-droite, dont les derniers agissements en date dans la circonscription d'Hénin-Beaumont, témoignent de son ancrage fasciste définitif, ne sont destinés qu'à opposer les plus fragiles entre-eux pour mieux préserver les riches nationaux dans leurs privilèges et leur pouvoir.

    Il est donc plus que nécessaire d'envoyer un maximum de députés du Front de Gauche à l'Assemblée nationale, afin qu'ils pèsent sur la législature, afin que le Ps qui semble devoir être en tête de la gauche, ne puisse pas s'enfermer dans ses tropismes libéraux qui lui seraient fatals en même temps qu'à la France et à l'Union européenne. Au moment où la Syriza, le Front de Gauche grec est peut-être sur le point de devenir la première force politique de ce pays ravagé par les politiques décidées par le FMI, la commission européenne et la BCE, ce serait un signe fort à donner que de montrer que des peuples de l'Union ont compris que leur intérêt était de se dresser contre l'opression des financiers et de leurs affidés. Ce serait la première étape d'un renversement du rapport de force au détriment de l'ordo-libéralisme (austérité, compression salariale, effacement du politique dans la direction de l'économie etc) tristement incarné par Angela Merkel ces dernières années. Cela signifierait aussi aider François Hollande à réussir le mandat qui lui a été confié et en même temps, sauver la gauche...

     


    J.-L. Mélenchon - 20h France 2 08.06.2012 par lepartidegauche

  • Repartir au combat

    Après quelques jours de repos bien mérités, il est temps d'analyser les résultats de cette élection présidentielle et surtout de lancer la campagne des législatives qui ont indépendamment du président élu, une importance cruciale.

    Notre candidat, Jean-Luc Mélenchon, a récolté 11.1% des voix. C'est un bon résultat si on le compare avec les 1.93% qu'avait rassemblés la candidate communiste en 2007 et surtout, parce que c'est davantage comparable,  deux fois plus quasiment qu'en 2009, pour la première participation du Front de Gauche à une élection, en l'occurence pour les européennes. La progression est donc nette et plus rapide que celle du FN. Pour autant, notre score est inférieur aux espoirs que la campagne et certaines intentions de vote l'avaient laissé espérer.

    Nous terminons derrière l'extrême-droite, ce dont nous ne pouvons nous réjouir, puisque c'était un objectif clairement affiché que d'être devant, à la fois parce que personne ne devrait tolérer qu'une formation fascisante prospère sur le terreau d'une crise, que les principales formations politiques sous-estiment ou ne veulent pas solutionner en dehors d'une idéologie qui, précisément, l'aggrave, mais aussi, et c'est lié, parce que le Fn est un verrou de notre système politique. En effet, il permet au PS d'activer le vote utile comme principal argument de campagne (avec l'antisarkozysme cette année, qui en est une émanation), ce qui lui assure une rente de situation en mobilisant par la peur et assure également la survie de l'objet de cette peur, comme j'avais essayé de le montrer dans mes précédents billets.

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    A qui profite la peur du loup ?

     

    Une fois encore, le stratagème a parfaitement fonctionné. Il apparaît que 30% des votants au premier tour pour Hollande ont hésité avec le Front de Gauche, soit près de 9% du total. Faites le compte vous-même : 11+9 = 20. Bien entendu, sur ces 30%, on peut penser que tous ne nous auraient pas choisi, vote utile pou pas. Mais il est raisonnable de penser que notre potentiel issu de l'électorat Ps avoisine les 5%. Avec 16% des voix, la musique n'aurait pas été tout à fait la même, c'est à dire cette mise en avant assez indécente mais permise par le résultat, de la candidate Le Pen.

    En outre, et j'avais témoigné de l'inquiétude que cela faisait naître dans nos rangs, le traitement mediatique, surtout dans les deux dernières semaines de campagne a été clairement en défaveur de Jean-Luc Mélenchon, c'est à dire au moment où les sondages, avec la réserve que l'on doit émettre quant à leur élaboration, utilisation et analyse, faisaient état d'une progression constante du Front de Gauche et de sa position dominante depuis peu par rapport au Fn. En d'autres termes, notre candidat commençait à être gênant pour la gauche et plus largement, pour l'orthodoxie, les partisans du oui au TCE de 2005 pour résumer.

    La presse a ainsi tiré à boulets rouges durant cette période, insistant là sur le rôle de rabatteur de voix de Mélenchon en faveur du Ps, donc sur les services qu'il rendait au système en place, ici sur ses fréquentations douteuses à droite, pour illustrer là aussi, un homme qui ne pouvait représenter une aspiration au changement. Dans le même temps, la candidate du Fn n'était plus attaquée, plus même sur son programme économique pour le moins fantaisiste. Dans le même temps les media de masse ont occulté notre campagne ou tronqué notre message et on sait que pour nombre d'électeurs, il s'agit du seul moyen d'information utilisé.

    Bien entendu, ce barrage et ce favoritisme indirect envers l'extrême-droite n'expliquent pas à eux seuls le différentiel de vote, mais sans doute nous a t'il aussi coûtés trois à quatre points qui sont allés sur la candidate qui finalement, avait plus ou moins reçue seule le titre d'anti-système. Nous avons aussi commis des erreurs probablement, sans doute pas sur la stratégie mais sur quelques éléments tactiques, plus formels que touchant au fond, que nous ne pouvons pas renier sans donner raison à ceux que nous combattons.

    Pour une analyse fine et chiffrée du vote, qui montre que nous progressons bien plus vite que la droite fascisante, là où nous avons pu porter notre projet :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/25/apres-le-premier-tour-un-moment-de-pause-clavier/

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/28/le-vote-utile-a-favorise-lextreme-droite/

    Quoiqu'il en soit, le résultat n'a pas le même visage et ce qui s'en est suivi également, que si nous étions arrivés devant Le Pen et à ce titre, les votants utiles et certains media de gauche en sont responsables et doivent continuer la réflexion à ce sujet. Certes François Hollande est arrivé en tête du premier tour, avec une marge tellement confortable que la peur d'un nouveau 21 avril ne pouvait se justifier, cet écart étant déjà connu, mais paradoxalement, et du fait de notre arrivée derrière l'extrême-droite, la campagne s'est résolument tournée vers les thématiques chères au Fn et déjà bien légitimées par l'Ump durant les cinq dernières années. Le vote utile, comme déjà démontré pourtant, a donc une nouvelle fois profité au loup qu'il prétend chasser et a contribué à évacuer toutes les thématiques sociales, donc préférentiellement de gauche, des débats d'entre deux tours et sans doute aussi, des législatives à venir. La dynamique de la superbe campagne du Front de Gauche est donc à reconstruire, ce que nous allons tenter de réaliser évidemment. Il n'y a pas eu plus d'une heure entre le léger dépit après les résultats du premier tour et l'envie de repartir livrer bataille immédiatement.

     

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    J'en viens donc au scrutin qui vient et revêt une importance considérable. Certes, Hollande sur l'élan de rejet du précédent président à réussi à s'imposer, avec une marge cependant bien plus réduite que prévue, et témoignant une nouvelle fois de l'inversion de la dynamique résultant du choix des électeurs hésitants avec nous. Mais pour autant et comme je viens de le dire, c'est plutôt la droite et sa frange la plus dure qui a le vent en poupe, au moins sur la thématique. Il serait pourtant suicidaire pour la gauche dans son ensemble de ne pas prendre enfin conscience que sans traitement adéquat de la crise, de ses causes profondes et la financiraisation de l'économie en est une des principales, le lit sera fait pour une droite recomposée autour du Fn ou pour le moins de ses idées. Or c'est ce qui se passera si le Ps échoue et il échouera s'il reste sur ses positions idéologiques, à savoir la fidélité aux dogmes gravés dans les traités européens. Les premiers signes ne sont pas très encourageants quant à la volonté de Hollande de réellement s'opposer à Merkel sur le traité budgétaire, condition pourtant essentielle pour avoir l'espoir de relancer l'économie au sein de l'Union et probablement de la sauver dans le même temps. Le nouveau président joue son quinquennat sur ces premières décisions à l'échelon européen. S'il cède, l'austérité est garantie et le scenario à l'espagnole ou à la grecque aussi, avec le corollaire de misère et le danger politique qu'elle engendre.

    Aussi, le choix de nos députés peut-il avoir un impact essentiel sur la politique qui sera menée. Le seul moyen de se garantir une fermeté positive sur le plan social de Hollande, c'est de l'encadrer fortement avec un contingent le plus important possible du Front de Gauche. Cette fois-ci le vote utile ne peut plus être invoqué dans une situation où l'Ump est très affaiblie, notamment par le Fn, et par les divisions qu'il se promet de créer. Plus encore ce ne serait pas un service à rendre au PS que de se croire une nouvelle fois hégémonique à gauche et de le laisser camper sur son immobilisme programmatique destiné à la faillite, comme cela a été le cas pour tous les autres social-démocraties du continent, engluées dans leur tropisme néolibéral qui les a conduites à appliquer la même politique, à peu de choses près, que la droite, pour un résultat catastrophique. Si la gauche échoue cette fois-ci, l'alternance aura sans doute une couleur bleue très foncée. Nous ne pouvons pas nous le permettre, pas plus qu'au Ps de nous y mener.

    C'est dans ce cadre là que le Front de Gauche entre avec une force et une motivation intactes, prêt une nouvelle fois à promouvoir son programme, l'Humain d'abord, qui met la priorité sur le social et pas l'exclusion, sur la structure financière de notre économie plutôt que sur les boucs émissaires variés issus pourtant des catégories les moins aisées. Jean-Luc Mélenchon, sur proposition des communistes et avec l'accord de la base a choisi de se présenter à la députation dans une région type pour illustrer les méfaits des politiques menées ces dernières décennies et tenter une nouvelle fois de substituer au sur-place toxique des formations principales, à la haine prônée par l'extrême-droite, un programme cohérent, solide et respectueux de tous. C'est une preuve de courage politique, car le risque est grand mais l'enjeu le dépasse de loin. Bien entendu, certains essaieront une nouvelle fois de détourner notre combat, de le ramener à des querelles de personnes, de l'amalgamer dans le sac bien commode des extrêmes réunis. Mais nous avons aussi besoin, dans un contexte et un système politique qui sont ce qu'ils sont, de pouvoir avec un éclairage national, susciter un débat qui porte haut et loin, tant la volonté de nous flouter du paysage politique est grande chez certains. Ce sera encore une fois difficile et enthousiasmant, mais il nous faut repartir au combat ! 


    J.-L. Mélenchon Hénin-Beaumont 12.05.12 par lepartidegauche

  • Rien n'arrête une idée dont le temps est venu

    C'est la philosophie politique qui dessine l'avenir du peuple. C'est le nombre qui lui donne réalité. Ne vous laissez pas enfermer par ceux qui, plus ou moins consciemment, plus ou moins par atavisme, veulent vous diriger, en manipulant vos peurs, vers un conservatisme, qui pour 90% d'entre nous, ira contre nos intérêts. Ne les laissez pas bénéficier d'un éventuel succès de leur instrumentalisation du Fn, votez pour que la démocratie ne soit pas une bouteille vide, votez pour que la raison et le coeur remplacent les calculettes (déficientes) et les porte-feuilles, votez Front de Gauche !

    Il y avait hier, 60000 personnes sous le hall numéro 1 du parc des expositions de Paris, porte de Versailles, dont votre serviteur. Enormément de jeunes s'étaient déplacés. Ils sont les prochaines décennies de notre pays, son dynamisme futur, sa fierté. Nous étions tous réunis dans le désir d'être libre de notre choix, de notre vote, de nos espoirs et de nos colères, de nos projets. Nous étions tous convaincus que la peur ne doit pas guider la main qui met le bulletin dans l'urne. Nous étions tous conscient d'offrir notre bras à l'Histoire. 

    La peur n'a rien de rationnel, la peur est la marque des esclaves. Nous sommes des femmes et des hommes libres. Pour que cette liberté ne soit plus l'otage d'un chantage de ceux qui veulent gouverner nos esprits, mettons le Fn à sa vraie place, tout au fond des égoûts. Le Vote utile, c'est le vote Front de Gauche !

    Prenez le temps, s'il vous plait, d'écouter en intégralité le discours tenu hier à la dernière grande réunion avant le premier tour :

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/19/discours-de-la-porte-de-versailles-a-paris/

    Vous y entendrez tout ce que les media veulent cacher, ce qu'ils ne veulent en aucun cas laisser atteindre vos esgourdes. Pourquoi à votre avis ?

    Pourquoi pas un mot ou presque aujourd'hui pour rendre compte de la manifestation d'hier soir, qui a constitué le plus rassemblement en intérieur de cette campagne, tous candidats confondus ? Pourquoi pas un extrait des propos de Jean-Luc Mélenchon alors même que sa cohérence, sa lucidité, est à même de convaincre énormément de monde. Serait-ce cela que ne veulent pas certains ?

    Quasiment rien dans les media pour le Front de Gauche donc. Et au contraire, grand tapis rouge déroulé pour le Fn et réactivation de la menace comme par hasard, juste avant le terme de la première partie de la campagne. De quoi faire tilt dans les cerveaux pas totalement endormis non ? Il me souvient d'un temps où la bourgeoisie proclamait qu'elle préférait un petit moustachu au Front populaire. La bonne bourgeoisie d'aujourd'hui ayant choisie Hollande, je vous laisse deviner à qui le vote Ps est vraiment utile...Ne trouvez vous pas qu'il est temps de se réveiller ?

    La visionnage du documentaire de Pierre Carles, en libre accès sur son site, pourra vous y aider. Il montre comment le traitement mediatique de la campagne a été clairement orienté vers un candidat en particulier...

    http://www.pierrecarles.org/

    Mais comme l'a dit Victor Hugo, rien n'arrête une idée dont le temps est venu.

  • Résistez !

    L'establishment a choisi son candidat, comme Wall Street avait soutenu Obama, pour surtout ne pas être inquiété. Ayez bien à l'esprit que les gens qui choisiront Hollande voteront pour la préservation de ces intérêts. Regardez ces vestes qui valsent, les vendus à l'Ump qui choisissent un nouveau cheval car le précédent est en chute libre, regardez cette presse qui bientôt va nous sortir une photo de Mélenchon jouant au ping-pong avec Staline, regardez par comparaison cette étonnante mansuétude envers la candidate de la haine. Le vote efficace, c'est celui qui se dirige vers le Front de gauche. La démocratie ne doit pas être tronquée par la peur, la soumission, le conformisme. Les puissants, ingrats, ne vous en seront pas reconnaissants pour autant si vous les favorisez par le choix qu'ils vous incitent à faire. Résistez !


     

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