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  • Y a encore rien à la télé !

    Bon ce soir, je vous préviens y a rien d'intéressant à la télé. Matez vous un bon dvd, allez au ciné, profitez des premières soirées de printemps en respirant le suave parfum des lilas au crépuscule, chattez avec vos amis et vos amours, voire plus si affinités, faites la vaisselle, faites vos comptes, faites un match de PES sur la Playstation, lisez un bon bouquin, jouez avec vos enfants ou votre chat, faites ce que vous voulez mais...

     

    Ne regardez pas l'individu peu recommandable qui va encore essayer de vous gruger ! De toutes façons vous savez ce qu'il va dire... La pire claque à lui donner et il en mérite l'ignoble bougre c'est de ne pas lui accorder notre attention. Boycottons mes frères et mes soeurs ! 

     

  • France 2 met la propagande sur les rails

    Aujourd'hui dans l'actualité, l'évènement le plus important, celui qui fait la une, ce n'était pas la crise alimentaire dans les pays pauvres et bientôt dans les nôtres, la crise tout court, la mort d'Aimé Césaire ou la siituation en Irak, non c'était cette catastrophe dramatique et scandaleuse à la fois : un Eurostar a mis 12h pour faire Londres-Paris. Le bilan est lourd, au moins une cinquantaine de râleurs sur 650 passagers qui ont tous failli perdre la vie dans ce remake du 11 Septembre.

    Le coupable est évident, la SNCF, cet ogre dispendieux des impôts des braves citoyens français et qui comme d'habitude ne sait pas faire avancer ses trains. Coupable aussi de ne pas communiquer minute par minute de l'avancée de la situation à des passagers-rois qui tenez vous bien, étaient privés de climatisation, en plein mois d'Avril (qui plus est un des plus frais de ces dernières années), on croit rêver !

    Bien entendu il y aura toujours quelques originaux gauchistes pour faire remarquer que faire l'ouverture des journaux sur ce pauvre fait divers anecdotique est un peu déplacé vu la situation du monde actuellement. Il y aura même quelques terroristes de la pensée fasciste pour tenter de faire un rapprochement suspicieux entre cet incident et la proximité  de la remise du rapport de la cour des comptes sur les dysfonctionnement suite à la séparation de RFF (à lui les déficits et l'entretien du réseau sans les moyens) et de la SNCF (futur trésor de guerre des actionnaires quand la société sera privatisée et soigneusement débarassée des secteurs non rentables et des oripeaux archaïques du service public).

    Les journalistes n'ont bien sûr pas jugé utile de dire qu'Eurostar est une filiale de droit privé de la SNCF (mais pas seulement), la propagande néolibérale en vue de la privatisation de la SNCF ne saurait s'abaisser à établir un tableau complet et neutre de la situation (à savoir que c'est une société privée qui est responsable de ce problème). Non au contraire, ils ont réalisé un petit historique des ratés de notre bonne vieille société des chemins de fer français, qui à elle seule a causé plus de préjudice moral et de morts atroces que toutes les interventions légitimes des USA, portées par le bon sens du libéralisme économique.

    Inutile de dire que l'envie d'occire ces pseudo-journalistes serviles et partiaux m'a sérieusement démangé. Mon caractère placide et pacifique est soumis à rude épreuve quand il se trouve face à face avec cette information orientée digne de la Pravda de la grande époque Brejnevienne ou du Fox New des bushistes. Entendons nous bien ! Ce n'est pas la liberté de la presse, innattaquable, qui est en cause, c'est ce maquillage du parti pris grossier sous les traits d'une neutralité bienveillante comme sur France 2 par exemple (mais quasiment tous les journaux papiers et télévisés ont fait de même aujourd'hui, c'est dire si la pensée unique est en territoire conquis aujourd'hui). Au moins quand on lit Le Figaro, on sait la préférence politique qui tient lieu de ligne éditoriale. Ce n'est pas le cas à la télévision ou dans la presse régionale, qui concerne pourtant le gros de la population qu'on intoxique insidieusement.

    Proprement révoltant !

  • Pour une gauche plus adroite

    Le Ps est aujourd'hui un canard sans tête. Il court dans tous les sens (souvent vers la droite), se cogne contre les murs (2002.2005.2007) et va finir par pourrir dans un coin s'il continue dans la voie qui est la sienne.

    Pourtant, il y a encore quelques traces de gauche dans ce parti. Je me propose de vous citer deux noms, deux membres du Ps qui proposent des réflexions et des mesures qui allient à la fois la modernité et l'esprit de solidarité.

    Jacques Généreux tout d'abord...

    Jacques Généreux est un économiste de 52 ans qui enseigne à l'IEP de Paris dont il est par ailleurs diplomé. Il est membre du Ps au sein du courant Nouveau Monde et fait donc partie de l'aile gauche du parti. A ce titre il était opposé au TCE. 

    Il n'est pas très difficile de deviner après cette courte présentation qu'il s'agit d'un économiste que nous qualifierons d'hétérodoxe ou alternatif si vous préférez. sa vision de l'éconmie est donc plus axée autour de l'homme que le contraire comme cela prévaut chez les orthodoxes qui s'abritent maintenant derrière des paravents scientifiques (forcément bancals malgré des affinements, puisque l'homme est une variable difficilement modélisable. Pourtant il est un acteur majeur dans tous les processus économiques) pour légitimer la prépondérance de leur idéologie sur la société.

    Dernièrement, le Djib m'a fait suivre un document de Jacques Génereux provenant de son blog, vers lequel je vais moi-même vous orienter maintenant :

    www.jacquesgenereux.fr 

    Ce document est un article ayant pour sujet les relations entre individu et socialisme. C'est certes une réflexion très théorique mais elle porte sur un thème crucial, à savoir l'individualisation de la société et la possibilité du socialisme de mettre en avant un autre paradigme définissant une organisation sociétale.

    Le Ps s'est ralliée déjà depuis un certain temps au néolibéralisme et a accepté l'individuation de la société comme perspective évolutive incontournable (la rupture officielle se situe en 1983 même si dans les discours les socialistes ne l'ont jamais véritablement admise, créant ainsi ce décalage entre campagnes électorales et politiques réelles appliquées qui les a jetés dans le gouffre actuel). En ceci ils ont donc partagé les fondements idéologiques de la droite libérale. Comment s'étonner alors qu'ils s'interdisent de mener des politiques de gauche et qu'ils oeuvrent pour que la conception néolibérale de la société soit acceptée par tous.

    Jacques Généreux revient sur les rapports entre socialisme et individu, sur les effets délétères du ralliement d'une bonne partie de la gauche au néolibéralisme, sur les dangers réels que cela fait courir à la société voire à la démocratie et propose ce qu'il voit comme préalable idéologique au retour du socialisme à gauche, que je pourrais résumer par la recherche d'un équilibre entre liberté individuelle et libertés collectives.

    Sa réflexion formalise en tout cas ce que je pense depuis un moment. Vous pouvez lire ce document sur son blog. Il en fait une présentation résumé et il propose un lien vers un fichier word qui contient le texte intégral de la note. C'est un peu ardu pour les néophytes mais c'est une lecture qui fait du bien quand on désespère de voir un sursaut à gauche. 

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    L'autre personne recommandable du moment, c'est Pierre Larrouturou.

    C'est un ancien ingénieur agronome de 45 ans, membre, lui aussi, du Ps. Il est connu pour ses positions originales sur la réduction du temps de travail. Rien qu'à ce titre, il m'est déjà très sympathique.

    Larrouturou défend la semaine de quatre jours pour la majorité des salariés mais dans une optique différente des 35h imposées par la loi et selon lui "un piège à flexibilité". On ne peut pas dire qu'il ait eu tort en disant cela. sa vision de la réduction de travail est modulable selon les corps de métiers :

    -semaine de quatre jours pour la plupart des salariés

    -travail quatre mois suivi d'un mois de congés pour les chercheurs ou dans l'informatique par exemple

    -une semaine de 5 jours puis une semaine de trois jours pour les transporteurs routiers

    Beaucoup d'autres modèles sont possibles. A l'époque la RTT était une notion relativement en vogue et pas seulement spécifique à notre pays de parasites et de feinéants, puisque de nombreuses entreprises en Allemagne expérimentaient ou avaient adoptées les 32h. Mais le néolibéralisme a vite remis de l'ordre dans tout ça. Chacun sait que des gens qui travaillent moins ont plus de temps pour réfléchir...

    Il a récemment lancé un appel pour une nouvelle gauche dont vous pourrez lire les termes sur le site : www.nouvellegauche.fr. IL s'agit essentiellement d'un mouvement destiné à réveiller le Ps et lui faire retrouver la mémoire. En effet, mesdames et messieurs, à l'origine, le Ps est un parti de gauche. Je sais c'est difficile à croire mais c'est vrai, des datations au carbone 14 ont prouvés que des textes de lois à vocation sociale avait été rédigés à l'initiative de ce parti.

    J'ai signé la pétition qu'il propose et je reçois régulièrement une lettre d'information qui relate de l'actualité du mouvement. Je vais vous restituer la dernière qui est éclairante sur la situation du parti et la logique de droite qui le guide désormais.

      

    Lettre ouverte à tous ceux et celles qui veulent que le PS se mette au travail… Bonjour à tous, bonjour Archéo-conservateur (il m'appelle par mon prénom en fait, c'est mon pote Pierrot ! :oB),

     

    Je reviens vers vous pour vous donner des nouvelles de notre pétition. Rappel des épisodes précédents : 1 > nous devions déposer notre pétition le 25 mars. François Hollande nous a interdit de monter à la tribune du Conseil National mais a promis que nous pourrions la déposer au Bureau National du 1er avril et que, avant ce B.N., il recevrait quelques uns des premiers signataires pour que nous puissions parler avec lui de notre demande. 2 > le 1er avril, trois heures avant le Bureau National, nous arrivons enfin à joindre le Directeur de Cabinet de F. Hollande. Stéphane Le Foll commence par dire que nous sommes des inconscients et qu’il est impossible d’organiser une Convention sociale et une Convention européenne d’ici l’été. Au bout de 10 minutes d’un dialogue musclé, il conclut qu’on pourrait peut-être organiser une grande Convention (celle sur les questions sociales). Il est acté avec Stéphane Le Foll que notre pétition sera donnée le soir même à tous les membres du Bureau National et que Claudy Lebreton et Patrick Bloche (qui sont signataires et membres du BN) auront un moment pour en parler. La décision sera mise "en délibéré" jusqu’au BN du 8 avril, date à laquelle j’aurai un moment à mon tour pour argumenter devant les membres du BN. Il est acquis que nous pourrons rencontrer François Hollande avant le 8, pour parler avec lui du fond de notre demande. "On fixe le rendez-vous demain. Tu  nous appelles demain et on fixe le rendez-vous !" me dit Le Foll en concluant l’entretien. 

     

    3 > Le 2 avril, nous apprenons que le texte de la pétition n’a pas été donné aux membres du BN.    

     

     4 > Malgré de nombreux appels, nous n’arrivons à joindre ni F. Hollande ni S. Le Foll entre le 1er et le 8 avril. Il faudra un jour reparler du cumul des mandats : Le Foll est payé pour garder la maison quand le patron n’est pas là. Mais, en plus d’être Directeur de cabinet à Paris, il est élu municipal au Mans et Député européen à Bruxelles et Strasbourg… Cela ne facilite pas les contacts et laisse peu de temps pour la réflexion !

     

    A la demande de son assistante, nous envoyons par mail les 6.123 premières signatures de militants PS (les seules qui semblent intéresser la direction…) et obtenons un mail « Bien reçu » mais aucune proposition de rencontre. 5 > Le mardi 8 en fin d’après midi, pensant que Claudy LeBreton, Patrick Bloche et moi pourrons déposer et défendre notre pétition, je me rends à Solférino sans avoir pu joindre ni Le Foll ni Hollande. "Il a eu ton message et il a ton numéro de portable" me répondent imperturbablement leurs assistantes quand j’essaye à 6 reprises dans la journée du 8 de leur parler. N’était-il pas "promis" depuis le 25 mars que nous pouvions nous parler et que nous pouvions déposer notre pétition ? 6 > J’arrive à Solférino et demande à voir le Foll avant que le Bureau National ne commence (François Hollande est à l’Assemblée). Il ne répond pas à ma demande. Quand je fais mine de m’engager dans le couloir qui mène au BN, un homme de la sécurité me demande de revenir à l’accueil sur un ton peu amène. J’arrive à coincer Le Foll, qui m’explique en termes peu châtiés que nous lui cassons les pieds (par écrit, mieux vaut ne pas répéter les termes exacts). "Vous voulez foutre en l’air le calendrier décidé par le Conseil National" dit-il. Je lui explique qu’il ne s’agit pas de foutre en l’air quoi que ce soit mais seulement d’utiliser au mieux les 2 mois qui restent avant les grandes vacances : si nous nous mettions sereinement au travail pendant ces 2 mois, nous pourrions avoir un Congrès bien moins violent et bien plus intéressant… De deux choses l’une : soit ce travail aboutira à un consensus (ce sera alors notre nouveau projet social), soit il n’y aura pas de consensus et c’est le Congrès qui tranchera entre plusieurs stratégies possibles. Mais, si nous commençons par ce travail de fond, le Congrès sera moins violent et sera l’occasion de construire un projet très concret. J’ai le malheur de rappeler à Le Foll qu’en 2003, déjà, ils nous avaient traité de "casse-couilles" quand, avec quelques amis, on leur avait dit qu’il y aurait un référendum et que le Non allait gagner si on ne faisait pas le maximum pour obtenir un Traité social (à l’époque, toute l’équipe de Soférino était convaincue qu’il n’y aurait pas de référendum et que c’est l’UMP qui allait éclater au moment de la ratification parlementaire du Traité…). Ce rappel a le don d’énerver Stéphane : "Bien sur. Bien sur. Et c’est grâce à vous aussi qu’on a gagné les municipales !" me dit-il, assez énervé. Visiblement, à force de le répéter, Solférino commence à croire vraiment que c’est François Hollande qui a gagné les municipales. Il faudra un jour qu’on leur parle du travail réalisé par les élus et les militants de terrain, et de l’effet repoussoir qu’a eu Sarkozy. Mais, mardi, je n’ai pas voulu m’avancer sur ce terrain…      

     

    7 > Comme l’homme de la sécurité a appelé un de ses copains, plus balèze, et que le scandale n’est pas une façon de convaincre, je n’ai pas tenté d’aller au Bureau National. Quand j’ai quitté Solférino, Le Foll m’a dit qu’il allait donner notre texte à tous les membres du BN (ce qu’il n’a pas fait). Je suis sorti de Solférino absolument furieux. C’est quand même ahurissant dans un parti qui se veut démocratique, qu’on ne puisse même pas déposer une pétition signée par plusieurs milliers de citoyens et bon nombre de parlementaires. Voir un parti aussi verrouillé m’a vraiment mis hors de moi. Sur le fond, ce refus du débat me semble dramatique. Sarkozy et Fillon ont relancé leurs réformes. Santé, code du travail, retraites, éducation… Sur tous ces sujets, nous allons évidemment nous opposer aux réformes engagées par la droite, mais nous serions 1000 fois plus convaincants si nous pouvions dessiner une alternative ! Pourquoi ne pas le faire ? Un des élus qui soutient notre initiative a récemment croisé François Hollande et lui a demandé pourquoi il refusait de nous écouter, pourquoi il ne voulait pas que le PS se mette au travail d’ici l’été. « Il ne faut pas nous dévoiler trop tôt, lui a répondu François Hollande. Il faut laisser la droite avancer ses réformes et ne pas nous dévoiler trop tôt ! » L’élu n’en est pas revenu. « Ne pas nous dévoiler trop tôt, c’est super astucieux comme stratégie. Mais il ne faut pas non plus nous dévoiler trop tard ! A force de ne pas nous dévoiler trop tôt, on n’a toujours pas compris quel était notre projet en 2002 et notre projet de 2007 était tellement faible qu’il n’a pas convaincu grand monde… »                                          

     

                                                                        * * * *

     

    L’image que donne le PS recommence à être catastrophique (Cf « Les reconstructeurs socialistes bâtisseurs de dissensions » dans Libération de ce samedi http://www.liberation.fr/actualite/politiques/320801.FR.php ) Depuis le 21 avril 2002, le PS a tenu deux Congrès "classiques". Nous avons passé des heures à écouter des grandes déclarations générales qui n’ont permis aucune clarification, aucun progrès réel. Au lieu de reprendre les mêmes méthodes, avec les mêmes acteurs, dans le même huis clos, pourquoi ne pas innover ? Pourquoi ne pas nous mettre vraiment au travail, en nous ouvrant à tous ceux et celles qui veulent travailler avec nous ? Une descente en ski dépend en large part de l’impulsion qui est donnée dans la première longueur. De même, la capacité qu’aura (ou non) la gauche à se renouveler dans les prochaines années, dépend largement de ce que nous ferons (ou ne ferons pas) d’ici au Congrès de novembre. Face à ce blocage, que pouvons-nous faire ? Si nous voulons effectivement organiser un grand temps de travail avant l’été, il faut que la décision soit prise avant la fin avril ou dans les tout premiers jours de mai. Ensuite, il sera trop tard pour organiser quelque chose qui a de l’allure. Nous avons donc encore 3 semaines (maxi) pour débloquer la situation. 1° Parmi nos premiers signataires, plusieurs parlementaires veulent utiliser la semaine qui vient à convaincre leurs collègues : "Quand les députés rencontrent des militants, ils se rendent compte que la rénovation annoncée par Solférino n’intéresse pas grand monde. L’idée de travailler sur le fond pendant 2 mois pour avancer sur le projet et pour renforcer notre unité, est une idée qui progresse. On doit pouvoir en convaincre un certain nombre."  

     

    2° J’invite tous ceux et celles d’entre vous qui connaissent des parlementaires ou des élus socialistes à leur en parler.  

     

    3° Nous retournerons à Solférino le 22 avril avec une vraie délégation. Si, d’ici là, nous avions doublé le nombre des signatures, peut-être que F. Hollande et les membres du BN seraient plus attentifs… Chacun et chacune peut prendre quelques minutes pour appeler un(e) ami(e), PS ou non-PS, pour lui demander de signer. Si vous allez à une réunion de section, donnez l’adresse www.nouvellegauche.fr à tous ceux qui sont ouverts au débat. 4° D’autres prises de parole collectives sont en préparation dans les grands médias d’ici au 22. Nous vous tiendrons au courant. Pour info, j’étais lundi l’invité du NouvelObs.com (http://forums.nouvelobs.com/1348/Pierre_Larrouturou.html) et mardi, avant d’aller à Solférino, j’ai rencontré à nouveau l’équipe qui anime Les Inrockuptibles. Visiblement, à lire son blog, l’un des journalistes des Inrocks apprécie notre façon de faire : « Déjeuner avec Pierre Larrouturou. Vous avez peut-être lu son entretien dans Les Inrocks du 25 mars, ou alors ses bouquins. Larrouturou, c'est cet économiste qui militait pour la semaine de quatre jours, qui croit fermement qu'une vraie politique de gauche est possible dans le contexte global actuel. Gai, souriant, parlant à toute berzingue, sortant de sa manche chiffres et graphiques toutes les deux minutes à l'appui de ses idées, Larrouturou donne la pêche. C'est à lui tout seul un jacuzzi, un energizer, un rail de coke, une capsule de viagra : après deux heures avec lui, on redevient optimiste. On aimerait que son énergie, sa croyance dans les dossiers de fond atteignent l'air raréfié de la rue de Solférino, mais ça, c'est pas gagné. » C’est la première fois que je me fais traiter de "Rail de Coke". Je n’ai jamais été très porté sur ce genre de complément alimentaire, mais c’est vrai que Solférino aurait besoin d’un truc un peu fort ! 5° Tous ceux et celles qui ont des idées à proposer pour activer le mouvement sont évidemment les bienvenu(e)s ! Vu le peu de temps que nous avons devant nous, nous ne pouvons pas organiser de rencontres « physiques » mais nous pouvons échanger par mails. N’hésitez pas à nous envoyer toutes vos propositions pour réveiller Solférino ! Ce mail est déjà trop long (désolé !). Juste deux mots de conclusion : il nous reste 3 semaines pour faire bouger Solférino. Ensuite, je crains que nous ne soyons embringués sur un toboggan qui nous mènera à un Congrès très très dur et nul ne sait dans quel état le PS et l’ensemble de la gauche en sortiront. Alors, AU TRAVAIL ! Chacun de nous peut convaincre un(e) élu de sa connaissance. Chacun de nous peut trouver 2 ou 3 signatures d’ici le 22 avril. BONNE SEMAINE A TOUS ! Pierre Larrouturou

     

    Voilà, la gauche n'est pas encore morte et il y a quelques petites flammes ça et là qui n'attendent que le vent de l'Histoire pour incendier les coeurs. De quoi essayer de faire mentir Frédéric Lordon, économiste hétérodoxe de grande qualité qui qualifiait il n'y a pas longtemps le Ps comme ceci : Ps, parti socialiste, socialisme partit. 

    V

  • Nouvelles du front

    J'aimerais vous faire part d'une information que bien peu d'entre-nous auront eu le loisir d'apprendre. Il s'agit d'un arrêt rendu par la cour de justice des communautés européennes (CJCE). Dans l'affaire présente, elle avait été saisie par une entreprise polonaise impliquée dans un chantier public dans le land de basse-Saxe en Allemagne. Elle avait été condamnée une première fois à une amende pour avoir payé ses employés polonais à la moitié environ du salaire minimum prévu par une convention collective en vigueur dans cet état allemand.

    Le CJCE a pourtant donné raison à l'entreprise polonaise en s'appuyant sur le caractère partiel de cette convention collective qui ne s'applique qu'aux marchés publics (et pas privés donc) Or une directive européenne garantissant la libertés d'échanges de services stipule qu'une convention collective pour être recevable doit être d'apllication globale. (Je résume et simplifie. Si vous voulez avoir plus de détail, je vous conseille le blog Libé de Jean Quatremer sur les affaires européennes http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/ et le contenu in extenso de la décision de la CJCE http://curia.europa.eu/jurisp/cgi-bin/form.pl?lang=fr&newform=newform&Submit=Rechercher&alljur=alljur&jurcdj=jurcdj&jurtpi=jurtpi&jurtfp=jurtfp&alldocrec=alldocrec&docj=docj&docor=docor&docop=docop&docav=docav&docsom=docsom&docinf=docinf&alldocnorec=alldocnorec&docnoj=docnoj&docnoor=docnoor&typeord=ALLTYP&allcommjo=allcommjo&affint=affint&affclose=affclose&numaff=C-346%2F06&ddatefs=03&mdatefs=04&ydatefs=2008&ddatefe=&mdatefe=&ydatefe=&nomusuel=&domaine=&mots=&resmax=100 )

    Bien que respectant bien entendu le droit européen, cet arrêt est assez inquiétant, voire même révoltant. Pourquoi ? Parce qu'il légitime l'avantage comparatif salarial dans la mise en concurrence des entreprises européennes et qu'il crée donc une jurisprudence très favorable au moins disant social. Ce n'est pas nouveau dans l'Union, Mais c'en est un nouvel exemple. Ainsi dans un but anti-protectionniste qui m'apparaît assez extrémiste mais qui s'appuie sur le droit de libre circulation des personnes en Europe, on sape de fait des garanties sociales.

    Les défenseurs de cet arrêt insistent sur la focalisation envers la convention collective jugée contraire au droit européen car d'application non globale. Selon eux il suffirait donc que cette convention passe dans une loi, qui a un degré de préeminance juridique plus élevé que les conventions collectives pour que le salaire minimum demandé à une entreprise d'où qu'elle vienne puisse être contraignant. Mais dans les faits et vu le contexte actuel néolibéral, il faudrait être bien naïf pour penser que le législateur intervienne pour préserver le mieux disant social.

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    La CJCE vient donc encore une fois, car il y a des précédents, de donner un coup de canif dans la protection des travailleurs. Je vous conseille de lire attentivement les alinéas 14 et 15 de l'arrêt en question :

      

    "14      À cet égard, ladite juridiction observe que les engagements de respecter les conventions collectives obligent les entreprises de construction d’autres États membres à adapter les salaires versés à leurs employés au niveau de rémunération, normalement plus élevé, applicable au lieu d’exécution du marché en Allemagne. Une telle exigence fait perdre à ces entreprises l’avantage concurrentiel qu’elles tirent de leurs coûts salariaux moins élevés. L’obligation de respecter les conventions collectives représente dès lors une entrave pour les personnes physiques ou morales provenant d’États membres autres que la République fédérale d’Allemagne.

    15      Par ailleurs, la juridiction de renvoi a des doutes s’agissant de la question de savoir si l’engagement de respecter les conventions collectives est justifié par des raisons impérieuses d’intérêt général. Plus particulièrement, un tel engagement va au-delà de ce qui est nécessaire à la protection des travailleurs. Ce qui est nécessaire à la protection des travailleurs est délimité par le salaire minimal obligatoire qui découle de l’application, en Allemagne, de la loi sur le détachement des travailleurs (Arbeitnehmer-Entsendegesetz), du 26 février 1996 (BGBl. 1996 I, p. 227, ci-après l’«AEntG»). Pour les travailleurs étrangers, l’engagement de respecter les conventions collectives ne permet pas d’atteindre l’égalité effective entre ces derniers et les travailleurs allemands, mais empêche que les travailleurs en provenance d’un État membre autre que la République fédérale d’Allemagne soient employés sur le territoire de cette dernière, puisque leur employeur ne peut pas faire valoir son avantage de coût au regard de la concurrence."

    Dans ces quelques phrases se loge l'essence des dispositions juridiques des traités européens en matière économique. On peut craindre que cette jurisprudence soit exploitée par les entreprises qui s'appuient sur la modération salariale pour être compétitives.

    La cour a statué je l'espère de façon neutre, mais en fonction de directives qui elles, sont néolibérales dans leur substrat. S'il m'avait fallu une nouvelle raison de justifier mon vote non au TCE, j'en aurais une excellente avec cette décision de justice.

    Une nouvelle victoire donc de la réglementation dérégulante, un paradoxe bien unionesque.

    Mais la guerre n'est pas terminée pour autant mes braves concitoyens !

    Je vous propose de participer à une contre-offensive (j'enjolive un peu certes, il s'agit plus de guerilla mais bon) en signant cette pétition en faveur du contrôle des marchés financiers. Ces derniers, leur mode de fonctionnement, l'idéologie néolibérale dont ils s'inspirent sont pour beaucoup dans l'érosion des conditions de travail, l'effacement du rôle social des Etats, la décrédibilisation des impôts etc...Il faudrait en plus, au moment ou une crise d'une ampleur inégalée depuis 1929 est peut-être sur le point de se déclarer, que les contribuables payent pour assumer les erreurs des financiers ? Il est temps de les ramener à la raison et nous en avons les moyens par la loi.

    http://www.stop-finance.org/

    Faites la tourner !

    Keep fighting !