La page à peine écrite, se referme déjà. L'été se dilue rapidement au fil de septembre. Le ciel est passé du bleu au violet, comme l'encre des jours de rentrée, quand l'Automne tient les jeunes écoliers par la main et que les souvenirs vrillent en tombant des arbres.
Désormais, de lourds nuages gonflés de chagrin roulent au dessus de nous. Ils viennent de là-bas, de l'occident qui fut estival il y a encore quelques respirations. J'y ai une nouvelle fois posé mes bagages le temps de deux clins d'oeil émerveillés, l'un à Kerfissien sur la commune de Cleder, non loin de Roscoff, l'autre à Plougonvelin, plus bas dans le Finistère, à 20 km à l'ouest de Brest, sur la pointe d'une Bretagne de plus en plus chérie.
Que dire que je n'ai déjà dit à propos de cette région, sinon qu'une fois de plus elle m'a empli d'un air régénérateur et permis de supporter, sinon d'oublier, le quotidien navrant d'un pays et d'une humanité malade au dernier degré, Hollande et son gouvernement d'opportunistes cyniques en étant une représentation fidèle.
Le temps y fut beau et de façon exceptionnelle, même si j'ai toujours connu généralement la clémence des éléments où que ce soit en Armorique. Mais quand le ciel est bleu sur les sables blancs des Amiets, la Polynésie est là toute proche, distante de seulement dix degrés au plus. Qu'importe que l'eau diamantine soit fraîche quand la beauté des lieux réchauffe à ce point...
Difficile de ne pas se répéter quand il s'agit d'évoquer le plaisir de fouler à nouveau les contrées celtes où je me sens si proche de moi-même. Je ne sais quelle description originale pourraient faire les craves à bec rouges, rares, aperçus sur les hautes falaises que domine le fort de Toulbroc'h, ou bien l'impression que pourrait livrer le placide phoque gris décelé dans une crique de la pointe de Pern, sur Ouessant.
Les premiers diraient peut-être eux aussi la joie d'évoluer au milieu de couleurs que l'architecte en chef du Paradis n'aurait pas su trouver. Le second, à la limite d'étouffer de chaleur dans des eaux dépassant 16 degrés, ne trouverait sans doute pas les mots pour démêler dans son tableau illien, les chaos granitiques déchiquetés par les colères de la mer d'Iroise d'un côté, l'étoffe mauve et moelleuse des landes à bruyères de l'autre, comme si, dans ce confetti écartelé par le vent et les courants, la vue et l'imagination ne pouvaient se départir de représentations brouillées par le souffle des tempêtes, le masque des brumes, le voile des embruns volatilisés, cela même quand le soleil est saharien et sans rival. Difficile de croire que la coquetterie des maisons fleuries, des petits jardins suaves adossés aux murets omniprésents, de la crique turquoise de Corce, n'est pas issue d'un aléa magique qui jamais ne se reproduira.
Alors, pour ne pas changer, je suis obligé de parler du ravissement procuré par ces paysages bretons, qu'ils soient mouvants et changeants comme le ciel et l'océan, ou massifs et éternels comme le roc. Leur rencontre et leur mariage ont semé des enfants métisses dont on sait qu'ils sont toujours les plus beaux. Leur âme y investit chaque lieu, depuis les hauteurs des monts d'Arrée, mystérieusement parées d'un sombre vert d'Ecosse, aux immenses blocs de granite côtiers, lorsque le crépuscule adoucit la mer, dont en entend plus que le clapot endormi et berceur.
Ainsi, encore une fois, j'aurai été piégé par le sortilège de Viviane, prisonnier heureux d'une extrémité de France qui lui fait plus qu'honneur. A nouveau, j'aurai eu le coeur totalement à l'Ouest...
Le Beau, son royaume, de Kerfissien, d'équerre, fit sien. (ah ça démarre de façon dragster hein !)
Un blue lagoon siouplé !
Qu'est-ce qui me retient de pas plonger dans l'eau là ? (Parce qu'elle est à 16 degrés ? Peuh, je me suis baigné tous les jours ! Non c'est juste que je veux pas flinguer mon appareil photo. Réfléchis un peu, lecteur !)
Des rochers se cachent autour de cette maison. Sauras-tu les découvrir ?
C'est curieux, je croyais qu'une fois retirée, la Manche ferait apparaître un bras de mer, mais là rien... (on continue tout en finesse)
Inutile de crier "haro, Manche !" quand elle revient. On est en Bretagne, pas en Normandie (de plus en plus subtil)
Les yeux n'en perdent pas une miette, sur la plage des amiets.
Je sais, vous vous dites qu'en fait je suis allé à l'île Maurice mais que bon, comme je suis un gauchiste tout ça, ça la fout mal ensuite de hurler à la crise et à la montée de la pauvreté et que donc, je dis que je vais en Bretagne pour pas trop faire jaser.
Ben même pas. C'est pas l'île Maurice, c'est Maupiti. Mauvaises langues !
Et alors, ce qui est surprenant, c'est que ça ressemble vachement à la Bretagne. Par exemple, y a des rochers qui se cachent parmi les maisons...
Y a même la mer, c'est fou, pareil !
Tiens, c'est rigolo, juste à côté de la maison, y a un rocher avec une porte...
Non mais tout ça pour dire que la Bretagne, c'est quand même une destination de premier plan.
Qui ne connaît pas les halles de Plouescat par exemple ?
La crise nous rattrape dans le petit port de Pors Guen. Là-bas, ils n'ont les moyens d'avoir la mer qu'à mi-temps...
Mais non je vous prends pas pour des abrutis. Je pensais que ça vous ferait marrer le coup des marées...
Vous croyez que je m'égare en fait, que je papillonne trop ?
Mais non, je ne changerai pas de style. J'hippocampe sur mes positions !
Je ne bougerai pas plus que le menhir de Cam Louis...
Si on a de la chance, à Kerfissien, au crépuscule, on peut voir une barque s'abreuver au point d'eau...
Là c'est un pêcheur qui vient d'en capturer une au petit matin...
Avec cette humidité, l'ambiance est un peu mouette...
Sur l'île de Batz (prononcer bâ), les bateaux pourront pas aller plus bas...
Un vulcain et une éruption de fleurs...
Ok, mes commentaires sont un peu fou-fou, mais ne croyez pas que je perds les pétales !
N'allez surtout pas croire que je suis sur la mauvaise agapanthe...
Plutôt que de me sonner la cloche, allez donc voir à Batz si j'y suis...
Hein les barbots, c'est beau Batz ?
Y a pas quelqu'un pour leur dire que les papillons, c'est pas sur l'eau que ça se pose ?
Plein phare !
Comme disait Horace, écueils le jour sans te soucier du naufrage du lendemain...
Quand y a de la zygène (cendrée), y a du plaisir.
Je me dédouane de ce commentaire tiens...
La carcasse du dragon n'a pas bougé...
Ce ne sont que des séneçons (de Jacob)
Vous n'alliez tout de même pas croire qu'il n'y avait pas de soleil couchant à Kerfissien ?
Y a même la Lune, alors des soleils couchants, tu parles !
Après le clair de l'une, le clair de l'eau...
Lagon polynestèrien
Ah mes bons amis, c'est vraiment beau les Amiets !
Plage de Groac'h zu (c'est du klingon sans doute...)
Les hortensias, c'est zen, ça met hors tension...
La minute papillon (Amaryllis)
Je suis pas chien, je vous mets même des photos de cocker...
Haut minéral...
Une petite dose de drosera (plante carnivore) dans une tourbière des monts d'Arrée
Arrêt sur les monts d'Arrée (ouais ouais ouais, facile tout ça, mais viens commenter à ma place alors, lecteur !)
Une arête des mont d'Arrée. Ok, j'arrête...
Là c'est typiquement l'Arrée des monts cultes (non non, j'en suis pas fier...)
Le Menez Kador fait moins le cador depuis qu'il a été rétrogradé à la deuxième place des hauteurs de l'Arrée
Le fil d'argent de l'Elorn rappelle la Comté de Tolkien
D'ailleurs, voilà quelques hobbitations.
Une vallée et dans l'anse, l'eau du lac (du Drennec)
Je deviens un spécialiste de la Bretagne. C'est un peu mon dolmen quoi (allée couverte de Mougau Bihan
Et hop, une petite bouchée de soleil couchant, ni vu ni connu !
D'un autre côté, vous allez pas me dire que c'est moche !
Je veux y retourneeeeeeeeer !!!
Ce jour là, pas de chance, des gens à moins de 200 mètres. Pas d'intimité possible sur ces plages !
On était cernés de tous les côtés ! Irrespirable !
Je n'attends que le goéland (Ils ont pas compris ? Faut leur expliquer ? Un à peu près, c'est approximatif, alors vos gueules les lents !)
On gravite toujours autour du granite, je sais...
J'espère que vous en devenez pas chèvre...
M'man, M'man, j'ai vue sur la bêêêêêêêêê (à mi parcours, une première fatigue se fait sentir)
J'assume tout à fait le côté fleur bleue de mes photos.
Alors là voyez, on est près de la plage à Plougonvelin
Et hop, téléportation à Bertheaume, c'est fort non ?
Là bas, les falaises, elles sont balèzes !
Vous vous demandez comment je fais pour toujours trouver des commentaires qui tombent à pic hein ?
Dans l'anse de Poulizan, l'Iroise est irisée.
La plage des trois-curés, où heureusement, ce n'est pas la curée.
Timbré comme je suis, fallait bien que je termine à Saint-Anne (plage de)
A Plougonvelin comme ailleurs, pas moyen de déroger, y a des rochers.
Des rochers ok, mais nonobstant, il n'est pas possible de dire que le sable est feint...
Forcément, avec les tas de pois en fond, ça nous fait une photo de poids...
Pour les trois-curés, je suis sûr que certains se feraient moines !
De quoi avoir la frite non ?
Je suis bien conscient que j'ai eu de la moule d'être là-bas...
J'ai toujours été un bouffeur de curés de toutes façons
Alors, on est en Bretarse, ou en Corsagne ?
Des curés encore bien verts en tout cas.
A la pointe Saint-Mathieu, la chapelle Notre-Dame des Grâces porte la coiffe des bigoudènes (alors qu'on est dans le Léon, shocking !)
Vue sur mer qu'ils disaient...
Spacieux et aéré qu'ils disaient...
Les pieds dans l'eau qu'ils disaient...
La Bretagne reste bien ancrée en France (ah ben je suis jacobin, je rigole pas avec la République une et indivisible)
J'espère que je me suis bien fait comprendre...
Ici, c'est moi qui mène la barque.
Maman veille sur ses deux petits pendant que papa est à la pêche (hé voui !)
Le Conquet, c'est coquet...
Trebabu a un nom ridicule, mais une jolie église...
L'Eglise a toujours célébré le mirage pour tous
Un autel particulier...
Les bretons, c'est bien tous des chrétiens quand même !
Et encore un coucher de soleil sous le manteau !
Qui voit Molène, voit sa peine, qui voit Ouessant, voit son sang...
Saint-Mathieu est un peu dans la Lune...
Oh pitain, Sauron m'a chopé !
A phare ça, tout va bien...
Blue velvet...
Ombres chinoises sur mer d'Iroise
En écrivant ce commentaire lumineux, je suis un clerc de lune.
Arrivée à Ouessant et j'ai dépassé le centième commentaire. Hé ouais, cent !
Ah tiens, un phare bagnard (les rayures abruti de lecteur !) (phare du Creac'h)
La Bretagne, c'est beau, mais ce ciel bleu tous les jours, c'est monotone quand même...
Je sais pas vous, mais après tous ces commentaires, je suis un peu moulu...
Entre ici, sans moulin, avec ton terrible cottage ! (la fatigue, incontestablement) (chapelle Saint-Gildas)
Ah ben , le monstre du Loch Ness passe ses vacances en famille et en Bretagne dites donc !
Une grève sauvage...
Roche voisine
Hé non, ce n'est pas un faux phoque !
C'est pas malin d'avoir démonté la tête de Nessie hein !
Commentaire 112 : en effet, on peut appeler les urgences
Je sais, vous vous dites, il pourrait la fermer. Mais devant la beauté des éléments, comment taire le commentaire ?
Mais je peux arrêter cela dit. Jaune voudrait pas vous incommoder...
J'ai trouvé l'eau si belleuh, que je m'y suis baignéééé (plage de Corce, vu la couleur, ça ne s'invente pas)
Oh, c'est la maison en pain d'épice ! J'en volerai bien un morceau. Ben ouais, Ouessant, c'est tellement joli que ça pousse au Grimm !
On ne peut que craquer sur cette crique...
Il faut exprimer le vrai pour écrire naturellement, fortement, délicatement (La Bruyère)
Forcément, je cherche un commentaire bateau...
Je voulais faire un commentaire avec la couleur mauve, mais finalement, c'était mauvais...
La dent de la mer ? (c'est à peine si je suis pas dans le coma alors bon...)
Comme ils sont petits, il est assez facile de passer les murs d'Ouessant (je peux plus faire la fine bouche du côté jeu de mots)
Je sais bien qu'il faudrait que j'abandonne les propos fleuris...
Les hautes falaises du Stiff ne donneront lieu à aucun commentaire tiré par les tiffes...
Devant Plougonvelin, derrière, le goulet de Brest (commentaire à caractère informatif)
Les tas de pois témoignent que l'océan a beaucoup creusé à Crozon
Baignade pour happy few et j'en fus !
On comprendra aisément pourquoi on prend la peine de descendre
Et sinon, vous en dites quoi vous ?
Non la Bretagne qu'ils disent, j'y vais pas, il fait froid, c'est gris. Rrrrrr...
Nan, si je m'étais pas baigné, je serai descendu fastoche, mais là nan...
Cela dit, ils ont raison, c'est un peu gris la Bretagne. Rrrrrrr...
A Deolen, c'est la Terre du milieu que l'on parcourt.
A la réflexion, c'est plutôt la mer qui est au milieu mais on va pas chipoter...
Pile au milieu même !
Commenter au début, c'est facile. Ensuite ça se Corse...
Les eaux turquoises sont un peu la griffe de la pointe du Petit minou (ça ronronne un peu niveau commentaire, je l'admets)
Ouch, les Ents ça rigole pas quand ça se met des pins !
Tiens pour une fois avec mes photos, je vais me faire du blé.
140ème commentaire : une paille !
Qu'est-ce que vous voulez, moi la campagne, ça me botte...
Je suis ptet un peu lourd, mais pas mes champs...
Sous la tonne d'air de Brest !
Il est temps que ça se termine, mes commentaires sont de plus en plus brumeux
La Bretagne, c'est gris. Rrrrrr...Surtout continuez de ne pas venir !