Nuit blanche

Il est de ces hasards qui font le sel de la vie, en l'occurence ici plutôt le sucre glace et qui lui refont une virginité, façon conception immaculée. Il se trouve que je sortais d'une soirée entre amis tôt le matin et que la neige s'était remise à tomber. Le silence descendait du ciel en myriades de confettis et tapissait le sol, arasant inflexiblement les reliefs hostiles et vidant la ville Lumière de toute présence.

Je n'avais pas sommeil et c'eut été le cas que je l'aurais rapidement oublié tant ces épisodes lactés exercent une attraction irrésistible sur moi. Je décidai de m'offrir une balade à travers Paris, puisqu'elle me déroulait le tapis blanc.

Depuis la Rue Ordener, figée par la brusque avancée d'un désert opalin, jusqu'à la Sorbonne si familière et pourtant si différente, enchassée dans ce glacis au nivellement impeccable, c'est un monde irréel et fantomatique que je découvris au gré de ma randonnée nivale. Je pus admirer les merveilles abandonnées de notre capitale, de nuit, juste avant l'aube, paradoxalement sous un jour inédit et privilégié, comme un explorateur ouvrant une piste dans une réalité alternative, où Paris serait vide et baignée d'un éclat galactique, enfouie dans l'oubli du coton, coiffée de ténèbres cristallins, hantée uniquement de brumes lumineuses.

Dans une ville capturée par le temps, la déambulation se fit visite de musée, ponctuée de tableaux immobiles et poudrés, avec pour unique thème le calme absolu, la sérénité parfaite. La nature qui façonne ce jardin zen éthéré, qui incruste la grande roue de la Concorde comme un diamant à facettes dans le velours gris-orangé de la nuit parisienne, qui travestit le grand Louvre en un palais polaire et spectral, cette nature donc, insufle en même temps une plénitude et une euphorie difficilement descriptible. J'en emporterai les souvenirs uniques de cette nuit blanche.

Les photos qui suivent ont été prises avec mon téléphone portable. L'image est donc de qualité médiocre et les cadrages limites. Malgré tout, je crois que la beauté des scènes y transparait, c'est dire si ces deux heures de marche dans Paris enneigé ont été féériques.

 

Mon récit photo ordonné commence par la Rue Ordener, dans le 18ème.

 

Je ne suis pas passé directement du 18ème au 8ème. Grâce au métro, tout condorde.

 

Les sentinelles d'un désert glacé

 

Un très très gros flocon de neige

 

Fontaine, je ne boirai pas de ton snow

 

La toile des neiges capture la lumière

 

Obélisque et *

 

Le jardin des Tuileries, blanc de surprise

 

Le mystère des cités obscures ( commentaire pour amateurs de Bd)

 

Pas un bruit. Personne ne l'ouvre au Louvre...

 

Tout ça rien que pour moi, seul face à mon triomphe

 

Ombres et lumières au pays du rêve éveillé

 

Et la lumière fuit !

 

Avec ce froid, la Seine n'a pas trop envie de sortir de son lit...

 

Quelques flocons de neige et y a plus personne dans les rues !

 

Pont Neuf, vieux Paris.

 

La blague de la salière, ça va bien une fois mais bon !

 

Ambiance victorienne près de l'église saint Séverin

 

Je t'en foutrais moi de la France qui se lève tôt !

 

 

Un tableau qui, sans ergoter, est gothique.

 

Forza piétons !

 

Bon ben  je crois que je suis le seul survivant...

 

Photo du square Painlevé au pied levé

 

Je suis sûr que cette vue de l'Hôtel de Cluny pique votre curiosité

 

C'est moi où c'est beau ?

 

Mais ils sont où les gens ? Ben qu'ils y restent !

 

Montaigne ne fait pas une montagne d'un peu de neige lui !

 

Ah, on reconnaît quelques traces de sorbonnards en état d'hébriété

 

N'y aurait-il pas a un blanc dans la conversation...

 

Laurier blanc

 

Au rendez vous des grands hommes, y a pas grand monde...

 

Soit je suis déjà passé par là, soit je ne suis pas le seul malade à crapahuter sous la neige...

 

Le jour se lève, il est temps d'aller dormir...