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  • Une et indivisible

    La crise qui dans les faits a totalement invalidé les dogmes néolibéraux, donne pourtant à leur thuriféraires, avec la complicité de l'ancienne gauche de gouvernement qu'est le Ps, l'occasion de pousser la propagande à son paroxysme. Sans cesse à l'offensive, ils ont réussi un nouveau coup, comme auparavant les pigeons avaient pu le faire, en mettant dans la rue en Bretagne de pauvres bougres laminés par les difficultés économiques et menés par quelques figures opportunistes, qui voient là l'occasion, qui de récolter un peu d'argent supplémentaire pour les actionnaires, qui de continuer à saper la légitimité de l'impôt (droite et extrême-droite), qui a promouvoir les nauséabondes idées régionalistes, afin de conforter quelques notabilités féodales. Les véritables victimes de la crise, elles, se verront Grosjean comme devant, comme d'habitude, faute de saisir les véritables tenants et aboutissants...

    Les fameux bonnets rouge, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, sont loin d'être, pour les meneurs, des pauvres naïfs accablés par la déroute de la filière agro-alimentaire bretonne. Leur couvre-chef a été soigneusement déterminé selon les règles du marketing le plus orthodoxe, comme un symbole anti-Etat, mais dont la couleur porte bien entendu à confusion, le rouge étant associé aux révoltes prolétaires, voir à la Révolution. Mais loin d'être phrygiens ces bonnets là viennent plutôt à la rescousse des gros, de bonnets, les patrons de l'industrie porcine et volaillère, de la grande distribution. Ceux là se servent d'une population qu'ils ont eux-mêmes fragilisée par leur licenciements et l'absence d'adaptation à un contexte connu, à savoir la fin des subventions à l'exportation, à la nécessaire montée en gamme des produits fabriqués, l'impérieuse préoccupation écologique dont l'absence fait courir de graves menaces sur la préservation de l'environnement breton, dont on sait pourtant à quel point il est un atout considérable pour la région.

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    Ca, c'est du bonnet rouge !

     

    Ils manipulent ces gens pour tenter d'obtenir l'assouplissement du code du travail, pour leur permettre de rémunérer leurs employés comme les allemands le fond avec les immigrés venus de l'Est dans les abattoirs porcins. On voit là quels bénéfices récolteront ceux qui les défendent plus ou moins consciemment en ce moment... S'ajoute à ces motivations financières, l'ambition de quelques opportunistes régionalistes d'affirmer des positions dominantes en se faisant barons de la cause, cause qu'ils oublieront rapidement pour profiter de leur rente locale et rire des nigauds qui auront permis leur ascension.

    Le prétexte à cette agitation a été l'écotaxe, prélèvement issu du fameux Grenelle de l'environnement, donc décidé par le précédent gouvernement, afin d'installer le principe du pollueur-payeur. Disons le tout net, ce genre de mesure est inadaptée. La question environnementale doit être transversale et systémique. Ce n'est certainement pas en préservant le tropisme productiviste et ultra-libéral que nous pourrons réellement infléchir la dégradation continue de notre milieu. Ce n'est pas non plus en taxant le transport routier sans en parallèle développer les moyens de transports alternatifs, comme le ferroutage, que la situation évoluera positivement. Malgré tout, cela vaut mieux que de laisser faire et voir sans réagir, la Bretagne devenir un grand champ d'épandage de lisier, qui contamine les eaux jusqu'à les rendre impropres à la consommation, sans parler de l'invasion des algues vertes, qui dénaturent le merveilleux littoral breton.

    Si scandale il y a dans cette écotaxe, c'est bien son mode de collecte, confié au privé, à l'entreprise Ecoumouv, qui non seulement pose la question cruciale de la souveraineté la plus fondamentale d'un Etat, à savoir la possibilité de lever l'impôt, mais en plus des conditions plus qu'avantageuses pour les opérateurs privés, au détriment même des sommes qui pourraient bénéficier à la collectivité. On parle ici de 20% de l'ensemble des recettes. Cette forme de délégation, comme tous les partenariats publics-privés d'ailleurs, s'apparente à de l'escroquerie généralisée, avec la complicité inacceptable de la représentation politique. S'il y a un motif de manifestation, c'est bien celui-ci. Il fait le lien avec la véritable le problématique qui devrait être soulevée, à savoir la question fiscale en général, de sa justice, de sa progressivité, de son utilisation bien sûr, et de sa captation par des intérêts très minoritaires, au détriment de la grande majorité de la population, pendant qu'elle subit la dégradation continue de ses conditions de vie.

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    La colère peut donc être très légitime à partir du moment où elle part du constat pertinent que les efforts des classes moyennes et populaires ne peuvent servir à engraisser une infime caste de décideurs politico-financiers, qui se permettent le luxe de manipuler les premières dans leur seul intérêt. C'est bien pourquoi la mauvaise humeur bretonne n'a aucun particularisme à faire valoir mais au contraire devrait faire jaillir un questionnement national , voire européen. Pourquoi, au nom des actionnaires, devoir endurer la perte de toutes nos industrie, devoir assumer le remboursement d'une dette qui a avant tout été encouragée par les financiers et leur a rapporté gros, subir de ce fait une austérité qui ne fait que dégrader l'économie et prive les gens les plus fragiles des services publics ?

    L'impôt qui est à la base du contrat social, de la solidarité entre citoyens et donc in fine à la base de fonctionnement de toute collectivité, épargne aujourd'hui ceux qui ont le plus de moyens pour s'en acquitter. Il faut donc impérativement envisager sa réforme, voir penser une révolution fiscale. Il est nécessaire de le rendre plus progressif, en multipliant les tranches par exemples, d'élargir son assiette, afin qu'il rapporte plus en impliquant tous les citoyens selon leurs revenus car si l'impôt est à la base de la redistribution, il est aussi le ciment du devoir de solidarité. De même, il est urgent de lutter contre l'évasion fiscale et l'impunité de la finance qui nous prive de dizaines de milliards d'euros de ressources chaque année. Le simple fait de se concentrer sur cette lutte rendrait définitivement irrecevable le maintien de l'austérité dont les effets sont non seulement très préjudiciables pour l'économie mais sont en plus extrêmement injuste en frappant les citoyens les moins aisés. A ce titre, l'augmentation de la TVA le 1er janvier prochain est extrêmement mal venue et révoltante car elle va une nouvelle fois toucher les plus fragiles d'entre nous.

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    Parce que le système fiscal est une clé de la remise en cause de l'économie néolibérale en pleine déliquescence, à l'initiative de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche, une grande marche pour la révolution fiscale est organisée le 1er décembre à Paris et partout où les citoyens l'estimeront nécessaire. Ce sera une occasion de montrer notre compréhension des enjeux, loin de la mascarade orientée, très droitisante, des bonnets rouges. Plutôt que de diluer les luttes et se tromper d'adversaire, c'est groupé qu'il faut agir pour redevenir maîtres de nôtre destin, se réapproprier notre république, pour réaffirmer avec force, dans l'intérêt de tous les citoyens, qu'elle est une et indivisible.