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  • Anarchy in the UK

    Opération exhumation d'une ancienne chronique aujourd'hui, puisque contre toute attente, l'Automne et son contexte béni des muses n'arrive pas à m'extirper de ma flemme et à m'inspirer quelques lignes originales.

    Je ressors donc un ancien texte au sujet de deux livres excellents de Jonathan Coe. Néanmoins, il y a des liens avec le contexte puisque il s'agit de romans à la fois puissamment nostalgiques (et quelle autre saison que l'Automne se prête t'elle mieux à la mélancolie du temps ?) et politiquement très critiques d'un certain néolibéralisme (vous voyez, je retombe toujours sur mes pieds)

     

     

    No future !

     

    A la fin des années 70 en Angleterre, quelques excités en panne de repères voulaient couler l’avenir avec l’énergie brute de leur musique. Mais aux punks comme aux autres Miss Maggie a construit un futur de sa main de fer, broyant et éliminant sans un remord.

     

    51Y6VM4TM3L._SS500_.jpgBienvenue au club, premier roman du diptyque complété par Le cercle fermé, de Jonathan Coe, relate les quelques années qui précèdent l’arrivée de Margaret Thatcher au pouvoir au Royaume-Uni. Sur un fond éminemment politique et très critique, c’est l’histoire de quelques adolescents, de leur amitié, de leurs amours, de leurs réussites et de leurs échecs qui s’écrit au fil des pages, le second tome plantant le contexte 20 ans plus tard.

     

    Birmingham au milieu des seventies. Benjamin, Philip, Claire et Doug fréquentent le même lycée privé, King William dont les vieilles pierres s’accordent à la grisaille de la cité industrielle du centre de l’Angleterre. C’est un des deux lieux symboles de l’histoire, avec l’usine automobile de Longbridge dans laquelle travaillent Bill et Colin, les pères de Benjamin et de Doug. A l’époque les syndicats sont encore bien vivants et Bill Anderton en est un des principaux responsables dans la structure, alors que Colin Trotter en tant qu’ingénieur se rallie le plus souvent de façon pragmatique à l’avis de ses supérieurs quand il y a des conflits.

    Dans ce petit monde immobile et pourtant bien vivant, un frémissement commence à se faire sentir, des tensions naissent des nouvelles formes de gestion des entreprises, de l’afflux des immigrés, du conflit anglo-irlandais. Un désir de changement et de reprise en main monte doucement, comme à chaque fois qu’une population se sent fragilisée. On connaît la réponse radicale qu’y apportera Thatcher.

    C’est dans cet arrière-plan traduit avec la plume engagée et humaniste de Jonathan Coe que se débattent les personnages principaux du roman, les jeunes avec leurs préoccupations d’ados en quête d’identité, les parents avec leur vie d’adulte pas toujours aussi fluide qu’ils le voudraient.

     

    Benjamin Trotter, la figure majeure du livre est un garçon rêveur, idéaliste, romantique, introverti, compliqué et artiste, génie potentiel trop perfectionniste pour accoucher de quoi que ce soit. Il est amoureux de la belle Cicely, demi-déesse pour tous les jeunes mâles du lycée, mystérieuse et reine du club de théâtre. Benjamin ne pense qu’à elle, en est fou et bien entendu ne lui a jamais adressé la parole. Tout juste s’autorise t’il à l’admirer du coin de l’œil quand il attend le bus et qu’elle attend le sien. Il est de loin mon préféré de la bande...

     

    Paul, son frère, qui prendra une place plus importante dans Le cercle fermé, est une petite teigne supérieurement intelligente, d’un cynisme et d’une dureté impressionnante pour son âge, potassant à 13 ans des traités d’économies et défenseur de l’ultra-libéralisme. On le retrouvera sans surprise finalement pour qui connaît la politique anglaise, dans le New Labour de Tony Blair, vingt plus tard. Une petite ordure opportuniste mais indispensable au récit.

     

    Philip est le meilleur ami de Benjamin. C’est une personne discrète et équilibrée qui se rêve musicien et veut former un groupe de rock progressif avec son pote. Ce sera l’éternel et cahotant fil rouge de Bienvenue au Club. Cela cerne situe bien le décalage des personnages, amoureux de musique planante et sophistiquée, rêvant de symphonies déstructurées, au moment où le genre va se faire marcher dessus par les rangers mal cirées des keupons.

     

    Claire est une jeune fille banale sans être quelconque. Elle ne sait pas qu’elle est le fantasme secret de Philip. Mais elle n’a d’yeux que pour l’éthéré et taciturne Benjamin. Elle sera confronté à la disparition mystérieuse de sa sœur adorée, qui lui provoquera un manque affectif incurable.

     

    Doug en bon fils de syndicaliste est un révolté qui veut changer la société. La raconter aussi. Voilà pourquoi il se destine au journalisme dont il fait l’apprentissage au fanzine du lycée auquel collabore aussi Benjamin et Sean Hardings, forte tête du lycée, auteur compulsif de blagues inénarrables mais au goût parfois douteux. Anderton fils est le protagoniste le plus déterminé du roman, celui qui trace sa route de la façon la plus rectiligne. Mais comme pour les autres, la vie lui réservera quelques contrariétés ou contradictions. Que dire d’un syndicaliste systématiquement attiré par la haute société, notamment ses représentants femelles ?

     

    Autour de ces quelques adolescents gravitent d’autres personnes, toujours aussi bien ciselées (comme Cicely) par l’auteur sensible que se révèle être Jonathan Coe. Il nous déroule une trame bien commune puisque rares sont ceux qui n’ont pas vécu au moins une petite part de cette existence au sortir de l’enfance, plongés dans les affres et les joies de la scolarité secondaire, devant assumer les échecs sentimentaux cruels ou célébrant les conquêtes féminines triomphantes, quand on ne sait pas encore qu’à Austerlitz succède Leipzig, voire Waterloo. Combien de romans et de films se sont penchés, attendris ou amers sur cette époque de la vie ? Est-ce à dire que Bienvenue au club est un ressassement de plus sur le même thème de l’innocence perdue ?

     

    Que nenni, que nenni, mes fidèles lecteurs !

     

    Tout d’abord, l’originalité du livre tient à son fond socio-politique. C’est un régal de voir dépeint le contexte de la fin des années 70 en Angleterre avec un trait si corrosif et si peu victorien. Coe se fait le pendant littéraire de Ken Loach pour vilipender l’installation progressive des idées néolibérales. Ses descriptions des mentalités lassées de l’action larvaire des travaillistes et inquiètes des changements économiques et sociétaux tels que les restructurations d’entreprises, l’immigration, le terrorisme irlandais dessinent en filigrane l’épouvantail Thatcher.

    Rarement dans un roman, le contexte n’aura été aussi fondamental, s’invitant souvent sur l’avant-scène du récit, que ce soit pour mettre sous les projecteurs une lutte syndicale, une manifestation, un attentat (dont un aura des conséquences dramatiques sur la vie de la sœur de Benjamin, Lois ), un groupuscule raciste,…L’auteur s’y livre avec une jubilation parfois cynique, souvent indignée, toujours incroyablement lucide et acérée. Bon bien sûr, si vous êtes conservateurs, que vous collectionnez les discours originaux de la dame de fer et ses posters en quatre par trois ou que vous êtes atteints de cette grave affection qu’est le nabotisme (présidentactuellisme si vous préférez) , vous goûterez sûrement moins à la critique. Mais pour être franc, ce n’est pas trop mon problème…

     

    41Go+tyx6dL._SS500_.jpgDans le Cercle fermé, l’analyse se fait encore plus acide quand apparaît la trajectoire des principaux protagonistes, que les compromis suintent de leurs combats bravaches pour une réussite qui se révèle la plupart du temps absurde et incapable de réparer les erreurs de la vie. Il faut dire qu’en plus le blairisme ambiant s’y prête idéalement, symbole de la trahison des idéaux et plus généralement, des principes. Seul Benjamin s’y révèle inexorable et inchangé, ce qui bien entendu en fait toujours le moins serein de tous…

     

    Ensuite c’est le style et la forme qui retiennent l’attention. Les deux romans sont très structurés et imbriqués l’un dans l’autre, l’histoire dessinant des boucles successives dans un sens pour le premier livre, dans l’autre pour le second. Vous ne comprenez rien ? Vous comprendrez en lisant…

     

    L’écriture de Jonathan Coe est très fluide, finement sculptée sans être compliquée. Ce n’est pas une prose poétique mais le lyrisme y fait des apparitions toujours habiles et émouvantes. On notera que le dernier chapitre de Bienvenue au club est composé d’une seule phrase, de cinquante pages donc. Je ne suis pas mort asphyxié en la lisant donc un expert assermenté pourra facilement conclure que le procédé a totalement été maîtrisé.

     

    Surtout, c’est souvent vraiment drôle, l’auteur ayant le sens des petites anecdotes rigolardes, absurdes ou décrivant bien le ridicule d’une situation. En tout cas, j’ai souvent ri, ce qui n’est pas si fréquent à la lecture d’un roman et pas seulement parce que ce pauvre Benjamin vivait des expériences embarrassantes qui n’étaient pas sans me rappeler certains vécus.

    En parallèle, de nombreux passages du récit sont très émouvants, touchants voire parfois très tristes. Le thème du temps qui passe et les rétrospectives se prêtent évidemment bien à la mélancolie, que je continue à manger sans faim (et sans fin).

     

    Pour finir et de façon plus personnelle, ces deux romans m’ont touché parce qu’à quelques exceptions près (la religion notamment), l’aîné Trotter me ressemble énormément ce qui a bien entendu facilité l’immersion dans le roman et au fil de la lecture, développé le parallélisme des perspectives, un œil sur le bouquin, un œil sur mon passé…J’ai été touché par la sensibilité de l’auteur, son inclination pour la contemplation et par cette histoire d’amour idéaliste qui fait le ciment de l’œuvre. En outre, le discours de Coe sur la vie et sur le peu de contrôle que l’on peut avoir sur les évènements qui peuvent la déterminer, sur ces erreurs que nos aînés ont commises et qu’en ayant par tous les stratagèmes choisi d’éviter (ou pas), on embrasse un jour au coin de la rue, je le partage en bonne partie. Peut-être me rassure t’il d’une certaine manière quand il montre qu’avancer ou attendre conduit parfois à la même satisfaction, que cela dépend juste des personnes, que des pertes de temps apparues préjudiciables sur le moment s’avèrent décisives positivement pour une destinée alors que des actes volontaires la sabotent avec du recul. Et inversement…

     

    Parce que l’existence est comme cette péninsule du nord du Danemark où la famille Trotter a passé un été ses vacances : un endroit d’une beauté hypnotisante, où deux mers se rejoignent, en mélangeant leurs rouleaux puissants au ciel baigné de la lumière paille d’un soleil lointain, un lieu irrésistiblement attirant où l’on se noie si facilement. Incroyablement beau et perfidement dangereux…

     

    Mes deux romans de 2006 sans aucune contestation possible, avec Lunar Park de Bret Easton Ellis juste derrière. Ils m’ont procuré un plaisir de lecture que je n’avais pas ressenti depuis longtemps, alors que je suis plutôt bon public, c’est dire leur qualité.

     

     

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    Rha, l'Automne, ça aurait du m'inspirer quand même !

     

     

  • Crise en thème

    Voilà que l'Automne arrive et que l'on en est à la deuxième année de cette crise sans précédent depuis la dernière guerre mondiale. Heureusement, nous disent nos loyaux représentants politiques, le problème est en voie de règlement et de résorption. Pour le moment, seuls les financiers les croient, pour la bonne raison qu'ils sont à l'origine plus ou moins, de ces paroles de réconfort économique. Tout va bien, laissons les reprendre leur gavage de profits, désormais accompli sur fonds publics, ce qui creuse démesurément les dettes, ce qui entrainera inéluctablement des hausses d'impôts et la réduction des dépenses sociales, avec effet induit d'enfoncer encore un peu plus les catégories populaires et la consommation, donc d'aggraver la crise.

    Mais pour qui veut bien prendre la peine de se renseigner, le regard se porte vite vers le large et abandonne les malheureux premiers noyés qu'a laissé la première vague du tsunami financier. Il s'avère en effet que la situation du système est encore pour le moins fragile et sujette à caution, pour euphémiser.

    Non seulement les actifs toxiques sont toujours aussi opaques à toute recherche, dénombrement et traitement curatif, à tel point qu'on préfère les glisser sous le tapis en enjolivant les comptes à coup de changement de règles comptables, ou les ensevelir sous les liquidités accordées sans compter par les banques centrales, mais de l'autre côté du système, le chômage augmente implacablement, alimenté par les défaillances d'entreprises en hausse, alimentant l'insolvabilité qui pousse les banques à la faillite, fragilisant encore plus le monde de la finance. Le cercle vicieux se referme...

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    Les USA, instigateurs et principal moteur du capitalisme financiarisé qui domine le monde depuis le milieu des années 70 n'ont jamais été aussi près de mettre les deux genoux à terre : leur dette publique est faramineuse, les chinois qui en possèdent une large part s'en désengagent doucement mais fermement ; la dette privée est également arrivée à un point maximal, conséquence logique d'un tassement continu des salaires qu'il a fallu compenser par le crédit pour nourrir la consommation, pilier du système. Le pays n'a quasiment plus de marge de manoeuvre et ne compte plus que sur ses affidés (c'est à dire la quasi totalité des pays occidentaux, qui perdraient autant que lui à sa chute) pour cacher du mieux possible la vérité. Lucide mais funeste pari, notamment pour l'Europe qui, si elle s'en donnait les moyens pourraient échapper à un déclin inéluctable, à condition de tourner le dos à une orthodoxie économique dont la créature ne survit plus que par acharnement thérapeutique. Malheureusement et loin s'en faut, l'Union n'en prend pas le chemin et la ratification par l'Irlande du traité de Lisbonne pourrait bien être la dernière victoire à la Phyrrus des européistes avant liquidation totale du projet par obstination idéologique (celle qui a attaché depuis les origines, le boulet du libéralisme économique à l'Europe)

    D'aucuns comptent sur la Chine pour sauver la forme actuelle du capitalisme. Quand bien même arirverait-elle à créer véritablement un marché intérieur, elle ne ferait qu'accélerer la chute de l'occident, du moins de ses populations, les multi-nationales elles pouvant tranquillement migrer où bon leur semble, ce qu'elles ont déjà largement fait du reste. En tout cas, nul espoir pour les occidentaux de développer leurs exportations grâce à la Chine qui a maintenant les moyens d'alimenter elle-même son marché, grâce notamment aux nombreux transferts de technologie consentis par les entreprises de l'Ouest et par ses propres progrès scientifiques et techniques.

    Il semble que la domination de l'Occident se termine mais peut-on penser raisonnablement que cela ira sans heurts ?

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    Vouloir maintenir coûte que coûte le système est le pire des choix pour l'éviter alors que l'Occident a encore la force et les moyens en changeant de paradigme social et économique de peser sur un ordre mondial afin de l'équilibrer. Les propositions ne manquent pas afin de stabiliser le système financier depuis la nationalisation de certaines banques  (dépôt et crédit) jusqu'à rendre inattractives les opérations financières exigeant des retours sur investissement trop élevés pour ne pas fragiliser l'économie réelle (notamment le financement par levier mais aussi les rendements actionnariaux supérieurs à 8% par exemple. Une mesure comme le SLAM de Frédéric Lordon va dans ce sens, tout comme la proposition d'interdiction des paris sur les prix de Paul Jorion)

    Malgré tout il est bien difficile d'être optimiste aujourd'hui tant les relais politiques qui pourraient se saisir des alternatives proposées, à savoir la gauche en général sont au mieux en pertes de repères ou chroniquement entravés par une parcellisation et mésentente coupable, quand ce n'est pas totalement corrompus par des renoncements complets voire des sympathies envers les idéologies les plus libérales. La débâcle de la social-démocratie dont le score piteux du SPD allemand vient encore d'apporter un témoignage parlant, n'est pas à chercher plus loin que dans sa dérive à droite et son acceptation d'un monde au moment où il s'écroule. La victoire apparente des droites elles, si l'on écarte le chiffre pourtant crucial des abstentions, souvent des classes populaires résignées, n'est due elle, qu'au classique recours quasi pavlovien au maintien de l'ordre, alors que celui-ci est pourtant déstabilisé par les politiques néolibérales menées par les droites et gauches de gouvernement depuis trente ans. La logique des votes n'a parfois rien à voir avec la logique...

    Le mur se rapproche donc et les espoirs de l'éviter s'amenuisent. D'un côté il semble qu'un monde nouveau ne soit pas possible sans l'effondrement de l'ancien, de l'autre comment ne pas vouloir s'épargner un chaos dont personne ne peux prédire les effets dévastateurs avant que la création ne reprenne le dessus. Guerre, dictature, les deux ?

    Y a t'il aujourd'hui des courants de pensée philosophiques résolument novateurs qui pourraient porter une contestation, une révolution ? D'aucuns voudraient réssusciter ou plutôt redéfinir le communisme, le vrai, celui de Marx, celui que prend pour hypothèse plausible un Alain Badiou. Je n'y crois pas, à la fois intuitivement et en raison de contradictions ontologiques dans ce discours : comment le communisme peut-il naître de l'individu, même sous la contingence de nouveaux rapports de production (c'est à dire différents de ceux du capitalisme qu'on suppose effondré) ? Or le communisme étatique a prouvé sa toxicité. Pour ma part je tiendrais beaucoup plus à une sorte de néo-jacobinisme structurant, porté par ses valeurs morales transcendantes, soucieux de réaliser un équilibre (forcément fragile, temporaire, donc à renouveler, et bien imparfait) entre liberté et égalité, étendu à l'échelle du continent. Mais force est de constater que nul intellectuel à ma connaissance ne porte ce message aujourd'hui, ne cherche à explorer à nouveau le chemin de la troisième voie. La France avait presque réussi à la trouver mais la social-démocratie, notamment grâce à ses éléments les plus cyniques, comme Tony Blair, probable futur président du conseil si le traité de Lisbonne est entériné, s'est ingéniée à la pervertir.

    La seule quasi certitude qu'il nous reste à ce jour est que le système est touché à mort. J'anticipe sa disparition, sans en porter le deuil, en mettant la crise en thème ...

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    Quelques liens pour obtenir des informations et notamment des chiffres sur la poursuite de la crise (n'hésitez pas à lire les commentaires des articles, souvent très informatifs) :

    http://www.pauljorion.com/blog/

    http://blog.mondediplo.net/-La-pompe-a-phynance-

    http://www.nouvellegauche.fr/blog/2009/09/29/comment-sortir-du-piege/